Allemagne 2009/10 : présentation

 

Après la tourmente de ces derniers mois, le hockey allemand ne s'en sort encore pas trop mal. En DEL, seul Duisburg s'est mis en liquidation judiciaire, et il ne l'a fait parce qu'il était en incapacité de paiement mais pour se défaire de contrats de deux ans que le boss Ralf Pape ne voulait/pouvait plus honorer. Il espérait atterrir dans une nouvelle structure en 2e Bundesliga, ce qui les règlements ont interdit.

Cette perte que peu de monde regrettera - vu les affres de gestion de ce club - est un moindre mal au vu des grosses difficultés financières rencontrées par des clubs importants comme Nuremberg et Cologne. Pour autant, la santé financière générale n'est guère reluisante, et l'Allemagne espère que la saison ne sera pas rythmée par des scandales : cela ferait mauvais genre à quelques mois des championnats du monde qui se tiendront en mai 2010 à Cologne et Mannheim.

Autre sujet qui peut faire de la mauvaise presse, les contrôles anti-dopage. Sur ce point, le hockey sur glace, qui fut en porte-à-faux sur un contrôle manqué par l'international Florian Busch, a reçu de nouveaux louanges de son agence nationale anti-dopage pour avoir été le premier sport à lui déléguer l'intégralité des tests. Il y aura donc des contrôles inopinés hors compétition pour tous les joueurs, non plus seulement les internationaux mais aussi les étrangers. Les clubs doivent donc briefer en particulier leurs Nord-Américains qui ne sont pas coutumiers de ce système.

 

La DEL

 

Après deux titres consécutifs, les Eisbären Berlin visent maintenant le triplé... Ils ne peuvent avoir qu'un seul but, poursuivre la continuité qui fonctionne depuis des années. Pour défendre leurs acquis, ils doivent être en position de conserver leur effectif toujours très stable et de réagir en cas de besoin.

C'est ce qu'ils ont fait en juin lorsque leur cadre défensif Deron Quint a choisi de partir en Russie. Aussitôt, ils ont contacté Derrick Walser, pièce maîtresse des titres 2005 et 2006 qui est revenu pour sa part dégoûté de l'aventure KHL après une année cauchemardesque (et la pire fiche possible de -33). Autre remplacement à l'arrière, le purement défensif Brandon Smith par le purement offensif Marvin Degon, qui paraît avoir un tout autre potentiel.

Le seul point faible identifié se situe dans les cages : si Rob Zepp a gagné haut la main sa place de titulaire, il a aussi provoqué par ricochet le départ de son concurrent Youri Ziffzer, et se retrouve avec des doublures sans la moindre expérience. Un risque calculé : le poste de gardien est loin d'être négligé, et les Eisbären viennent même de recruter un entraîneur spécifique, Sylvain Rodrigue, l'ancien gardien d'Angers de 1997 à 2001. Le Canadien s'est déjà occupé de la doublure Marcus Keller dans les camps de François Allaire et pourra donc le faire progresser.

On ne s'est pas pressé pour recruter en attaque. L'arrivée de T.J. Mulock a tout d'une planification à long terme : il est arrivé à Berlin par le même chemin que son frère aîné Tyson - en gravissant une à une les divisions inférieures - avec deux ans de décalage : la différence est que le petit frère a déjà eu les honneurs d'être appelé en équipe d'Allemagne et est jugé plus complet dans son jeu. Pour le reste, on ne s'est pas précipité pour compenser la retraite de Mark Beaufait (17 buts) et le retour de Nathan Robinson (14 buts) chez le concurrent direct Mannheim. Un autre joueur valant 15 buts, Florian Busch, a toujours une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Alors que son cas avait été classé par toutes les autorités allemandes, l'Agence Mondiale Antidopage a fait appel devant le Tribunal Arbitral du Sport et a obtenu une suspension de deux ans. Son sort est maintenant entre les mains de ses avocats qui essaient d'empêcher que la sanction s'applique en DEL.

Peu importe, car avec quatre doubles passeports et seulement six étrangers sous licence, les Eisbären savaient avoir les moyens de parer à toute éventualité. Et ils ont finalement embauché un attaquant, presque fortuitement en fait : Marco Sturm a appelé son ami, le manager Peter John Lee, pour lui demander de prendre à l'essai un de ses ex-coéquipiers en NHL, Jeff Friesen. Ce double champion du monde, et vainqueur de la Coupe Stanley 2003, est dans une situation particulière : blessé à l'aine, il n'a quasiment plus joué deux ans et veut retenter sa chance à 33 ans dans le pays de sa naissance de sa mère. Test concluant : Friesen a signé pour un an.

 

L'attitude est forcément différente à Mannheim. Pour récupérer le titre après deux années moyennes, il faut passer à l'offensive. Dans tous les sens du terme...

On est allé dès le début au bout des possibilités de la masse salariale pour constituer une équipe très forte, la meilleure de DEL sur le papier. Pascal Trépanier ne sera plus seul en jeu de puissance, avec l'arrivée de deux hommes bien connus en Allemagne pour leur slap, Andrew Hedlund (Düsseldorf) et un Jame Pollock qui a assez soupé des vieilles méthodes russes et de rester cloîtré dans la base du HK MVD sans contact avec l'extérieur... Mario Scalzo, qui arrive de Salzbourg en Autriche, est lui aussi un défenseur offensif.

À l'attaque ! Cela ne pourrait être plus clair. Les théories défensives de Dave King, démis de ses fonctions en février dernier, sont au placard. Le meilleur symbole en est le recrutement... de son fils ! L'ailier Scott King, lui, illustre en effet l'avènement des techniciens, dont le meilleur exemple est encore le centre Justin Papineau (ex-Wolfsburg). Avec le toujours présent François Méthot, les Adler ont un potentiel créatif bien supérieur à tous leurs adversaires.

Encore faut-il canaliser ces individualités et les faire travailler ensemble. Doug Mason, remis de son échec en début de saison dernière à Cologne, s'est lancé dans ce nouveau défi et détient la clé de la réussite.

 

La seule équipe à pouvoir empêcher la DEL de se résumer au duel annoncé Berlin-Mannheim est normalement Düsseldorf. Le finaliste sortant a évité la récession grâce à ses recettes en play-offs et peut donc aligner une équipe d'un niveau proche voire meilleur.

L'attaque s'est clairement améliorée : les deux premières lignes de la fin de saison dernière sont intégralement restées, mais deux nouvelles recrues arrivent qui n'ont rien de seconds couteaux : Mark Murphy, le capitaine et meilleur marqueur d'Augsbourg, et Craig MacDonald, un centre complet et utile de NHL/AHL.

Après les départs de Hedlund et Ratchuk, il n'y a plus la même puissance de frappe à la ligne bleue. Ce que le DEG a trouvé de mieux sur le marché, c'est de compenser avec la solidité de Jason Holland et du vétéran canadien Patrick Traverse, deux relanceurs sûrs avec une bonne allonge. Mais le plus grand vide, c'est le gardien Jamie Storr qui l'a laissé avec sa retraite-surprise. Finalement, Düsseldorf lui a trouvé un successeur : Jean-Sébastien Aubin, un gardien qui attrape à droite. Il dispose d'un potentiel sans doute plus élevé mais avait finalement été évincé de NHL par une certaine inconstance physique et mentale.

Il y a eu cet été un classement dans lequel Düsseldorf s'est retrouvé premier, devant Berlin et Mannheim : le vote organisé par Eishockey News pour élire les patinoires-cultes du hockey allemand ! Le "temple" de la Brehmstraße a été plébiscité, un choix couru d'avance. Mais est-ce vraiment une si bonne nouvelle quand on sait que cela fait trois ans que l'équipe première a déménagé dans le ISS Dome ? La nouvelle enceinte a été bien moins adoptée que chez ces deux concurrents, qui ont su marier la nostalgie du bon vieux temps et le plaisir d'emménager dans un outil d'avenir. Afin que les spectateurs arrêtent de bouder, les dirigeants ont mis en place des rabais de 25% sur les deux premiers mois de la saison : si l'affluence ne progresse pas, le DEG sera bien en peine de se mettre durablement au niveau des deux ténors.

 

Le transfert-surprise de l'intersaison n'est pas un joueur. C'est l'engagement du "hockeyeur allemand du siècle" Erich Kühnhackl par Francfort. On pouvait difficilement imaginer mariage plus improbable que celui entre un joueur de légende, dont les engagements en faveur de la formation et des projets de fond sont connus, et un club vraiment pas réputé pour bâtir des structures à long terme. Cette annonce-choc a laissé pas mal de monde sceptique. Kühnhackl est censé ouvrir des portes par son nom et son charisme. Il prévoit de fédérer sponsors et clubs de la région. Mais on peine à voir ce qu'il peut faire concrètement pour les jeunes alors qu'il est employé par l'équipe pro et que le hockey mineur est une structure juridique distincte...

Le dernier joueur formé à Francfort à avoir joué en équipe première a raccroché les patins en 1987... À l'époque, c'est encore l'Eintracht - le club de football - qui représentait le hockey dans la ville, avant que la section ne soit dissoute. Depuis que les Lions ont pris le relais, on n'a rien vu venir. Ce n'est pas tant qu'il n'y a jamais d'entraîneurs ou de formateurs, car certains ont ponctuellement fait du bon travail. Le problème, c'est qu'il n'y a jamais eu de continuité dans ce club, ce qui est encore plus préjudiciable pour le mineur que pour le senior.

Francfort a toujours été une caricature de la turbulence. Depuis la création de la DEL, c'est l'endroit où les entraîneurs ont la durée de vie la plus brève - 10 mois. Mais ces statistiques restent plombées par les évènements du passé. Le coach actuel Rich Chernomaz est le plus ancien en poste dans la ligue. Il tient la baraque depuis 2003, et avec le titre obtenu à sa première saison, il a pris le pouvoir sportif dans le club. Il aborde sa septième saison, exactement comme "son" gardien Ian Gordon.

Un seul joueur dépasse cette longévité : Michael Bresagk. Depuis qu'il est arrivé de Brest en 1997, il n'a jamais joué ailleurs, et à 39 ans, il s'est encore remis d'une opération de l'épaule. Aux tests de pré-saison, ce modèle de condition physique est encore dans le peloton de tête des valeurs de lactate. Comme celui qui le remplaçait pendant son absence, Daniel Kunce, est toujours sous contrat, Francfort a maintenant 8 défenseurs au lieu de 7. Tant pis, cela peut toujours servir après l'avalanche de blessures de la saison passée. En changeant trois des quatre défenseurs étrangers (seul Slaney reste), les Lions espèrent ne plus connaître de problèmes derrière.

En attaque, ils ont été pris au dépourvu par Chris Taylor, le centre de leur première ligne depuis trois ans. Toujours sous contrat, il a pourtant signé sans prévenir personne pour une équipe d'AHL (Rochester) qui lui proposait une reconversion ultérieure dans le staff. À quelque chose, malheur est bon. Les ennuis de Hanovre ont permis de récupérer un autre marqueur régulier, le plus jeune Eric Schneider. S'étant déjà assuré le retour du buteur Jeff Ulmer et l'arrivée de Joey Tenute, le meilleur marqueur du Jokerit, Francfort est bien armé devant et a tout d'un bon outsider.

 

Une des personnalités les plus controversées de la ligue, le manager de Hambourg Boris Capla, a pourtant récupéré le poste de directeur sportif et la gestion des transferts. Il est cependant sous surveillance puisque le grand patron du groupe Anschutz en Europe, Detlef Kornett, a déclaré s'occuper personnellement des affaires de Hambourg.

C'est que, une fois de plus, on ne comprenait pas très bien ce qui s'y tramait. Comment expliquer ces longues, longues semaines avant la reconduction du contrat de Paul Gardner ? Que pouvait-on donc reprocher à l'entraîneur qui avait redressé l'équipe en fin de saison dernière ? OK, si on cherche vraiment, on peut toujours lui reprocher sa moustache tombante bicolore qui ne doit être synonyme de bon goût que dans des coins vraiment très reculés du sud américain, mais bon, elle fait partie du personnage. Cette incapacité à acter un choix évident laisse toujours planer les mêmes doutes sur le management du club.

Il était plus que temps de passer à la suite, en l'occurrence rebâtir la défense. Jere Karalahti, qui se tient à carreaux depuis un an, reste chargé de la sobriété (si, si !) défensive avec ses camarades Manning, Retzer et Walter. Le problème était de trouver quelqu'un capable de marquer depuis la ligne bleue. Les deux recrues en sont capables potentiellement... mais pas statistiquement, puisqu'elles n'ont marqué que cinq buts chacune la saison passée. Martin Biron, qui a certes un gros lancer, peut-il le rendre efficace, ce qui n'est pas la même chose ? Peter Ratchuk peut-il redevenir le "défenseur de l'année" qu'il fut lors de sa première saison allemande (le titre de Francfort en 2004) ?

La question reste ouverte, mais au moins a-t-on arrêté les vaines promesses de grandeur. Gardner, lui, tient un discours plus sérieux que sa moustache : il vise le top-6 pour éviter la loterie des "pré-play-offs" en trois manches, fatals au printemps dernier. Vu la densité des outsiders, ce n'est pas impossible, mais pas gagné non plus. Un vrai objectif, quoi.

 

Pendant longtemps, Cologne a été le pôle de stabilité de la DEL, un club aux résultats sûrs et au travail apprécié de ses fidèles supporters. En une saison, bouclée en avant-dernière position après avoir consommé trois entraîneurs, il a comme dilapidé tout son crédit. Le KEC est un club malade, non seulement sportivement mais aussi financièrement. Il a été validé sous conditions et est soupçonné d'avoir été traité avec une certaine mansuétude. Les prêts bancaires dont il a besoin, et qui sont censés arriver "sous dix jours" depuis deux mois, ont été un gag récurrent de l'été.

Forcément, cette situation a obligé le KEC à faire preuve de modestie dans son recrutement. Jamais en d'autres circonstances Kevin Hecquefeuille n'aurait pu intégrer le club en débarquant de deuxième division suédoise. Le staff de Cologne était cependant à la recherche de trouvailles bon marché et a repéré le Français aux championnats du monde, au poste de centre qu'il occupait alors. À lui de saisir cette chance unique, avec un contrat d'un an plus une seconde année en option.

Chacun sait que cette équipe vaut mieux que ses prestations de l'an dernier. La défense est strictement inchangée, et nul ne peut imaginer que les cadres Mirko Lüdemann et Stéphane Julien puissent être l'ombre d'eux-mêmes deux saisons de suite. Le gardien suisse Lars Weibel, deuxième vétéran helvétique à tenter sa chance en DEL après Reto Pavoni à Krefeld, devra essayer de rassurer les défenseurs après les traumatismes d'une saison également marquée par le drame vécu par Robert Müller.

En attaque, le sauveur est de retour : Ivan Ciernik, dont le départ en Russie l'été dernier avait été le trait de fracture à partir duquel tout s'était cassé. Il y aura même un second buteur slovaque avec l'indolent Martin Bartek.

Le potentiel est toujours présent, et pour ne pas répéter le départ-catastrophe de septembre 2008, le nouvel entraîneur Igor Pavlov, adepte des préparations intensives, a programmé un record de 15 rencontres de pré-saison. Cologne devrait donc cette fois être en forme en début de saison... Encore faudra-t-il ne pas s'essouffler en cours de route.

 

Le cataclysme vécu par Cologne a eu au moins un mérite : celui de passer un peu sous silence la saison ratée d'Ingolstadt. Il n'en restera bientôt plus la moindre trace. Zéro gardien, quatre défenseurs et quatre attaquants ont été conservés dans une équipe presque entièrement refaite.

On ne compte pas dans cette liste Matt Higgins, qui fait partie de ces joueurs sous contrat mais jugés "indésirables", des cas curieusement nombreux cet été en DEL. Cela peut paraître un luxe paradoxal en ces temps de crise. À moins que cela ne soit justement l'explication ; jusqu'ici, on trouvait toujours un club volontaire pour proposer autant d'argent à un joueur ayant un contrat en cours mais ayant excédé ses employeurs. De nos jours, chacun doit traîner ses "boulets"...

Le nouveau directeur sportif Giacinto Boni est attendu en héros : "Jim" avait accompagné Ingolstadt vers les sommets comme entraîneur, et c'est après son départ en Autriche que le club avait décliné. C'est dire si sa cote d'amour est immense dans la ville bavaroise. Mais le chantier l'est aussi.

Boni ne prendra pas lui-même les rênes de l'équipe mais a engagé Bob Manno, le coach du voisin Straubing. Le clan italo-canadien comportera également Vince Bellissimo, la bonne trouvaille du championnat 2007/08 qui avait cru pouvoir monnayer son talent dans une SM-liiga finlandaise pour laquelle il est bien trop limité en patinage. C'est surtout son sens du but, commun à pas mal de recrues, qui est attendu avec impatience.

Après avoir poussé Jimmy Waite à la retraite, Ingolstadt comptera énormément sur Dimitri Pätzold, dont le sélectionneur allemand Uwe Krupp a fait le numéro un de l'équipe nationale. Pätzold se retrouve dans une situation inédite pour lui, celle de titulaire incontesté, car sa doublure, le prometteur Dustin Haloschan, n'a que 18 ans et ne devrait être mis que très progressivement dans le grand bain.

 

Les Scorpions de Hanovre ont dû adopter un sévère plan de compression salariale pour survivre. Ils ont baissé tous les salaires de 25%, mais ont fait miroiter en échange de possibles primes de victoire grâce aux gains de la Ligue des Champions. Mais comme il n'y aura finalement pas de CHL, il n'y aura pas non plus de primes...

En contrepartie de cette pilule difficile à avaler, les dirigeants ont accordé un bon de sortie à tous ceux qui voudraient partir avant le 31 août. Un seul joueur en a fait usage, mais il s'agit d'Eric Schneider, le meilleur attaquant de l'équipe ces trois dernières années. Il faudra donc que la seule recrue offensive Ben Cottreau, arrivé - comme Schneider en son temps - de deuxième division, se surpasse pour le remplacer.

La chance des Scorpions dans une telle crise, c'est que depuis l'arrivée de Hans Zach derrière le banc, l'effectif s'est nettement germanisé. Les joueurs allemands ont moins la bougeotte que les étrangers qui se sentiraient moins redevables s'ils trouvaient meilleur salaire ailleurs. Cette fidélité dans les temps difficiles sera récompensée puisque le "C" et les "A" seront désormais tous allemands, avec Tino Boos en nouveau capitaine.

L'ex-capitaine Dan Lambert et son collègue défensif Ackeström laissent un vide difficile à combler quand on n'a plus les moyens de le faire. On recourt donc à une habitude récente : comme Andy Reiss avant lui, l'attaquant Thomas Dolak s'est métamorphosé en défenseur. Abracada-zach ! Il faut dire que ce changement de rôle doit être plus facile dans le système de Zach, puisqu'un défenseur y a pour tâche de rester à la ligne bleue, alors qu'un attaquant y a pour mission... de rester à la ligne bleue !

Trêve de plaisanterie, car si Dolak change de costume, il laisse en même temps un trou sur sa ligne offensive avec Vikingstad et Kathan... Pas simple de composer une équipe sans pouvoir beaucoup recruter ! Il y a quand même un poste où Hanovre a investi, c'est celui de gardien. Youri Ziffzer pensait arriver comme numéro 1 après deux dernières saisons berlinoises un peu frustrantes, mais l'international hongrois Levente Szuper n'est sûrement pas venu pour faire de la figuration. Concurrence en perspective...

 

Le vainqueur de la Coupe n'aura rien à défendre puisque celle-ci a été sacrifiée en cette saison olympique. Wolfsburg a donc pour objectif de se qualifier en play-offs et d'y surprendre autant que possible. Malgré la crise, Skoda a maintenu son financement et les noir et orange peuvent donc s'installer en milieu de tableau.

Ils continuent à faire confiance à deux gardiens allemands, et après la retraite d'Oliver Jonas, le jeune Daniar Dshunussow aura cette fois la concurrence d'un autre espoir, Jochen Reimer, qui a bien fait de quitter Düsseldorf où il n'aurait pu que continuer à assurer des intérims sur blessure derrière des gardiens de renom assurés d'être titulaires.

La défense a été pas mal remaniée, en se servant notamment à Mannheim avec deux joueurs. Bien qu'il ait évolué autrefois comme attaquant en NHL, Blake Sloan n'a pas les qualités offensives de Marvin Degon qu'il remplace, mais doit être plus stable derrière. Quant à Christopher Fischer, c'est là encore un espoir (21 ans) las de faire banquette. C'est cette politique de recrutement de jeunes en mal de temps de jeu dans les gros clubs qui a permis à Wolfsburg de décoller enfin.

L'attaque sera peu retouchée et ce n'est que mi-août que le remplaçant de Justin Papineau a enfin été trouvé au poste de premier centre : Peter Sarno a été recruté à un tarif abordable, en dessous des 80 000 euros, tout simplement parce que Hambourg, avec qui il avant encore une année de contrat à 120 000 euros, a payé la différence au joueur pour s'en débarrasser. C'est dire si on est content à Hambourg que Sarno ait retrouvé un club car celui-ci refusait jusque là toutes les propositions financières pour casser son contrat ! Le staff de Wolfsburg s'est empressé d'affirmer pour sa part qu'il n'avait bien sûr pas commis la même erreur d'accorder un contrat de deux ans à ce genre de joueur...

 

La saison dernière, Krefeld était l'équipe-surprise en s'appuyant sur un cinq majeur très efficace et de jeunes joueurs locaux prometteurs. Aujourd'hui, le cinq majeur - les excellents passeurs slovaques Milo et Pavlikovsky en défense et le trio Vasiljevs-Stephens-Blank - est toujours là et les jeunes sont censés progresser à leur âge.

Il est donc légitime d'attendre encore de belles choses de cette équipe qui n'a pas presque pas été modifiée, hormis quelques changements à la marge : le défenseur physique Allan Rourke (Ingolstadt/Linz) et l'ailier fort dans les coins Rob Globke (Frederikshavn, Danemark).

Il y a pourtant un bouleversement majeur : le départ assumé de l'exigeant entraîneur Igor Pavlov. Le KEV a choisi de faire appel à un débutant comme entraîneur-chef, Martin Jiranek, qui comme son nom ne l'indique pas forcément est canadien, naturalisé allemand. Jiranek est depuis plus de dix ans une figure marquante du hockey à Nuremberg, comme attaquant-vedette (meilleur marqueur de DEL en 1999) puis responsable du mineur.

C'est un sacré challenge qui l'attend, car s'il se fixe comme but d'atteindre les play-offs peu importe à quelle place, le gérant Wolfgang Schäfer a fait savoir que la direction sportive serait jugée à l'aune d'un objectif pour le moins ambitieux : les demi-finales. Après tout, Krefeld est un des deux seuls clubs à avoir augmenté son budget en ces temps de crise.

 

L'autre club qui l'a fait, c'est fatalement l'autre équipe-surprise de la saison écoulée, Augsbourg, qui n'en reste pas moins le plus petit budget du championnat.

Comme d'habitude, les joueurs-clés de l'offensive sont partis, avec Mark Murphy, l'international norvégien Mathis Olimb et le talent du cru Patrick Buzas (qui a signé à Ingolstadt mais ne jouera nulle part ces prochains mois des patinoires après un accident de la route cet été).

Ceci dit, Augsbourg a pu garder certains autres éléments convoités, y compris la révélation Dennis Endras, le plus rapide des gardiens allemands. Pour la première fois depuis quatre ans, les Souabes se sont même permis de recruter un joueur chez un concurrent de DEL, avec Tyler Beechey d'Iserlohn, attendu pour remplacer les buteurs manquants : mais s'il est là, c'est qu'il n'a trouvé que 12 fois le chemin des filets l'an dernier, en partie à cause d'une blessure, alors qu'il avait mis 26 buts un an plus tôt.

En effet, Augsbourg ne peut pas engager des vedettes toutes faites, trop chères. Il faut donc s'appuyer sur la connaissance des joueurs de son entraîneur-recruteur Larry Mitchell et espérer que se dévoilent des potentiels qui n'ont pas été exploités dernièrement. Connor James et Colin Murphy, alignés comme de très bons attaquants défensifs en AHL, se verront ainsi confier des responsabilités offensives plus importantes.

Après le pari d'un jeune gardien allemand, Augsbourg s'est pris au jeu et va en tenter un autre : celui de ne faire appel qu'à trois défenseurs étrangers. De quoi donner un rôle intéressant aux espoirs comme le jeune international Steffen Tölzer.

 

C'est reparti ! Et c'est bien là l'essentiel... La DEL continue à Nuremberg, même s'il ne faudra plus compter faire partie du haut du tableau. Pour une équipe qui a failli disparaître, il y a quand même une belle proportion de joueurs qui est restée.

Les deux défenseurs partis ont été remplacés par deux joueurs d'AHL qui devront probablement connaître une période d'adaptation en Europe, comme Michel Périard en son temps avant qu'il ne devienne le leader des lignes arrières.

Les deux centres partis, Carter et Swanson, ont aussi été remplacés, par le voyageur norvégien Morten Ask et par Tyler Mosienko, célèbre uniquement pour être le petit-fils de Bill Mosienko qui a marqué trois buts en l'espace de 21 secondes en NHL en 1952 (record qui tient toujours). Par contre, le meilleur marqueur Scott King n'a pas été remplacé, et le potentiel offensif sera limité.

Dans les cages, Patrick Ehelechner, qui s'était imposé comme titulaire avant sa rupture des ligaments croisés, part avec un certain crédit auprès des supporters parce qu'il a participé à des manifestations avec eux et qu'il a toujours affirmé sa volonté de rester même quand tout semblait cuit. Si le vétéran tchèque Adam Svoboda pensait se remettre d'une saison difficile, où il a perdu sa place au Slavia Prague et a été incapable d'en conquérir une à Omsk, il risque de déchanter : il n'arrivera pas en terrain conquis à Nuremberg en arguant du fait qu'il avait été titulaire lors de son passage précédent il y a cinq ans. Encore un club où il y aura concurrence de gardiens.

 

Le cas de figure se présentera aussi à Iserlohn, avec deux jeunes Allemands. Sebastian Stefaniszin a supplanté Norm Maracle l'an dernier mais a besoin d'une concurrence comme garantie de constance. Danny aus den Birken, 24 ans, qui a enfin quitté Mannheim où il servait d'éternelle doublure, est un gardien similaire, au style papillon et au placement sûr.

Le problème de ces deux jeunes portiers, c'est qu'ils auront une défense un peu juste pour les protéger. Le départ de Paul Traynor, leader défensif dans le jeu rugueux et même depuis peu dans l'apport offensif, laisse un vide. On ne sent ni meneur dans ces lignes défensives, ni profondeur de banc.

C'est un problème récurrent à Iserlohn, où tout tourne autour du duo offensif Robert Hock - Michael Wolf. L'escouade étrangère est sans doute la moins chère du championnat. Les Roosters veulent cependant se montrer confiants dans leur troisième bloc, la ligne d'énergie que doit emmener le jeune international danois Mads Christensen. À côté de lui, il aura les frères Sparre, déjà surnommés les "frères Hanson" par certains dans le staff. Ne vous fiez pas trop à ce surnom quand même : si le cadet Kris a le goût du jeu physique, ce n'est pas le cas de l'aîné Daniel. Il devra donc évoluer sur un autre registre que dernièrement en Italie en Pontebba, et ne pas se reposer seulement sur son talent. Ces deux Canadiens à passeport allemand peuvent constituer la bonne trouvaille et tenir un rôle-clé pour une équipe au banc si court..

 

Si la première saison de Kassel s'était bien passée en conservant les deux tiers de l'équipe qui avait obtenu la remontée, la seconde saison en DEL est forcément plus délicate. Elle est d'autant plus que le président Rainer Lippe a annoncé qu'il manquait un million d'euros et a ainsi mobilisé le tissu économique régional et obtenu un prêt du Land de la Hesse. L'appel à l'aide a encore fonctionné pour cette fois, mais les Huskies ne peuvent pas se permettre de vivre de telles interrogations existentielles chaque été.

Les cadres étaient âgés, et après le départ de Pellegrims, Bannister ou Gaucher, les nouvelles lignes arrières sont bien moins expérimentées, et pas non plus très grandes sous la toise. Stéphane Richer, à la fois entraîneur et chargé du recrutement, estime cependant que la défense était trop lente à relancer et que des joueurs comme Trevor Johnson - décisif dans le retour en élite de l'Italie - et Sébastien Bisaillon apporteront plus de vitesse dans la première passe.

Offensivement, Kassel a perdu un pur buteur avec Martin Bartek, et sa charge sera répartie sur plusieurs épaules, celles de deux anciens partenaires en université, Josh Soares et Derek Damon, et d'un marqueur prolifique en Ligue Magnus et en LNB, Pierre-Luc Sleigher.

Pour espérer se qualifier en play-offs, il faudrait vraiment que tout fonctionne, y compris la progression des jeunes. Kassel n'a jamais été très en pointe dans le domaine, mais les temps changent. Derek Dinger et Fabio Carciola sont ainsi revenus dans leur ville natale après avoir rejoint le troupeau dans les "gros clubs" (Berlin et Mannheim) avant leurs années juniors.

 

Maintenant que Duisburg n'est plus là, il y a une place à prendre : celle de dernier. Straubing a la position peu enviable de "favori" pour ce poste particulier après avoir réduit son enveloppe budgétaire de 15%. L'effectif ne se donne même plus l'illusion de compter des stars. Le vétéran de NHL Jon Klemm a pris sa retraite.

Le recrutement cherche donc des sources abordables : comme toujours la 2e Bundesliga, avec Jean-Philippe Morin, élu meilleur "défenseur défensif" du championnat, mais aussi les recalés chez le plus riche Ingolstadt, le défenseur au potentiel d'international Tobias Draxinger et l'attaquant défensif René Röthke. De bons choix pour compléter l'effectif, mais pas des leaders. Comment en trouver ?

Vu le budget, un seul moyen : en prendre un... qui avait raccroché les patins ! Yannick Tremblay, passé deux ans par Mannheim après sept années de NHL, avait en effet arrêté en 2008 après sa saison à Lugano. Le Québécois s'était reconverti en montant avec des associés une petite entreprise de préparation des pierres du côté de Calgary. Dès janvier, la glace lui manquait trop et il a prévenu ses collègues qu'il retournerait au jeu. Sélectionné en équipe du Canada aux Mondiaux 2000, Tremblay a trouvé un club prêt à prendre le risque de le prendre, et qui attend beaucoup de son slap en jeu de puissance.

C'est en attaque que Straubing est plus que jamais la plus faible équipe de DEL. L'ingérable Éric Chouinard, bien que sous contrat, est indésirable. Il n'y a pourtant pas grand monde pour remplacer les points qu'ils marquaient. Tout a été misé sur le coup de poker Karl Stewart, un joueur également compliqué, mais pour d'autres raisons que Chouinard : son envie n'est pas en cause, car Stewart donne tout ce qu'il a sur la glace. Il avait la réputation en NHL et en AHL d'un joueur passionné, mais au comportement un peu "chien fou", qui se crée des ennemis et prend des pénalités stupides. Avec son agressivité à l'interception et sa rapidité, il se crée cependant des breakaways, ce qui explique ses 20 buts en AHL l'an dernier. Cela peut servir dans une formation comme Straubing qui devra forcément défendre et attendre l'occasion.

 

 

La 2e Bundesliga

Le retrait de Duisburg a soudainement libéré une place en DEL, mais le vainqueur de la deuxième Bundesliga, Bietigheim-Bissingen, a décidé après réflexion de ne pas se porter candidat à cette opportunité inattendue qui s'est présentée dans un laps de temps aussi court. Cette saison, ce sera différent : on sait dès le début que le champion aura le droit de monter. Bietigheim lui-même est d'ailleurs le premier candidat, et essaie donc de s'y préparer malgré ses problèmes : sa patinoire non conforme et les batailles de pouvoir au sommet de Porsche, sponsor sans qui le club ne serait pas à ce niveau. Pour autant, cette place en élite, il faudra d'abord la regagner sur la glace. Même si l'effectif est rigoureusement le même, ce ne sera pas facile de reconquérir les mêmes succès une seconde fois, mais avec cette fois une pancarte sur le dos.

Il faut se souvenir que Bietigheim avait été débarrassé sans combattre de son principal adversaire, Bad Tölz, privé de play-offs et relégué administrativement pour ses acrobaties financières. Il y a un club qui s'en souvient très bien, c'est Schwenningen, qui a choisi de recruter tous les éléments-clés des "Tölzer Löwen" : le gardien canadien Steve Silverthorn, le défenseur polonais Adam Borzecki, l'attaquant bavarois Florian Zeller et l'entraîneur Axel Kammerer. Ce dernier aura la mission la plus délicate : il devra former un groupe uni avec 15 nouveaux face à des concurrents qui n'ont presque pas changé leur effectif.

La continuité est en effet de mise chez les deux clubs en phase ascendante. L'un, c'est Munich, qui a reçu la promesse de la construction d'une nouvelle salle multi-fonctions dans le cadre de la candidature pour les Jeux Olympiques 2018, que la ville soit retenue ou non par le CIO l'été prochain. L'autre, c'est Ravensburg qui enregistre pas moins de 2000 abonnés.

Le duel pour la meilleure affluence, promet d'être intéressante avec les Indians de Hanovre. Le risque pour les promus, c'est une désaffection du public trop habitué à des victoires faciles en Oberliga. On ne croit pas trop à cette hypothèse : l'équipe a depuis longtemps le potentiel pour jouer à ce niveau, même si elle a trop souvent échoué à la porte. Elle devrait normalement être très compétitive avec des renforts ciblés comme le buteur canadien Josh Olson, vice-champion puis champion d'Italie avec Renon puis Bolzano.

L'intrusion du promu le plus excitant de ces dernières années (une excitation qui est l'effet des cinq années d'attente avant qu'il réussisse à monter) devrait être facilitée par le contexte de récession financière que vivent la plupart des habitués de la division. Landshut y survivra en éternel garant de la formation et de la tradition, et Heilbronn, après la faillite de son sponsor principal Lavatec, s'appuiera plus que jamais sur sa coopération avec Mannheim : les jeunes placés en "couveuse" auront d'autant plus de place qu'il n'y aura que 4 étrangers au lieu des 6 autorisés (et parmi eux, il n'y aura pas l'ex-Briançonnais Dany Roussin qui a posé un lapin !).

Même situation de non-utilisation du quota à Bremerhaven qui compte pour sa part sur les joueurs prêtés par Cologne et Hanovre (les Scorpions, bien sûr). Le SC Riessersee a vu son trou bouché au printemps par un Munichois anonyme et a concentré ses moyens sur le retour de deux chouchous du public qui reviennent de DEL : Josef Lehner, vétéran défensif formé au club, et Tim Regan, dont ce sera la quatrième arrivée - donc le re-re-retour ! - du côté de Garmisch-Partenkirchen.

La tragi-comédie du moment se joue à l'opéra de Dresde. La présidente Barbara Lässig a fini une conférence de presse en larmes et a bien été forcée d'avouer au bout du compte l'ampleur de ce qui se cachait derrière la mise à l'écart - officiellement pour raisons de santé - du jeune gérant Andreas Urban : celui-ci a donné une enveloppe au nouveau directeur sportif Steffen Ziesche pour constituer l'équipe, mais il a juste "oublié" de le prévenir que l'enveloppe en question avait été calculée de manière optimiste en prévoyant d'hypothétiques sponsors. Du coup, les Eislöwen ont maintenant une équipe totalement refaite, où il n'est resté que les deux "vieux" de 38 ans Jason Miller et David Cermak. Tous les autres joueurs viennent de débarquer... C'est un bel effectif sur le papier, avec par exemple le buteur finlandais Sami Kaartinen. Le petit détail embêtant, c'est que Dresde n'a pas les moyens de payer cette équipe flambant neuve...

Les deux autres clubs de l'ex-Allemagne de l'est, eux, savaient dès le départ qu'ils joueraient comme d'habitude le maintien. Crimmitschau a traversé une nouvelletourmente financière faite de doutes sur son existence, et Weißwasser n'a pas changé de statut malgré sa demi-finale de l'an passé. Avec un million d'euros en moins dans le budget, il a même fallu sortir des sentiers battus dans le recrutement du renfort offensif étranger : l'attaquant serbe (!) Bojan Jankovic arrive ainsi du Partizan de Belgrade. Il est pris à l'essai, car la prise de risque a ses limites.

La palme de l'exotisme revient cependant au promu Kaufbeuren, qui a engagé le jeune Thomas Tragust, le gardien titulaire de l'équipe d'Italie, et l'attaquant japonais Go Tanaka, devenu instantanément le chouchou du public. Fribourg-en-Brisgau est allé en terrain beaucoup plus connu avec la star offensive Yanick Dubé. Si celui-ci affiche les play-offs comme objectif, le club souhaite simplement limiter les dégâts et traverser une passe délicate, privé qu'il est de sa patinoire en rénovation jusqu'à fin septembre, après des débats parfois difficiles avec la mairie. Les Wölfe ont heureusement pour eux trouvé une solution de repli acceptable de l'autre côté de patinoire et auront assez de glace à Colmar pour s'entraîner. Ils compensent en programmant plus de matches de préparation que d'habitude pour être fin prêts.

Marc Branchu

 

 

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