Bilan de la D2 française 2006/07

 

La division 2 2006/07 aurait pu s'annoncer comme une grande saison, lancée par une formidable lutte pour la qualification dans la poule sud, mais elle a finalement accouché d'une souris. Une dernière place en play-offs qui se joue sur tapis vert, un champion qui refuse en fin de compte la montée, pas de relégués après une clarification tardive : le championnat s'est terminé en queue de poisson. En plus, que le troisième niveau national ait été dominé par des effectifs en peau de chagrin avec peu de joueurs français a fait grincer quelques dents.

 

Premier : Belfort. Sur la glace, le titre franc-comtois n'a fait guère de doute. Les Lions n'ont concédé qu'un point à domicile, contre le futur finaliste Brest lors de la première journée. Ensuite, ils sont progressivement montés en puissance, avec comme chef d'orchestre Vaclav Lukes. Avec ses accélérations explosives et sa détermination, c'est lui qui dynamisait chacune des attaques, conclues ensuite par des coéquipiers efficaces comme Zakovsky.

En deuxième phase, les problèmes techniques de la patinoire ont obligé les Belfortains à jouer deux fois à Mulhouse et une fois à Besançon. Entre-temps, ils avaient définitivement perdu Christophe Thery, capitaine en sursis qui s'était fracturé la jambe à La Roche. Malgré tout, Belfort bénéficiait encore du métier de Sergueï Gorbouchine, qui jouait sa toute dernière saison à 49 ans tout en prodiguant ses consignes. La clé, c'était le gardien Franta Neckar, le naturalisé qui est à l'origine de la filière tchèque belfortaine et de sa bonne intégration dans le groupe. Neckar était à son meilleur lors des play-offs.

Se déplaçant généralement à deux lignes et demi, les Belfortains ont fait un champion atypique, clairement moins dense que ceux de ces cinq dernières années. On se serait cru revenu dans l'ancien temps... y compris dans la façon de tenir un budget. Les dirigeants belfortains se sont efforcés d'attirer du public en pratiquant l'entrée gratuite. La finale avait eu les honneurs d'être mentionnée en direct sur la station locale de Radio France. Le frémissement médiatique était recherché pour sortir Belfort de l'ornière, mais il était insuffisant. Le club avait quasiment dépensé le double de ses recettes, et la ville mettait son veto à l'accession en D1. Succès en seniors ou pas, ce club a toujours autant de mal à présenter des effectifs complets en hockey mineur, et son avenir est aussi flou que son passé.

 

Deuxième : Brest. Les Albatros ne jouent un championnat que pour le gagner, et les résultats bancals du début ont provoqué l'arrivée d'étrangers supplémentaires qui ont permis de revoir les objectifs à la hausse. À partir de la venue du dernier renfort, le robuste défenseur ex-briançonnais Tomas Kramny, les Brestois n'ont plus perdu qu'une seule fois en saison régulière, à domicile contre Belfort. L'attaque bretonne, emmenée par le buteur Karel Kadlec, atomisait tout ce qu'elle rencontrait à domicile, mais elle s'est ensuite heurtée à Neckar en finale.

Brest se pensait un peu supérieur à Belfort, mais si l'adversaire ne jouait qu'à deux lignes, les Albatros eux-mêmes n'étaient mieux fournis qu'en théorie. Leur troisième ligne est rarement entrée en jeu cette saison, et le fond de banc n'était pas destiné à en décoller. Les deux premiers blocs ont eu chacun leur manche en finale : le trio Kadlec-Tuominen-Mincak a bien joué à l'aller, et le trio Gaulmin-Oprandi-Wikström au retour. Il aurait fallu un effort plus collectif pour concrétiser le potentiel brestois. Pris par leurs obligations professionnelles, certains anciens n'étaient pas des réguliers de l'entraînement. Les Albatros avaient du talent mais manquaient de vitesse, et ne patinaient pas toujours autant qu'ils auraient dû pour le repli défensif. Or, leur arrière Ivan Borzik a été très vite blessé et leur gardien Gabriel Bounoure n'est pas toujours une assurance tous risques techniquement. Les barrages de promotion contre Limoges ont aussi été perdus dans des matches à haut pointage.

 

Troisième : Reims. L'équipe la plus homogène parmi les favoris, c'était probablement Reims. Les Phénix tournaient à trois vraies lignes, et leur deuxième trio emmené par l'intensif et toujours joyeux Björn Odot-Andersson ne restait pas dans l'ombre du premier. Malheureusement, cette équipe n'a pas su utiliser cette profondeur pour se départir de certaines tendances individuelles et pour développer un vrai collectif. L'équipe rémoise semblait pourtant partie pour se constituer un matelas de points. Elle avait battu toutes les équipes de la poule nord à la suite.

Deux évènements sont cependant venus perturber le déroulement de la saison. D'une part, les problèmes cardiaques de Martin Zajicek, le défenseur au plus grand temps de jeu qui a dû arrêter l'entraînement pendant près de deux mois. D'autre part, l'assemblée générale programmée en plein milieu de la saison sportive, le 13 décembre. Celle-ci aboutissait en effet à l'éviction du président sortant Victor Nunes, remplacé par le médecin Benoît Vrielynck. Un évènement imprévu au sein de l'encadrement de l'équipe senior, et ce n'est peut-être pas uniquement une coïncidence si Reims a alors enchaîné trois défaites. Il fallait le temps que chacun retrouve ses marques dans la nouvelle organisation. Alors qu'on les pensait sur la mauvaise pente, les Champenois ont réussi à aligner six victoires pour se qualifier en play-offs avec l'avantage théorique de la glace. Théorique, car l'écart de cinq buts concédé à Brest face à la puissance de feu offensive bretonne était trop difficile à rattraper. L'objectif de l'année, le carré final, a été atteint. La montée est plutôt prévue pour l'an prochain, mais l'adversité pourrait être plus difficile.

 

Quatrième : La Roche-sur-Yon. La poule sud paraissait la plus forte, mais si elle était effectivement plus dense, c'était surtout en bas de tableau. Ses clubs n'étaient pas supérieurs aux meilleurs clubs du nord, et ils auraient pu être tous éjectés des play-offs. Seul La Roche-sur-Yon a réussi à se faire une place en demi-finale, mais uniquement après un recours administratif. On aurait attendu mieux du Hogly, qui s'était fait pour une fois des provisions de points pour l'hiver et qui avait mis en place un beau jeu collectif. Il abordait la phase finale avec dix points au compteur, mais il n'y a pas remporté le moindre point à l'extérieur, comme s'il se languissait de son bon public.

Les deux piliers offensifs Tomas Kaspar et Juraj Ocelka, très bien intégrés dans le club, ont cette année été devancés au niveau des compteurs de division 2 par des compatriotes. Des Brestois, par exemple, qu'ils retrouveront l'an prochain, car La Roche-sur-Yon, club familial, n'a pas les moyens de s'aligner financièrement sur les salaires proposés dans le Finistère. Le Hogly devra reconstruire, et avec encore un nouvel entraîneur, car Gautier Gustin part pour raisons familiales.

 

Cinquième : Nantes. Par rapport aux équipes qualifiées en demi-finales, les Nantais se démarquaient nettement avec une formation bien plus jeune, sans renfort étranger sinon le gardien canadien Martin Léonard. La politique du club est tournée vers les juniors, qui ont encore terminé vice-champions de France dans la catégorie junior excellence. Une dizaine d'entre eux ont également régulièrement évolué avec l'équipe première.

L'inexpérience a failli coûter cher en première phase, lorsque la qualification s'est éloignée à cause de pénalités trop nombreuses. Mais les Nantais ont terminé par quatre victoires et ont donc accédé à la poule finale. Ils y ont même signé leur plus beau match, une victoire à Reims alors que leur entraîneur-joueur Dany Fortin grippé n'avait fait que trois présences. Comme prévu, l'arrivée de Mocquard et Gentilleau a rendu le NAHG moins dépendant du duo Fortin-Bidet. Les deux recrues s'en iront de nouveau l'an prochain, où il faut de toute façon s'attendre à une saison de transition : la patinoire du Petit-Port fermée depuis la mi-avril pour travaux ne réouvrira que début novembre.

 

Sixième : Le Havre. Le parcours normand a illustré la valeur des joueurs du centre de formation de Rouen. Ils ont eu la meilleure défense du championnat devant les gardiens Guillaume Richard et Ronan Quemener. Sans individualité de pointe - sinon "l'ancien" Adrien Dufournet - mais avec un effectif homogène, ils ont su tirer leur épingle du jeu en participant sans pression à des courses très serrées à la qualification. Mais si celle de la première phase a été vite acquise, celle de la phase finale a été plus compliquée : au moment même où les jeunes Normands battaient La Roche-sur-Yon dans le match décisif, avec le parrainage de Sedlak et Besch appelés pour donner le coup d'envoi symbolique et avec la présence en tribunes de supporters des Dragons, cette alliance entre Rouen et Le Havre faisait de nouveau débat.

Le club visiteur avait remarqué que le défenseur Kévin Igier avait évolué avec la D2 alors qu'il n'était plus qualifié puisqu'il avait déjà joué dix fois en senior avec Rouen. Non pas dix matches de Ligue Magnus, mais dix matches en comptant les coupes ! C'est cette mauvaise interprétation qui a pris en faute les dirigeants normands. Trois rencontres ont alors été perdues sur tapis vert (dont celle contre Nantes où Igier avait marqué le but décisif), et l'équipe normande, furieuse envers les Yonnais, a reculé à la sixième place.

Cet ultime incident sonne le glas du HAC en D2 et ouvre la voie à une réorientation stratégique des deux clubs. Le Havre, qui en était arrivé à constituer une équipe D2 avec uniquement des joueurs du club associé (le seul Havrais était licencié à Rouen...), veut maintenant repartir en D3 avec ses propres joueurs. Pour sa part, Rouen montera sa propre réserve, afin d'être plus libre dans ses prêts de joueurs. Ceux qui sont soulagés de voir une "réserve" en moins ne doivent donc pas trop souffler, ils ont juste un an de répit.

 

Septième : Toulouse-Blagnac. Il y a eu clairement deux phases dans la saison toulousaine. Tout d'abord un début de championnat remarquable, qui a fait du TBHC le premier qualifié de la poule sud, avec deux journées d'avance. Une qualification suivie d'un petit relâchement qui a coûté la première place honorifique.

Mais c'est surtout la poule finale qui a été manquée. Elle a mal commencé avec un premier déplacement avorté et un car qui n'a pas dépassé Cahors. Par conséquent, les Toulousains ont dû jouer leurs deux rencontres face à Reims lors d'un même déplacement à Châlons-en-Champagne. Un long week-end avec second match dimanche après-midi qui a rebuté une bonne partie des joueurs qui travaillent. Le pensum (8-2 et 7-1) s'est même transformé en pochade : ayant oublié qu'ils "recevaient" au premier match, les Toulousains n'avaient pas emmené leurs tenues "à domicile" et ont endossé les maillots jaune et bleu de Châlons. Ces lourdes défaites ne sont pas un cas isolé car les Bélougas se sont laissés massacrer dans cette phase finale, jusqu'à encaisser un 13-2 à Brest.

Qu'est-ce qui explique cette différence entre les deux phases du championnat ? Les Toulousains n'ont pourtant pas connu de blessé important, hormis Christophe Ribanelli (dos). Mais c'est l'équipe toute entière qui a paru se démotiver un peu facilement quand elle a compris qu'elle n'aurait rien de plus à gagner. Elle a fait un petit complexe face aux renforts étrangers des clubs nordistes. Un délitement qui a transformé le meilleur jeu de puissance de la poule sud en pire jeu de puissance de la poule finale.

 

Huitième : Nice. Les Azuréens ont eu leur dose de guigne et espèrent avoir constitué leurs stocks de malchance pour au moins dix ans. Les petits pépins n'ont cessé de s'accumuler : pannes d'ascenseurs, balustrade cassée par des petits malins qui jouaient les hommes en se mettant des boîtes en séance publique, douches mal réglées, et surtout pannes à répétition de la surfaceuse. "L'étincelle" finale est venue de l'incendie dans les vestiaires qui a réduit en cendres l'équipement des seniors avant le match contre Brest, qu'il a alors fallu décaler le dimanche aux aurores. Ils ont dû jouer avec du matériel de fortune prêté par les loisirs et les cadets.

Les Niçois n'avaient qu'une hâte, que la saison se termine. La qualification a été acquise in extremis, lors du match contre Cholet qui avait été reporté à cause d'une des pannes de surfaceuse. Les quatre points conservés pour la phase finale n'ont cependant été augmentés que d'une maigre victoire face au Havre. La double hernie discale de Romain Laplace et les problèmes chroniques d'adducteurs de Pierre Wilhelmsson ont définitivement affaibli une équipe déjà déçue de la prestation en demi-teinte des nouvelles recrues suédoises. C'est surtout le gardien Viktor Gunnarsson qui était très loin du niveau de son prédécesseur Christian Carlsson. Une différence notable qui altérait déjà les ambitions.

 

Neuvième : Lyon. Est-ce de l'autosuggestion ? On a l'impression de se dire la même chose chaque année : le LHC ne pourra(it) pas tomber plus bas... Cinquième équipe d'une lutte à cinq pour quatre places dans la poule sud, il a au moins prouvé qu'il n'avait rien à voir avec ses compagnons d'infortune de la poule de maintien. S'être retrouvé au milieu de ces clubs 100% amateurs n'était tout de même pas glorieux. Le fait d'avoir des renforts étrangers n'a pas été déterminant en soi : Dave Cunning, qui n'avait pas le niveau, a été vite remercié, et Mikko Martikainen, défenseur parfois trop sûr de lui, est parti sans attendre la fin.

Le bon côté de cette saison de D2 est qu'elle aura permis à Damien Croux - le meilleur Lyonnais de l'effectif - de se mettre en évidence en marquant 25 points. Le potentiel est là, c'est certain, reste enfin à l'exploiter. Les structures sont belles avec une patinoire de Charlemagne joliment re-décorée. Christer Eriksson revient pour se charger de l'aspect sportif de la reconstruction. Reste la pièce manquante du puzzle, la compétence administrative et financière. Il pourrait s'agir du le groupe "Gones et Sports" de Gilles Moretton qui a manifesté son intérêt pour le hockey lyonnais. Même si sa gestion de l'ASVEL est controversée chez les amateurs de basket, c'est une carte de visite qui compte dans le monde sportif, assez pour que la FFHG salue l'initiative en relayant sur son site le communiqué de l'AFP. Mais cette volonté fédérale clairement affichée suffira-t-elle à convaincre la famille Berthet actuellement aux commandes d'accepter ce mariage un peu forcé avec un prétendant qu'elle n'a pas choisi ?

 

Dixième : Mont-Blanc II. Cette équipe de D2 a servi de recours aux joueurs de Mont-Blanc qui jouaient peu en Ligue Magnus, comme Yoann Chauvière, et elle a peut-être fait office de tremplin intéressant pour quelqu'un comme Romain Orset, attaquant de 18 ans qui a pu marquer 24 points en D2 parallèlement à sa saison espoir. Le bilan sportif est donc bon pour cette équipe invaincue pendant la phase de maintien, et le coach Jean-Louis Croz s'est déclaré pleinement satisfait de la solidarité affichée par son groupe.

Cependant, le bilan financier fait surtout apparaître qu'une deuxième équipe en D2 coûte cher. Comme à chaque fois qu'une réserve a intégré ce championnat, il n'aura pas fallu longtemps avant que la question de sa pérennité soit posée. On dirait que tous les clubs tentent l'expérience tour à tour avant de se raviser. Mont-Blanc, qui s'interroge ouvertement, échappera-t-il à la règle ? Pour l'instant, on a choisi de continuer. Mais faudra-t-il que le débat soit remis sur la table chaque été ?

 

Onzième : Chambéry. Les Savoyards ont abordé la saison avec une condition physique médiocre en raison des travaux de la patinoire, et leur gardien Nicolas Jimenez a souvent dû s'employer du fait de la blessure de son collègue Jubien. On pouvait s'inquiéter lorsqu'ils ont dû commencer la poule de maintien en dernière position, avec seulement deux points conservés de la première phase. Mais les équipes de bas de tableau de la poule nord étaient franchement plus faibles, et Chambéry est remonté tranquillement avec sept victoires sur huit.

Après douze ans de division 2, l'équipe chambérienne est de plus en plus rajeunie et amoindrie par la retraite progressive de ses vétérans. Le temps est donc venu pour le président Philippe Fontanel d'envisager de chercher du renfort pour repartir de l'avant.

 

Douzième : Cholet. Le nouvel entraîneur-joueur choletais Julien Pihant a fait des ravages pour son arrivée en division 2 : il a marqué 36 buts, tout en ménageant son épaule douloureuse sur la fin. Il a pris en mains une équipe en reconstruction, qui a pâti plus que jamais du tempérament assez chaud de certains de ses joueurs. L'équipe la plus pénalisée de la poule sud a heureusement su se calmer en fin de saison. La blessure du gardien Frédéric Gilbert n'a donc pas été trop gênante, et elle a même permis d'expérimenter une tactique pour le moins originale en faisant tourner les deux autres gardiens Benoît Maroncelli et Alexis Leveque à chaque changement de ligne. L'étrange stratégie n'a duré que quelques minutes mais a été suffisante pour désarçonner Asnières. Mine de rien, on lui doit donc cette honorable douzième place.

L'essentiel était d'assurer la transition, car les Dogs ont très tôt dévoilé que cette saison n'était que la première étape vers des objectifs plus ambitieux. L'équipe gagnera en maturité mais recevra aussi du renfort, tout en restant 100% française.

 

Treizième : Asnières. Premier des quatre clubs d'Île-de-France, c'est le classement du AHC dans cette D2. Le seul ennui, c'est que les quatre clubs en question ont terminé aux quatre dernières places... Le retour en D2 a donc été assez modeste pour le relégué en D1. Asnières est tout de même content de la façon dont s'est déroulée la venue de joueurs étrangers amateurs à moindre frais. L'Américain Kevin Osborne était un cas à part, il suivait sa petite amie française pour un an à Paris et prenait des cours à l'Alliance française tout en continuant à travailler pour son employeur par internet.

Les Finlandais, eux, ont été recrutés par annonces. Le club leur a fourni un appartement et une voiture partagés en commun, un billet d'avion aller-retour, plus un travail de manutentionnaire (sauf pour Lehtinen, plombier de formation). Ils travaillaient ainsi le matin à partir de 6h et avaient du temps libre l'après-midi pour profiter de Paris, ville qui a attiré ces hockeyeurs finlandais comme le miel attire les abeilles. Leur zèle a impressionné l'entreprise de bâtiment qui les employait, et leur comportement sportif et humain a convaincu le AHC de renouveler l'expérience. Une nouvelle petite annonce a donc été passée fin mars dans le magazine Jää-Kiekko pour accueillir leurs successeurs l'an prochain.

 

Quatorzième : Champigny-sur-Marne. Les Élans suivent toujours leur petit bonhomme de chemin avec leur effectif très local du sud/sud-est parisien, au sein duquel il a vite manqué Florian Dinay victime d'une rupture du ligament croisé antérieur. Le niveau de la D2 est toujours difficile pour cette équipe qui évoluait en D3 il y a encore deux ans, et le 16-3 encaissé à Lyon, un autre monde, l'a prouvé, tout comme le 14-3 à Belfort ou le 12-3 à Reims. Le positionnement défensif est compliqué face à des équipes plus rapides et plus talentueuses.

Mais Champigny avait amassé assez de points dans le mini-championnat francilien : deux succès sur Meudon, un sur l'ACBB et un match nul inattendu face à Asnières au sortir des fêtes. Les joueurs du Val-de-Marne peuvent aussi se féliciter d'être - de loin - la moins pénalisée des équipes de la région parisienne.

 

Quinzième : ACBB. L'équipe qui faisait rêver le hockey français il y a quarante-cinq ans n'a pas toujours montré une bonne image cette saison. Le fait que la vidéo présentée sur son site officiel soit une compilation de charges pas toujours propres faisait un peu mauvais genre. En effet, les joueurs de Boulogne-Billancourt ont été impliqués dans de trop nombreux matches à incidents.

Ils ont croulé sous les pénalités pendant longtemps, et on leur prédestinait déjà la dernière place, tant le niveau francilien paraissait éloigné des équipes du sud. Erreur. L'ACBB a su déjouer les pronostics fatalistes en battant Cholet, avec un but de Raphaël Ostré, le buteur de l'an dernier qui faisait ce jour-là son retour d'Angleterre après dix mois sans jouer. L'avant-dernière place est quand même éloignée de l'espoir de poule finale entretenu a priori.

 

Seizième : Meudon. De toutes les équipes franciliennes, celle-ci est sans doute celle qui doit le plus composer avec la disponibilité variable de ses joueurs. Avec un effectif aléatoire en fonction des obligations des uns et des autres, il n'est pas facile de constituer une force stable. Lorsqu'il était discipliné et collectif, le MHC était pourtant capable de quelques bons coups. En ouverture et en clôture de la poule nord, il a réussi deux exploits, un nul contre Reims et une victoire sur Belfort. Ces trois points face aux équipes de la poule finale n'étaient cependant plus comptabilisés en poule de maintien. Il ne restait plus que quatre points sur les sept gagnés, les deux derbys des Hauts-de-Seine contre Boulogne-Billancourt. Cela s'est révélé insuffisant pour rester devant les "rivaux de l'autre rive".

Malgré cette dernière place, Meudon ne descendra pas. Parce qu'un curieux projet de fusion D2/D3 restait dans l'air, parce qu'aucune décision n'avait encore été prise au sujet de l'avenir de la division 2, les clubs ont longtemps avancé dans le brouillard. Même si la formule à deux poules de dix avait été révélé, personne ne savait au juste si quelqu'un descendrait. Les éclaircissements sont arrivés tardivement, lorsqu'il est devenu officiel qu'il n'y aurait que deux montées directes de D3, et donc aucun relégué de division 2, ni même de barragiste. Ce retard dans la définition des règles et cette absence de descente ont contribué au total désintérêt qui a entouré la poule de maintien. Ça fait donc deux ans de suite que Meudon se sauve après avoir terminé dernier, et cette invulnérabilité ne pourra pas durer éternellement. Les rouges devront prouver le plus vite possible qu'ils ont un niveau de division 2.

Marc Branchu

 

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