Briançon, la réduction presque invisible

 

La finale perdue de Ligue Magnus a été une douleur supplémentaire pour Briançon. Le président et maire Alain Bayrou a quitté Pôle Sud déçu et amer d'avoir vu s'envoler une fois de plus ce titre de champion qui aurait constitué la justification de tous ses investissements. Luciano Basile, pour sa part, regrettait de n'avoir connu que des "projets d'un an" depuis son arrivée et demandait enfin un peu de visibilité.

Une double démission

Ce n'est pas un nouvel été agité qui lui en a donné. Menacé d'invalidation de l'élection municipale, Alain Bayrou a successivement démissionné de tous ses postes : de la présidence des Diables rouges fin juin, d'abord, puis de celui de maire début juillet, anticipant ainsi la décision judiciaire qui lui pendait au nez et provoquant de fait de nouvelles élections. Quelques semaines plus tard, le Conseil d'État le déclarait inéligible pour un an pour infraction au code électoral. Le journal municipal mais aussi un dépliant de la société Vert Marine (gestionnaire de la patinoire) avaient procédé selon la haute instance à une campagne de promotion flatteuse et répétée des réalisations de l'équipe municipale sortante, ce qui est interdit dans les six mois précédant une élection.

Cet énième rebondissement a mis le hockey briançonnais dans une position délicate. D'une part parce que la ville n'était plus en position d'assumer l'organisation du Mondial de division I des moins de 20 ans sur laquelle Alain Bayrou s'était engagé oralement auprès de la FFHG (ils se joueront finalement à Saint-Gervais et Megève). D'autre part en raison des statuts très particuliers de l'équipe professionnelle.

Les Diables rouges sont en effet une Société d'Économie Mixte (SEM), dont quatre des neuf administrateurs sont désignés par le conseil municipal. Ces postes vacants ne pourront être occupés qu'après les nouvelles élections, mais en attendant, il fallait bien un président pour signer les contrats. Celui qui aurait fait l'unanimité, c'était Bernard Rouillard, qui dirige déjà le BAPHC (Briançon Alpes Provence Hockey Club, la structure amateur du club), mais il ne pouvait juridiquement pas cumuler les deux fonctions, d'autant qu'il lui aurait fallu être actionnaire de la SEM. C'est donc Jean-Paul Garnero, ex-président en 1984/85 et dernièrement chargé de l'animation, qui assure l'intérim sans avoir été candidat, parce qu'il fallait bien quelqu'un en attendant la prochaine assemblée générale du 2 octobre.

Les dates marquantes du début de saison auraient dû être le 12 septembre, date du Trophée des Champions qui donnait une nouvelle chance - manquée - à Briançon de gagner enfin une coupe, et le 19 septembre, date du début de la Ligue Magnus. Mais elles ont été éclipsées par le 13 et le 20 septembre, dates des deux tours des élections municipales.

Celles-ci, "fatalement" passionnées et parsemées de tracts douteux, ont au moins cessé de faire du hockey sur glace un champ de bataille. Les principaux candidats, de l'UMP sortante à l'opposant PS Fromm, ont en effet tous tenu un discours très proche, évoquant un "plafonnement de 350 000 euros" de la subvention aux Diables rouges. Certes, un plafond n'est pas un plancher, mais le fait que le hockey ne soit pas un argument d'opposition devrait être un soulagement. Il y en a cependant un qui ne l'entend pas de cette oreille, c'est Luciano Basile. Dans ses déclarations, l'Italo-Canadien, dont la diplomatie n'est pas la qualité première, continue de conditionner son avenir à Briançon aux résultats des élections, lui à qui beaucoup reprochaient déjà d'avoir outrepassé son rôle d'entraîneur en soutenant politiquement son ami Alain Bayrou. Il reste à voir s'il fera profil bas, maintenant que le socialiste Gérard Fromm a été élu maire à 53 %, lui qui avait toujours dénoncé les subventions du hockey (voir présentation 2006/07) même si le thème a été moins présent dans la campagne.

La folie des grandeurs est en tout cas terminée, mais cela, on le savait déjà quoi qu'il arrive. Neuf jours seulement après la finale de championnat perdue, Briançon avait annoncé ses plans : une réduction de budget de 25% et un effectif plus réduit, à seulement trois lignes, avec moins de quantité mais toujours de la qualité.

Un gardien plus calme

Aujourd'hui, le recrutement est terminé, et on peut faire deux constats. L'équipe est-elle moins forte de 25% ? Cela ne semble vraiment pas le cas, c'est surtout la moyenne d'âge qui a baissé. Les joueurs sont-ils moins nombreux ? Non, il y a encore 12 attaquants et 7 défenseurs tout à fait capables de jouer, en rappelant qu'on ne peut aligner qu'un gardien à la fois.

Si cette dernière précision s'impose, c'est qu'effectivement Briançon a perdu un portier. Mais s'il y en avait trois, c'est simplement parce que deux d'entre eux s'étaient blessés en début de saison dernière, une mésaventure dont on peut espérer qu'elle ne se reproduira pas. Aurélien Bertrand ayant alors assuré un très bon intérim, il est logique de le voir occuper le poste de numéro 2, rendant la présence d'Andy Foliot superflue.

Le titulaire a également changé dans les cages, et la perte de Tommi Satosaari est importante puisqu'il a été le meilleur gardien de la saison régulière. Mais il a un peu trop joué avec la patience de ses dirigeants en repoussant sans cesse le moment de donner sa réponse, et ceux-ci ont donc trouvé un recours. L'agressif Finlandais a eu lui-même tendance à perdre ses nerfs au mauvais moment en finale, et c'est en cela que son successeur, le calme Ramon Sopko, inspire plus confiance : il a déjà soulevé deux fois la Coupe Magnus et a cette culture de la victoire que Briançon cherche tellement à s'attacher.

Gervais, le slap qui manquait

En défense, l'essentiel est préservé avec le pilier du club Gary Levêque et surtout les deux meilleurs défenseurs de la saison passée. Viktor Szélig, seul international hongrois restant puisque Ladanyi et Vas sont rentrés au pays (en emmenant Satosaari avec eux), avait impressionné dans les premiers mois avec sa solidité physique dans les phases défensives. François Groleau, pour sa part, avait surtout fait parler son expérience dans la seconde moitié de saison en s'imposant comme le leader naturel des lignes arrières.

Les autres joueurs étaient plus facilement remplaçables. Y compris Jakob Milovanovic, énième prise grenobloise. D'habitude, à la surenchère iséroise, Luciano Basile oppose ses filières de recrutement. Cette fois-ci, ce n'est nullement cas : il a simplement engagé un joueur connu de tous, le meilleur pointeur parmi les défenseurs du championnat, Stéphane Gervais. Le slap dévastateur de l'ex-Spinalien est un atout-clé qui manquait à une équipe battue par des buts d'arrières lors de la dernière finale de Ligue Magnus.

La défense a été complété avec des gabarits athlétiques. Sebastian Sjösten, originaire de Nyköping où il a passé toute sa carrière sauf une année, n'a pas les références d'un Larsson qui restait sur une - seule - bonne saison en Allsvenskan. Mais là où son compatriote avait déçu, il pourrait surprendre car il a un bon lancer. C'est surtout un défenseur rude, mais on peut penser qu'il ne commettra des fautes au mauvais moment comme Brian Lee. L'autre physique similaire, Michal Korenko, est un ex-espoir énigmatique. Il a passé trois ans chez les Lewiston Maineiacs, seule équipe américaine de la Ligue junior majeur du Québec, dont il a été champion en 2007. Il y a été entraîné par Clément Jodoin qui l'a recommandé à Basile. Il a même été international junior pour la Slovaquie, côtoyant ainsi l'actuel gardien gapençais Jakub Macek. Mais depuis qu'il est revenu au pays, il a surtout ciré le banc et doit se remettre dans le bain.

Pour son sixième/septième défenseur, en remplacement de Dermigny, Luciano Basile a activé la piste slovène. Son premier choix était le rugueux Andrej Tavzelj, un titulaire de l'équipe nationale, mais l'Olimpija Ljubljana a finalement décidé de le conserver. Le recours a donc été un joueur moins confirmé, qui a d'abord été mis à l'essai durant le tournoi de Bled... chez lui. C'est en effet avec ce club que Maks Selan a obtenu le titre de champion de Slovénie junior en 2007. Il a ensuite rejoint pendant deux ans Jesenice avec comme ambition de se faire une place dans l'équipe première, mais il a peu goûté à la ligue autrichienne et n'a pu montrer ses talents que dans le championnat slovène, où il tournait à plus d'un point par match. Il lui fallait trouver un calibre de jeu supérieur, d'où cette opportunité en Ligue Magnus. Cette défense briançonnaise est un peu moins expérimentée que sa devancière, mais elle est dense et homogène sur le plan physique, et elle n'a finalement pas grand-chose à lui envier.

Quatre lignes potentielles

L'attaque a elle aussi conservé des points de repère. Le principal est le capitaine Edo Terglav, celui autour duquel on construit chaque année. Damien Raux s'est quant à lui imposé en première ligne depuis l'hiver dernier. Avec un rôle plus offensif, il a augmenté son total de 14 à 45 points en prenant en compte la seule Ligue Magnus. Il n'aura plus le meilleur marqueur du dernier championnat Jean-François Dufour à ses côtés, mais le nouvel ailier gauche a lui aussi de belles qualités techniques. Joni Lindlöf a été formé au Tappara Tampere et a été international 18 ans en Finlande. Il part alors au Canada et fait une première saison junior parfaite en WHL avec un titre de champion à la clé. La seconde est moins bonne, il se fait échanger, et lorsqu'il rentre au pays au HPK, il n'a pas de temps de jeu en senior et doit faire progressivement ses preuves en Mestis avant une première expérience à Asplöven en division 1 suédoise (troisième niveau). Il y cartonne en inscrivant un but par match, même s'il est moins en vue lors de la poule de promotion en Allsvenskan. Son adresse devant la cage en fait le finisseur tout désigné de l'attaque briançonnaise.

En deuxième ligne, le duo hongrois a été remplacé par un duo canadien qui se connaît lui aussi absolument par cœur : Marc-André Bernier et François-Pierre Guénette sont nés à un an d'intervalle à Laval (au Québec) et ont évolué ensemble en Midget AAA, en Junior Majeur puis en ECHL. Leurs parcours se sont séparés il y a seulement deux ans, après avoir déménagé cinq fois ensemble - un cas rarissime dans le système nord-américain peu enclin à prolonger les amitiés - et avoir été sélectionnés au cours de la même draft par Vancouver. C'est le plus jeune des deux qui intéressait le plus les recruteurs (numéro 60 de la draft pour Bernier, contre 222 pour Guenette), notamment en raison de son physique : 1 mètre 91 et 99 kilos. Marc-André Bernier pouvait devenir un bon ailier fort, à la fois technique et physique. Contrairement à son camarade, il a donc eu sa chance en AHL, mais n'y a joué qu'un rôle très limité avec deux petits points à la clé.

L'été dernier, les trajectoires des deux hommes divergent totalement, au moment où les Canucks de Vancouver perdent leurs droits et ne comptent plus sur eux. Le passeur Guénette, qui est le meilleur patineur des deux et semble le mieux adapté au jeu européen, part en Série A dans le petit village de montage de Pontebba, où il devient meilleur marqueur. Bernier, pour sa part, a encore l'AHL comme objectif, mais il se blesse gravement aux ligaments du genou pendant la pré-saison et reste donc sur une saison blanche.

C'est donc un pari "tout bonus" que tente Briançon : Guénette a enfilé les points partout où il est passé, et ses performances en Italie sont une garantie supplémentaire. Si Bernier est totalement rétabli, les deux amis devraient être redoutables avec leurs automatismes. Reste à leur trouver un troisième homme, mais Mickaël Pérez a prouvé depuis le temps qu'il savait s'adapter à beaucoup de styles pour être un complément idéal dans le rôle qu'on lui donnait.

Ces deux lignes offensives s'annoncent donc redoutables. La troisième ligne Chauvel-Seikkula-Rohat est la même ligne défensive qui avait été désignée en début de saison dernière, même si elle avait varié par la suite. Brice Chauvel s'est bien adapté à ce rôle clairement défini, plus qu'à Caen où il était jugé à l'aune du manque d'offensive globale de l'équipe. Timo Seikkula était le premier choix de Luciano Basile dès lors qu'il fallait prendre un engagement en fin de match, preuve que les deux mises au jeu perdues ayant coûté deux buts en finale de la coupe de la ligue étaient un accident. Enfin, Sébastien Rohat, alias "Speedy", a grandement profité de la nouvelle stratégie briançonnaise à quatre lignes pour inscrire 19 points en saison régulière, soit autant que lors des quatre précédentes saisons cumulées.

Ces fameuses quatre lignes, sont-elles vraiment aux oubliettes ? La différence est surtout que les trios sont moins homogènes et que ce sont les jeunes qui forment le quatrième bloc désigné. Mais ce sont pas comme ailleurs des espoirs qui peuvent cirer le banc en Ligue Magnus et jouer le dimanche en junior : Briançon n'a en effet pas d'équipe U22, ce qui est la différence majeure avec les concurrents du haut de tableau. Les jeunes en question sont donc âgés de 22 ans et ont atteint l'année-charnière : soit ils jouent en Magnus, soit ils vont s'encroûter. Le talent et la vitesse de Quentin Pépy en avaient fait un élément stable de la troisième ligne de Villard. L'énergie à l'ouvrage de Mathieu Reverdin complète ses qualités offensives de meilleur marqueur du dernier championnat de France espoir élite. Peter Bourgaut est l'élément le plus inexpérimenté, n'ayant eu droit qu'à des présences parcimonieuses à Rouen, mais il n'y a aucun autre club dans la ligue qui ait un douzième attaquant, titulaire ou virtuel, du niveau du Tourangeau. La perte de profondeur de l'offensive briançonnaise est donc toute relative.

Lorsque Briançon a annoncé sa réduction de budget en avril, on se disait que les Diables rouges retrouveraient une position d'outsider, laissant Rouennais et Grenoblois s'expliquer pour le titre. Cinq mois plus tard, le contexte a bien changé. On constate que Luciano Basile a gardé ses joueurs-clés et que les partants ont été remplacés par des joueurs plus jeunes, peut-être moins chers, mais pas moins talentueux ni moins solides. Et surtout, dans le même temps, le dépeuplement du banc grenoblois, pas du tout prévu celui-là, a été beaucoup plus net et spectaculaire que l'amaigrissement annoncé du banc briançonnais. Non seulement les Diables rouges font partie d'un carré de tête plus intouchable que jamais, mais ils n'y occupent pas la position la moins enviable.

Marc Branchu

 

 

Effectif :

Gardiens

N° NOM Prénom          Naissance    cm  kg  Club formateur     Club & Ch 2008/09  MJ   Min   Moy.  Pén
39 BERTRAND Aurélien   17/02/1987  187  87   Gap               Briançon   FRA-1    6   234   1,54   0'
60 SOPKO Ramon         06/04/1981  173  77         (Slovaque)  Rouen      FRA-1   41  2486   2,70   2'

Défenseurs

N° NOM Prénom          Naissance    cm  kg  Club formateur     Club & Ch 2008/09  MJ   B   A Pts   Pén
 5 SZELIG Viktor       22/09/1975  185  90         (Hongrois)  Briançon   FRA-1   48   6  17  23   58'
 8 SELAN Maks          20/11/1988  184  87          (Slovène)  Jesenice   AUT-1   34   0   0   0   12'
                                                               Jesenice   SLO-1   25  12  19  31   51'
15 GERVAIS Stéphane    20/12/1982  188  90         (Canadien)  Épinal     FRA-1   40  15  28  43   26'
25 LEVEQUE Gary        11/08/1981  185  84  Saint-Pierre       Briançon   FRA-1   44   2   4   6   14'
27 GROLEAU François    23/01/1973  183  91         (Canadien)  Briançon   FRA-1   42   9  20  29   58'
48 SJÖSTEN Sebastian   05/02/1985  189  95          (Suédois)  Nyköping   SUE-3   18   1   6   7   30'
79 KORENKO Michal      22/07/1987  188  95         (Slovaque)  Poprad     SVK-1   20   0   0   0    0'

Attaquants

N° NOM Prénom          Naissance    cm  kg  Club formateur     Club & Ch 2008/09  MJ   B   A Pts   Pén
 7 PEREZ Mickaël       02/07/1983  175  70  Gap                Briançon   FRA-1   47  18  19  37    8'
 9 TERGLAV Edo         24/01/1980  185  87          (Slovène)  Briançon   FRA-1   46  26  40  66   54'
10 BOURGAUT Peter      17/05/1987  176  76  Tours              Rouen      FRA-1   28   0   0   0    2'
                                                               Rouen 2    FRA-3   10   9  11  20    4'
                                                               Rouen U22  FRAjr   17  16  15  31   10'
11 GUÉNETTE F.-Pierre  18/01/1984  184  82         (Canadien)  Pontebba   ITA-1   49  17  26  43   24'
14 PEPY Quentin        14/06/1987  174  74  Viry               Villard    FRA-1   32   3  11  14   76'
20 CHAUVEL Brice       20/02/1979  179  77  Caen               Briançon   FRA-1   46  12   9  21   24'
22 REVERDIN Mathieu    22/07/1987  187  80  Strasbourg         Lyon       FRA-3   25  10  10  20   14'
                                                               Lyon U22   FRAjr   17  20  23  43   22'
28 RAUX Damien         03/11/1984  179  80  Rouen              Briançon   FRA-1   48  17  36  53   64'
32 SEIKKULA Timo       27/05/1978  186  92       (Finlandais)  Briançon   FRA-1   46   9  14  23   52'
41 BERNIER Marc-André  05/02/1985  191  99         (Canadien)  ----------- saison blanche -----------
57 LINDLÖF Joni        17/05/1984  188  90       (Finlandais)  Asplöven   SUE-3   42  38  21  59   52'
85 ROHAT Sébastien     18/02/1985  175  74  Briançon           Briançon   FRA-1   47  13  15  28   12'

Entraîneur : Luciano Basile (ITA/CAN, 50 ans).

Départs : Jean-François Dufour (A, Grenoble, 24+57), Johan Larsson (D, Bofors, SUE-2, 2+10), Greg Owen (A, Coventry, GBR-1, 9+26), Brian Lee (D, Coventry, GBR, 6+19), Dany Roussin (A, 18+19), Jakob Milovanovic (D, Grenoble, 9+15), Cédric Boldron (A, Annecy, 8+18), Andy Foliot (G, Dijon, 317' et 2,84), Tommi Satosaari (G, Alba Volán, HON, 2399' et 2,15), Karl Gagné (A, Egna, ITA-2, 10+3), Sébastien Dermigny (D, Neuilly, 0+3), Balazs Ladanyi (A, Alba Volán, HON, 21+30), Marton Vas (A, Alba Volán, HON, 15+33).

 

Revoir la présentation 2008/09

 

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