Slovaquie 2009/10 : bilan

 

À défaut d'avoir offert un spectacle des plus haletants (si ce n'est celui de la finale et du quart entre Martin et Skalica), la dix-septième édition de l'Extraliga slovaque, toujours sponsorisée en 2009/2010 par la raffinerie Slovnaft, n'en a pas moins été riche en rebondissements. Peut-être faut-il en trouver les raisons dans le calendrier qui, à hauteur de trois matches par semaine en 2009, s'est brutalement mité au changement d'année civile, certaines formations se retrouvant parfois à jouer une fois en deux semaines alors que le reste poursuivait le rythme normal. La faute aux pauses internationales, certes (JO de Vancouver entre autres), mais surtout à la participation de l'équipe nationale juniors qui n'a effectué que les trois-quarts du programme, provoquant ainsi la multiplication des exemptions. Preuve en est la date tardive de la finale, disputée fin avril, alors que cette saison a été diminuée de neuf rencontres par rapport aux années précédentes.

Également, la formule du championnat, en constante mutation depuis trois saisons, a certainement influencé sa physionomie. Cette année, les deux dernières formations descendaient automatiquement en Première Ligue et le dixième devait passer par un barrage contre le lauréat de l'échelon inférieur. Une lutte sans merci qui, au-delà d'offrir des enjeux à la fois en haut et en bas, a entraîné un resserrement du niveau des équipes en lice. De cette pression permanente du résultat a résulté une incroyable valse des entraîneurs qui a seulement épargné Slovan, Martin, Nitra, Banská Bystrica et Poprad. L'Extraliga slovaque n'est pas réputée pour être très attractive mais cette saison, le nombre de légionnaires a explosé, essentiellement grâce aux voisins tchèques (90% des étrangers) mais aussi aux Finlandais (Zvolen et Slovan), aux Lettons (Nitra), à un Russe (Slovan) et brièvement à un Canadien (Zvolen) et un Suédois (Košice).

Douze médaillés d'argent du Mondial 2000 ont participé à l'exercice et onze champions du monde 2002 ont goûté, plus ou moins longtemps, à l'Extraliga : Ján Lašák (Košice), Miroslav Šimonovic (Poprad), Richard Lintner (Trencín), Ladislav Cierny (Zvolen), Žigmund Pálffy (Skalica), Vladimír Országh (Banská Bystrica), Róbert Petrovický (Trencín), Miroslav Hlinka (Banská Bystrica), Peter Pucher (Zvolen), Marek Uram (Martin) et Róbert Tomík (Trencín puis Košice). À noter la présence d'un champion olympique et d'un double champion du monde tchèque à partir de janvier : David Moravec (Liptovský Mikuláš). On n'est certes pas dans le tout jeune ni dans la superclasse mondiale, et ces prestigieux pensionnaires ne peuvent que confirmer les propos acariâtres de Žigmund Pálffy, qui déclarait cet automne dans le quotidien Hospodárske noviny que l'Extraliga était "un immense bordel. Les clubs n'ont pas d'argent et ne peuvent pas dans ce cas se payer des joueurs de qualité. Il n'y pas en Slovaquie de jeunes qui s'efforcent de s'améliorer (...). Ceux qui restent sur la ligne bleue en se contentant de regarder le palet ne prouveront jamais rien (...). C'est bien que des joueurs expérimentés reviennent exercer en Extraliga mais, d'un autre côté, il est triste qu'en arrivant tranquillement sur leurs 40 ans ils soient toujours meilleurs que les jeunes. C'est une nouvelle preuve que dans notre ligue, tout va mal."

Comme le souligne Pálffy, l'argent manque donc dans les caisses slovaques et la crise mondiale n'a rien arrangé à l'affaire : conserver des joueurs clés, aux bons salaires, est devenu difficile. Le nombre grandissant de joueurs sans contrat au moment de reprendre le championnat et qui, pour certains, se sont résignés à jouer en division inférieure, est l'une des conséquences directes de cette récession planétaire. «Trouver des sponsors est aussi difficile cette saison que lors des précédentes, constate pour le site www.hokejportal.sk Stanislav Chovanec, le maire de Skalica. La situation est cependant compliquée par le fait que nombreux d'entre eux invoquent la crise financière comme excuse et se détourner.» Il ne faut donc guère s'étonner de voir aux deux premières places les plus gros portefeuilles du championnat, Košice et Bratislava, qui, avec plus de 3 millions à leur actif, jouent dans une autre cour.

À présent, place au tour d'horizon sportif de ce cru 2009/10 : les résultats (sur ce lien) et le bilan des clubs (ci-dessous).

 

Premier : HC Košice. Les champions reviennent de loin. Fin janvier, qui aurait misé une couronne slovaque (pardon, un euro) sur un doublé des "Oceliari" trois mois plus tard ? Pas une foule en tout cas. Le HC Košice était alors septième au classement et venait de se séparer brutalement de son capitaine Juraj Faith suivi des fidèles Jaroslav Kmit et Juraj Kledrowetz. La raison officielle n'est pas très claire. Des filles faciles et de l'alcool dans le vestiaire après la défaite contre l'ennemi Slovan ? Une affaire de paris sur les matches ? Une chose est sûre : le groupe, tout en étant affecté par le scandale, croit en des jours meilleurs. Alors qu'on l'interroge sur la saison des siens au plus fort de la crise morale et sportive qui frappe le club, Peter Bartoš, qui vient de récupérer le "C", répond sèchement : "À quoi ça sert de faire le bilan maintenant ? On fera les comptes à la fin de l'année. Nous avons encore les ressources pour rebondir et offrir un meilleur visage en play-offs." Devin, le gars ?

À l'heure de remettre en jeu leur trophée, les Košicania restent sur une belle série ascendante ; depuis leur médaille en chocolat de 2006, ils ont toujours grappillé une place au classement lors des éditions suivantes. Avec un effectif presque inchangé – hormis les arrivées des défenseurs Ján Homer et Peter Mikúš et celle de l'attaquant suédois Henrik Höglund – Anton Tomko entend bien s'appuyer sur la stabilité pour bisser en Extraliga. La rentrée des classes est pourtant très difficile et remet en cause la feuille de route édictée par le technicien qui démissionne après sept journées seulement. Entraîneur lors de la finale perdue de 2008, Rostislav Cada prend la succession et avec le Tchèque s'opère les premiers changements. Ján Lašák arrive ainsi en renfort dans les cages toujours endeuillées du départ de Miroslav Lipovský à Žilina. Plus prestigieux qu'efficace, son bref retour en Slovaquie – dix-sept rencontres – est vite effacé par les performances de son prédécesseur puis successeur, Július Hudácek (93,64 % d'arrêts).

S'ensuivent les engagements de Vladimír Dravecký, Róbert Tomík et Dušan Andrašovský ainsi que des Tchèques Michal Šeda, Petr Šachl et Marek Vorel. Le groupe recomposé tarde à trouver ses marques c'est alors que nous arrivons au catastrophique mois de janvier. Après la défaite contre Skalica, la quatrième consécutive, les supporters montre leur désarroi par une campagne de huées des plus marquantes. Aucun des joueurs ne voudra affirmer un quelque effet mais il s'avère pourtant que c'est le moment-charnière de la saison, non seulement pour les Cassoviens mais également pour l'Extraliga toute entière. Le vendredi 22 janvier marque le début de guérison de Košice qui, contre Martin (0-3), entame une spirale de dix victoires de rang et cueille par la même occasion la troisième place au classement. La machine à gagner est de nouveau en marche et ses maillons forts s'appellent Rudolf Huna (30 buts cette saison), Peter Bartoš, Vladimír Dravecký, Stanislav Gron, Peter Mikuš et Ján Tabacek.

Les "Východniari" retrouvent lors de l'affrontement final le Slovan Bratislava, dans ce qui est le "Clasico" slovaque, celui opposant les deux clubs les plus titrés (7 pour la capitale, 4 pour la deuxième ville du pays). Košice dispute là sa dixième finale – sa troisième de suite – et l'on trouve dans ses rangs un certain Juraj Sýkora, vainqueur du championnat depuis trois saisons et qui soulèvera pour la cinquième fois de sa carrière le convoité bloc de métal à l'issue d'un sixième acte spectaculaire et intense en émotions. Pour la première fois depuis sa jeune histoire, la Steel Aréna résonne des chants de victoire et toute Hlavná ulica, la rue principale, fête comme il se doit ses héros quelques jours plus tard. Certes, le HC Košice n'a jamais été en tête des différentes statistiques de cette Extraliga 2009/2010. C'est pourtant ce qui fait le charme de cette dix-septième levée. Qu'ils vainquent par valeur ou par ruse, le succès est leur excuse !

 

Deuxième : HC Slovan Bratislava. Antonín Stavjana va commencer à croire qu'il est maudit en Slovaquie. Après avoir échoué en demi-finale en 2006 avec Nitra, premier de la saison régulière, puis avec Trencín en finale l'année suivante, le technicien tchèque a de nouveau trébuché sur la dernière marche de l'Extraliga. Le double champion du monde 1985 et 1996 s'était pourtant donné tous les moyens de remporter le titre avec le club de la capitale et il ne faisait presque aucun doute que la couronne nationale serait toute acquise à Bratislava. Les Danubiens ont outrageusement dominé la saison collectivement comme individuellement : vainqueur de la saison régulière avec 21 points d'avance sur son premier concurrent, meilleure attaque (199 buts inscrits), meilleure défense (101 encaissés), meilleur buteur (Martin Kulha, 32 réalisations), meilleur pointeur et meilleur passeur (Lubomír Vaic, 20+53), meilleur gardien (Branislav Konrád, 93,64 % d'arrêts). La liste est exhaustive.

La déception née du précédent exercice, conclu "seulement" à la troisième position, a entraîné un vaste chamboulement dans l'effectif des Bratislavcania, fortement renouvelé et rajeuni après qu'une illustre bande a quitté le navire à l'intersaison : le capitaine Róbert Döme, Sasu Hovi, emblématique portier finlandais, Marek Uram, meilleur buteur 2006/2007, Roman Kukumberg, futur lauréat de la Coupe Gagarine avec Ak Bars Kazan, Michal Hreus, Radoslav Kropác ou Dušan Devecka pour ne citer que les plus marquants. En contre-partie, le club bratislavien se payait les services des jumeaux Róbert et Richard Huna (Liptovský Mikuláš), du Tchèque Tomáš Demel (Znojmo), d'Andrej Nedorost (Trencín), de Dávid Skokan (Poprad), du Russe Kirill Tulupov (Tigres de Victoriaville) et du Finlandais Mikko Turunen (HIFK Helsinki). Quant aux traditionnels cadres offensifs – Kulha, Hujsa, Lipiansky, Lažo – ils restaient toujours sur le pont.

En dépit d'une nouvelle ossature, Bratislava se trouve rapidement des automatismes et la griffe Stavjana se fait ressentir dans le jeu des "Slovanisti" qui se résume dans les trois "v" : vite, vif, viril. Ils s'installent en tête de la meute à la huitième journée et ne quitteront plus jamais le fauteuil de leader qu'ils s'efforceront de rendre de plus en plus confortable. Jamais défait plus d'une fois au cours de la saison régulière, le club emmagasine quinze succès d'affilée du 17 septembre au 12 novembre, la plus longue suite victorieuse cette année ! Symbole de la puissance destructrice des "Bleus", au moins un attaquant des trois premières lignes a marqué vingt buts et plus. La modeste patinoire Vladimír Dzurilla (3500 places), dans laquelle Slovan a déménagé suite au chantier de la Samsung Aréna en prévision des Mondiaux 2011, s'avère un antre trop étroit pour un ogre au trop gros appétit.

Bratislava affronte Zvolen en quarts-de-finale, et si le favori est clairement défini, il n'en reste pas moins que la qualification pour le dernier carré a été arrachée dans la douleur par les "Belasi", battus sèchement à domicile 1-6 dans le deuxième duel et obligés d'en découdre aux tirs au but puis en prolongation sur les deux ultimes confrontations. Bousculé dans le premier tour, Slovan se rassure sur ses dispositions en demi-finale en écrasant l'invité surprise, Nitra. Après Martin Hujsa, Ján Lipiansky et Richard Huna en saison régulière (respectivement 27, 22 et 20 buts), ce sont Miroslav Lažo, Martin Kulha et Róbert Huna qui prennent la relève offensive de l'équipe en play-offs. La route vers le trophée national n'est plus très longue mais doit faire un détour par Košice, rival éternel et surtout revanchard de la dernière finale il y a deux ans.

Les coéquipiers du capitaine Vaic ont rendu une excellente copie jusqu'ici. Ils ont malheureusement complètement raté leur examen de fin d'année. Jamais ils n'avaient cédé contre Košice, ni en championnat ni même lors de la Cassovia Cup organisée dans la métropole de l'Est fin août et qui avait déjà établi une hiérarchie distincte. Mais les Bratislavcania ont beaucoup donné au cours de la compétition et semblent payer dans la dernière ligne droite leur régularité au plus haut niveau, à la différence des tenants du titre qui sont montés progressivement en puissance après bien des déboires et ont atteint le top de leur forme à point nommé. Lorsque la première traversée de la Slovaquie s'effectue avec deux défaites au compteur, on se doute bien que les deux rencontres dans le chaudron de la Steel Aréna vont être décisifs. Les "Aigles" de la capitale parviennent à s'imposer à l'extérieur. Une seule fois pourtant, et aux tirs au but. Insuffisant pour briser la confiance des Cassoviens qui conservent leur bien. Il ne reste que leurs yeux pour pleurer aux ouailles de Stavjana, bredouilles d'une saison pourtant parfaitement menée. Ce n'était pas tout d'avoir bonne cause, il fallait encore savoir solliciter.

 

Troisième : MHC Martin. Les années se suivent mais ne se ressemblent plus dans la vallée du Turiec. La médaille de bronze, la première breloque depuis celle de la première édition en 1994, a enfin rompu la malédiction. Toujours placé mais rarement récompensé, Martin semblait se résigner depuis trois championnats maintenant à se faire sortir dès les quarts de finale. Avec parfois un goût fort amer, comme en 2008 lorsque, troisième de la saison régulière, le club des Fatra menait 3-0 dans la série contre Trencín avant de se faire sortir dans le match décisif. Malgré la Coupe Continentale ramenée de Rouen, 2009 a de nouveau été vécue comme une déception, alimentée en grande partie par la septième place en Extraliga. L'exode de joueurs qui s'en est suivi a poussé la direction à prendre les choses en mains cet été. Bien lui en a pris.

Il aura seulement fallu cinq jours après l'élimination pour enthousiasmer le public local, l'un des plus chauds du pays et qui provoquera d'ailleurs les foudres du Pro-Hokej après des jets de fumigènes. Les signatures de deux internationaux, l'attaquant Marek Uram et le gardien Karol Križan, ne pouvaient qu'être perçues favorablement. Mais les pertes se comptaient toutefois sur les doigts de deux mains et parmi elles des éléments de valeur comme Michal Macho, Jaroslav Török, Miroslav Vantroba, Guntis Dzerinš ou Vlastimil Lakosil. Si le recrutement laissait toujours quelques zones d'ombre dans la défense, l'attaque, en revanche, avait belle gueule avec les arrivées des deux "Jaroslav", Markovic et Jabrocký, et celle d'Igor Bobcek, trois archers qui venaient s'ajouter à David Appel, Lukáš Ríha (qui sera finalement le spectre de lui-même) et au capitaine Michal Beran, qui restait finalement au bercail après avoir fait planer le doute d'un départ.

Ce groupe combatif et généreux, dirigé depuis le banc par Dušan Gregor, offre d'entrée de jeu un hockey séduisant. Leader au bout des sept premières rencontres, Martin rétrograde de quelques places après un passage à vide entre la 8e et la 13e journée (deux petits points engrangés) mais est toujours un membre solide et actif du Top 5. L'équipe se paye ainsi la tête de Bratislava à la 21e journée en faisant subir leur plus lourde défaite de la phase régulière aux Danubiens (4-1). Dans les cages, Gregor effectue une rotation qui s'avère judicieuse entre Karol Križan et Michal Dzubina. La défense s'en sort mieux que prévu grâce à Jirí Polák et Peter Klepác entre autres, et l'attaque est en revanche est en-deçà de ce que pouvait laisser présager la force de frappe des "Turcania". David Appel (18 réalisations) et Jaroslav Jabrocký (17) masquent mal le plus faible nombre de buts inscrits des cadors du championnat (139), soixante de moins que Slovan, quarante par rapport à Banská Bystrica et Košice.

La série opposant Martin à Skalica est la plus palpitante des quarts-de-finale. Les deux formations avaient terminé avec le même nombre de points. Difficile donc de dégager un favori, même si le dernier revers des Martincania contre les verts remonte à la 10e journée. L'absence d'écart se manifeste par l'indécision de la série ; au moment de disputer le septième et ultime duel, ce sont toujours les visiteurs qui se sont imposés, fait inédit dans l'élite slovaque. Ce qui signifie que le MHC a été mené 2-0 puis 3-2 par la bande à Pálffy. La star slovaque manque à l'appel lors de la dernière confrontation. Un signe. Martin s'impose enfin sur sa glace et atteint les demi-finales après treize ans d'absence à ce stade de la compétition. Andrej Themár, 21 ans, (4+3), et Karol Križan (94,14 % d'arrêts dans la série), globalement décevant jusqu'ici, sont les artisans de la réussite locale.

Košice a certes fini juste une place devant Martin à l'issue de la saison régulière mais les statistiques sont clairement pessimistes pour les joueurs des Fatra au moment d'affronter les champions : ils ont perdu leurs quatre duels face aux Cassoviens cette année sur le score cumulé de 4-19 et ne les ont plus battus chez eux depuis le 23 janvier 1998 (les deux capitaines, Michal Beran et Peter Bartoš, étaient déjà de la partie sous le même maillot de Martin). Pour leur troisième demi-finale seulement, les "Turcania" se basent sur leur trio du moment : Križan, Uram, meilleur pointeur du club avec 52 points (14+38) et Beran qui poursuit sur sa lancée des quarts (6 buts en play-offs). Martin met très souvent la pression sur la défense de Košice, notamment sur les deux premiers matches dans la Steel Aréna, et sa témérité aboutit dans la troisième opposition aux premiers lauriers acquis cette année aux dépens des hommes de Cada. Le club est pourtant évincé de la course au titre sans coup férir. Comme peu cette saison, c'est avec le sourire et le sentiment d'avoir bien fait que les Martincania, médaille autour du cou, tournent la page 2008/2009.

 

Quatrième : HC Nitra. Les "Corgoni" ont pris depuis quelques temps l'habitude de partir de zéro à chaque début de saison. Les changements n'ont pas fait défaut non plus à l'intersaison avec un nouveau directeur, un nouveau gardien, une nouvelle défense et un nouvel entraîneur. Faire table rase n'a pas vraiment réussi à Nitra depuis une troisième marche historique gravie en 2006. Une septième et deux dixièmes places à l'issue des millésimes suivants ont prouvé l'instabilité du club de la cinquième ville du pays et, cela coule de source, une absence totale d'esprit collectif. Les ambitions ne peuvent alors qu'être raisonnables et réalisables au lever de rideau : faire mieux qu'avant, tout simplement. Ce qui veut dire en d'autres termes une participation aux play-offs.

L'acquisition la plus précieuse faite sous le mont Zobor est certainement son technicien Peter Oremus, sur le banc de Skalica l'an dernier et qui a déjà prouvé là-bas qu'il savait créer une osmose entre jeunes et plus vieux. À Nitra aussi, il a pour tâche d'exploiter au maximum les potentiels des talents locaux tout en les associant aux plus expérimentés comme Vladimír Vlk, Miroslav Štefanka et Miroslav Kovácik, tous trois de l'aventure bronzée il y a quatre ans et étant de retour sous le maillot bleu clair en compagnie du gardien Vlastimil Lakosil. Le groupe se renforcera tout au long de la saison avec les arrivées du Letton Maksims Sirokovs (qui retrouve son compatriote Maris Jass) et de Michal Šatek, prêté par Skalica pour deux mois en novembre, ainsi que les retours après blessures au genou du capitaine Andrej Kmec et d'Albín Podstavek.

Nitra a sans conteste été la formation la plus régulière du championnat après Slovan et Martin. Sans tambour ni trompette cependant. Le faible nombre de buts inscrits au cours de la compétition (127) contraste d'ailleurs avec la relative bonne prestation des Nitrania qui, toujours placés dans la première partie de tableau, n'ont toutefois jamais été en mesure de jouer les rôles principaux. Grâce au bon rendement de sa défense et de son portier Lakosil (130 buts encaissés), l'équipe n'a jamais perdu plus de trois fois de suite et son salut est venu en attaque d'un gars du cru pas forcément le plus attendu : Samir Saliji. Habitué jadis à évoluer en troisième voire quatrième attaque, l'ancien de Trencín et Žilina est rapidement monté en puissance et s'est souvent montré décisif pour les siens, notamment aux tirs au but. Il termine non seulement meilleur buteur de son équipe mais figure aussi parmi les attaquants les plus en réussite de cette Extraliga (22 réalisations plus trois en play-offs). On attendait en revanche beaucoup plus d'Erik Caládi. Avec seulement huit buts et un silence-radio entre octobre et la mi-février, l'international junior est la grande déception de l'année.

Quelques couacs dans les dernières journées font perdre deux positions au classement à Nitra qui, septième, rencontre alors le dauphin Banská Bystrica en quarts-de-finale. Évidemment, les hommes d'Oremus ne sont pas les favoris de la série. Ils sont menés 2 victoires à 1 après une lourde défaite à domicile (0-3) mais s'imposent dans les trois confrontations suivantes. Le penalty de Tomáš Chrenko, l'autre canonnier du groupe (20 buts), propulse Nitra vers un inespéré dernier carré. Les dirigeants du club, Ján Plandora en tête, avaient pour objectif cet été de faire revenir dans les tribunes les supporters frustrés des résultats obtenus par l'équipe dans le passé. Que le directeur général se rassure, le bouillant public de l'Aréna locale (5300 places) a sa part de responsabilité dans l'exploit.

Incapables de remporter le moindre tiers-temps contre Bratislava, les "Corgoni" sont brutalement mais logiquement exclus en demi-finale. Finalement quatrième du championnat, soit sa deuxième meilleure performance en élite, Nitra est la véritable surprise de l'année mais n'a pas vraiment fêté la chose dans un climat serein, la faute à Pro-hokej (la ligue) qui a longtemps brandi la menace de relégation pour mauvaise gestion avant qu'un accord avec la municipalité et la direction du club ne soit trouvé. L'histoire a fait des dégâts cependant. Plandora quitte ses fonctions un an à peine après les avoir acceptées, remplacé par un Róbert Endrödy soucieux de professionaliser la structure. Róbert Pukalovic, adjoint de Stavjana dans la capitale, prendra la succession d'Oremus, parti retrouver Skalica avec dans ses valises Lakosil et Jass, pour consolider la présence de Nitra dans la crême slovaque.

 

Cinquième : HC'05 Banská Bystrica. Les "Béliers" avaient été l'agréable surprise de la saison dernière lorsque, tout juste promus dans l'élite slovaque, ils étaient parvenus à se qualifier pour les play-offs. Le petit poucet quittait honorablement la compétition avec la certitude d'avoir marqué les esprits et acquis une expérience utile pour l'avenir. Le HC'05 s'est fait un nom et les transactions estivales sur les bords du Hron ont abouti à un recrutement digne d'un postulant à la victoire. Après Ján Pardavý, déjà présent depuis une saison, le club de Slovaquie centrale se donnait alors davantage de prestige avec l'enrôlement de deux attaquants champions du monde en 2002 : l'ex-pensionnaire de NHL Vladimír Országh et le triple médaillé mondial Miroslav Hlinka, ce dernier partageant alors le même maillot que son beau-frère Branislav Jánoš. L'effectif des Barani offrait donc en septembre un incroyable standing offensif.

En défense, Peter Frühauf et Marek Biro répondaient toujours présents et se faisaient de nouveaux camarades de classe avec Miroslav Vantroba, Marek Kolba, Richard Bauer et le prometteur Matúš Vizváry, tandis que rempilait dans les cages Imrich Petrík, l'un des pions centraux de son équipe en 2008/2009. Le sympathique technicien Milan Staš pouvait se frotter les mains au moment de débuter les festivités. Mû par un public désormais habitué aux fastes depuis la montée en Extraliga il y an de cela et la participation aux phases finales dès la première tentative, Banská Bystrica entendait bien se tailler un costume plus large en endossant le rôle de trublion du championnat.

Le groupe doit cependant faire face à une cascade de blessures dans le premier mois et demi de championnat. Si Roman Tománek et Michal Dian s'absentent simplement quelques matches pour soigner leurs pépins physiques, c'est en revanche plus grave pour le gardien Petrík, qui laisse sa place mi-octobre au Tchèque Martin Vojtek, recruté pour l'occasion, mais aussi et surtout pour Vladimír Országh. L'ancien des New-York Islanders et des Nashville Predators a déjà été opéré huit fois du genou. Rien n'y fait. Après quatorze rencontres et trois petits points (1+2), Országh n'est plus enclin à souffrir de la sorte et jette l'éponge fin octobre. À 34 ans à peine, il met un terme à sa carrière et sera l'assistant de Staš la saison prochaine, chargé particulièrement de la préparation individuelle des joueurs.

Ces aléas ne perturbent en aucun cas la fulgurante marche en avant des "rouge et blanc". Invaincus du 27 octobre au 8 décembre (soit treize lauriers d'affilée), ils sont les seuls à suivre le rythme effréné dicté par Slovan Bratislava qu'ils rattrapent d'ailleurs en nombre de points à la fin de leur spirale victorieuse (29e), après avoir comblé un déficit de onze unités. Cela grâce notamment à une paire d'attaquant hors-normes formé par le vétéran Pardavý, 38 ans, et Bulík, de quatorze ans son cadet, bientôt complété en première attaque par Tománek, lui aussi bien inspiré après un prompt rétablissement. Les trois larrons seront respectivement crédités de 55 (27+28), 54 (23+31) et 33 points (18+15) à la fin de la saison régulière. Les jeunes Tomáš Bulík et Roman Tománek seront justement récompensés en étant appelés par Glen Hanlon en sélection, le premier cité sera même de la partie aux Mondiaux de mai. Le taux de réussite aux tirs (11,73 %), le plus élevé de la ligue, témoigne de la bonne santé offensive du HC'05.

Pourtant, la défaite à domicile contre le mal-classé Spišská Nová Ves (1-2, 35e) marque le début d'une période fâcheuse pour les "Béliers" qui ne gagnent que quatre duels lors des onze journées suivantes. Cette baisse de régime s'explique par une perte de motivation certaine (Slovan est intouchable, le reste de la meute larguée), par une forme descendante (prêts trop tôt ?) et aussi, comme pour l'ensemble des formations, par un calendrier qui ressemble de plus en plus à du gruyère. Symbole de ce relâchement, "Pardak", jusqu'alors en tête des buteurs, se fait coiffer d'une réalisation par Bartánus une fois les débats clos. Mais la place de dauphin n'est jamais contestée et le club grappille des points ici et là, notamment aux des tirs au but, la spécialité maison. C'est pourtant après une de ces séances de loterie que Banská Bystrica est éliminé par Nitra en quarts. La cinquième place finale, la meilleure jamais atteinte par le club, ne peut empêcher l'immense déception. Le retour de Pardavý à Trencín la saison prochaine ainsi que le départ annoncé du pilier défensif Peter Frühauf, sélectionné au Mondial en Allemagne, ne contribuent pas à sécher les larmes des plus dévots.

 

Sixième : HK 36 Skalica. Troisième en 2008, deuxième en 2009... La suite logique de la fulgurante progression de Skalica voudrait que ce soit l'année de la consécration des "Verts" et, à l'aube du championnat, les spécialistes s'accordent à dire que le groupe conduit par l'entraîneur Ján Faith n'a certainement jamais été aussi puissant. Le tournoi à Oufa, fin août, a appuyé davantage cette impression de force dégagée par les Skalicania : sans son leader Žigmund Pálffy, toujours en pourparlers avec son club maternel, ils ont battu les locaux de Salavat Ioulaďev Oufa (3-2) avant d'en faire autant avec Neftekhimik Nijnekamsk (2-1) puis Lada Togliatti (1-0). Avec cette victoire de prestige et un recrutement qualitatif, les vice-champions sont annoncés favoris pour soulever cette année le trophée au même titre que Slovan et Košice.

Le départ outre-Atlantique de l'enfant-prodigue Juraj Mikúš (meilleur passeur en 2008/2009 avec 75 assistances, record de la compétition) et la crise économique qui a frappé au printemps dernier pouvaient laisser présager le pire : la fin de la collaboration avec la superstar Pálffy, revenu ici il y a deux ans en même temps que les performances de l'équipe. L'ancien New-Yorkais a longtemps fait planer le doute sur sa participation à la prochaine Extraliga mais a finalement décidé de rempiler. Le meilleur pointeur des deux précédents crus sera cette fois-ci associé à Miroslav Zálešák qui parviendra un temps à faire oublier le rendement de Mikús et sera appelé sous les drapeaux pour le Mondial allemand.

Quant au reste de l'effectif, il a été relativement peu remanié : les attaquants René Jarolín, le Tchèque Milan Kostourek et le prometteur Patrik Lušnák complètent la puissance de frappe tandis que le solide Tchèque Jan Hranác se réjouit des arrivées de ses compatriotes Martin Výborný et Robert Schnabel dans des lignes arrières résolument offensives.

La saison régulière des "Záhoráci", même irrégulière, est très limpide ; pendant les deux premiers mois de compétition, leurs sorties confortent leurs ambitions avec un bilan positif de douze succès en seize rencontres et une position de dauphin de Bratislava au classement, avant que la machine s'enraye. La formation à la Double-Croix encaisse alors dix-sept revers dans les trente-et-une rencontres suivantes. La confiance s'est mue en doute et le malaise se fait d'autant plus ressentir lorsque Ján Faith est débarqué fin novembre après un an de bons et loyaux services. Son assistant, Martin Pešout, prend le relais sur le banc et est, dès janvier, secondé sur la glace par un certain... Pálffy, qui avait pourtant annoncé quelques jours avant sa promotion qu'il effectuait son dernier mandat cette saison avec les "vert et blanc". Une responsabilité rendue presque fictive par la participation de "Žigo" aux Jeux de Vancouver puis par la fin de parcours prématurée de Skalica en phases finales.

L'effondrement dans les ultimes mois est pourtant peu visible au classement puisque les Skalicania parviennent tant bien que mal à rester dans le Top 5. Dans ce marasme collectif, certains éléments sont quand même source de réjouissances. Outre Pálffy et Zálešák, le gardien Zdenko Kotvan, 20 ans, prend avec réussite la relève de Martin Falter, transféré cet été de Liptovský Mikuláš et parti fin novembre goûter les charmes de la KHL avec le Torpedo Nijni Novgorod. Le jeune portier a donc su saisir l'opportunité inattendue de se mettre en lumière et figure parmi les bonnes surprises de cette Extraliga (91,65 % d'arrêts). Le HK 36 devra s'en contenter. Car après avoir pris les devants sur la glace de Martin en quarts-de-finale (2-0 puis 3-2 dans la série), Skalica ne se montre pas plus capable de l'emporter dans la Max Aréna et l'élimination après la septième confrontation fait naître une grande désillusion dans les rangs des "Záhoráci".

 

Septième : HK ŠKP Poprad. Les "Chamois" ne pouvaient pas être dans de plus mauvaises dispositions au moment de s'engager cette saison en Extraliga, compétition à laquelle ils ont toujours participé mais dont ils ont failli cet été renoncer. Après son pire exercice en 2008/2009, conclu à une onzième place après les barrages contre Piešťany, le club des Hautes Tatras a vu la défection de presque tous ses sponsors, dont le principal "AquaCity", et certains n'ont même pas terminé de verser ce qu'ils lui devaient. Une situation économique difficile qui a poussé le président Anton Danko, accessoirement maire de la ville, a démissionné mais son successeur, Tibor Turan, est parvenu tant bien que mal à faire rester Poprad en élite.

Le vice-champion 2006 doit en grande partie son salut à Kežmarok, contre lequel il avait dû batailler ferme pour le maintien l'an passé. Les deux voisins se sont topés dans la main et ont formé une association assez originale : les meilleurs éléments du relégué sont passés sous la bannière bleue et blanche de Poprad, et Kežmarok en est devenue en quelque sorte sa réserve. Des noms ronflants tels que Miroslav Škovira et Richard Šechný ont donc été naturellement transférés quinze kilomètres plus à l'ouest et les renforts de Peter Klouda, étiqueté "maître ès passes", et de Stanislav Jasecko une médaille d'argent mondiale et une olympiade sur la carte de visite, compensent alors les pertes de René Jarolín (Skalica), Jaroslav Kasík (Mlada Boleslav) et Dávid Skokan (Slovan).

La place de co-leader partagée avec Skalica et Bratislava après quatre journées est trompeuse. Poprad est crédité en effet de dix revers dans les quatorze premiers matches dont deux peu glorieux contre les juniors d'Orange et Liptovský Mikuláš, qui ferment la marche au classement. Le club touche lui aussi le fond (11e à la 16e journée) et le spectre du cauchemar de la saison précédente refait surface chez les hommes du duo Vladimír Kliga / Július Pénzeš. Les "Popradzania", qui disposent de la moyenne d'âge la plus élevée de toute la classe, vont pourtant réussir un incroyable rush, enchaînant alors onze succès lors des douze rencontres suivantes et fait chuter le leader Slovan sur sa glace (3-2, 29e). Les "Chamois" remontent alors à la troisième place, pile à la moitié de la saison régulière, et y seront toujours à la 38e journée.

Tout sourit à Poprad. Son capitaine Arne Kroták s'installe durablement en tête des buteurs de l'histoire du hockey slovaque et Peter Klouda se positionne quant à lui parmi les meilleurs attaquants du championnat. Après des passages difficiles à Žilina et Zvolen, Klouda retrouve de son propre aveu le goût de jouer dans son club maternel. Et ça se voit. Il est toujours aussi rentable même lorsque son équipe piétine dans la dernière ligne droite de la saison régulière. Malgré le recrutement de Juraj Faith et Juraj Kledrowetz, virés de Košice mi-janvier, les "Chamois", victimes d'un calendrier trop haché pour des vétérans, dégringolent à la septième place à deux journées du terme, avant de récupérer une place dans l'ultime duel.

Les "Chamois" se montrent très accrocheurs lors du premier match des quarts-de-finale contre leurs voisins de l'est, Košice, obligeant les champions à en découdre jusqu'aux tirs au but dans leur patinoire. Comme à chaque fois qu'il a été au-delà du temps réglementaire cette saison, Poprad cède de nouveau, cette fois-ci après onze tentatives de part et d'autre, et semble y avoir déjà laissé tomber tout espoir de qualification. Car même si, sur le papier, la victoire sur le troisième duel relance les débats, la cascade de blessures qui frappe progressivement l'effectif local ainsi que la montée en puissance des attaquants cassoviens contribuent à l'élimination de Poprad après une correction dans l'ultime opus (8-2). Peu importe, l'année était déjà sauvée depuis longtemps.

 

Huitième : HKm Zvolen. Sa quatrième place à l'issue de la saison 2008/2009 (éliminé en demi-finale par le futur champion Košice) confère à Zvolen le rôle, sinon de favori, d'outsider au moment oů démarre la dix-septième édition de l'Extraliga. Avec six podiums dont le titre en 2001, le lauréat de la Coupe continentale 2005 fait partie des grosses écuries slovaques et dispose en septembre d'un groupe homogène et expérimenté, quoique légèrement défaillant dans le secteur offensif. Malgré les départs de plusieurs piliers (Hvila, Sivák, Štrba, Dlouhý), les dirigeants ont su combler ces absences (Kopecký, Hurtaj, Lišcák, Javín) même si l'espoir de revoir Tomáš Tatar revenir de son camp d'entraînement de Detroit a fait long feu.

Cette équipe a de la gueule, pour sûr, mais beaucoup de ses composantes sont en cours de guérison. Dans la cité du Château Abandonné, on est donc des plus vigilants sur les premières rencontres. Et il y a de quoi. Les Zvolencania passent complètement à côté de leur entame de championnat même si Ján Kopecký, auteur de deux hat-trick dans les dix premières journées de compétition, s'installe en tête des buteurs. Il est cependant l'arbre qui cache la forêt de Zvolen, solide en défense autour de son capitaine champion du monde Ladislav Cierny mais qui se montre très fébrile dans la finition des actions offensives. Fin octobre, le HKm a perdu quatorze de ses dix-neuf duels et occupe une inquiétante dixième place. Quelques jours auparavant, Ernest Bokroš, l'entraîneur du sacre historique, était revenu pour succéder sur le banc à Miloš Holan.

À l'instar de Trencín, Zvolen est très actif tout au long de l'année sur le marché des transferts en recrutant dans toutes les lignes. Trois Finlandais (Pikkarainen, Uusivirta, Mäkiaho), un Canadien (Estrada) et toute une bande de Tchèques (Suchý, Horácek, Pavliš, Nedved) internationalisent l'effectif, mais la bonne affaire est slovaque ; Peter Pucher, doré en sélection à Göteborg, quitte le HC Kometa Brno mi-novembre et devient rapidement la pièce-maîtresse du dispositif offensif zvolencan en étant associé à Kopecký et Chovan dans la première attaque. Pour preuve, sous l'impulsion du centre de 35 piges, le club traverse une semaine faste : après avoir fait chuté Martin et Košice, Zvolen triple la mise en écrasant Žilina 7-1 (24e journée). Mais la santé reste fragile : l'équipe ne gagne qu'un match dans le mois et demi suivant.

À nouvelle année, nouveau visage. Méconnaissable aux vues de ses piètres prestations dans le premier trimestre, Zvolen devient une équipe autrement plus performante au cours du suivant : Pucher est élu joueur du mois de janvier et son équipe figure en février dans le quatuor des formations les plus productives du championnat en compagnie de Košice, Bratislava et Trencín. Naturellement, le groupe rattrape son retard sur Žilina et récupère la huitième place à la 38e journée. La participation aux quarts-de-finale est entérinée après la victoire sur ces mêmes « Loups » – la neuvième consécutive à domicile – cumulée à la défaite de Trencín à Liptovský Mikuláš (50e). Sur dix-neuf rencontres disputées en 2010, le club de Slovaquie centrale en aura remporté treize. C'est ce qui s'appelle un renversement de situation !

Quarante-sept points séparent à l'issue de la saison régulière Zvolen de Slovan, son adversaire au premier tour des play-offs. L'écart de niveau est pourtant quasi-invisible sur l'ensemble de la série que les Danubiens débutent sous les meilleurs auspices en étrillant les protégés de Bokroš (8-2) avant que ces derniers surprennent leur monde en donnant à leur tour la fessée au club de la capitale (1-6). Les scores-fleuves laissent place à des résultats plus étriqués par la suite et Zvolen, en ayant fait montre de séduisantes dispositions, tombe les armes à la main. Si les Zvolencania peuvent nourrir quelques regrets après avoir mené 2-0 à Bratislava dans la dernière confrontation, c'est la satisfaction qui domine toutefois dans les discours des joueurs, passés par toutes les couleurs cette saison.

 

Neuvième : Dukla Trencín. Le premier club champion de Slovaquie, véritable pépinière du hockey national, vit désormais davantage de son glorieux passé qu'avec son présent. En compagnie du Slovan Bratislava et du HC Košice, le Dukla Trencín est l'autre membre du trio d'or d'Extraliga, neuf fois médaillé en championnat dont trois en or (1994, 1997, 2004). Les meilleurs éléments de la sélection nationale ont été sacrés sous les couleurs sang et or de la ville de l'ouest du pays : Miroslav Šatan, Richard Lintner, Pavol Demitra, Marián Hossa, Žigmund Pálffy, Ján Pardavý, Andrej Meszároš, Tomáš Starosta, Andrej Sekera, Marián Gaborík. Stop, n'en jetez plus !

À l'aube de la saison 2009/2010, le constat est pourtant clair ; sixième du précédent cru – soit son plus mauvais classement – le monstre ne semble plus en mesure de peser lourd dans la balance de l'élite slovaque. Son catastrophique bilan dans les six derniers matches de préparation, conclus avec 33 buts encaissés contre seulement six inscrits, n'inspire guère d'optimisme à František Hossa, entraîneur du premier titre en 1994 revenu sous le château de Matúš Cák à l'inter-saison en remplacement de Július Pénzeš. Chose inédite en Slovaquie, la préparation estivale a été individuelle et l'ancien sélectionneur national n'a pu avoir qu'un bref aperçu de son groupe lors des tests physiques.

Lubomír Sekeráš, 40 balais, aurait dû poursuivre à Trinec. Mais vingt ans après débuté avec le Dukla, l'expérimenté défenseur, connu pour son extrême précision de tir sur la ligne bleue, revient au bercail en capitaine d'une formation fortement remaniée après les départs, entre autres, d'Andrej Nedorost pour Slovan ou de Peter Mikuš et Ján Homer pour Košice. Hormis quelques vieux de la vieille, à l'instar d'Igor Murín dans les cages ou plus tard de Branislav Jánoš (en provenance de Banská Bystrica), l'équipe se base autour d'une ossature rajeunie (Radovan Trefný, Tibor Radulay, Oliver Duriš, Radoslav Tybor). Le club aura beau faire revenir toute une clique d'aguerris (Michel Miklík, Roman Šimícek, Andrej Kollár) au cours des mois de compétition, ce sont les jeunes qui sauveront la face des "Trencania" cette saison.

Après trois revers en début d'exercice, le club piétine déjà en fond de classement et le terme « play-off » est trop rapidement remplacé par celui de « maintien » dans les propos des joueurs. Pour calmer l'ire des supporters, jamais habitués à une telle déconvenue, les dirigeants annoncent la venue d'une triplette en or : Richard Lintner, Róbert Petrovický et Róbert Tomík, tous champions du monde en 2002. De la poudre aux yeux ! Lintner ne reste que deux matches avant de reprendre la route de Minsk et Petrovický l'imite deux rencontres plus tard. Quant à Tomík, il sera finalement champion avec Košice. Ces mouvements dans l'effectif instaurent en plus d'une instabilité un climat malsain qui se matérialise par une série de six défaites.

La défaite 1-6 à Žilina (17e) est la goutte d'eau qui fait déborder le vase de František Hossa qui revit à Trencín ses déboires avec Poprad l'an passé. Le père de Marián et Marcel abdique alors et est remplacé par le Tchèque Vladimír Kýhos, vice-champion olympique 1984. La transition entre ces hommes de caractère s'opère difficilement – Trencín est lanterne rouge de la 20e à la 30e journée – avant que la méthode de l'ancien technicien du HC Kometa Brno porte finalement ses fruits ; ses ouailles gagnent dix des quinze matches suivants et luttent pour la huitième place avec Zvolen. Pour la première fois depuis la création de l'Extraliga cependant, le Dukla Trencín ne participe pas aux play-offs. Un évènement dans le microcosme slovaque qui pousse le mensuel Náš hokej à placer cette contre-performance en tête des déceptions de l'année.

 

Dixième : MsHK Žilina. L'énigme toujours irrésolue de l'Extraliga. Forts d'un groupe alléchant à chacun des débuts d'exercice depuis cinq ans, les "Loups" galèrent pourtant en championnat depuis qu'ils ont décroché la timbale en 2006. Tenant du titre, le club des Malá Fatra avait terminé dixième et bon dernier l'opus suivant, un énorme camouflet cependant allégé par le fait que cette année-là aucune équipe ne rétrogradait. Depuis, le MsHK ne parvient pas à se dépatouiller des bas-fonds du classement.

Les litanies de la rédemption ont de nouveau été chantées en septembre par les dirigeants du club, rejoints à l'intersaison par Roman Kontšek, ancien de la campagne 2006 devenu manager de l'équipe. Tout ce petit monde s'est donné l'ambition pondérée de se qualifier pour les play-offs et ont ainsi compensé les départs des anciennes gloires Stanislav Škorvánek, Dalibor Kušovský, Jaroslav Jabrocký, Miroslav Sekác et Ivan Droppa par les retours du capitaine Michal Hreus (l'homme qui n'a perdu qu'une finale dans sa carrière, celle du Mondial 2000), de Miroslav Lipovský, gardien du champion Košice l'an passé, de Tomáš Nádašdi, de Gabriel Spilar (autrefois Špilár mais qui a changé de nom pour ne plus avoir de lien patronymique avec son père) puis de Martin Gálik en janvier. Ajoutez Michal Kokavec et Róbert Krajcí, conservés dans l'effectif, et vous obtiendrez une bonne partie du groupe sacré il y a quatre saisons. Žilina ou l'art de faire du neuf avec du vieux.

La nostalgie des jours heureux est alimentée dès l'ouverture par un succès sur la patinoire des champions. La mèche du pétard se mouille pourtant rapidement. Exempt la deuxième journée, ils chutent sur Nitra à domicile la suivante. Pas de quoi rassurer les supporters des Žilincania dont le nombre est en chute libre dans les travées de ce qui est le troisième stade de l'Extraliga en termes de capacité (6328 places). Le football local, plus effervescent dans les résultats, alimente cette perte de soutien moral et l'on s'étonnera au début de l'impression de vide à Žilina avant de s'habituer et de comprendre le phénomène par les performances des "Vlci". Incapables d'aligner plus de trois succès d'affilée, ils fluctuent toute la saison entre la septième et la onzième place.

Cette irrégularité coûte la tête de l'entraîneur Ladislav Spišiak mi-décembre. Il est remplacé par Anton Tomko, encore à Košice trois mois plus tôt. Le barbu ténébreux, physique à la Renaud, opère un changement majeur dans l'effectif en lui donnant une dimension beaucoup plus offensive. Mais la défense s'écroule en janvier et les attaquants sont à la peine pour diverses raisons : le meilleur buteur du championnat 2001/2002 Jaroslav Török, transféré de Martin à l'intersaison, est définitivement out (opération des ligaments croisés) après n'avoir joué que huit matches avec les « Loups », Gabriel Spilar est prié de faire ses valises pour faibles résultats (6+6 en 21 rencontres) et Radoslav Kropác, tout frais limogé de Liptovský Mikuláš pour des raisons identiques, ne fait guère mieux sous sa nouvelle tunique.

Les Žilincania sont éjectés fin janvier par Zvolen de la huitième place, synonyme de participation aux phases finales. Trencín leur passe également devant une semaine après et cela devient plus problématique ; en terminant dixièmes, ils louperaient non seulement leur objectif initial mais devraient surtout batailler pour conserver leur place en 2010/2011. Les quelques lauriers récoltés ici et là n'y peuvent rien, ils affrontent Pieštany, champion de la "Prvá Liga", en barrages. Sans trop de difficultés (un revers tout de même), le MsHK l'emporte et reste dans l'élite slovaque. Comme à son habitude désormais, Žilina a traversé ce championnat tel un fantôme.

 

Onzième : HK Spišská Nová Ves. Après sept années d'absence au plus haut niveau, Spišská Nová Ves, le champion de Première ligue promu aux dépens de Kežmarok, s'est donné les moyens des ses ambitions malgré le plus petit budget de la compétition (1 million d'euros). La patinoire flambant neuve de 5458 places, la plus moderne du pays après la Steel Aréna de Košice, venait juste d'être finalisée pour l'ouverture du championnat en septembre et les joueurs du cru, passés entre temps sous d'autres cieux, sont revenus aider la maison-mère club à se maintenir en Extraliga. Slavomír Pavlicko (37 ans) est venu quant à lui chercher un second souffle après trois saisons blanches chez les voisins de Poprad et Kežmarok. Le capitaine y parviendra tant bien que mal.

Les premiers pas du petit poucet confirment d'ailleurs l'élan euphorique. Après avoir lutté à armes égales avec Slovan en match d'ouverture (courte défaite à domicile 2-3), les nouveaux venus se payent consécutivement la tête de Martin, du tenant du titre Košice dans l'antre de la métropole de l'Est puis de Žilina. Une quatrième place à l'issue du premier quart (13e journée) récompense le parcours des hommes de Marían Horváth. D'autant plus qu'ils ont remporté le premier derby contre Poprad, situé à peine quinze bornes au nord-ouest (3-2, 10e). On en oublierait presque avec ces fastes que la moitié de l'effectif "spišan" découvrent l'élite slovaque.

Si l'équipe, basée sur l'offensive, est alors l'une des meilleures attaques du championnat grâce au prometteur Richard Smotrila, à quelques habitués de la boutique, style Peter Holecko et Lukáš Vartovník, ou à Juraj Prokop, médaillé d'argent aux Mondiaux U18 en 2003, la défense laisse cependant à désirer. Preuve de ce surprenant contraste : malgré un incroyable renversement de vapeur (menés 0-4), Spišská Nová Ves perd aux tirs au but contre Liptovský Mikuláš dont il s'apprête à devenir l'un des compagnons de supplice (4-5 tab, 13e). Bratislava donne la leçon aux apprentis la journée suivante (7-0). Le début de la fin.

Les dirigeants tentent d'endiguer l'essoufflement en renforçant les lignes arrières : le Tchèque Tomáš Frojtík arrive courant octobre mais repart au bout de huit piges, Andrej Mrena et Jakub Suja, en provenance de Banská Bystrica et Prešov (I. Liga), posent leurs valises en novembre. C'est déjà trop tard. La décélération est en fait un écroulement : du 25 octobre au 4 décembre, Spišská Nová Ves subit une série de onze revers. Horváth est remplacé mi-novembre par Dušan Kapusta, plutôt spécialiste du niveau inférieur, qui laissera lui-même sa place sur le banc deux semaines plus tard à Ján Faith, limogé de Skalica. La valse des entraîneurs n'y change rien, le club s'installe confortablement en bas de tableau.

La formation, sponsorisée par un fabricant de fenêtres, prend de nouveau un courant d'air en février en perdant neuf fois de suite. Les chiffres sont clairs : le dernier mois et demi de compétition n'a vu que trois succès des Spišiaci. Trois succès inutiles puisque glanés contre Orange SR 20 et contre Mikuláš, aussi mal loti qu'eux. La messe est dite et Spišská Nová Ves est le premier relégué. Rien de plus logique pour la pire attaque et la deuxième plus mauvaise défense du championnat. Ján Faith n'aura pas réussi son pari d'éviter au club des retrouvailles prématurées avec la "Prvá Liga". À 62 ans, il a décidé de quitter la scène pour se préserver du stress. Comme son entraîneur, Spišská Nová Ves a des peines de cśur...

 

Douzième : MHK 32 Liptovský Mikuláš. Longtemps sur le podium de la saison régulière, Liptovský Mikuláš avait finalement terminé le précédent exercice à la cinquième place, difficilement éliminé en quarts par Zvolen. Le club d'ordinaire habitué aux profondeurs du classement avait donc été sans conteste la bonne surprise de l'édition 2008/2009.

Mais la crise économique a frappé de plein fouet la formation des Tatras qui, au lieu de surfer sur la vague positive née de ses performances, a dû revoir à la baisse son budget (-30%) et ainsi laisser filer ses cadres : les jumeaux Huna – Rudolf et Richard – n'ont pu résister à l'offre de Slovan, Denis Rehák est parti à Vítkovice et le gardien Martin Falter à Skalica. Robin Kovář ne sera pas non plus de la partie. Nombre de piliers sont certes toujours présents (on pense à Ján Cibula, Jirí Heš, Martin Kriška) mais le renouvellement des lignes reste faible, surtout en attaque où le nouveau venu Marek Bartánus n'est pas réputé grand archer.

Le transfuge de Poprad va pourtant devenir la principale source de satisfaction du MHK 32, sinon l'unique. Alors que les siens entament rapidement un long chemin de croix, Bartánus explose au grand jour en plantant 22% des buts des "Liptaci" et est même convoqué par Ján Filc pour les matches hivernaux de la sélection slovaque. Régulier dans ses performances, au contraire du club, il termine meilleur buteur de la saison régulière avec 28 réalisations, se payant le luxe de devancer de fins limiers tels que Pardavý, Kulha ou Pálffy. À l'inverse, Radoslav Kropác< s'est avéré une décevante recrue. Fort de ses expériences finlandaise, russe ou tchèque, l'ancien de Slovan a été que l'ombre de lui-même et ses maigres treize points (6+7) ont pesé lourd dans son licenciement en janvier.

Liptovský Mikuláš n'a jamais été capable cette saison d'aligner plus de trois victoires. Si bien qu'il a été lanterne rouge toute la saison hormis un regain de forme en novembre. La combativité et l'esprit collectif, pas plus que le soutien du public, ne sont à remettre en cause. Mais la mayonnaise entre vétérans et juniors n'a pas pris. À cela s'est ajoutée une poisse énorme. Alors qu'il était le joueur le plus productif de l'équipe après Bartánus, Branislav Pohanka s'est blessé à l'épaule fin octobre contre Poprad et a été indisponible trois longs mois. Plus triste, la leucémie détectée dans le sang du capitaine Juraj Halaj à la nouvelle année. Le club tout entier a été affecté à l'annonce de la maladie du joueur de 40 ans.

Incertain de poursuivre comme entraîneur, Mojmír Trlicík est finalement resté sur le banc à l'aube du championnat. Mal lui en a pris puisque le Tchèque est substitué mi-octobre par Ján Šterbák, ancien sélectionneur national de retour au club, qui cède lui aussi les commandes du groupe à Ladislav Spišiak en janvier. Une instabilité dans le staff technique peu propice à l'épanouissement de l'équipe, elle aussi souvent chamboulée. Le manque de rentabilité de Miroslav Hála dans les cages n'a pas été du goût de ses dirigeants qui l'ont troqué en octobre pour Michal Firkt. Une présence tchèque accentuée par les arrivées de Patrik Valcák, Václav Novák et David Moravec, médaillé d'or olympique et double champion du monde. En vain. Liptovský Mikuláš termine bon dernier et évoluera l'an prochain un échelon plus bas.

 

Hors classement : HK Orange SR 20. C'est la troisième année consécutive que la sélection nationale U20 participe aux joutes d'Extraliga sous l'étiquette du célèbre sponsor français, avec toutefois onze matches de moins à disputer que les autres équipes, ce qui, au-delà de brouiller le calendrier, ne lui permet pas d'être classée. Très critiquée à ses débuts, l'initiative – unique au monde – d'incorporer les juniors dans l'élite nationale pour stopper l'hémorragie des départs à l'étranger et aguerrir les futurs cadres seniors est peu à peu entrée dans les mśurs du hockey en Slovaquie, et la formation dirigée par Štefan Mikeš aura encore l'occasion d'en découdre en 2010/2011.

La quatrième place aux Mondiaux 2009 avait été un gage de réussite du projet et le bail en Extraliga a été logiquement prolongé d'une saison. La rapide explosion dans leurs clubs respectifs des talents révélés par le centre national d'entraînements de Púchov, qui accueille les matches de championnat du HK Orange, a également permis d'adoucir les véhémences des plus sceptiques ; Radoslav Tybor, meilleur buteur de Trencín cette saison (19 buts), ou Martin Štajnoch, finaliste avec Slovan, en sont les parfaits exemples.

Mikeš avouait disposer avant les festivités d'une génération plus talentueuse que lors du précédent cru tout en regrettant que Tomáš Tatar ou Richard Pánik ne soient plus en Slovaquie. Comme à l'accoutumée, Orange SR 20 a souvent été balayé par les autres formations du championnat mais est parfois parvenu à tirer son épingle du jeu. Les "vieux" de Poprad ont ainsi été les premières victimes du "péril jeune" lors de la 13e journée. Suivront les scalps de Liptovský Mikuláš par deux fois, Spišská Nová Ves et Nitra. Cinq victoires. Ni mieux ni pire que les deux autres années. Quant à Libor Hudácek et Peter Slimák, ils prolongeront le plaisir jusqu'en finale, respectivement sous les couleurs de Bratislava et Košice.

Évidemment, la nouvelle année a entraîné de profonds changements dans l'effectif. Ceux qui ont dépassé l'âge requis en 2010 sont repartis dans leur club, à l'instar de Jakub Gašparovic qui a rejoint Trencín dès janvier. Il était devenu auparavant la véritable pièce maîtresse des juniors (13 buts en deux mois de compétition). Grâce notamment à trois doublés et à un hat-trick contre le champion Košice lors de la 19e journée, Gašparovic s'est retrouvé aux côtés des plus chevronnés en tête du classement des buteurs avant de briller en Suisse à l'occasion du tournoi international du Chablais disputé à Monthey en novembre et remporté par les jeunes Slovaques dont il était le capitaine.

Les Mondiaux canadiens ont cependant fait déchanter la sélection. Le sans-faute helvète n'avait été qu'un leurre ; les Slovaques ont mordu la glace contre la Suisse (1-4), de retour dans l'élite et qu'ils avaient battu deux mois auparavant chez elle. Finalement huitième et première équipe sauvée de la relégation, la Slovaquie a réalisé une performance décevante qui n'a pas manqué de raviver les diatribes. C'est un fait, la pépinière slovaque est peu productive. Alors, au pays, on est de plus en plus exigeant avec la relève...

Michel Bourdier

 

 

Retour à la rubrique articles