Russie 2008/09 : présentation

 

C'est fait : la KHL a été portée sur les fonts baptismaux. Et elle ne disparaîtra pas demain, croyez-le, car les fondamentaux qui la soutiennent - le prix des matières premières et le nationalisme russe - ne sont pas en récession. Aleksandr Medvedev, président du conseil d'administration du mastodonte de l'énergie Gazprom, est devenu un des hommes les plus puissants dans le hockey sur glace. Personne n'a pu ignorer l'existence de sa ligue cet été. Elle a occupé le terrain médiatiquement, son objectif premier.

Il aura suffi de recruter les deux meilleurs joueurs d'Elitserien (Weinhandl et Mårtensson), et d'un coup les plus chauvins des Suédois, ceux qui prétendaient encore avoir le meilleur championnat d'Europe, ne s'estiment plus capables de lutter face à une telle puissance financière. Il aura suffi de recruter deux stars de DEL (Ciernik et Spylo) pour que celle-ci, habituellement tournée surtout vers l'ouest et peu attentive à ce qui se passe en Russie, panique soudain et désespère de jamais retrouver des étrangers de bon calibre.

Restait la NHL. Elle pouvait encore prétendre que seuls des rebuts, ou d'authentiques stars mais en fin de carrière (Jagr), allaient en KHL. Elle pouvait y croire... jusqu'à Radulov. Un jeune joueur prometteur, sur la pente ascendante, passé par le junior majeur au Québec et qui n'a jamais joué en senior en Russie. Un joueur sous contrat avec Nashville, surtout. Représailles. Revanche d'une nation russe humiliée depuis quinze ans par l'exode de ses joueurs, par la "trahison" de Mogilny et consorts. Valeur hautement symbolique. La NHL, bafouée, qui demande qu'on respecte ses contrats, comme le faisaient les Russes il n'y a pas si longtemps. Une crise au sommet qui durera tout l'été et sur laquelle l'IIHF aura adopté une position prudente, pour ne pas prendre de balle perdue dans cette guerre des géants.

La KHL a réussi ses premiers objectifs : restaurer la fierté patriotique, étendre la sphère d'influence russe, faire contre-pouvoir à la NHL.

Mais en quoi, si l'on excepte l'expansion à trois clubs étrangers (Lettonie, Bélarus, Kazakhstan, comme à l'époque de la MHL après l'éclatement de l'URSS de 1992 à 1996), en quoi cette nouvelle ligue diffère-t-elle de la Superliga ? On a beaucoup parlé des règles copiées sur la NHL, mais la "waiver draft" tenue en début de saison s'est révélée un gadget sans effet : aucun club n'a voulu récupérer un joueur d'une autre équipe qui ne figurait pas sur la liste de 18 protégés. Au cas où, par prévention, certaines équipes n'avaient encore enregistré leurs dernières recrues... Par contre, les échanges à la mode NHL ont bien commencé, à une échelle certes limitée, dès le mois de mars.

L'autre innovation portée en avant, la masse salariale avec un plancher (7 millions d'euros) et un plafond, n'en est pas une en soi. La limitation existait déjà mais n'était pas appliquée. On attend de voir comment se déroulera la transparence des budgets. Les contrats - officiels - sont censés être tous révélés au public le 1er octobre... Rappelons que la masse salariale est limitée à 400 millions de roubles, soit 11 millions d'euros, avec 4,5 millions d'euros supplémentaires réservées à 4 "stars", dont une devra obligatoirement avoir joué plus de 40 matches en NHL ou le championnat du monde la saison précédente (ou être un junior canadien ou américain de moins de 20 ans drafté dans les trois premiers tours, mais cette règle visant à piller les espoirs du "camp d'en face" a peu de chances de fonctionner dans l'immédiat).

Cette masse salariale très encadrée, si elle est vraiment respectée, devrait niveler un peu les équipes, ou en tout cas favoriser ceux qui ont d'autres arguments que l'argent. À rémunération égale, Moscou est assurément une meilleure destination que Novokuznetsk... Est-ce une façon de favoriser indirectement les clubs de la capitale, ceux qui intéressent au premier chef les médias tous concentrés à Moscou ?

Vraie innovation en revanche, l'interdiction de faire débuter les camps de préparation avant le 15 juillet. C'est un vrai reniement de la force traditionnelle du hockey soviétique, qui a été de s'entraîner onze mois sur douze. Et c'est un défi vis-à-vis de la confiance donnée aux hockeyeurs russes pour qu'ils se responsabilisent dans la préparation hors glace.

Il y a cependant une chose qui ne change pas : c'est le recul a posteriori par rapport à certaines mesures annoncées. Des deux juniors prévus sur la feuille de match, il n'en reste qu'un (sur 21 noms autorisés). Et alors que les gardiens étrangers ne pouvaient pas jouer plus de 50% du temps sous peine d'être interdits de play-offs, ce pourcentage a été augmenté à 65%. Le président de la fédération Tretiak a vu ainsi rognée la règle qui lui était la plus chère. Qui ça ? Mais si, Tretiak, vous savez, le gardien légendaire, le député... Quelqu'un l'a vu ? Disparu dans une explosion de gaz, sans doute...

 

La formule

Les quatre divisions de six équipes ont été formées par tirage au sort. Les clubs ont été répartis en six chapeaux en fonction de leurs résultats des cinq dernières saisons, afin de garantir l'équilibre des groupes. Les demi-finales et la finale seront dorénavant étendues en sept manches.

Les divisions sont nommées d'après les deux entraîneurs légendaires qui ont amené le hockey soviétique au plus haut niveau mondial, Anatoli Tarasov et Arkadi Chernyshev, et les deux joueurs les plus mythiques de l'histoire russe, Vsevolod Bobrov et Valeri Kharlamov. Les équipes jouent quatre fois contre les adversaires de leurs divisions et deux fois contre les autres.

Ce système copie là encore ce qui se faisait en NHL, lorsque les divisions étaient nommées en hommage à des dirigeants de clubs célèbres (Adams, Patrick, Conn-Smythe), appellations qui avaient été abandonnées en 1993. La grande différence est que les groupes de KHL ne sont pas du tout géographiques, alors que le territoire concerné est plus vaste et s'étend sur onze fuseaux horaires.

Le trophée qui récompensera le vainqueur de la saison a moins de lien avec le hockey puisqu'il s'appellera la Coupe Gagarine. Le dernier match éventuel de la finale se jouera en effet le 12 avril, date anniversaire du premier vol spatial en orbite réalisé par le cosmonaute Youri Gagarine.

La limite de 4 étrangers ne s'applique pas aux clubs non-russes. Le calendrier n'est plus organisé en journées ; on joue absolument tous les jours pour occuper l'actualité.

 

 

Division Bobrov

 

Même si le président de la NHLPA Paul Kelly a cru bon déclarer "de bonne source" à une radio canadienne qu'Aleksandr Radulov était insatisfait en Russie et envisageait un retour imminent à Nashville, l'attaquant russe s'est bien intégré au Salavat Yulaev Ufa.

Radulov se retrouve aux côtés d'Aleksei Taratukhin, qui était déjà son partenaire sur la quatrième ligne de l'équipe de Russie aux Mondiaux de Québec. Les deux champions du monde sont appariés avec l'attaquant tchèque Leos Cermak, mais le plus surprenant est l'identité des deux défenseurs qui les soutiennent : Oleg Tverdovsky et Kirill Koltsov. Ensemble, ces deux arrières qui n'aiment rien tant que monter à l'avant ? Et oui, car l'entraîneur Sergei Mikhalev a transformé Koltsov en le rendant défensivement responsable, même si le sélectionneur national Slava Bykov n'en est pas encore convaincu.

Cela reste une ligne parmi d'autres dans la formation bachkire, qui a toujours comme point fort l'homogénéité de son effectif. Celui-ci, constitué il y a peu de joueurs formés au club, s'est peu à peu élargi à d'autres Russes, à des Tchèques, et même maintenant à un joueur canadien, Steve McCarthy, qui jouait sur la ligne de Kovalchuk à Atlanta et est apprécié en Russie pour avoir pris la défense de la star quand elle était agressée. Le seul souci est que le gardien Eremenko a manqué toute la pré-saison sur blessure et doit retrouver la forme.

Le Salavat ne cache pas ses objectifs : réussir le doublé KHL - CHL. En clair, devenir à la fois champion de Russie et champion d'Europe, comme Magnitogorsk en 1999. Ces ambitions inextinguibles se sentent déjà à l'étroit dans la Ufa-Arena (8200 spectateurs) édifiée... l'an passé ! Selon Nikolaï Kurapov, le président du club, Ufa veut maintenant accuellir les Mondiaux de 2013 et construire une salle... de vingt mille places !

 

L'Atlant Mytishchi - ainsi nommé après un vote du public pour lui trouver un nom - a donc supprimé toute référence au Khimik et ne garde plus aucune trace de cette parenté parasite, si ce n'est qu'il a conservé les maillots jaunes, couleurs historiques du Khimik Voskresensk.

Les banlieusards ont gagné en expérience en engageant le vétéran aux six titres soviétiques ou russes Igor Korolev (38 ans), le défenseur champion du monde 2006 Magnus Johansson (35 ans), l'ex-international Aleksandr Korolyuk (32 ans) ou encore le centre international finlandais Esa Pirnes (30 ans). Un des plus beaux recrutements estivaux qui en fait un sérieux client, confirmé par d'excellents résultats en pré-saison.

Seul point noir révélé en amical : la faiblesse du nouveau gardien Ray Emery aux tirs au but (0 sur 5, et Vitali Kolesnik est maintenant préféré dans l'exercice). Le Canadien a en revanche été bien sage en dehors de la glace, contrairement à sa réputation... Emery, célèbre pour porter des masques figurant des boxeurs célèbres, avait amené Ottawa à la finale de la Coupe Stanley en 2007 et avait alors signé un contrat longue durée, mais a ensuite accumulé les impairs lors de la dernière saison : entraînements manqués, bagarre avec un coéquipier (Brian McGrattan), etc. Les Senators ne voulaient plus de lui, et il doit maintenant se refaire une virginité en Russie.

 

Le Spartak Moscou ne roule pas sur l'or. Les agents de Marian Gaborik et de Martin Rucinsky, qui ont essayé de placer leurs joueurs, se sont fait rire au nez devant les sommes astronomiques demandées. Le club moscovite a en revanche espéré pouvoir recruter Vasicek, mais Yaroslavl a surenchéri.

C'est avec trois Slovaques que les rouge et blanc ont trouvé leur bonheur. Branko Radivojevic a envie d'un rôle offensif après avoir été frustré dans l'équipe la plus défensive de NHL (Minnesota). Le défenseur Ivan Baranka devra un peu patienter puisqu'il a une côte cassée. Mais c'est le jeune Stefan Ruzicka qui a été le plus performant dès la pré-saison. Ce pays lui réussit puisqu'il avait marqué le penalty décisif qui avait éliminé la Russie d'Ovechkin et déçu toute une nation lors des Mondiaux 18 ans 2003.

L'autre idée du Spartak, c'est d'être allé chercher deux "Allemands de la Volga", descendants de générations exilées dans les steppes russes du temps de Catherine II, nés dans l'Oural (Eduard Lewandowki) ou au Kazakhstan (Dimitrij Kotschnew) et émigrés en Allemagne avec leurs parents à la chute de l'URSS. Ces internationaux allemands n'ont pas de difficulté à obtenir un passeport russe du fait de cette histoire familiale, et ils ne rentrent pas dans le quota d'étrangers.

Le gardien Kotschnew a totalement convaincu son entraîneur Milos Riha dès les premiers matches amicaux, mais contre le Dynamo le 28 août, il s'est disloqué le bras en retombant mal après avoir repoussé un tir de Cajanek. Deux à trois semaines d'arrêt. Le problème, c'est que sa doublure Lobanov s'était déjà blessée aux adducteurs en début de mois. Il ne restait plus qu'Evgeni Konobry, un gardien inexpérimenté arrivé de Penza. Le Spartak s'est activé en urgence sur le marché des transferts et a obtenu Martin Prusek, de trop à Vitkovice.

On a toujours une solution chez les rouge et blanc. Et si la mythique patinoire de Sokolniki, située dans un parc national, ne peut pas être démolie et reconstruite, elle est modernisée petit à petit par un plan triennal, qui a commencé par l'éclairage et les vestiaires.

 

Ressuscité par son quart de finale de l'an passé, le Severstal Cherepovets veut faire au moins aussi bien, et cela n'a rien d'évident pour un club qui a perdu de son lustre.

Il n'a pas redoré son blason cet été. Il a même été le premier club à se prendre une amende par la KHL pour avoir fourni de fausses informations sur les contrats des joueurs. Est-ce lié au cas de Jason Krog, qui avait signé avant de se rétracter en faveur de Vancouver (NHL), et qui expliquait avoir une clause de sortie ? La KHL veut de vrais cas à défendre dans les négiociations et n'a peut-être pas apprécié. Si Krog n'est pas là, son ex-coéquipier Joel Kwiatkowski est bien présent. Il sera le seul Canadien d'un quatuor d'étrangers appelé à jouer un rôle déterminant.

Le capitaine Yuri Trubachev, convoité mais resté, bénéficie en effet d'un meneur de jeu tchèque sur la première ligne en la personne de Josef Straka. Il pourrait en avoir un autre avec Ladislav Nagy, mais le Slovaque a surtout été connu en NHL pour disparaître du classement des marqueurs alors qu'il était en bonne place lorsque son genou cédait (une saison complète sur les cinq dernières années). Arrivé en Russie fin août, il s'est blessé dès le premier match de championnat. Heureusement rien de bien grave pour l'instant pour ce passeur talentueux... mais fragile.

Le quatrième renfort, c'est Rastislav Stana, qui met donc en concurrence le vétéran Vyukhin dans les cages. Le premier gardien slovaque à avoir gagné un match de NHL a depuis prouvé sa valeur pendant quatre ans en Suède et reste sur deux finales (perdues) de championnat avec Linköping. On renoue ainsi avec la tradition des gardiens étrangers à Cherepovets, qui avait plutôt bien fonctionné dans une équipe souvent vouée à défendre (Salficky, Lamothe).

 

16, 16, 17 : la liste des places atteintes chaque saison par le Metallurg Novokuznetsk n'indique pas d'amélioration notable. Et il a perdu cet été son leader et capitaine, Viktor Aleksandrov, qui a échangé son temps de jeu et son statut contre un plus gros salaire à Omsk, un choix qu'il paraît regretter aujourd'hui...

La solution peut venir des joueurs étrangers. Après un retour gagnant d'un an dans son Slovan Bratislava, le Slovaque Richard Kapus est revenu en Sibérie, dans une équipe qu'il connaît bien et qui avait grand besoin d'un centre expérimenté.

Avec ses neuf buts, l'ailier Miloslav Horava junior (arrivé de Cherepovets) est quant à lui devenu le meilleur marqueur de la pré-saison russe. Bien qu'il soit le fils d'un défenseur double médaillé olympique, il n'a pas été orienté tout petit vers le hockey. Il n'a demandé à être inscrit qu'à 9 ans, alors que son père jouait pour MODO, la pépinière suédoise de champions. Horava junior y est revenu plus tard, à 16 ans, pour parfaire sa formation. Il y a acquis sa puissance de jambes et sa détermination.

Le Metallurg Novokuznetsk est, lui aussi, un club formateur. Après être devenu le gardien numéro 1 de l'équipe nationale 20 ans l'an passé (à la place du plus coté Semion Varlamov), le rapide Sergei Bobrovsky a commencé la saison comme titulaire dans les cages, devant le vétéran Maksim Sokolov. Et dès la première journée, un débutant de 16 ans et 8 mois a marqué deux buts : Maksim Kitsyn, qui a établi là un record de précocité, est bien le grand espoir annoncé de sa génération. Comme quoi, malgré les apparences, Novokuznetsk a peut-être bien un avenir...

 

Le Dynamo Minsk est un paradoxe ambulant. Comme le MVD en Russie, il est l'émanation du Ministère de l'Intérieur. Il est donc directement dirigé par leur ministre en exercice (et président de la fédération) Vladimir Naumov, sous le coup d'une interdiction de séjour dans l'Union Européenne en tant que suspect dans la disparition inexpliquée d'opposants. Et pourtant, cette équipe paraît surtout représenter... l'Extérieur.

Les dirigeants biélorusses, qui engagent des conseillers nord-américains pour la gestion de la Minsk-Arena ou pour le management du club, continuent ainsi de privilégier les entraîneurs d'outre-Atlantique. Pas n'importe lesquels, cependant. Démissionnaire en août, officiellement pour raisons personnelles, Paul Gardner, connu pour jouer sur l'humour et les mises en scène originales, a quant à lui expliqué que son style ne convenait pas. Son successeur Jim Hughes est plus conformiste : un ancien arrière, spécialiste du jeu défensif, et pas spécialement venu pour le dépaysement puisqu'il prend tous les matins son café au McDonald's du coin à Minsk.

L'effectif reflète cette même influence : en défense, deux Américains, Ben Clymer (qui a passé 6 saisons en NHL... comme ailier) et le rugueux Doug Nolan (Graz), plus l'imposant Canadien de 100 kg Bryan Muir. Dans les cages, après la blessure à la main de l'international biélorusse Vitali Koval, ce sont deux étrangers, le Canadien Andy Chiodo et le Slovaque Matus Kostur, qui se partagent la tâche. En attaque, l'Américain Jeff Giuliano (Los Angeles Kings), les Canadiens Jeff Ulmer (Francfort) et Mike Maneluk (Davos). Un petit dernier, Geoff Platt (un joueur qui était arrivé de nulle part pour se retrouver un temps sur la ligne de Nash et Vyborny en NHL), a été invité au camp après le début de saison et a fait son apparition en troisième ligne. Dans ce contexte, il n'y a plus beaucoup de place pour une des premières recrues, Laurent Meunier, le capitaine de l'équipe de France, toujours en attente de jouer après sa blessure, et qui attend un destin (prêt, cession, passage en équipe-réserve le temps de retrouver la forme, autre...).

Cette situation n'est pas sans provoquer du remous dans le pays. C'est Oleg Antonenko, le capitaine du Belarus exilé au MVD, qui a mis les pieds dans le plat sur le site internet gazeta.ru : "Il était prévu que le Dynamo forme l'équipe de base de la sélection nationale. Il est devenu une équipe de base pour les mercenaires canadiens."

Un sentiment qui fait écho à un accueil assez froid dans la capitale biélorusse. En pillant le champion national, le Keramin, de ses meilleurs joueurs, le Dynamo Minsk ne s'est évidemment pas attiré la sympathie des partisans des autres clubs de la capitale. Il joue dans une patinoire à moitié vide. Et lors d'un match contre le Spartak Moscou, le club le plus populaire de Russie, beaucoup de supporters biélorusses bien connus avaient pris place... dans la tribune des visiteurs.

 

 

Division Tarasov

 

Dans la mesure où son président Aleksandr Medvedev est le même que celui de la KHL, on comprend que le SKA Saint-Pétersbourg affiche de très hautes ambitions dans cette nouvelle ligue. Comme chaque année, il a effectué un des meilleurs recrutements.

Le gardien américain Robert Esche (Kazan) doit remplacer avantageusement Marc Lamothe. En défense, les déclinants Kondratiev et Ryabykin ont été remplacés par trois arrières au style plutôt offensif et technique. Parmi eux, deux Canadiens. L'un, Raymond Giroux, est un cadre du championnat qui a passé deux saisons comme soutien de la super-ligne de Kazan. L'autre, Mark Popovic, est un joueur prometteur de NHL qui a peu joué l'an passé (33 matches à Atlanta) en raison d'une blessure à la cheville. La troisième recrue, c'est le vétéran aux dix saisons de NHL (dont quelques matches comme attaquant) Andrei Zyuzin. Les lignes offensives ont également reçu des renforts de qualité avec le rapide Nils Ekman et l'attaquant défensif Sergei Brylin, seul Russe à avoir gagné trois fois la Coupe Stanley, nommé capitaine.

Bref, le SKA est bien plus fort sur le papier que la saison précédente, comme toujours. Sur la glace, cela ne s'est concrétisé qu'une fois, avec la sixième place finale de l'an passé. Bien meilleur que sixième, cela signifierait jouer le titre...

Or, le jeu pratiqué en ce début de saison est loin de ces aspirations. Les lignes sont sans cesse chamboulées, l'équipe joue mal et ne mérite pas que les spectateurs viennent la voir : c'est en substance ce qu'a déclaré Maksim Sushinsky au site internet gazeta.ru ! Le joueur était aussitôt suspendu par son club, avant de recevoir une condamnation officielle de la KHL. Si les propos de l'attaquant champion du monde, surexploités avec des gros titres, étaient malvenus, la réaction paraissait disproportionnée, surtout qu'elle témoignait d'un certain mélange des genres. La KHL aurait-elle émis un communiqué officiel s'il s'était agi d'un obscur hockeyeur d'un club reculé, et non du joueur-symbole du club de son créateur Medvedev ?

On a bien cru qu'un point de non-retour était franchi. Du côté d'Omsk, on rêvait déjà de réunir le duo Jagr-Sushinsky qui avait offert le titre de champion d'Europe en 2005. Beaucoup de bruit pour rien, finalement. Le célèbre numéro 33 a été simplement mis à l'amende par son club, il s'est expliqué - par interprète interposé - avec son entraîneur Barry Smith, et il a repris place dans une équipe dont il reste le meilleur joueur. Morale de l'histoire selon Maksim Suhsinsky : "Je ne parlerai plus à la presse jusqu'à ce que nous soyons champions", a-t-il déclaré... à un journaliste !

 

Programme chargé pour le Metallurg Magnitogorsk avec la Coupe Victoria, la Ligue des Champions et la KHL. Cela fait beaucoup de lièvres pour une équipe qui est une des rares à paraître moins forte.

Travis Scott n'a pas été remplacé, afin de permettre aux jeunes gardiens locaux comme Proskuryakov de concurrencer Andrei Mezin, le vétéran capable du meilleur comme du pire, dans les cages. Karel Pilar, le grand gabarit tchèque qui a déjà vu sa carrière interrompue deux fois par une myopathie virale qui affectait son coeur, peut-il apporter la même en sécurité en défense que son prédécesseur, l'international slovaque Martin Strbak ?

La meilleure défense de la saison écoulée ne semble plus aussi solide. Le potentiel offensif semble en revanche intact avec l'arrivée de l'international tchèque Tomas Rolinek, le retour de Stanislav Chistov (déjà présent en 2005/06) et l'adjonction du centre Nikolaï Zavarukhin, champion en titre avec Ufa.

Les modes actuelles ne semblent pas avoir influencé Magnitogorsk. On ne trouve pas trace du moindre Nord-Américain, les étrangers sont tous tchèques avec le buteur Jan Marek en fer de lance, et le nouvel entraîneur est une nouvelle fois un ancien du club. Comme on dit chez les Métallurgistes, c'est dans les vieux chaudrons... Valeri Belousov est un représentant de la vieille garde, avare de ses mots et fidèle à ses principes. Deux fois vainqueur de l'EHL avec Magnitogorsk en 1999 et 2000, il cherchera à répéter l'histoire dans la CHL, la nouvelle forme de la ligue européenne qui suit les mêmes traces que l'EHL, avec les moyens financiers en plus.

 

Non content d'avoir rendu sa fierté à la Russie en lui donnant un titre de championne du monde tant attendu, Slava Bykov a aussi ramené depuis trois ans le recordman des titres, le CSKA Moscou, dans les cinq premiers. Mais en sélection comme en club, il va falloir maintenant confirmer, après avoir placé la barre très haut. Et cela ne s'annonce pas facile pour l'ancien club militaire, dans cette division Tarasov où il se doit de bien figurer (ne serait-ce qu'en hommage à son patriarche Anatoli Tarasov qui a forgé ce club), mais qui est remplie d'ambitieux.

Le recrutement du CSKA n'a rien d'exceptionnel. Il a perdu la moitié de ses titulaires et n'a pas vraiment recruté de grands noms. La défense est un peu juste en nombre. En attaque, Anton But et Mika Hannula sont de bons joueurs, mais si le SKA Saint-Pétersbourg avait voulu les retenir, il l'aurait fait. Et à l'heure où certains grands clubs chassent la star NHL, il est un peu anachronique de voir les Moscovites recruter en Allsvenskan, la deuxième division suédoise ! Le centre Mikael Wahlberg (Malmö) est cependant vanté pour sa constance, son efficacité aux engagements et son utilité en infériorité.Mais il ne faut pas lui demander de remplacer l'indispensable capitaine Vadim Epanchintsev, blessé au genou et qui doit rentrer en octobre. C'est Ivan Khomutov, venu d'AHL, qui prend sa place au centre de la première ligne dans l'intervalle, mais les jeunes ailiers Parshin et Shirokov sont moins efficaces sans leur capitaine.

En fait, le CSKA a mis tous oeufs dans le même panier, ou plutôt dans ses filets. La priorité de l'intersaison était de corriger le point faible désigné par tous, les gardiens. Lawson et Kasutin sont partis, l'expérimenté Jussi Markkanen et le prometteur Konstantin Barulin sont arrivés. Et on leur a fourni un entraîneur de gardiens de haut niveau, Michael Lehner, venu de Frölunda où il avait notamment fait progresser le champion olympique Henrik Lundqvist.

Markkanen a vite été adopté dans son nouveau club, mais le Finlandais a été frappé par un terrible drame : son fils de 4 ans, Olli-Matias, est mort en tombant par la fenêtre de son appartement moscovite, sur laquelle il avait grimpé en jouant avec son petit frère. Il a évidemment quitté la patinoire en apprenant la nouvelle (avant un match contre Riga), et le club s'est occupé du transport du corps en Finlande et de l'organisation de l'enterrement. Tout le monde est marqué par ce drame, ses coéquipiers mais aussi les supporters qui ont porté un brassard noir et ont même déployé une banderole en finnois pour exprimer leurs condoléances.

 

Parmi les cadres partis du CSKA, l'attaquant Vladimir Gorbunov et le défenseur Jame Pollock ont quitté l'armée pour la police, c'est-à-dire pour le HK MVD.

Les miliciens russes ont en effet acheté des boucliers... nord-américains. Un nouveau gardien canadien, Michael Garnett, vient tenir compagnie au jeune Mikhaïl Biryukov qui a participé au titre mondial.

Et ce sont au total pas moins de trois Nord-Américains qui font leur apparition dans l'arrière-garde. Leur point commun ? Outre qu'ils ont connu la NHL, ils sont tous passés par l'Allemagne ! Mais si Pollock a marqué son passage à Nuremberg par ses buts, les autres collègues ont laissé moins de souvenirs par là-bas. Jeff Jilsson a été surnommé pendant quelques mois à Berlin le "joueur le mieux payé de DEL", assertion bien vite assortie d'un sourire en coin pour signifier combien il n'était pas dans le rythme. Il a un bon lancer mais est souvent dépassé défensivement. Quant à Jean-François Fortin, il n'a sûrement jamais eu le plus gros salaire d'Allemagne.

Mais si les boucliers sont nord-américains, les matraques sont biélorusses ! Depuis son entrée en Superliga, le MVD s'est en effet fourni au Bélarus, où il est allé chercher des attaquants russes comme Artem Chernov - actuellement out pour raisons médicales - ou Aleksei Krovopuskov. Pour ce dernier, la métaphore de la matraque est une injure à son arme, puisqu'il s'agit du fils du quadruple champion olympique de sabre (deux fois en individuel et deux fois par équipes) Viktor Krovopuskov.

Cette présence biélorusse reste symbolisée par le vétéran Oleg Antonenko, qui voit arriver son jeune compatriote Aleksei Ugarov, autre joueur-clé de l'équipe nationale. Les deux hommes ont des passeports russes et ne comptent pas comme joueurs étrangers.

 

Andrei Nazarov a longtemps expliqué qu'il attendait de savoir si la KHL autoriserait les bagarres avant de recruter un enforcer de NHL pour son Traktor Chelyabinsk. Il n'a finalement pas résisté à la tentation et a choisi un joueur qu'il avait vu débarquer un jour dans un camp NHL et qui l'avait cherché pour prouver sa valeur avant de s'en prendre à un autre goon : il s'agit de Martin Grenier, 1 mètre 96 et 118 kilos. Nazarov a vu en lui non seulement un boxeur en puissance, mais un joueur solide dans les coins et dans le slot.

L'exemple de Grenier donne toute la "mesure" du recrutement du Traktor : essentiellement des transferts "de poids". Si Andrei Nikolishin, qui frise les cent kilos, reste toujours le leader de l'équipe, il se voit adjoindre un deuxième centre d'expérience, l'Ukrainien Vadim Shakhraïchuk (190 cm, 96 kilos). Ils pourront servir le pur buteur Pierre Dagenais (194 cm, 97 kg), l'ancien ailier des Canadiens de Montréal qui a retrouvé confiance en inondant les filets penant un an et demi à Innsbruck.

Le Traktor s'est aussi directement servi chez l'autre équipe "musclée" de KHL, le Vityaz : il y a récupéré deux anciens joueurs de NHL, l'ailier Oleg Kvasha (196 cm, 107 kg) et le défenseur Maksim Kuznetsov (197 cm, 108 kg). Le géant de 115 kilogrammes André Lakos a aussi été approché, mais après deux semaines de camp avec un visa de touriste, il est rentré en Autriche, en désaccord avec ses conditions contractuelles

Y a-t-il un poids mouche dans l'équipe "industrie lourde" de Chelyabinsk ? Oui, il y en a un. Avec 172 cm et 64 kilos, c'est le gardien de 17 ans Danila Alistratov, en qui Nazarov voit un potentiel "second Tretiak". Il faudra juste qu'il n'y ait pas de trous d'air afin qu'il ne se fasse pas écraser entre deux coéquipiers dans l'avion...

 

Avant même de naître, la KHL a connu son premier échec avec la non-qualification de l'Avtomobilist Ekaterinbourg, très tôt invité à faire partie de la ligue mais finalement exclu car incapable de réunir un budget suffisant (à la grande colère des autorités provinciales qui ne pouvaient pas faire plus). Cela a eu indirectement le mérite de rétablir le critère sportif, puisque le Khimik Voskresensk, qui avait battu l'Avtomobilist en finale de Vysshaia Liga, a été convié à prendre sa place. Il a reçu un coup de pouce de Boris Gromov, le gouverneur de la région de Moscou, qui a trouvé une occasion de se faire pardonner d'avoir failli tuer le club.

Mais dans quelles conditions ? L'invité de dernière minute n'avait pas préparé son effectif à la montée et a dû improviser avec le plus petit budget de la ligue.

On retrouvera donc les mêmes joueurs qui ont remporté la division inférieure, tels le vétéran Viktor Gordyuk et le rapide attaquant défensif Viktor Bobrov. Une lourde charge repose aussi sur les épaules de Rustem Kamaletdinov : ce discret vétéran de 36 ans encadre une défense compose de jeunots de moins de 27 ans et inexpérimentée à ce niveau.

 

 

Division Kharlamov

 

L'élimination en huitième de finale a piqué au vif l'Avangard Omsk, sorti de son hibernation. Le club sibérien ne veut pas laisser se reproduire une telle déconvenue, et il a mis les moyens pour ce faire. Sa masse salariale est la plus élevée de la KHL et avoisine près du double du "faux plafond" autorisé, puisque les contrats des joueurs ayant eu des propositions de NHL ne sont pas comptés dans cette limite, afin de donner tous les moyens aux clubs dans la concurrence transatlantique. Parmi les joueurs concernés par cette mesure, des joueurs gardés comme Aleksandr Svitov et des recrues comme le gardien international américain John Grahame ou, bien sûr, le buteur tchèque Jaromir Jagr.

Le numéro 68 est la star de la KHL, celle qui a quasiment doublé le nombre d'abonnés à Omsk, où il est une idole depuis son passage en 2004/05 assorti du titre de champion d'Europe. Comme à New York, le Tchèque s'est entouré de compatriotes. Il aura deux passeurs à son service, avec la finesse de Pavel Rosa et la vitesse d'exécution de Jakub Klepis. Ce récent champion tchèque avec le Slavia n'est pas (trop) rapide que sur la glace, vu comment il a détruit sa BMW qui a fini sur le toit cet été... L'Avangard rêve de voir cette première ligne marcher sur les traces d'un autre trio tchèque, Vlasak-Patera-Bednar, décisif dans le titre 2004.

En pré-saison, la deuxième ligne a cependant été encore plus productive. Il faut dire qu'elle aborde sa troisième saison commune, avec Anton Kuryanov au centre d'Aleksandr Popov et Aleksei Cherepanov. La petite pointe de regret de Cherepanov, qui aurait aimé évoluer sur la ligne de son Jagr, a été largement atténuée par le plaisir de partager le même vestiaire que son idole de jeunesse. Il y a trois ans, il était encore junior et ne l'avait côtoyé que comme spectateur. Jagr a pris son désormais coéquipier Cherepanov sous son aile et vante en connaisseur sa qualité de lancer.

Buteur, leader, mentor : Jaromir Jagr est déjà incontournable à Omsk. Son influence a été déterminante dans la mise à l'écart rapide de l'entraîneur Sergei Gersonsky - qui s'était surtout fait un ennemi de Pavel Rosa en le retirant de l'effectif pour un match - et dans la désignation de son successeur, le Canadien Wayne Fleming.

 

Le contraire d'Omsk, et de son pétrole sibérien qui jaillit par à-coups, c'est le Lokomotiv Yaroslavl, toujours lancé sur ses rails à sa vitesse de croisière. Il a signé un nouveau contrat de sponsoring de 70 millions de roubles par an (2 millions d'euros) avec une entreprise de frêt ferroviaire, mais n'a pas recruté de vedette "hors limites salariales".

Le Loko ne cherche pas à surenchérir sur les joueurs de NHL, mais plutôt à négocier avec leurs employeurs : il a réussi à récupérer le défenseur russe Vitali Vishnevski (New Jersey) et l'attaquant suédois Marcus Nilson (Calgary), deux joueurs dont leurs franchises de NHL ne voulaient plus. Elles continuent à les payer - peut-être remboursées par Yaroslavl dans le cadre de négociations non dévoilées - mais les ont expédiés en Russie pour qu'ils ne rentrent plus dans le calcul de leur masse salariale.

L'équipe est stable, avec quelques partants à remplacer. À Ivan Nepryaev, parti au Dynamo, succède ainsi l'international tchèque Josef Vasicek, arrivé de NHL, pour servir de centre au milieu de Zbynek Irgl et d'Aleksei Yashin, la doublette magique des derniers play-offs.

C'est surtout dans les cages que tout a changé, les trois gardiens plus leur entraîneur spécifique. Le principe est cependant toujours le même : le travail du spécialiste finlandais Jussi Parkula avait fonctionné avec Semion Varlamov (parti à Washington), alors le Loko espère cela avec un nouvel entraîneur finlandais des gardiens, Ilari Näckel (ex-Tappara), et un nouvel espoir russe, Georgi Gelashvili, viré du Traktor en janvier après une grosse fâcherie avec le coach Nazarov. Son nouvel entraîneur Kari Heikkilä espère que Gelashvili sera international cette saison. Il est en tout cas très vite devenu titulaire, le vétéran Sergei Zvyagin ayant pris un but de la ligne rouge de Blatak dans le premier match de la saison.

Le match en question était un remake de la dernière finale, dont le vainqueur (Ufa) s'est vu attribuer le "trophée de la découverte". Faute d'être parti à temps pour gagner le premier match de la saison, le Loko espère arriver à l'heure pour gagner le dernier...

 

Du temps de Piotr Vorobiev, le Lada Togliatti était toujours parmi les meilleurs. Depuis deux ans qu'il n'est plus là, l'équipe n'est plus retournée en quart de finale et sa moyenne de buts encaissés a doublé. La priorité du club était donc de renouer avec son ancien coach. Boris Aleshin, le président du groupe Auto-Vaz qui possède toujours le club, a donc rappelé Vorobiev malgré la santé fragile de celui-ci. Pour le faire sortir de sa luxueuse retraite, il a d'abord fallu le convaincre qu'une nouvelle patinoire serait bien construite à Togliatti.

Ce serpent de mer dure depuis trop longtemps déjà. Le palais des sports "Volgar" est le pire de la KHL, et c'est la seule patinoire d'où la chaîne Sport ne peut même pas faire de retranmissions télévisuelles. On en voit peut-être le bout : les autorités communales viennent en tout de retenir le projet de salle de six mille places de l'entreprise Volgatransstroï.

Auto-Vaz veut essayer de se faire pardonner l'exode des trois quarts des joueurs, qui a suivi la réduction brutale du financement à l'automne 2005. Le club a donc surtout cherché à faire revenir ses anciens joueurs. Cela n'a pas toujours fonctionné : les champions en titre n'ont pas lâché l'enfant du pays Igor Grigorenko. En revanche, son ex-compagnon de ligne Aleksandr Buturlin - formé au CSKA mais marié à une fille de Togliatti - avait été libéré par Ufa où il n'avait jamais trouvé de place, et le Lada s'est empressé de le mettre sous contrat.

La position privilégiée par Piotr Vorobiev, c'est cependant celle de gardien. Mike Fountain partagera maintenant son poste avec le géant Vitali Koshechkin, qui avait totalement craqué sous la pression pour sa brève expérience dans un grand club à Kazan. Avec la tactique ultra-défensive de son entraîneur, plus le fait de rentrer chez lui, Koshechkin est dans les meilleures conditions retrouver confiance et tirer un trait sur une année noire.

 

Après avoir connu le meilleur (6e en 2006/07) et le pire (avant-dernier en 2007/08), où en est le Sibir Novossibirsk ? Il repart presque de zéro, avec un nouvel entraîneur, Andrei Khomutov, et un effectif presque entièrement remanié dont tous les cadres sont partis.

Après avoir usé cinq gardiens l'an passé, les Sibériens comptent sur deux portiers qui n'ont pas aidé leurs clubs moscovites en play-offs : Konstantin Simchuk (Spartak) parce qu'il était blessé), et Tom Lawson (CSKA) parce que ses performances ont été pointées du doigt.

Les nouveaux pourraient pallier les défauts de l'an passé. La défense avait besoin d'un leader d'expérience, elle l'a trouvé avec Dmitri Yushkevich, qui fait un retour-surprise à la compétition après avoir raccroché les patins en janvier après le décès de sa femme. L'attaque avait besoin d'un buteur, et le puissant Ivan Ciernik, la star slovaque de Cologne, arrive pour ça. Dans un autre style, Mikhaïl Anisin, meilleur marqueur de deuxième division avec les Krylia Sovietov, espère confirmer au niveau supérieur du "haut" de son 1m67.

Les jeunes, voilà en effet l'autre atout local. Dès la troisième minute du premier match de championnat, Vladimir Tarasenko, 16 ans et 9 mois, a ouvert le score. Ce joueur est le fils d'Andrei Tarasenko, un des meilleurs buteurs de sa génération, mais qui avait passé l'essentiel de sa carrière à Yaroslavl et à Togliatti. En effet, parce que le Sibir n'arrivait pas à accéder à l'élite en 1988, il avait quitté le club de 20 à 34 ans avant d'y revenir. Tout Novosibirsk espère que son fils pourra rester plus longtemps.

 

C'est en un sens le club "exotique" de la KHL. Le seul situé en Union Européenne, dans un pays - la Lettonie - pas vraiment soupçonné d'être un satellite de Moscou. Pour en arriver là, le Dinamo Riga a dû vaincre mal d'écueils.

Premier écueil, le hasard du tirage au sort, qui l'a placé dans un groupe avec trois des quatre clubs les plus à l'est. La perspective des très longs voyages en avion n'a pourtant pas rebuté le club letton.

Deuxième écueil, la disponibilité de la Riga Arena. La patinoire qui a abrité les Mondiaux 2006 accueille nombre d'évènements, et le Dinamo doit donc se replier dans la petite patinoire excentrée de Pinki avec ses deux mille places.

Troisième écueil, le conflit entre le président de la fédération Kirovs Lipmans et le président du Riga 2000 (re)devenu Dinamo, Viesturs Koziols, un conflit qui dure depuis que le second avait tenté de prendre la place du premier. Le projet du Dinamo a par ricochet nui à la fédération lettonne parce que son championnat s'est affaibli et que ses sponsors ont été attirés par le club. Lipmans a donc exigé une indemnité de 500 000 dollars pour compenser sa perte de recettes. Une somme apparemment dénuée de fondement, sauf que la KHL paie 10 millions de dollars à la fédération russe pour vingt clubs. On est donc bien dans le même ratio... Malgré les menaces de bannissement, la question se règlera par négociation.

Malgré tout, le Dinamo a réussi son coup. Fédérer autour de lui. Communiquer bien mieux que le reste de la KHL. Rassembler presque tous les meilleurs joueurs lettons dans la même équipe (avec l'avantage qu'ils sont considérés comme étrangers chez les clubs russes, ce qui n'est pas le cas pour son homologue de Minsk), jusqu'à l'inévitable idole nationale Arturs Irbe comme entraîneur des gardiens.

Des Canadiens viennent s'ajouter aux Baltes : Mark Hartigan, qui a la particularité d'avoir gagné les deux dernières Coupes Stanley (même s'il a joué un rôle mineur), et son ancien camarade d'université Duvie Westcott, un défenseur doué mais qui a vu Columbus racheté ses deux ans de contrat restants à cause de trop de blessures et de pénalités. Mais l'arrivée la plus importante pourrait être l'international slovaque Marcel Hossa. Les rares fois où il a été placé sur une bonne ligne en NHL, il a été très bon, mais la plupart du temps il a déçu avec un temps de jeu réduit. Riga est fait pour lui.

Reste un point d'interrogation qui est logiquement le même que celui de l'équipe nationale : les gardiens Sergejs Naumovs et Edgars Masalskis. Ce dernier a bien commencé la saison... jusqu'à ce qu'il soit agressé par des hooligans dans les rues habituellement calmes du vieux Riga. Du moins, c'était la première version de l'affaire, remise en cause depuis. Masalskis, sortant d'une soirée dans un club/restaurant avec des coéquipiers, n'aurait été ni seul ni innocent dans la bagarre... Ce qui est sûr, c'est qu'il a une cheville cassée.

 

Le découpage de la division Kharlamov est plutôt favorable à l'Amur Khabarovsk, qui affronte ses deux "voisins" sibériens situés à "seulement" 5000 kilomètres.

Les Tigres ont conservé leur effectif à 70%. Le gardien canadien Tyler Moss est sous contrat pour trois ans encore, mesure peut-être préventive contre l'hypothèse parfois formulée d'interdiction de recruter de nouveaux gardiens étrangers. La confiance est totale dans l'entraîneur Anatoli Emelin, qui restera en poste "tant qu'il lui plaira" (!). Il a rassemblé des attaquants qu'il a connus au Lada, comme Belkin et les frères Sevostyanov.

Sur les bords du fleuve Amour, on n'a pas attendu les projets de Fetisov puis de Medvedev pour avoir le sentiment d'appartenir à une ligue "eurasiatique", avec les inconvénients que cela comporte. En préparation, les bleu et blanc vivent et s'entraînent ainsi à l'heure de Krasnoïarsk pour atténuer les effets du décalage horaire.

Comme souvent, Khabarovsk se tourne vers l'est, vers ces Canadiens pas plus éloignés que les Européens, l'attaquant Kyle Wanvig et le défenseur Bryce Lampman. Ceux qui viennent de plus loin, ce sont en fait les défenseurs internationaux biélorusses Andrei Bashko et Viktor Kastyuchonak. Ce dernier aura vraiment traversé le continent eurasien ! Il y a cinq ans, il jouait à Brest dans le Finistère, dans le club le plus "atlantique" qui soit, avec la fraîcheur de son climat océanique. Et aujourd'hui, le voilà en Sibérie extrême-orientale, avec 40° d'écart moyen entre le mois le plus froid de l'hiver et le mois le plus chaud de l'été...

 

 

Division Chernyshev

 

La ligne Zaripov-Zinoviev-Morozov reste indissociable de l'image d'Ak Bars Kazan pour longtemps. Les deux ailiers ont signé cet été un contrat jusqu'en 2013, comme leur centre... ou plutôt leur ex-centre. Car le "ménage à trois" n'est plus ensemble. Cela avait commencé aux Mondiaux : si les trois hommes ont connu la consécration avec le titre de champion du monde, ils ne l'ont pas vécu côte-à-côte. Parce qu'il fallait faire de la place à Kovalchuk à l'aile gauche, Zaripov a occupé une fonction plus obscure en quatrième ligne pendant que ses coéquipiers jouaient les premiers rôles.

La situation en club est cependant différente de l'équipe de Russie. Ici, la star du recrutement est le centre suédois Tony Mårtensson. C'est donc Sergei Zinoviev qui recule en troisième ligne, lui qui doit se remettre d'une opération du pied pendant l'été.

La focalisation a donc un peu changé. Danis Zaripov, autrefois le troisième homme de la ligne, le simple accompagnateur, commence à être reconnu pour ses qualités. Il a reçu sa première proposition de contrat de NHL cet été (Los Angeles), refusée bien sûr, comme l'énième appel du pied d'Atlanta au défenseur Ilya Nikulin.

Kazan a donc conservé ses atouts, et en a même obtenu d'autres en attaque avec Jukka Hentunen et Niko Kapanen, qui ont eux aussi fait de nombreux tournois internationaux sur la même ligne en équipe de Finlande. En revanche, le départ de Giroux en défense n'est pas compensé. Wade Dubielewicz, l'auteur du "miracle de Pâques 2007" (la qualification en play-offs des New York Islanders avec quatre victoires dans la dernière semaine), était apprécié des supporters en AHL et en NHL, mais devra remplacer Esche dans les coeurs tatars.

 

Le Dynamo Moscou s'est posé en favori de la KHL en réalisant de l'avis de beaucoup le plus gros recrutement de la ligue. Le défenseur Aleksei Zhitnik est ainsi revenu après 15 saisons de NHL après avoir vu son temps de glace divisé par deux lors du changement d'entraîneur à Atlanta (arrivée de Don Waddell), et celui qui a perdu deux finales de Coupes Stanley affiche une ambition, gagner enfin quelque chose en club.

Des joueurs qui connaissent le chemin de la victoire, il y en a. Le centre créatif Aleksei Kalyuzhny, qui avait quitté le club sur le titre de champion de Russie 2000, revient sept ans après en ayant étoffé son palmarès à Omsk. Dans un autre style, l'entraîneur tchèque Vladimir Vujtek est sûrement ravi du recrutement du centre défensif Ivan Nepryaev, qu'il avait sous ses ordres pendant ses deux titres de champion avec Yaroslavl.

Pour marquer ce nouveau départ, les dirigeants ont demandé aux joueurs de donner leur avis sur la nouvelle décoration des vestiaires. L'attaquant canadien Eric Landry a alors mis tout le monde d'accord en montrant un DVD présentant en 360° le vestiaire des Canadiens de Montréal, avec qui il a joué en 2001. Les Dynamistes ont alors repris la même déco, en remplaçant évidemment le "code couleurs" par du bleu et blanc, et le logo du CH par un grand D. La prochaine étape est de copier la salle des trophées, mais ça, c'est un peu plus compliqué...

L'effectif du Dynamo est certes impressionnant sur le papier, mais on ne l'a jamais vu au complet sur la glace... Le buteur suédois Weinhandl et l'ex-capitaine Badyukov se sont blessés dès la pré-saison, le nouveau capitaine Yachmenev dès le troisième match. Lorsque Roman Voloshenko s'est blessé à l'entraînement le 15 septembre, c'est le septième attaquant qui rejoignant l'infirmerie ! Quatre jours plus tard, le joueur au plus gros de temps de jeu, le défenseur offensif tchèque Karel Rachunek, se blessait au pied. Toutes les lignes prévues ont sans cesse été remaniées, et il faudra sans doute attendre pour voir ce dont ce nouveau Dynamo est capable.

 

Pour les petits clubs, impossible de lutter. Maksim Pestushko, un des leaders offensifs du Neftekhimik Nijnekamsk, a lui aussi été happé par le Dynamo Moscou où il se contente d'évoluer sur la troisième ligne.

Mais le Neftekhimik a récupéré de son côté un des "mythes" du Dynamo, l'entraîneur Vladimir Krikunov et ses séances démoniaques de préparation physique. Aleksandr Ovechkin se rappelle encore aujourd'hui avec terreur ces terribles entraînements où il devait tirer avec un harnais une remorque gonflable sur laquelle étaient assis trois coéquipiers... Personne n'échappe aux exercices de Krikunov.

Le changement fera drôle pour les deux principales recrues, le gardien Ivan Kasutin et l'attaquant tchèque Ladislav Kohn, qui arrivent du CSKA où ils ont connu les méthodes plus modernes de Slava Bykov.

 

Le Dynamo Moscou essaime partout chez ses concurrents de division, et encore plus chez le Torpedo Nijni Novgorod. Deux Dynamistes historiques, le capitaine Aleksei Troshchinsky et l'ailier Aleksandr Kharitonov, ont ainsi été recrutés par ce club, dont l'entraîneur Evgeni Popikhin et le directeur sportif Igor Bakhmutov ont été formés... au Dynamo.

Ce lien ne doit rien au hasard. Valeri Shantsev, ancien maire-adjoint de Moscou qui suivait de très près le Dynamo, est aujourd'hui le gouverneur de la région de Nijni Novgorod. Sa nomination avait été accueillie comme une bénédiction pour le hockey local. Ce n'est pas qu'une vue de l'esprit. Shantsev a lancé un gigantesque plan de création de patinoires artificielles, compensant un point faible historique du hockey russe par rapport aux grands pays de hockey : 46 patinoires en 4 ans ! Le but est de former à terme les prochains Artem Chubarov et Mikhaïl Tyulyupkov, deux enfants de la ville revenus cet été.

Pour l'instant, l'urgence était de trouver un buteur. C'est fait avec Pavel Brendl. L'attaquant tchèque n'est pas réputé pour son implication défensive, mais il a réussi à exercer pleinement ses qualités de pur sniper pendant deux ans en Suède.

 

Le représentant du Kazakhstan en KHL n'est pas Ust-Kamenogorsk, qui reste le vrai centre névralgique du hockey dans le pays, mais le Barys Astana, le club de la nouvelle capitale, inaugurée en 1998 et développée par une politique de construction à tout va. C'est donc autour de lui que se fédèrent maintenant les forces vives du hockey kazakh. Les moyens du pays se concentrent depuis une décennie sur la capitale, vitrine du président Nursultan Nazarbayev.

Réunir les jeunes talents du pays comme Evgeni Rymarev et les grands anciens comme Aleksandr Koreshkov (40 ans en octobre) ne suffit cependant pas au Barys. Comme il n'est pas limité comme les clubs russes, il a engagé sept étrangers, et c'est ce qui le rend dangereux. Un Tchèque, l'arrière Tomas Kloucsek, Trois Slovaques, le défenseur Branislav Mezei et les attaquants Jozef Stümpel et Gabriel Spilar, et deux Canadiens, le centre Trevor Letowski et l'attraction Kevin Dallman. Ce défenseur offensif qui était dominant en junior majeur mais trop peu étoffé physiquement en NHL, a fait sensation dès ses premières rencontres en faisant usage à tout va de son lancer.

Le Barys parvient à remplir à peu près sa patinoire mais pas à susciter un intérêt phénoménal au Kazakhstan, où la télévision le boude toujours obstinément.

 

Le Vityaz Chekhov a rénové sa patinoire pour la rendre digne de la KHL. Elle n'avait jusqu'ici qu'une tribune, elle en a maintenant une seconde à l'opposé, en abattant le mur et en soutenant le toit par deux piliers. Elle peut maintenant accueillir plus de trois mille spectateurs au lieu de 1500. En tant que ville de moins de cent mille habitants, Chekhov n'est pas soumis à la règle des 5500 places minimum.

Le spectacle proposé pour attirer le public est toujours du même acabit, puisque les bagarreurs canadiens Darcy Verot et Nathan Perrott sont restés. Le manager Aleksei Zhamnov leur a maintenant adjoint un ex-coéquipier à lui à Chicago, Chris Simon, qui a de toutes autres qualités hockeyistiques, mais qui s'est surtout fait remarquer la saison passée par sa suspension-record de 30 matches en NHL pour un coup de patin sur Jarkko Ruutu.

Les autres muscles ajoutés, ce sont ceux d'Ahren Spylo, qui a un gabarit encore plus imposant, mais qui se sert surtout de cette puissance pour être la terreur des gardiens adverses, comme il l'a été en DEL sous la conduite exigeante de Benoît Laporte. Pourra-t-il confirmer son explosion de la saison dernière en KHL ?

 

 

Vysshaia Liga

Maintenant que la KHL est une ligue autonome, la Vysshaia Liga ne représente plus qu'un intérêt limité, sans possibilité de promotion sur la glace. Ses clubs sont destinés à devenir à terme des équipes-fermes, et les joueurs de plus de 29 ans y sont déjà limités à sept pour qu'elle puisse jouer un rôle de pépinière des jeunes.

Mais justement, un club formateur par excellence traverse actuellement une crise encore plus grave : les Krylia Sovietov de Moscou étaient en bisbille depuis plusieurs années avec les usines "VILS" ("institut russe des alliages légers"), propriétaires de leur patinoire de Setuni. Le conflit a connu une escalade cet été puisque VILS a créé un club concurrent, le MHK Krylia Sovietov. Huit joueurs sont passés à l'ennemi, arguant de salaires en retard et d'une atmosphère délétère dans le club. Aleksandr Tretiak, le président des "vrais" Krylia Sovietov, a essayé de faire bloquer les transferts, mais son patronyme ne l'a pas aidé à trouver appui auprès de la fédération dirigée par... Vladislav Tretiak, qui a laissé faire afin qu'il y ait du travail pour tout le monde. La fédé tient cependant à préserver les Krylia Sovietov, qui fournissent encore nombre d'internationaux juniors aux équipes nationales.

Les Krylia Sovietov "historiques", qui essaient de défendre leur marque et leur nom, s'entraînent sur la patinoire Centralny et jouent à Loujniki, l'antre du Dynamo. Le MHK Krylia Sovietov, quant à lui, s'entraîne à Setuni mais n'a pas le droit d'y jouer, puisque le bâtiment est interdit au public en raison de son évacuation ne répondant à aucune norme de sécurité incendie. Il a donc cité Chekhov comme patinoire de repli. Zéro patinoire utilisable et deux clubs, voilà le triste héritage d'un ancien champion d'Europe...

Les deux clubs auront fort à faire dans la poule ouest de Vysshaia Liga avec la concurrence du HK Dmitrov, qui a comblé les trois places d'étrangers autorisées avec des Suédois, et du Sokol Kiev. Le club ukrainien, dont l'entraîneur Oleksandr Seukand a repris la destinée de la sélection nationale qui n'allait pas mieux sans lui, a vu revenir au pays deux des meilleurs internationaux, Roman Salnikov et Oleg Shafarenko, qui jouaient au Keramin Minsk.

Dans cette zone ouest, on compte deux nouveaux clubs. L'un est le VMF Saint-Pétersbourg, le club de la marine entraîné par Yuri Leonov, qui était l'adjoint de Barry Smith au SKA. L'autre est le Rys Podolsk, qui n'était actif que dans le hockey mineur. Il a pris comme entraîneur Aleksei Kasatonov, le partenaire en défense de Fetisov derrière la KLM. Ce club a commencé son histoire par un drame, le décès d'Igor Antosik, un jeune joueur de 21 ans qui s'est effondré lors d'une course de 5 kilomètres pendant la préparation de la saison en juillet.

Il y a maintenant deux autres zones, centre et est, pour un total de 24 équipes (sur 33) qualifiées en play-offs. Au centre, des habitués de la division avec les deux Neftyanik tatars (Almetievsk et Leninogorsk), les Oudmourtes d'Izhstal Izhevsk et le Molot-Prikamie Perm.

À l'est, l'Avtomobilist Ekaterinbourg cherchera à oublier son engagement raté en KHL. Il croisera la route du Mechel Chelyabinsk, du Gazovik Tioumen qui a recruté le gardien d'AHL Jordan Sigalet, et d'un Torpedo Ust-Kamenogorsk tout penaud d'avoir dû céder à la capitale la suprématie au Kazakhstan. Il a tout de même gardé la plupart des internationaux, tous formés au club. Il a même fait revenir au pays l'Israélien Max Birbraer, natif de la ville. Mais les temps changent au point qu'il a pour la première fois fait lui aussi appel à des joueurs non formés dans l'ex-URSS, en l'occurrence trois Slovaques, le gardien Peter Hamerlik et les attaquants Garip Saliji et Matus Petricko. Loin de ces clubs de tradition, la nouvelle menace se nomme Yugra Khanty-Mansiysk. Il n'est guère étonnant que la capitale du "Koweït russe", ce territoire de Sibérie occidentale où l'or noir coule à flots, ait fini elle aussi par se doter d'un club de premier plan...

Marc Branchu

 

 

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