Allemagne 2011/12 : présentation

 

Après des années de liaison bringuebalante entre DEL et divisions inférieures - la promotion existait mais pas la relégation autre que par faillite - toutes les parties prenantes du hockey allemand se retrouvaient enfin autour d'une table cet été. L'enjeu était le renouvellement du contrat de coopération entre la DEB (fédération) et la DEL. En cas d'échec des négociations, tout le monde serait perdant. Sans délégation officielle, la DEL deviendrait une ligue illégale, hors des règles de l'IIHF. La fédération risquerait de voir la majorité de ses internationaux, ceux qui évoluent dans des clubs, suspendus. Et les clubs de deuxième division perdraient toute perspective d'avenir.

Pour éviter d'en arriver à cette extrémité, un compromis paraissait devoir prendre forme : un barrage de promotion/relégation entre le dernier de DEL et le premier de 2e Bundesliga. Une solution qui ne satisfaisait pleinement ni les uns ni les autres, mais c'est le principe même d'un compromis. Cependant, les discussions n'aboutissaient pas. Avant la réunion de la dernière chance, la DEB publiait sa position de négociation, qui reprenait les revendications des clubs de 2e Bundesliga. La fédération avait été accusée de se laisser marcher sur les pieds la fois précédente, mais après deux Mondiaux réussis, elle paraissait en position de force.

Une semaine plus tard, pourtant, aucune des volontés affichées par la DEB n'était satisfaite, et la DEL sortait grande gagnante avec un nouveau contrat jusqu'en 2018. Les clubs de 2e Bundesliga hurlaient au scandale contre la fédération qui les avait "lâchés".

Quand un compromis échoue, il est important de rejeter la faute sur la partie adverse. La DEL a eu beau jeu de le faire en proposant un texte, jugé inacceptable par les clubs de 2e Bundesliga : déjà que le barrage de promotion/relégation était joué en déséquilibre d'étrangers (6 contre 10) et sans avantage de la glace, mais en plus, ils étaient obligés de boucler leur dossier de candidature en décembre - avec caution bancaire avant même de savoir s'ils montaient - et devaient finir leurs play-offs début mars. Ils refusaient aussi de devoir attendre deux ans pour que le système soit mis en place... mais maintenant, ce sont sept années de traversée du désert qui les attendent.

Ayant le sentiment d'avoir été flouée, les clubs de 2e Bundesliga ont mis en place des mesures de rétorsion : ils ont voté qu'ils annuleraient tout match amical contre les adversaires de DEL et ne signeraient aucune "licence de formation" permettant des prêts mutuels de jeunes joueurs avec ces clubs d'élite qui les avaient dédaignés. Mais cela ne changera rien. Maintenant que la DEL tient son contrat, elle assumera les conséquences de son cloisonnement. Ce n'est pas elle qui a le plus à perdre.

 

 

La DEL

 

Après cinq titres en sept années, les Eisbären Berlin apparaissent comme les seuls et uniques favoris de la DEL. Une lourde pancarte à laquelle il fallait s'attendre tant l'effectif paraît même avoir encore été renforcé. En plus de la ligne André Rankel - Stefan Ustorf - T.J. Mulock qui avait dynamité les play-offs, les ours blancs ont en effet recruté le duo "plutonium" d'Augsbourg qui avait dominé la saison régulière : le centre Darin Olver et son complément Barry Tallackson. Mais pourront-ils marquer autant de points chez le premier que chez le dernier ? Olver et Tallackson, dont les statistiques n'étaient pas faramineuses avant qu'ils n'arrivent à Augsbourg, auront une certaine pression car ils doivent remplacer les patriarches de la dynastie berlinoise qu'ont été Steve Walker et Denis Pederson. À moins que ce dernier, à la fin de sa convalescence, ne repousse une fois de plus sa retraite ?

Même sans un énième retour, les Eisbären ont déjà un banc blindé. Ils n'ont pas attendu de voir comme ils en avaient l'habitude et ont engagé des renforts étrangers dès l'été pour densifier l'effectif. Jeff Friesen et Alexander Weiss ont ainsi été remplacés par Björn Svensson (le frère aîné du supertalent suédois Magnus Svensson-Pääjärvi) et par le centre défensif venu d'AHL Julian Talbot. Les quatre lignes d'attaque sont donc complètes, et c'est une très mauvaise nouvelle pour les jeunes de la "cinquième ligne". Ils ne pourront plus être prêtés en 2e Bundesliga du fait du boycott et ont des perspectives de temps de jeu très minces.

La frustration est donc le seul défaut qui pourrait gêner l'attaque de Berlin. Le point faible, s'il y en a un, se situerait plutôt en défense. Elle a le même niveau que l'an passé, avec le duo de gardiens canadiens Zepp-Nastiuk (le premier étant naturalisé) et des lignes arrières dont le pilier Derrick Walser, parti en Suisse, a été remplacé poste pour poste comme défenseur offensif par Nick Angell qui a connu les plus grands championnats européens.

 

Le mauvais choix de l'intersaison est sans doute celui de l'international junior Toni Ritter, qui a filé vers la "cinquième ligne" de Berlin (il a finalement été prêté à Krefeld) et a quitté Mannheim où il aurait sans doute eu un poste de titulaire. Les Adler ont en effet calmé leurs ardeurs, baissé leur budget et réduit encore leur banc. Ils pourraient devenir un paradis pour les jeunes et intervertir les rôles avec Berlin. Le gardien Felix Brückmann en sera le meilleur exemple : il pourra débuter au plus au haut niveau derrière Fred Brathwaite, qu'il faudra soulager à bientôt 39 ans et qui cède déjà sa place en pré-saison en raison de problèmes musculaires.

La défense a été remaniée. Les profils les plus physiques (Nikolai Goc et Denis Reul) ont été conservés, les autres ont été balayés. Le MERC veut des profils plus complets, capables d'accélérer le jeu de transition. Cela n'a pas empêché de recruter une recrue de "poids" avec Shawn Belle, bon patineur pour ses 107 kilos, qui a été champion du monde chez les 18 ans et chez les 20 ans avec le Canada.

En attaque, c'est la révolution culturelle. Pendant des années, Mannheim a acheté les gros marqueurs de ses concurrents. Une philosophie qui a échoué lamentablement avec la moins bonne attaque la saison passée ! À peine un joueur arrivait-il chez les Adler que sa production était en chute libre, au point que l'ancien club de référence était devenu la risée de ses confrères. Cette année, finie la plaisanterie. On l'a proclamé bien fort : le caractère passe avant les statistiques dans le recrutement.

Les très techniques Méthot, King et Papineau ont été remplacés par des joueurs unanimement reconnus pour leur travail dans les deux sens de la glace. Adam Mitchell a obtenu sa place en DEL l'an dernier à la force du poignet par son travail en division inférieure. Christoph Ullmann est le centre de deuxième ligne idéal et l'un des joueurs allemands les plus complets. Ken Magowan est un monstre d'engagement physique. Des qualités qui ne les empêchent pas de marquer, au contraire : Magowan a passé la barre des trente buts lors de ses trois saisons à Wolfsburg. La seule recrue non réputée pour son travail défensif, c'est Yanick Lehoux, dont la mission devait être d'amener le palet vers le but pour laisser la "bête de slot" Magowan conclure. Cette complémentarité théorique n'a pas fonctionné et Lehoux a vite reculé en quatrième ligne où il a retrouvé de l'efficacité.

Si des renforts aussi pointus sont à leur tour victimes du "syndrome Mannheim" et ne répètent plus leurs performances précédentes, ce sera vraiment à désespérer de tout. Il faudra chercher une bactérie dans le vestiaire ou des ondes mystérieuses autour de la SAP-Arena...

 

Metro, qui paye un million d'euros par saison pour donner son nom à l'équipe, a annoncé son retrait dans un an, et Düsseldorf se sait condamné à réussir, au risque de ne plus attirer de nouveau gros sponsor après avoir déjà vu le public fuir depuis l'emménagement dans le Dome.

Il faudra réussir le double défi de gagner et de plaire, ce que le jeu offensif de l'entraîneur Dave Tomlinson. La performance sportive est au rendez-vous chaque année, mais les ambitions se heurtent à chaque fois à un mur de Berlin en play-offs.

Dans la saison écoulée, il n'y avait eu que trois déceptions : les tribunes qui continuent de se vider, les prestations en dents de scie du gardien Jean-Sébastien Aubin et l'échec du recrutement du géant Sasha Pokulok. Pour l'ancien premier tour de draft, le compte est réglé sans appel : Pokulok "rétrograde" en Autriche en ayant laissé un si faible impact que son remplaçant René Kramer est un jeune défenseur allemand sans présence physique. Quant à Aubin, il est sous contrat mais a été mis sous haute pression par l'arrivée de Bobby Goepfert, un "gardien de rechange" qui avait déjà eu la peau du titulaire Pelletier lors de son passage à Hambourg en 2009/10.

Tomlinson a donc le choix dans les cages... et également à l'avant. Le centre Rob Collins n'a pas vraiment été remplacé au centre du premier trio (entre les internationaux Daniel Kreutzer et Patrick Reimer), car son substitut Jeff Ulmer, meilleur marqueur de la DEL 2010, est par nature un ailier droit. Le DEG n'a donc pas de vrai centre numéro un, mais plusieurs joueurs polyvalents qui pourraient se relayer selon les options de Tomlinson. Un coaching plus modulant sera donc nécessaire à Düsseldorf, qui avait l'habitude de s'appuyer sur des lignes très fixes.

 

Depuis quatre ans, Wolfsburg n'a fait que progresser chaque année, jusqu'à atteindre la première place de la saison régulière et la finale des play-offs. Il sera difficile de poursuivre cette progression, car l'équipe a pour la première été renouvelée. Plus de la moitié de l'effectif a changé, et si certaines modifications étaient souhaitées pour rajeunir le vestiaire, trois d'entre eux n'étaient vraiment pas souhaités.

Premier départ ennuyeux, celui du gardien numéro "1a" Jochen Reimer, reparti dans sa Bavière natale. Le numéro "1b" Daniar Dschunussow se retrouve donc "1a" à son tour, avec Lukas Lang (qui a le même âge, 25 ans) en concurrent. La politique des deux jeunes gardiens allemands, qui avait pleinement fonctionné, sera-t-elle aussi performante après ce changement de casting ?

Second retour au pays embêtant, celui de Jan-Axel Alavaara en Suède. Il était le leader défensif et la pièce maîtresse du jeu de puissance. Wolfsburg semble en avoir retrouvé un avec Nathan Paetsch. le vice-champion du monde junior 2002 a joué quatre saisons de NHL à Buffalo, deux en titulaire et deux en "huitième défenseur" à regarder le plus souvent le match en tribune. N'ayant pas intégré l'effectif de Vancouver la saison dernière, il a demandé à être prêté chez des équipes d'AHL proches de sa maison, car sa femme accouchait en décembre. Sportivement, il a retrouvé beaucoup de glace, s'est montré très utile dans tous les rôles et a même fait des piges en attaque. Après deux années mouvementées, il pourrait se stabiliser à Wolfsburg, où il aura de vraies responsabilités. Les vétérans Traynor et Schmidt ont en effet été remplacés par de jeunes attaquants allemands (Benedikt Kohl et Benedikt Schopper).

Troisième défection gênante, celle du chouchou du public Ken Magowan à Mannheim. Dans le rôle du joueur physique capable de planter les buts décisifs, c'est le Canadien David Laliberté (avec accent) qui a été recruté, à ne pas confondre avec John Laliberte (sans accent), l'Américain déjà présent dans l'effectif. Sera-t-il un buteur aussi prolifique ? D'autres recrues pourraient se partager la tâche, dont le favori des annonceurs Matt Dzieduszycki (sans accent mais avec plein de lettres).

Le vainqueur sortant de la saison régulière la joue modeste pour l'instant en affichant simplement la qualification en play-offs (dans le top-10, donc même pas directe) comme premier objectif. C'est l'avantage d'avoir la plus faible affluence de la ligue, on n'a pas à gérer la pression du public.

 

C'est tout le contraire à Ingolstadt. Ce club n'a jamais hésité à proclamer ses envies de se mêler à la lutte pour le titre, et ses ambitions ont contaminé ses spectateurs qu'on a tellement fait rêver qu'ils se sentent frustrés des victoires promises. Pas une seule fois en dix années de DEL, leurs favoris n'ont réussi à accéder ne serait-ce qu'à une finale.

Alors, ils espèrent encore. L'effectif est solide, comme chaque année. Très expérimenté aussi, avec la plus forte moyenne d'âge. Le vétéran Ian Gordon garde les cages. La défense compte pas moins de cinq étrangers, quatre Nord-Américains et Timmy Pettersson, un Suédois qui revient d'une saison de KHL à Cherepovets.

L'attaque reste le grand atout car elle escompte retrouver un Thomas Greilinger en pleine forme. Derek Hahn a été recruté pour être le premier centre, rôle dans lequel il avait été convaincant à Straubing jusqu'à sa blessure. Et en cas de besoin, le second centre est intéressant en la personne de Jared Ross, qui compte soixante points de moyenne dans ses quatre dernières saisons en AHL et est très complet aux engagements ou dans le travail défensif. Rien ne le prédestinait pourtant à atteindre la NHL (il y a joué 22 fois à Philadelphie, dont un but en play-offs), ni son gabarit - 175 cm et 75 kg - ni son lieu d'origine - l'Alabama !

 

Quand Iserlohn a recruté Sébastien Caron, un gardien que le gros payeur Hambourg trouvait trop cher, l'Allemagne du hockey avait de quoi être interloquée : que se passait-il donc dans le "petit club" du Sauerland ? Avait-il trouvé un trésor sous le parking de sa patinoire ? Son vieux copain Kadhafi pris de remords avait-il finalement honoré sa facture avant que la dictature libyenne ne soit renversée par la rébellion ? Ce n'était que le premier épisode d'un été fou à Iserlohn.

Tout a commencé par la prolongation de quatre ans du capitaine de l'équipe nationale Michael Wolf. Bon, on avait l'habitude avec lui. On pouvait en conclure qu'il avait décidé de finir sa carrière dans ce club de bas de tableau dont il est la vedette incontestée. Incontestée, vraiment ? Un concurrent au titre de star n'a pas tardé à arriver avec Mike York. L'ex-international américain, qui avait passé le lock-out à Iserlohn, s'était donc souvenu de l'adresse. Passe encore.

Sauf que les Roosters ne se sont pas arrêtés là. À l'image de leur nouveau logo, ils se montraient soudain agressifs sur le marché et sortaient de leur discrétion habituelle. Ils annonçaient une hausse de plus d'un million d'euros de leur budget, plus que tous leurs concurrents réunis. Les unes après les autres, les recrues s'amassaient.

La défense a été bâtie autour de Jassen Cullimore, géant de 195 cm et 108 kg qui a joué 847 fois en NHL. Ses 38 ans n'inquiètent pas Iserlohn car ce joueur est réputé pour sa condition physique et entretient son niveau de patinage. L'objectif de s'entourer de relanceurs sûrs, pour limites les pertes de palet, s'est traduite par l'engagement de Brett Skinner (KHL) et Derek Peltier (AHL), deux anciens champions universitaires des États-Unis.

En attaque, a recruté Jeff Cowan, ailier physique de 34 ans dont 7 en NHL, Dave Spina, ailier rapide dans les deux sens de la glace, et Colton Fretter, dont les débuts en DEL auront été retardés d'un an par la faillite de Kassel mais qui a démontré entre-temps son apport en powerplay à Bolzano. Alors qu'ils ne valaient généralement que par le duo Wolf-Hock, les Roosters disposent donc de trois bonnes lignes en attaque, emmenées par le trio de centres le plus créatif du championnat (Robert Hock, Mike York, Michael Hackert).

C'est l'euphorie à Iserlohn, où la fête de lancement de la saison a réuni quatre mille personnes. Tous les adversaires ne parlent plus que de ce nouvel outsider, qui doit promettre à tout le monde qu'il ne dépense que ce qu'il a.

 

"À vendre". Le panneau pourrait être placé sur les Freezers de Hambourg, dont le groupe Anschutz veut se défaire. Le millionnaire ne souhaite plus investir à fonds perdus. L'équipe pourrait-elle en être troublée ? Non, explique-t-on au sein du club, personne ne parle de ces histoires de business dans le vestiaire. Une thèse qui n'est pas partagée. L'hebdomadaire Eishockey News a organisé un sondage - controversé - pour désigner le premier entraîneur de DEL qui se fera virer. Benoît Laporte est arrivé très largement en tête des suffrages avec 35%. Laporte sera seul le banc, son prédécesseur Stéphane Richer - le directeur sportif - ayant décidé de ne plus être présent à ses côtés et de le laisser travailler sereinement. Mais est-ce possible dans une équipe où aucun joueur n'a plus d'un an d'ancienneté ?

Malgré cette instabilité chronique, Hambourg s'appuie sur des valeurs sûres : le défenseur Christoph Schubert, devenu capitaine, et l'inséparable duo Colin Murphy - Brett Engelhardt en attaque. Il fallait juste trouver un centre pour alimenter ses deux ailiers, ce qui est fait avec Chris Collins (Düsseldorf). L'interrogation majeure se situait dans les cages. Hambourg a toujours connu des gardiens canadiens, avec peu de réussite récemment, et a cette fois exploré aussi des pistes allemandes (Greiss, Ehelechner) avant d'engager... un Américain, John Curry.

Puisqu'il n'y avait pas d'esprit dans ce vestiaire sans cesse remanié, Hambourg a essayé d'en créer un en cherchant dans le voisinage les joueurs qui se connaissaient déjà. Deux cents kilomètres au nord, les Freezers ont embauché deux membres de l'équipe nationale du Danemark, l'ex-capitaine Daniel Nielsen et e centre de la troisième ligne Jesper Jensen. Cent cinquante kilomètres au sud, ils ont récupéré trois joueurs en fin de contrat à Hanovre, le technicien Thomas Dolak, le défenseur défensif Patrick Köppchen et le jeune David Wolf.

Laporte peut ainsi se réjouir du nombre d'anciens capitaines ou assistants dont il dispose. Il compte s'appuyer sur eux pour constituer un groupe et faire mentir ceux qui le voyaient sur un siège éjectable. Il est d'autant plus fermement cramponné à son poste que son équipe a tout de suite pris la tête du championnat.

 

Le premier entraîneur licencié a en fin de compte été Andreas Brockmann. Il aura suffi de trois défaites pour qu'il soit mis à la porte de Nuremberg. La spirale d'échec de la fin de saison dernière n'est donc pas enrayée, et elle a laissé des traces. Plusieurs joueurs sont restés sans qu'il n'y ait de vrai désir mutuel. Le directeur sportif Lorenz Funk junior n'a pas osé démettre les frères Leeb malgré leur dernière saison décevant, parce qu'ils étaient encore sous contrat. Un même argument qu'il a utilisé à son avantage à l'encontre du gardien Patrick Ehelechner, qui avait des états d'âme et souhaitait rejoindre son ex-entraîneur Benoît Laporte à Hambourg.

Faute d'avoir convaincu dans une position de numéro 1 confortable, Ehelechner attendait l'identité de son numéro 2, même s'il disait n'en avoir cure. Vu qu'il s'agit du très expérimenté Tyler Moss, on peut penser que la concurrence sera rude et que le poste de titulaire pourrait changer de main. Étincelles en perspective dans le vestiaire ?

C'est en défense que Nuremberg a opéré la majorité de ses changements. Si les vétérans Sven Butenschön et Paul Traynor tiendront la baraque derrière, chacun dans son style (sobre pour le premier, rugueux pour le second), les Ice Tigers attendent surtout le retour du défenseur offensif qui leur faisait défaut depuis l'exceptionnelle saison à 27 buts de Jame Pollock en 2007. Le Canadien se voyait alors forcer pour de bon les portes de la NHL, mais il n'a jamais répété ses performances, pas plus en KHL qu'à Mannheim. En revenant sur les lieux de ses exploits, son slap retrouvera-t-il son efficacité ?

Offensivement, Nuremberg a recruté deux ailiers, le petit Chris Collins (173 cm) et le très fair-play Shane Joseph (4' de pénalité l'an dernier). En revanche, le club a cherché un centre tout l'été avant de se rabattre en désespoir de cause sur l'ex-international allemand Jan Benda, chassé de Chomutov (deuxième division tchèque) par un changement d'entraîneur et engagé après un contrat d'essai. Le vétéran de 39 ans, polyvalent et polyglotte, pourra occuper le poste vacant au centre avant de repasser en défense au retour de l'attaquant Ryan Bayda, blessé au tendon d'Achille et qui ne reviendra pas avant la fin d'année.

 

Après trois saisons de crise marquées par des changements d'entraîneurs en cours de saison, Cologne veut renouer avec la stabilité. Uwe Krupp a signé depuis l'automne dernier pour être le nouveau manager, donnant un signal fort de reconstruction d'un bastion du hockey en ruines. Libéré de son poste en équipe d'Allemagne, Krupp sera aussi lui-même entraîneur, et tous les espoirs de son club formateur reposent ainsi sur ses épaules.

On attend donc de lui la même réussite qu'avec la sélection nationale, c'est-à-dire tirer le maximum d'un effectif limité en talents en le faisant travailler physiquement et attaquer le slot adverse. Un de ses fétiches en tant que sélectionneur allemand, John Tripp, incarne bien ce modèle de jeu et sera donc son capitaine.

Le KEC devra travailler plus car il a perdu ses deux joueurs-clés de l'époque antérieure : le centre Christoph Ullmann est remplacé par Charlie Stephens et le buteur-star slovaque Ivan Ciernik est remplacé... par personne. C'est dire si les jeunes auront un palier à franchir, y compris ceux dont le développement s'était arrêté ailleurs comme le Berlinois Alexander Weiss.

En utilisant seulement 5 étrangers en début de saison, l'ancien sélectionneur Uwe Krupp ne sera pas dépaysé, mais cela ne signifie pas une primauté à la formation allemande. D'une part, il se réserve l'option d'embaucher des jokers, comme il l'a déjà fait en août avec le géant autrichien André Lakos à la place de Jonathan Paiement dont l'essai s'est achevé. D'autre part, beaucoup de joueurs à passeport allemand sont de formation nord-américaine, à commencer par Björn Krupp, défenseur défensif qui ressemble en tout point de vue à son père, si ce n'est qu'il a grandi aux États-Unis dont il a porté le maillot en U17, et que la vie à plein temps en Allemagne est une découverte pour lui.

Dans les cages en tout cas, la confiance est clairement maintenue aux jeunes, puisque la révélation Danny Aus den Birken se voit flanquer comme doublure Youri Ziffzer, à la relance dans sa carrière.

 

Contraints à de drastiques réductions salariales, les Scorpions de Hanovre ont enfin formé une équipe finançable conformément à leurs moyens. Il a fallu renoncer pour cela à la plupart des joueurs emblématiques, en particulier à l'entière première ligne Dolak-Vikingstad-Kathan. Le maître à jouer norvégien ne sera pas facile à remplacer. Son successeur Scott King a la même créativité mais pas le même volume.

Pas moins de 14 changements sont recensés au total. Il reste heureusement le plus irremplaçable de tous, le défenseur-mitrailleur Sascha Goc. Il ne sera plus seul à la ligne bleue en supériorité numérique grâce à l'arrivée d'Eric Regan, défenseur de l'année en ECHL qui personnifie à 23 ans une nouvelle génération de Scorpions.

Pour ne pas rompre totalement les ponts avec le passé, Hanovre a fait revenir deux joueurs d'autrefois, l'élégant Andreas Morczinietz, parfois éteint dans un match physique, et le gardien Dmitri Pätzold, revenu dans le dernier club où il a gardé de bons souvenirs après deux années moroses à Ingolstadt et Straubing.

 

Le divorce avec les supporters a été évité, et Krefeld les a reconquis au point de vendre plus de 1200 abonnements, un record. La survie du club, un temps en question, n'est plus menacée, et l'on espère donc une nouvelle bonne saison avec un effectif stable.

Le seul secteur profondément modifié est la colonne vertébrale des centres. Le vrai passeur François Méthot remplace en deuxième ligne le moins fiable Charlie Stephens. La révélation du dernier Mondial, le Slovène Rok Ticar, prolonge la tradition de "l'école de l'est" à Krefeld et a la lourde tâche de succéder en troisième ligne au très collectif Justin Kelly, parti chez le rival Düsseldorf.

Ces petites corrections rendent l'équipe un peu plus vieillissante chaque année, et toujours dépendante de son cinq majeur. Certes le duo slovaque Milo-Pavlikovsky a été épargné par les blessures l'an dernier, mais il est risqué d'engager comme troisième centre Lawrence Nycholat, ancien capitaine du champion AHL 2006 (Hershey) qui reste sur deux saisons tronquées par des problèmes de dos.

Mais c'est en attaque que le marteau a frappé. Un marteau nommé Lakos, dont les 108 kg ont eu raison de l'épaule de Herberts Vasiljevs, alpha et oméga de Krefeld depuis toujours. Sans son Letton, qui vient de quitter l'équipe nationale pour se faire naturaliser allemand, les Pinguine ont perdu une partie de leur âme jusqu'en décembre. Le début de championnat s'annonce donc difficile avec une attaque décimée.

 

On a coutume de dire que la deuxième saison est la plus difficile pour un promu, et quand on a été le meilleur promu de l'histoire de la DEL, elle l'est encore plus. Munich ne bénéficiera plus de l'effet de surprise. Sur le papier, l'équipe est meilleure. Mais sur le papier, il y a un an, tout le monde la voyait dernière.

Le renfort le plus important est certainement le "gardien de l'année" Jochen Reimer, qui souhaitait revenir dans sa Bavière natale et qui devrait reléguer l'ancien titulaire Sebastian Elwing en numéro deux.

La défense compte pas moins de cinq départs, et une seule arrivée de renom en qui l'on fonde énormément d'espoirs : Jens Olsson, le champion de France que le manager Christian Winkler et l'entraîneur Pat Cortina sont allés observer deux fois à Rouen exprès. Il devra assumer un rôle plus défensif que chez les Dragons, son partenaire de ligne et compatriote Johan Ejdepalm organisant déjà l'offensive avec des qualités proches.

L'attaque gagne en expérience avec les arrivées du passeur Jason Ulmer, meilleur marqueur du championnat en 2009, et de l'ex-international Klaus Kathan, buteur extrêmement régulier. De quoi former une deuxième ligne redoutable. Sur le premier trio, Eric Schneider reçoit la compagnie inattendue d'Uli Maurer, qui n'a jamais dépassé 10 points dans une saison mais qui a été le meilleur joueur de la préparation (5 buts). Comme quoi Munich a encore quelques bonnes surprises en réserve.

 

La réussite immédiate munichoise est enviée par Straubing, qui n'a jamais réussi à atteindre les play-offs en cinq années de DEL. Pour la sixième saison, la mission du nouvel entraîneur Dan Ratushny est donc on ne peut plus simple. Le vice-champion olympique d'Albertville a prouvé à Olten qu'il n'avait pas besoin d'un gros budget pour construire une équipe rapide et agressive sur la cage.

De ce poste en LNB suisse, Ratushny a emmené dans ses bagages Carsen Germyn, qui correspond parfaitement à son style de jeu car il met en permanence de l'intensité dans ses actions. Cette combativité est aussi la qualité de Jean-Michel Daoust : Straubing voulait déjà cet ailier l'été dernier, mais Minnesota l'avait convaincu qu'il méritait sa chance en NHL. Compte tenu qu'il mesure 1m70, ces promesses sont restées sans suite et il est retourné à la case départ AHL, où il n'était plus meilleur marqueur de son équipe et s'est mal entendu avec son coach.

Les deux Canadiens sont prévus pour entourer Laurent Meunier, confirmé au centre de la première ligne bien qu'il ne soit pas un pur marqueur. Straubing devra beaucoup travailler pour obtenir des buts, et ce trio aura un gros poids offensif sur ses épaules au vu de la faible profondeur de banc.

Straubing a moins de doutes sur sa défense, quasiment inchangée (Bruno St-Jacques, arrivé d'Ingolstadt, remplace simplement Tobias Draxinger parti à Augsbourg) et compte beaucoup sur son nouveau gardien. Barry Brust est devenu champion d'AHL à Binghamton, mais en ayant perdu sa place de titulaire pendant les play-offs au profit de son collègue suédois Robin Lehner. Le Canadien de 28 ans au style atypique amènera pour la première fois ses 103 kilos sur les glaces européennes, et beaucoup dépendra de lui.

 

C'est une saison gâchée que vient de vivre Augsbourg dans une patinoire impropre à la vue des spectateurs. La ville n'a eu d'autre choix que de maudire les architectes et de rebâtir les tribunes. La visibilité est maintenant parfaite, et le club a même pu intégrer les lieux à temps avant le début du championnat.

Le problème est que, désormais, les souvenirs de la finale 2010 ressemblent à des vestiges archéologiques. Il ne reste plus de l'époque que le second gardien (Leo Conti), la troisième ligne défensive (Tölzer-Seifert), le défenseur-phare revenu après une saison moins réussie à Ingolstadt (Christian Chartier) et l'entraîneur Larry Mitchell. Celui-ci s'est engagé dans une nouvelle opération de dépistage et de reconstruction d'effectif de fond et comble.

Dans l'attaque, où aucun marqueur à plus de douze points n'est resté, il a engagé deux purs buteurs, T.J. Travelyan et Mario Valery-Trabucco, qui restent en revanche sur des bilans défensivement inquiétants (-20 et -23) en AHL et en SM-liiga. Il n'y avait pas le choix pour retrouver du potentiel offensif après le départ d'Olver et Tallackson à Berlin. John Zeiler, qui oscille entre la NHL (Los Angeles) et l'AHL depuis cinq ans, est sans doute le plus complet des renforts offensifs.

La perte du gardien Endras et des défenseurs Kohl et Kettemer s'annonçait impossible à compenser, Augsbourg n'ayant pas les moyens d'attirer des joueurs allemands. Le recours est connu : les naturalisés, comme le Tchèque Petr Macholda qui revient du Sparta Prague et qui a déjà porté le maillot de l'Allemagne. L'heureuse surprise est que le défenseur Daryl Boyle, canadien lors de son embauche, a même obtenu un passeport local avant que la saison ne commence. En revanche, malgré de lointaintes origines allemandes, le gardien venu d'AHL Tyler Weiman compte bien en tant que canadien.

 

 

La 2e Bundesliga

Dans l'échec des négociations estivales, il n'y a aucun gagnant, et surtout pas le sport. Il y a par contre un grand perdant : les clubs de division inférieure. Ils n'ont plus qu'à concourir pour "l'ananas doré", une expression d'origine mystérieuse employée de plus en plus souvent dans le sport allemand pour décrire le trophée imaginaire remis au vainqueur d'un match ou d'une compétition sans vrai enjeu.

Bien sûr, la 2e Bundesliga peut tenter de se positionner en ligue concurrente de la DEL et se présenter comme la détentrice du hockey le plus sain, le plus authentique ou autre, mais cela ne fonctionnera pas. Cela avait en effet déjà échoué il y a douze ans malgré la présence d'un club-phare comme Düsseldorf.

À trop susciter d'espoirs, on risque d'en payer le contrecoup. Ce sera surtout vrai chez le champion Ravensburg, le plus virulent de tous, qui s'est fait fermer la porte au nez par la DEL avec comme commentaire qu'il n'avait pas la structure suffisante. Est-il possible de se remotiver pour une saison de plus ? L'entraîneur Peter Draisaitl a jugé que non et a remis sa démission fin juin en raison du "manque de perspective". Son successeur Uli Liebsch devra surtout lutter contre la démotivation en espérant que le vétéran Bob Wren fasse preuve d'assez d'envie pour remplacer la perle offensive Alex Leavitt (en partance pour la SM-liiga). Après deux finales perdues, Schwenningen a l'avantage d'avoir une motivation toute trouvée et apparaît donc comme le favori, surtout avec le recrutement de Justin Mapletoft (16 buts et 35 points à Straubing).

La rupture des relations avec la DEL a surtout nui à Heilbronn, qui ne peut plus bénéficier du prêt des jeunes de son grand frère Mannheim (le partenariat étroit entre les deux clubs fonctionne toujours même sans se partager les joueurs entre les deux effectifs seniors). Le banc s'est donc raccourci, mais la qualité est là avec le meilleur gardien d'ECHL 2010 (Todd Ford) ou le meilleur joueur du championnat du Danemark (Bryan Marshall). La preuve que le banc ne fait pas tout est fournie par Dresde, qui a surpris tout le monde l'an passé avec une équipe constituée à la dernière minute. Cette année, on a gardé presque le même effectif, à l'exception du gardien Pasi Häkkinen qui a choisi de partir à Gomel et qui est remplacé par l'Américain de Heilbronn Kellen Briggs. Les deux premières lignes étant acquises, on les a complétées en renouvelant la politique des essais estivaux, dont le défenseur autrichien Florian Iberer s'est sorti.

Si la 2e Bundesliga veut supplanter en popularité et en communication la DEL, elle peut prendre exemple sur les Indians de Hanovre, qui y arrivent très bien dans leur ville. Leur dernière trouvaille est le lancement de leur propre boisson énergétique, "Revolution", avec comme slogan "voler sans ailes". Red Bull a immédiatement exigé le retrait de cette campagne qui visait sa "boisson qui donne des ailes". Les Indians ont alors répliqué avec le slogan "Pas peur des animaux rouges". Officiellement, ce sont les Scorpions qui étaient visés... mais le taureau autrichien a vu rouge à cause de ce double sens ! S'attaquer ainsi à une multinationale résume bien l'esprit frondeur des Indians, qui affichent toujours de très grandes ambitions... qui sont le plus souvent déçues.

L'autre club du nord, Bremerhaven, fait moins parler de lui, mais est défensivement sûr et a recruté un talent à suivre avec Sam Verelst, 20 ans, le grand espoir du hockey belge qui a été formé en Allemagne et a un passeport local. Le dernier outsider sera Rosenheim, toujours appuyé sur le gardien Norm Maracle. Cela fait déjà 7 clubs cités...

Les autres chercheront avant tout à se qualifier pour les play-offs, ce qui n'est pas simple car ils ne concerneront plus que les 8 premiers. Landshut tire toujours parti de ses jeunes qui ont remporté à la surprise générale la DNL, notamment les défenseurs de 19 et 18 ans Bastian Krämmer et Stephan Kronthaler. La très jeune équipe bénéficiera de l'expérience de l'attaquant Billy Trew, idole de Straubing pendant dix ans à qui l'EVL a proposé un début de reconversion comme entraîneur dans le hockey mineur. Bietigheim-Bissingen est dans une saison de transition pendant le chantier de sa nouvelle patinoire qui permettra de disposer de deux glaces. Kaufbeuren est déçu d'avoir été balayé 4-0 en quart de finale par Schwenningen deux ans de suite, mais devra d'abord retourner en play-offs avant d'espérer faire mieux.

Les deux clubs de l'est travaillent toujours avec un petit budget. Crimmitschau a entièrement recomposé son équipe sauf quatre joueurs, tandis que Weisswasser commence la saison avec seulement 3 des 5 étrangers autorisés, mais des bons : le meilleur gardien 2009/10 Jonathan Boutin revient dans la ville où il a trouvé l'amour après une saison en Norvège, et Mark Derlago a planté 48 buts l'an passé en ECHL. Ces deux clubs lutteront pour le maintien avec le promu Riessersee, qui a cherché à emmener avec lui au niveau supérieur les meilleurs joueurs d'Oberliga dont le prolifique marqueur tchèque Lubor Dibelka (Peiting). L'équipe de Garmisch-Partenkirchen a néanmoins vécu un clash en plein milieu de la préparation, quand l'entraîneur de la montée Marcus Bleicher a claqué la porte, agacé de l'ingérance du manager Ralph Bader qui lui demandait d'allonger son programme d'entraînement.

 

 

Oberliga

Le centre de gravité de l'Oberliga s'est déplacé. Si la première année à quatre zones géographiques a été marquée par un fort déséquilibre entre les clubs du sud et les autres, cela a en partie changé. Certes, le nord et l'est restent des ligues de niveau amateur et n'ont pas vraiment progressé. En revanche, l'ouest pourrait supplanter le sud, sportivement et médiatiquement

Ce fut déjà le cas pendant l'été car la constitution de cette Oberliga West a été un long feuilleton : Herne a jeté l'éponge retiré en raison de ses difficultés pour disposer de sa patinoire, et Neuss, qui craignait de se voir seul "petit club" de la division, s'est retiré. Au lieu de rester à 8, la ligue régionale NRW qui s'occupe de l'organisation a élargi à 12 afin de proposer des repêchages à tous les clubs qualifiés au rang inférieur... jusqu'à atteindre Kassel, qui monte ainsi de deux divisions d'un coup et gagne un an dans sa reconstruction. Apprenant que son club formateur rejoignait un niveau de jeu convenable, Manuel Klinge a alors demandé à Mannheim de rompre son contrat en plein été : il renonce ainsi à sa carrière pro et à l'équipe nationale pour retourner dans sa ville natale ! Le symbole des Huskies sera le joueur-clé avec le vénérable défenseur Stéphane Robitaille, toujours vert à 41 ans.

La présence conjointe de Kassel et Francfort, exclus de DEL il y a un an et fortement soutenus dans leur renaissance par leurs supporters, rend le championnat très attractif à l'ouest. Le fidèle parmi les fidèles Michael Bresagk, qui n'a jamais quitté Francfort depuis son arrivée en provenance de Brest en 1997, a endossé le costume de directeur sportif et a engagé un entraîneur pro - Clayton Beddoes - pour ce niveau de jeu sérieux. Les Löwen ont cependant eu le malheur de voir une pièce importante, le gardien Boris Ackers, se blesser aux ligaments du genou lors de la dernière semaine d'entraînement.

Les affrontements entre les rivaux de la Hesse devant 7000 spectateurs seront évidemment les points d'orgue de la saison, mais il ne faut pas oublier que ce Land compte un troisième représentant, Bad Nauheim, qui profitera aussi des derbys. Ces trois-là seront favoris, y compris sur le plan national, mais le vainqueur sortant à l'ouest, Dortmund, ne devra pas être négligé. Duisburg bénéficie de son côté de l'apport des jeunes de Cologne et de Düsseldorf, qui ne peuvent plus être prêtés en 2e Bundesliga en raison de la guerre ouverte entre les divisions. Lorsque ces obstacles seront passés, on pourra se préoccuper des clubs d'Oberliga sud, tous bavarois, qui forment toujours la division la plus homogène. Bad Tölz fait figure de favori parmi eux.

Marc Branchu

 

 

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