Suisse 2006/07 : bilan

 

Résultats du championnat suisse

 

La Suisse est toujours la huitième nation mondiale, rang confirmé lors des derniers Mondiaux. Mais ses problèmes récurrents, comme l'efficacité et l'audace offensive, ont brutalement rejailli de ce périple moscovite. Au-delà de la situation ambiguë de la sélection nationale, excessivement conservatrice sous les ordres de Ralph Krueger, celle du championnat est plus claire. La parole reste aux gros bras.

L'instauration de la victoire à trois points, couplée à celle des tirs de barrages pour abolir les matchs nuls (comme en NHL et très bientôt en Ligue Magnus), ont donné du tonus au championnat. Et si les outsiders n'ont pas spécialement bouleversé la hiérarchie, comme au printemps passé, ils n'en ont pas moins confirmé leur présence dans l'ombre des gros bras bernois et davosiens. Car c'est ce classique qui couronna des playoffs "à la carte" où il revenait au mieux classé de choisir son adversaire parmi les huit qualifiés. Une formule qui passa comme une lettre à la poste et ne fit véritablement qu'une seule victime, Langenthal, champion de la saison régulière de LNB et sorti par les GCK Lions dès les quarts de finale.

Mais cette saison marque avant tout la fin d'un cycle. Celle du recours - devenu systématique - aux pigistes et autres jokers en tous genre, venus cachetonner en Helvétie sitôt la fin de leur championnat. Bâle restera donc comme le dernier à avoir réellement pu en bénéficier. Lors de son congrès qui s'est tenu pendant les championnats du monde, l'IIHF a sonné le glas de cette pratique certes rentrée dans les mœurs, mais dont les dérives prenaient des proportions déraisonnées. Dorénavant, qu'on soit un ambitieux de LNA, LNB, ou un mal-classé de LNA victime de ses erreurs de casting, il ne sera plus possible de faire appel à des joueurs venant de l'étranger après la date butoir du 31 janvier. Finis donc les contingents "bidouillés" à la dernière minute...

Enfin, le cas des barrages de promotion/relégation reste remarquable. Une fois encore, c'est Bienne, malgré ses investissements princiers, qui fut le dindon de la farce et s'est vu refermer les portes de l'élite. Le club seelandais, frustré au possible, semble prêt à tout pour parvenir à ses fins et réclame depuis de longs mois la fin de ces barrages estimés illégaux, sinon immoraux.

 

Ligue Nationale A

 

Premier : Davos. Pour une fois, la vérité de la saison régulière fut celle des playoffs. Dominateurs durant les trois quarts de l'année, souverains dans les situations spéciales (box-play et powerplay), les hommes d'Arno Del Curto s'émoussèrent en février, mais surent se ressaisir en séries. Pour briser la malédiction pesant sur le champion de la saison régulière depuis deux ans.

Davos, c'est avant tout un collectif haut de gamme, tissé par Arno Del Curto qui, avec sa décennie ininterrompue passée à ses commandes, fait figure d'exception dans le monde toujours éphémère du coaching. Un collectif, une âme même diront certains, sublimé par quelques individualités bien affirmées. Bien sûr, l'attaquant canadien Alexandre Daigle, à la carrière nord-américaine chaotique, était attendu comme la grande vedette de l'équipe (et même du championnat). Un statut qu'il assuma en saison régulière avant de partiellement décliner en playoffs. Le Canadien, ancien premier choix de draft en 1993, a retrouvé la joie de jouer dans le canton des Grisons et ainsi paraphé une rallonge portant jusqu'en 2011.

Son entente avec Reto von Arx fut ainsi remarquable. Ce passeur hors pair a fait vivre les jeux de puissance et dynamisé la "dream line" de la saison avec Daigle et Riesen. Même s'il boude toujours l'équipe nationale, ce métronome a confirmé son rang de joueur dominant de LNA, un "presqu'étranger" gavant jusqu'à plus soif un Michel Riesen insoupçonné. Avec trente-sept buts en quarante-quatre parties, Riesen a damé le pion aux spécialistes habituels et fut un prédateur en jeu de puissance avec vingt réalisations. Avec tout cela, le meilleur powerplay du pays ne pouvait qu'être davosien.

Ces trois-là firent la pluie et le beau temps durant les trois quarts de la saison. Mais il est fâcheux de s'arrêter à eux tant le restant de l'alignement afficha une densité essentielle. Sans sa "Czech Connection", le HCD n'en serait d'ailleurs pas là. Si l'ailier Petr Tatícek, engagé pour la Coupe Spengler, fut un honnête second rôle, le discret Josef Marha a su, comme à son habitude, monter en puissance pour être décisif en finale. Le joker Zbynek Irgl, remplaçant désigné d'un Václav Varada terrassé par une rupture des ligaments croisés en janvier, scora huit fois en séries (surtout en demis face à Kloten) mais peina à s'intégrer, ne parlant pas l'allemand et à peine anglais. Tourmenté par ses frasques extra-sportives, le vif Peter Guggisberg garda toutefois la confiance de son état-major et le lui rendit bien en playoffs. Plusieurs joueurs ont fait les frais du mauvais mois de février, notamment le solide ailier Loïc Burkhalter, qui s'est encore affirmé avant de connaître une petite traversée du désert en fin de saison. Dans le même genre, le Canadien à licence suisse Robin Leblanc, révélation de la saison grisonne, perdit la confiance de Del Curto... pour mieux se distinguer en finale, signant notamment le but vainqueur au match sept. Idem pour le Canadien Yves Sarault, longtemps blessé et qui revint en force lors de la finale. Pour sa part, le centre défensif Sandro Rizzi épaula les jeunes frères Wieser, les grandes révélations de ces playoffs.

Qui dit collectif bien né dit forcément défense confirmée. Autour du capitaine Marc Gianola, l'arrière-garde grisonne a bâti un roc autour du solide Jonas Hiller. Promis à un avenir nord-américain (il vient de signer un contrat d'un an à Anaheim chez le gourou des gardiens Jean-François Allaire), Hiller a de nouveau étalé son métier devant le filet, et même s'il fut moins blanchi qu'un Marco Bührer en série, il a su s'imposer comme le meilleur portier du championnat. Si le vétéran Gian-Marco Crameri a échoué dans son rôle d'attaquant reconverti, Jan von Arx est bien revenu après sa longue suspension pour usage de cannabis, alors que le joker tchèque Václav Benák, embauché pour suppléer Aleksandr Khavanov (blessé) avant les séries, fut précieux dans l'ultime ligne droite.

Étonnamment, Davos compte toujours aussi peu d'internationaux. Seuls Jonas Hiller et l'infatigable attaquant-défensif Andres Ambühl sont régulièrement convoqués par Ralph Krueger. Reto von Arx boude toujours, accompagné de Michel Riesen, alors que les Guggisberg et Burkhalter ne semblent toujours pas intéresser Krueger...

 

Deuxième : Berne. La meilleure attaque, c'est la défense ! Le plan était sans accrocs mais les "big bad bears" sont pourtant passés tout près du sacre. Devant un ensemble davosien (et un Jonas Hiller) tout aussi solide, les joueurs de la capitale sont tombés sur un os. Berne, si solide défensivement, fut pris à son propre jeu dans cette finale à suspense.

La blanchisseuse tourna pourtant à plein régime lors des playoffs de tous les records pour Marco Bührer. Déjà solide en saison régulière, le cerbère international a proprement survolé les séries finales, établissant une nouvelle référence en terme d'invincibilité (surpassant le Cristobal Huet de l'époque luganaise avec ses 211'15" sans buts alloués) et se portant garant de l'efficacité d'une défense souveraine. Avec un Bührer de gala, tout était plus facile pour ses gardes du corps. Martin Steinegger, Beat Gerber, David Jobin et Tommi Söderholm furent les tauliers de l'arrière-garde.

Le gagne-pain du SCB, c'est donc défendre. Et le faire en équipe. Ainsi, l'ensemble bernois su se muer en véritable bloc, compact et dense, d'où émergeaient quelques belles pointures offensives, capables d'exploiter chaque faille pour faire la différence. En ce sens, l'habileté de Simon Gamache, le meilleur compteur de la saison régulière, fut un atout maître et un allié formidable pour le double-passeport Christian Dubé, propulsé meilleur pointeur des playoffs.

Lassé d'être ballotté entre une AHL qu'il survole et une NHL qui le dédaigne, Simon Gamache a marqué les esprits dans le concert helvétique et relancé l'intérêt de quelques franchises de la Grande ligue. Inutile de préciser qu'avec Dubé et le feu-follet québécois, Patrik Bärtschi, le meilleur buteur bernois de la première phase, fut à la noce avant de s'essouffler en fin de parcours... Avec le rayonnement de Gamache, Sébastien Bordeleau a dû céder sa tenue de top-scoreur mais a fait le travail aux côtés du métronome Christian Berglund, la cheville ouvrière du SCB. Bordeleau fut victime d'une fracture du pied en playoffs mais prit sur lui pour revenir en finale, sacrifiant au passage ses échéances tricolores du mois d'avril.

La richesse bernoise, c'est aussi sa densité et son lot d'internationaux, notamment cette ligne Marc Reichert - Thomas Ziegler - Ivo Rüthemann. Enfin, le centre Éric Landry, devenu persona non grata à Bâle, compléta efficacement la paire Bordeleau-Berglund, apportant surtout une expérience défensive développée sous l'ère bâloise.

Parmi les deux renforts tchèques engagés pour les playoffs, l'attaquant Petr Hubácek fut utilisé avec parcimonie, au contraire du défenseur Michal Barinka, complément précieux pour une défense déjà bien fournie. Quand au "goon" canadien Nathan Perrott, recruté pour régler d'éventuels comptes avec Chris McSorley, ce ne fut qu'un bon coup de bluff pour John Van Boxmeer. Ce dernier, apôtre d'une stricte application des directives, obtint rapidement des résultats sans toutefois devenir le premier entraîneur étranger à soulever le vase bleu dès sa première année au pays du gruyère. Quand au crépusculaire André Rötheli, après quinze bonne saisons au plus haut niveau, il n'a pas eu droit à une sortie couronnée...

 

Troisième : Zoug. S'ils furent envoyés au casse-pipe face à Berne, les Zougois ont parfaitement négocié l'après-Patrick Fischer. Parti tenter sa chance aux Coyotes de Phoenix, le buteur emblématique de l'EVZ a franchi tardivement le pas et quitté son club de toujours. Mais cela s'est à peine remarqué car Zoug fut une force offensive de tout premier plan. L'attaque tourna ainsi à plein régime dans les dernières semaines de compétition, qui virent les Zougois débouler sans crier gare sur Kloten et Lugano et leur ravir, in extremis, le troisième rang. Zoug a su monter en puissance après une entame automnale ratée et misa sur son intégrité et ses joueurs-cadres pour retrouver un rang plus conforme à son potentiel.

Parmi ceux-ci, l'ailier Duri Camichel s'est affirmé au contact de l'inaltérable Paul Di Pietro. L'alliance entre les coups de patte du diablotin d'origine canadienne et la percussion du néo-international fut une solide garantie de succès pour l'EVZ. Les progrès de Camichel, déjà sensibles l'an passé, se sont même confirmés au niveau international, où la même doublette fut testée à diverses reprises sous les drapeaux. Autre point fort de l'attaque, la vista inégalée du virtuose russe Oleg Petrov. L'arrivée de Michal Grosek, devenu surnuméraire à Genève, fut elle une renfort de poids. Immédiatement productif sous sa nouvelle tunique, Grosek apporta davantage de physique et de profondeur à l'attaque, précipitant le renvoi d'un Mike Maneluk très décevant (et "refilé" chez le mal-aimé bâlois en janvier). Son rendement fut pourtant moindre en séries, au contraire de l'attaquant canadien Krys Kolanos, aperçu en cours de saison à Langnau.

Derrière les étrangers, les nationaux ont pris une part active dans la production offensive à l'image de Camichel, mais aussi de l'ex-Davosien Björn Christen. Les Trevor Meier et autres Paolo Duca furent de bons seconds couteaux, même si Duca a clairement pris du volume cette saison. Le role-player tessinois a pris cet hiver un tout autre relief. Son retour dans l'alignement au premier tour des playoffs (après avoir purgé six matchs de suspension), aux côtés de Kamil Piroš et Michal Grošek coïncida étrangement avec le redressement zougois face à Rapperswil. En défense, le champion du monde suédois Per Hållberg joua dans un registre très sobre et l'Américain Barry Richter fut à nouveau un maillon fort du jeu de puissance malgré le poids des années qui se fait doucement sentir. Au contraire du portier Lars Weibel, qui livra une saison de premier ordre mais ne put rivaliser devant la forme sans pareille de Bührer. L'ex-international eut beau retrouver une seconde jeunesse, le duel des yeux de chats tomba dans l'escarcelle du Bernois lors de demi-finales fermées à double-tour.

 

Quatrième : Kloten. Le printemps 2006 des Flyers, couronné du scalp du favori d'alors, Berne, s'est perpétué durant toute la saison 2006/07. Kloten est même passé outre cet exploit pour assumer un nouveau statut, celui d'un outsider confirmé. Ainsi Lugano, pourtant pas le dernier venu en terme d'expérience, fut rapidement envoyé dans les cordes au premier tour avant que Davos ne mette au pas cette troupe combinant insouciance de sa jeunesse, métier de ses cadres et une coordination sans faille.

Club formateur par excellence, Kloten a toujours misé sur une solide base de joueurs nationaux comme le capitaine Romano Lemm, qui fait le lien entre la "vieille" génération (Marco Klöti, Frédéric Rothen...) et la nouvelle (les attaquants Viktor Stancescu, Gianni Ehrensperger, Damian Brunner et surtout Roman Wick). Le jeune défenseur Patrik von Gunten, formé à Bienne, a ainsi étonné pour ses grands débuts en LNA, allant même jusqu'à étrenner le chandail frappé de la croix blanche durant l'hiver. Et avec succès, ce qui conforte l'élection de Von Gunten au poste de révélation de l'année devant Patrik Bärtschi. Justement, le départ de ce dernier à l'intersaison n'eut aucune incidence sur la bonne marche de l'équipe, signe qui ne trompe pas sur la qualité de la relève et des renforts.

Ainsi, le gardien-vétéran Ronnie Rüeger, en fin de cycle à Lugano, fut impeccable en remplacement de Tobias Stephan (parti en AHL), et son vécu prit une part essentielle dans l'élimination des "bianconeri" en quarts de finale. Il faut aussi dire que Rüeger n'a pas manqué de présence pour sécuriser sa zone. En premier lieu d'un Radek Hamr taille-patron, candidat tout désigné au titre de défenseur de l'année, comme le fut Kimmo Rintanen au titre d'attaquant et de joueur par excellence de la saison. Le gros bonnet finlandais fut logiquement plébiscité par les capitaines et entraîneurs de LNA. Ce collège d'experts ne s'y est pas trompé, le Finlandais étant l'arme fatale des Aviateurs dans chaque catégorie statistique, seulement devancé au chapitre des meilleurs assistants par l'international tchèque Radek Hamr... Rintanen resta sur la même prestance en playoffs en enchaînant les performances de classe. Cette dynamique qui n'échappa donc pas au buteur Domenico Pittis, la seconde option offensive des Flyers. Hormis ces deux-là, le reste de l'alignement est d'une densité rare et regorge de joueurs d'équipe à l'image de Marcel Jenni, Sven Lindemann ou encore le défenseur offensif Fabian Guignard, longtemps blessé cette saison après s'être transcendé au printemps passé. Moins productif qu'en DEL, l'Américain Chris Herperger se fondit bien dans ce moule huilé par le technicien suédois Anders Eldebrink, à qui Del Curto fut préféré au titre d'entraîneur par excellence.

La saison des banlieusards zurichois fut donc un modèle de constance et se présentent comme une équipe d'avenir, même si les cadres prennent doucement de l'âge (où se bonifient comme le bon vin, au choix).

 

Cinquième : Lugano. Ballottés tout l'été par un scandale de fraude fiscale (sur les salaires de quelques anciennes "pointures"), les "bianconeri" ont vécu une saison en demi-teinte, presque une année de transition. Comment pouvait-il en être autrement au vu des pertes de l'intersaison ?

Pas facile donc de faire oublier des pointures du rang de Petteri Nummelin, Glen Metropolit et Ville Peltonen, voire Jason York, tous repartis en NHL à l'été. Le complet Jukka Hentunen, le dernier de ces Mohicans, trouva néanmoins en Rickard Wallin un soutien de valeur, même si le centre suédois, très convaincant en saison régulière, s'est brusquement éteint en playoffs. À l'instar de Wallin, c'est toute l'équipe qui baissa de régime en quarts de finale face à l'outsider Kloten. Et paya comptant un manque d'expérience certain dans les moments dits "chauds". Ainsi, Simon Züger a sombré dans la série face aux Aviateurs et ne tint pas la comparaison avec son prédécesseur Rüeger. Au gré des erreurs de Züger, mais aussi des indisciplines et des blessures (notamment d'un Flavien Conne maudit et sans cesse tourmenté par ses adducteurs, qui lui ont d'ailleurs fait rater la quasi-intégralité de la saison), le champion en titre s'éteignit doucement. Non sans quelques réactions d'orgueil, notamment ce 8-1 passé au troisième match ou encore ce sentiment de révolte engendré d'un match 5 entaché d'une erreur d'arbitrage sur un but valable, mais refusé à l'international Sandy Jeannin.

Pourtant, après un début de saison fort laborieux, Lugano finit par trouver, à l'automne, la bonne carburation. Passés les divers pépins des internationaux (Conne, mais aussi l'arrière Steve Hirschi, le polyvalent Raffaelle Sannitz et même Kévin Romy durant les séries) et l'intégration "crescendo" des nouveaux importés, les Tessinois ont mis un temps certain à retrouver un niveau de jeu digne de leur statut. Mais sitôt l'osmose établie, le HCL s'est hissé, l'espace de quelques semaines, au même rang que Berne ou Davos. Car même sans ses vedettes Nummelin, Peltonen et Metropolit, parties guerroyer outre-Atlantique, Lugano possédait quelques valeurs sûres. Notamment un ancien joueur de NHL, Dick Tärnström, qui fut une solide rampe de lancement sans pour autant être un modèle de discipline. Ou encore le centre au double-passeport Ryan Gardner et le col-bleu américain Landon Wilson Sans oublier, évidemment, sa traditionnelle "garde suisse", symbolisée par cette pléiade d'internationaux parmi figurent les Romands Sandy Jeannin, Julien Vauclair ou encore l'ailier Kévin Romy. Les autres role-players habituels, Sébastien Reuille et Andy Näser, ont eux été fidèles à leur réputation, alors que le cadet des Vauclair, Tristan, commence à se faire un prénom sur le front de l'offensive.

 

Sixième : Rapperswil-Jona. Cette saison, pas franchement réussie ni totalement ratée, peut laisser un drôle de goût dans les palais saint-gallois. En cause, notamment, ces quarts de finale vendangés face à l'outsider zougois (Rappi menait 3-0). Mais terminés en queue de poisson (Zoug s'est finalement imposé 4-3), ce qui sonne comme un coup d'arrêt dans la progression linéaire des Lakers depuis quelque saisons. Demi-finaliste au printemps passé, Rapperswil vécut cette saison une régression de sa rigueur collective et défensive, traduite, entre autres, par des résultats en dents de scie tout au long de l'hiver. Faut-il voir une certaine remise en cause de l'influence de Bill Gilligan, ex-coach de l'année 2006 ? En partie puisque l'Américain a vu son cas rapidement tranché par son état-major, annonçant dès le mois de janvier le retour de Kari Eloranta sur les bords de l'Obersee.

Si la qualification fut assurée sans trop de soucis, les accrocs furent néanmoins nombreux dans le chemin du SCRJ. Malgré un potentiel offensif certain, Rapperswil parut emprunté hors de sa Diner's Club Arena, au point de présenter l'un des pires bilans à l'extérieur (on est toutefois loin de la seule victoire à l'étranger glanée par Bâle). De là à dire que "Rappi" attendait son heure, il n'y a qu'un pas... à ne surtout pas franchir tant les Lakers payèrent au prix fort leur fébrilité durant la seconde partie de leur série face à Zoug.

Mariusz Czerkawski, le routinier polonais engagé en grandes pompes à l'été, affirma tout son métier en playoffs. Fort de son expérience et de sa technique supérieure, l'ancien all-star de la NHL tourna à plein régime sur la deuxième ligne, aux côtés du centre Oliver Kamber et du percutant Brady Murray. Bonifié par l'expérience de Czerkawski, le fils d'Andy Murray, sélectionneur "doré" du Team Canada aux derniers Mondiaux, confirma sa bonne saison passée au point d'avoir interpellé les Kings de Los Angeles. Le jeune ailier d'origine canadienne (mais international américain avec les juniors) s'affirma en saison régulière comme la troisième option offensive des Lakers derrière la valeur-sûre canadienne Stacy Roest, toujours aussi régulier, et Mariusz Czerkawski. Il fut en revanche plus efficace qu'un Mikko Eloranta en fin de carrière ou un Niklas Nordgren plus sobre.

Malgré cette diversité, Rapperswil pêcha à l'arrière et la blessure du gardien Marco Streit, qui tint éloigné l'ex-Chamoniard jusqu'au terme de la saison, n'arrangea évidemment rien. Appelé à la rescousse, le Canadien Scott Langkow, déjà guère brillant en Elitserien suédoise, ne fut même pas capable de s'affirmer comme un titulaire à part entière, le jeune Marc Klingler ayant alterné la garde du filet, y compris en playoffs. Une autre raison, sans nul doute, de la déroute zougoise.

 

Septième : Genève-Servette. Le tournant de la saison grenat, ce ne fut pas seulement cette élimination sèche dès le premier tour face à l'ogre bernois, mais plutôt ces semaines chaotiques en plein cœur de l'automne. C'est sans doute là que Genève-Servette, coupeur de têtes à domicile, perdit une grande partie de ses illusions et, plus grave, des points qui lui auraient peut-être permis de finir autrement la saison. Classés septièmes du tour d'écrémage, les Aigles de Chris McSorley étaient dès lors devenus la cible idéale pour Berne.

Sans jamais démériter dans cette série bernoise, les Genevois touchèrent néanmoins leurs limites face à des Ours bâtis pour le sacre et purent constater toute la distance les séparant, encore, des grands de LNA. Même s'il s'en cache, Chris McSorley ne peut nier que cette saison fut décevante. Le manager ontarien, plus perfectionniste et incorrigible que jamais envers le corps arbitral, pouvait toutefois miser sur un collectif renforcé à l'intersaison par quelques pointures canadiennes (Serge Aubin, directement importé de NHL, sans oublier Kirby Law, le top-scoreur d'AHL, et Jamie Wright) et un gardien, Gianluca Mona, qui fut toutefois presque aussi irrégulier aux Vernets qu'à Saint-Léonard. Il va s'en dire qu'au milieu de ces gros bras, le Grenoblois Laurent Meunier arriva sur la pointe de patins, mais il sut gagner une place de titulaire à force de travail et de combativité. Le stakhanoviste, prévu comme surnuméraire, parvint donc à satisfaire McSorley (qui ne cessa d'ailleurs de louer son état d'esprit exemplaire) et à se faire une petite place au soleil, aux côtés d'un Yorick Treille percutant et qui a su imposer sa robustesse et "gratter" quelques buts.

Ce n'est pourtant pas du côté des deux Frenchies qu'il fallait chercher les hommes forts de l'attaque, même si Treille et Meunier peuvent se targuer d'une fiche statistique très honorable. Non, il fallait plutôt se tourner vers un Serge Aubin ayant rapidement pris ses responsabilités pour s'affirmer comme le patron de toute l'attaque, et pas seulement d'un trio complété par Law et Wright. La vista sans égal d'Igor Fedulov (bientôt 41 ans) fut également un solide atout dans les manches de McSorley, influençant fortement le rendement de Treille et Meunier par ses passes désormais légendaires.

Olivier Keller, la défenseur de l'année 2006, a pour sa part tiré un trait sur la Nati. Il était pourtant question que l'ancien Bâlois revienne mais ce dernier a avoué ne plus "avoir la flamme" et cédé la place aux jeunes. Par exemple John Gobbi, même si celui-ci n'a fait que quelques apparitions et ne s'est pas inscrit pas dans le cadre des Mondiaux, à l'instar des ailiers Thomas Déruns et Paul Savary.

C'est d'ailleurs pour cette échéance qu'Uwe Krupp, le sélectionneur allemand aura réveillé - à la surprise générale - l'international sommeillant en Robin Breitbach. Le première classe Breitbach, éligible avec la Nationalmannschaft (il est natif de Hambourg) a cependant été le plus décevant des arrières allemands à Moscou. Ne nous y trompons pas, le taulier de l'arrière-boutique genevoise, c'est le roc Goran Bezina. Le puissant blueliner international fut omniprésent dans tous les secteurs du jeu, que ce soit offensivement (13 buts et 20 passes) ou défensivement par son bagage technique, aussi solide que l'est son physique.

 

Huitième : Zurich. C'est bien connu, l'expérience à des vertus que la jeunesse ignore. Celle par exemple, de répondre présent dans les moments cruciaux. Toute la saison zurichoise peut ainsi être résumée...

En ballottage tout l'hiver pour le huitième strapontin qualificatif, Zurich, parti avec le frein à main à l'automne, est finalement revenu à un rang plus digne de son standing après la mauvaise saison passée. Les vieux démons ont pourtant longtemps plané sur les Lions en tout début d'exercice (à l'image des ennuis de santé ayant longtemps tenu l'international Adrian Wichser hors du glaçon), fragilisant la position du nouvel entraîneur en chef, Harold Kreis. Les ZSC Lions ont laissé tout le monde sur leur faim (avec un jeu de puissance encore plus faible que celui de Langnau) et attendaient le grand brassage des séries pour évoluer à leur potentiel.

Tour à tour, les vieux fusils zurichois, en retrait jusqu'alors, œuvrèrent dans une entreprise bien avancée de démolition d'un fébrile leader davosien. L'emblématique Jan Alston y est allé de son triplé en ouverture, de même que les Slovaques Róbert Petrovický, Rastislav Pavlikovský ou encore le centre canadien Dale McTavish, qui ont pris leurs responsabilités. Sans oublier, évidemment, le gardien-métronome Ari Sulander, au meilleur de sa forme. Mais voilà, tout s'effondra à la blessure aux adducteurs du vétéran finlandais. Reto Berra, sa doublure, ne fut ensuite pas à la hauteur. Tout prometteur qu'il soit, l'international junior s'avéra trop tendre dans le contexte des séries et accorda les mauvais buts, et par la même, l'arrêt de mort des espérances zurichoises. Même un come-back avorté de Sulander au match 7 ne put renverser une tendance penchant alors du côté grison...

Pour Reto Berra, appelé, comme son compère Leonardo Genoni (en couveuse en équipe-réserve chez les GCK Lions), à prochainement prendre du galon à... Davos (!), le métier est rentré tant bien que mal et démontre tout le chemin lui restant à parcourir pour égaler Jonas Hiller. En tout cas, l'avenir des ZSC Lions se fera sans lui et un vaste chantier s'augure pour une intersaison aux allures de fin de cycle du côté de l'attaque. Le cas du fidèle Michel Zeiter, en est l'illustration ultime, lui qui quittera son club de toujours pour Langnau à la rentrée.

 

Neuvième : Ambrì-Piotta. Un automne désastreux aura plombé la saison des Léventins. Et révélé à quels point les "biancoblù" peuvent être friables mentalement. Le fiasco du printemps passé (au premier tour des séries face à Lugano) fut ainsi à deux doigts de se reproduire, en play-out cette fois, face à lanterne-rouge rhénane. Ambrì menant par 3-0 dans la série, se fit en effet remonter à 3-3 mais parvint, avec un quadruplé de son ailier finlandais Eero Somervuori, à éviter un nouvel affront.

Pour en arriver-là, Ambrì-Piotta connut des semaines bien difficiles entre octobre et novembre où le club tessinois, alors bien placé, chuta dans les bas fonds de LNA. Dix revers de rang ont donc coûté sa place à l'entraîneur finlandais Pekka Rautakallio et permis le rapatriement d'un certain Larry Huras, retiré des affaires après s'être fait licencier par Lugano au milieu de la série face à... Ambrì ! Le retour d'Huras coïncida bien avec une remise en route mais le retard engendré par ces semaines de crises s'avéra rédhibitoire pour rattraper Zurich.

Les arrivées combinées à l'automne de Nick Naumenko et de Fredrik Svensson, permirent elles aussi aux "biancoblù" de redresser le tir. Remplaçant très avantageusement un Pierre Hedin en dessous des attentes (encore un joueur de DEL à échouer en Suisse !), Naumenko s'adapta au-delà de toutes espérances au point de briguer un accessit dans le scrutin des meilleurs défenseurs de l'année. Moins polyvalent que l'Américain, mais tout aussi solide défensivement, Svensson apporta son savoir-faire dans la zone et plus de sûreté devant un Thomas Bäumle n'ayant pas totalement confirmé sa bonne saison précédente. À l'avant, Ambrì fut comme toujours dépendant du rendement de sa fidèle paire canadienne. Un temps convoités par la riche Superliga russe, Hnat Domenichelli et Jean-Guy Trudel ont paru un temps perturbés par cette incertitude mais finirent de nouveau parmi les meilleurs compteurs. Derrière, la relève fut trop distante pour espérer quoi que ce soit, et Alain Demuth, néo-international au printemps passé, a disparu des plans du sélectionneur national Ralph Krueger, au contraire du blueliner Félicien Du Bois, le "bouche-trou" officiel de la Nati.

L'ère Huras sera de courte durée en Léventine. Jan Tlacil, jusqu'alors en charge du mouvement junior du club, a été nommé à sa succession. Une première pour le Tchèque, autrefois passé par l'Hexagone (notamment Épinal et Besançon).

 

Dixième : Fribourg-Gottéron. Tout est bien qui finit bien du côté de Saint-Léonard, où l'hiver fut plus rude que jamais mais le printemps plus radieux que prévu. Une fois encore, Fribourg-Gottéron fut exclu de la course aux playoffs et contraint de défendre son avenir dans la division-reine du hockey suisse. Mais, contrairement aux années passées, les Dragons finirent sur une vraie bonne note. Mais celle-ci fut l'arbre cachant la forêt d'une saison régulière qui, à l'exception de la quatrième ronde, fut une suite de frustrations (avec notamment treize défaites accordées en prolongation) et d'inconstance, aussi bien collective qu'individuelle. Et là, la transition est toute trouvée avec le rendement très incertain des renforts étrangers, qui ne fut pas un très grand cru.

Le recrutement d'Adam Munro fut un échec sur tout la ligne, le cerbère canadien affichant une irrégularité fort contrariante et une propension certaine aux "boulettes" en tous genres. Les nerfs de tous furent mis à rude épreuve et une blessure à la hanche contractée en toute fin de saison résolut ce problème. Malgré un intérim solide, le back-up Patrick Kucera vit débarquer l'international tchèque Marek Pinc, qui prit une part essentielle dans le "sweep" net et sans bavures de Langnau en play-out. Si Pinc fut la grosse pointure annoncée à son arrivée début mars, le reste du contingent étranger fut décevant, exception faite du teigneux Josh Holden et du rude Shawn Heins, plus à son aise sous les ordres de Serge Pelletier que ceux de Kent Ruhnke. Heins tomba donc à pic pour prendre la relève du Letton Krisjanis Redlihs, parti en automne monnayer son talent dans la lucrative Superliga russe. Si l'on excepte la pige éclatante de Derek Cormier lors du premier tour du play-out, l'essentiel des responsabilités fut plutôt l'apanage des nationaux, notamment un Thibaut Monnet totalement relancé après son demi-échec bernois. En compagnie de son compère Julien Sprunger ou du défenseur Michael Ngoy (premier joueur de couleur à être promu au rang d'international helvète), Thibaut Monnet fut la très grande satisfaction de Gottéron et confirma enfin son potentiel. Le Valaisan, devenu titulaire avec la Nati, fut donc plus convaincant dans ce rôle que les Peter Sarno, Pasi Tuominen et autres Jozef Balej, ce dernier restant sur une saison sans grand relief.

On l'a vu, si Gottéron a redressé le cap dans la dernière ligne droite, là où toute pression s'était envolée, ce ne sont pas ses étrangers qui ont tenu la baraque. Loin de là. Du haut de ses 42 ans, le vénérable Gil Montandon a fait le métier au centre alors que Benjamin Plüss fut le meilleur buteur en saison régulière avec 17 réalisations. C'est avant tout sur cette base et des dernières semaines autrement plus consistantes que Serge Pelletier et son état-major s'emploieront à dresser l'esquisse du futur Fribourg-Gottéron.

 

Onzième : Bâle. Après un retour par la grande porte l'an passé, le club rhénan a appris à ses dépends que le plus dur est toujours de confirmer. La perte du vétéran Olivier Keller, la plaque tournante du système frileux de Ruhnke, n'a jamais été compensée et cela s'en est ressentit sur tout l'équilibre du groupe (Bâle fut l'équipe la plus nerveuse sur l'ensemble de la saison). Fragilisé, Daniel Manzato, gardien de l'année 2006, connut des lendemains difficiles, mais sans toutefois griller son joker en sélection nationale avec de très solides performances lors du bel hiver international de la Nati. Très vite, les défaites se sont accumulées, tout comme certains problèmes relationnels avec Kent Ruhnke. Contesté par ses joueurs et disgracié par les contre-performances à répétition, le Canadien sauta durant les fêtes de fin d'année, bouclant tristement une aventure rhénane jusqu'alors pavée de succès. Non sans avoir entraîné dans sa chute deux des trois Canadiens du club, Shawn Heins et Éric Landry, remerciés par Ruhnke pour s'être un peu trop épanchés par voie de presse...

Déjà que Bâle n'était guère fourni en étrangers d'impact, voilà que le départ force de son centre majeur (Éric Landry) allait davantage alléger un compartiment offensif riche en besogneux de tous poils (par exemple l'international Patric Della Rossa, toujours utile contre la bande), mais sans grand talent. Sans la présence de Landry, le rendement du longiligne suédois Niklas Anger alla de mal en pis, alors que les intermittents du spectacle que furent Jim Campbell ou Tyler Wright se sont rajoutés à la longue liste des "mercenaires" improductifs. Ainsi, le seul étranger à être épargné par la critique fut le gratteur Chris Bright, qui compensa son pointage aléatoire par un cœur et un abatage régulier dans les deux sens. Cette situation profita donc aux nationaux, notamment un Thomas Nüssli très percutant malgré des blessures à répétition en fin de saison.

Bref, rien de bien réjouissant à l'heure de jouer sa survie en play-out. C'était écrit, l'EHC Basel, le vilain petit canard de la LNA (en terme d'affluences avec moins de 2500 spectateurs en moyenne, mais aussi dans ses résultats, fort médiocres) allait droit à l'échafaud. Mais voilà, quatre jokers ont changé la donne et sauvé la face du club durant ce tour de relégation. Recruté avant le début de la folle série face à Ambrì, le centre tchèque Tomáš Divíšek eut un impact immédiat mais ne put empêcher les tuniques noires de céder en sept manches. L'autre déclic fut l'arrivée, deux semaines plus tard, des autres renforts. Déjà vu lors de la montée en LNA au printemps 2005, Hnat Domenichelli (Ambrì-Piotta) forma avec Divíšek mais aussi avec un Mike Maneluk retrouvé une ligne d'impact. L'archer Martin Ševc, défenseur offensif redouté en Extraliga tchèque, apporta quand à lui une dimension supplémentaire au jeu de puissance avec son lancer foudroyant. Le pari de Mike McParland, appelé au chevet d'un club moribond en janvier, est donc réussi. Eh oui, à Bâle, ce ne sont pas les hirondelles qui ont fait le printemps...

 

Douzième : Langnau. Chez les SCL Tigers, on vit et on meurt en équipe. Malgré des chiffres offensifs très médiocres, les Emmentalois ont fidèlement rempli leur rôle d'équipe de bas de classement, chez qui il n'est traditionnellement jamais simple de gagner. La force du groupe résidé donc, à défaut d'individualités dominantes, dans une discipline collective et une implication de tous les instants lui permettant de régulièrement donner du fil à retordre à tous les "gros". Pourtant, ils n'ont pu échapper aux barrages.

L'armada biennoise, toute séduisante qu'elle soit sur le papier, n'eut pas le dernier mot face à l'un des collectifs les plus réputés en LNA. Car Langnau, au contraire d'une majorité de ses congénères, n'a jamais vraiment disposé d'étrangers d'impact et dut attendre l'arrivée du playmaker canadien Jeff Toms, en disgrâce à Ambrì-Piotta, et celle du teigneux Josh Holden pour obtenir deux solides compléments au robuste Finlandais Marko Tuomainen. Ce dernier forma avec Holden, arrivé avant la série contre Bâle, un duo aussi performant que surprenant eu égard des antécédents chargés entre les deux hommes. Le fougueux Holden était arrivé dans l'Emmental après avoir signé un contrat ferme pour la prochaine saison, ce qui ne fut sûrement pas étranger à son niveau de performance.

Préalablement balayés par Fribourg-Gottéron puis surpris par des Bâlois pleins de ressources, les Bernois se sont retrouvés dos au mur face à Bienne en barrages de promotion/relégation. Le rythme de l'élite et le soucis des détails firent toute la différence dans cette série où opportunisme et savoir-faire furent les autres maîtres mots du succès emmentalois. En demi-teinte après une saison régulière surprenante, où il s'empara du poste de titulaire à la faveur d'une blessure aux adducteurs de Reto Schürch, Mathias Schoder sortit vainqueur de son duel avec Pinc et fut le symbole de ces nationaux, rouages essentiels dans la bonne marche du club. Comme le capitaine Michael Liniger, le centre Fabian Sutter ou encore Claudio Neff, ceux-ci se contentèrent d'un travail de sape souvent efficace. À l'arrière, Simon Lüthi a pointé le bout de son nez alors que l'arrivée, pour les play-out, de l'athlétique blueliner canadien Jason Doig (arrivé de Superliga russe) fut un plus pour l'organisation défensive de Christian Weber.

 

Ligue Nationale B

 

Premier de LNB : Bienne. Le club bilingue a rêvé, a cru en ses chances de promotion, s'en est donné les moyens, a travaillé dur mais a échoué. Une fois encore. Ainsi, l'opération "montée à tout prix" n'a jamais pris autant de sens dans le cas seelandais tant les moyens investis pour cette cause furent remarquables. Avec le portier tchèque Marek Pinc, international déjà couronné de succès durant sa pige fribourgeoise, le duo genevois Aubin-Law, mais aussi les duettistes tessinois Nick Naumenko et Eero Somervuori, les arrières étaient solidement assurés. Avec la star en fin de carrière Jiri Slegr, le côté paillettes l'était tout aussi. Ce réarmement massif ne faisait guère de doutes sur les enjeux du côté de l'état-major bernois: vaincre.

Une telle "fièvre acheteuse", aussi ambitieuse soit-elle devait, on l'a vu, emmener un Bienne ne savant plus à quel saint se vouer pour retrouver cette LNA la fuyant depuis près d'une décennie. Après avoir expédié les affaires courantes en championnat, puis dans les premiers tours de play-offs Bienne consentit à sortir son chéquier pour valider la première étape de son processus: le titre de LNB. Ce dernier fut acquis dans la douleur contre Viège et avec un impact pour le moins fluctuant de ses "jokers en or". Si Kirby Law et Serge Aubin furent précieux en attaque, si Marek Pinc fut brillant et décisif devant son filet, Jiri Slegr, passablement sur-coté et visiblement peu inspiré, fut le maillon faible.

Une situation dont tira profit Alexandre Tremblay, le top-scoreur canadien mis un temps sur le banc par l'entraîneur Kim Collins pour faire place nette aux nouveaux mercenaires. En scorant le but décisif sur la glace viégeoise, Tremblay, redoutable d'efficacité en saison régulière, a confirmé son rôle de leader offensif et put grappiller du temps de glace en barrages. Au contraire, notamment, de son compère américain Brian Felsner, arrivé en cours de saison d'élite danoise, ou encore du jeune gardien Pascal Caminada, qui retrouva néanmoins sa place au plus fort des barrages.

Si l'abondance de biens ne nuit jamais, celle de pression n'est jamais bonne conseillère, à plus forte raison lorsqu'il convient de jouer toute sa saison en quelques matchs. Ces quelques matchs, ce sont évidemment ces barrages, reluqués depuis de longs, longs mois et... finalement pas plus heureux que les précédents ! À l'épreuve d'un collectif de LNA, la machine seelandaise a atteint ses limites en barrages. Kim Collins, fustigé pour son laxisme et sa partialité dans la gestion de son effectif, a même failli sauter après les deux défaites initiales. Le Canadien est un responsable tout trouvé à ce nouvel échec si près du but. Les rêves d'accession s'arrêtent donc là. Enfin, sportivement, car l'autre cheval de bataille seelandais, la montée sur tapis vert, reste à l'ordre du jour...

 

Deuxième : Viège. À l'impossible nul n'est tenu. Mais pourtant, Viège fut bien près de l'exploit en finale face à "l'invincible armada" biennoise. Intraitables toute la saison dans leur fief de la Litterna, où seuls Martigny, Sierre et Langenthal repartirent vainqueurs en première phase, les Haut-Valaisans ont su profiter jusqu'au bout de cet atout pour pousser Bienne dans ses derniers retranchements. La révélation de 18 ans Kevin Lötscher fut à bonne école avec le routinier canadien Terry Yake et son adjoint Thomas Rüfenacht. Troisième étranger officieux de l'EHC Visp, l'Américain au passeport suisse, tout juste âgé de 22 ans, a triplé sa fiche statistique d'une saison à l'autre ! Arrivé tardivement suite à l'affaire Jim Campbell (l'ex-NHLer avait perdu ses nerfs en plein match et attaqué, à coups de bâton, son entraîneur Kevin Ryan), le Canadien Tyler Beechey tourna à près d'un but par match mais fut sacrifié en finale pour faire place au bouillant Anthony Iob. L'oriundo, arrivé d'Autriche pour les playoffs, fut surtout utilisé en finale où sa pseudo-rivalité avec Jiri Slegr alimenta les chroniques, sans jamais en venir aux faits. Face à des Seelandais qui s'étaient donnés les moyens de leurs ambitions en acquérant de nombreux jokers, Viège n'a pas été en reste avec l'ajout pour la finale de mercenaires de métier, le duo sierrois Cormier-Jinman et le défenseur finlandais Ari Vallin. La densité des forces biennoises fit néanmoins la différence. C'est là-haut, dans le village valaisan, que la résistance fut la plus farouche, mais Bienne a finalement remporté la décision au match numéro six sur un but en mort subite d'Alexandre Tremblay.

 

Troisième : GCK Lions. Comme à l'étage supérieur, les playoffs sont "à la carte" et Langenthal bénéficiait du premier choix. Les Bernois pensaient avoir tiré le bon numéro en optant pour les GCK Lions, septièmes, qu'ils espéraient trop tendres pour la circonstance. Que nenni ! Les lionceaux s'enragèrent et prirent même les devants en menant trois à zéro dans la série. Langenthal redressa bien la barre pour revenir à une victoire. Mais les jeunes pousses zurichoises passèrent outre la blessure de leur vétéran Mike Richard (qui arrête sa carrière à près de 40 ans et se recyclera, à la rentrée, comme assistant-coach à Rapperswil) pour signer une surprise de taille. L'aventure s'arrêta dès le tour suivant, face à des Viégeois autrement plus rigoureux, mais elle mit une fois de plus en valeur tout le potentiel de la formation zurichoise. Le prometteur gardien Leonardo Genoni fut remarquable et les jeunes attaquants Aurelio Lemm et Kevin Gloor ont attiré l'œil du "grand frère" de LNA. Quand jeunesse veut, elle peut !

 

Quatrième : Lausanne. A contrario, personne ne voulait affronter le huitième Lausanne en playoffs. Avec raison cette fois. Cette équipe avait rarement démontré sa supériorité sur le terrain malgré le remplacement de Heikki Leime par le directeur sportif Paul-André Cadieux. Mais on la savait en sous-régime, compte tenu de la richesse de son contingent et de la forme de ses deux vétérans canadiens, le prédateur Jesse Bélanger, meilleur buteur, et son fournisseur préféré, le "nouvel Italien" Patrice Lefebvre. Toujours aussi clairvoyant et habile, ce dernier, meilleur passeur, n'avait toutefois pu récolter le titre de meilleur compteur de LNB, subtilisé sur le fil par Cormier. Muets au début du quart de finale contre la Chaux-de-Fonds, les duettistes canadiens ont retrouvé toute leur voix et classé l'affaire. Le métier du LHC, tout comme un choix judicieux des gardiens de buts (tour à tour Thomas Berger, Sébastien Pellet et Michael Tobler, alternés par Paul-André Cadieux), ont finalement payé. Pas assez cependant pour infliger la même punition à Bienne, qui ne concéda qu'une manche en demi-finale. Si la fin est abrupte, les ambitions demeurent elles intactes avec l'annonce de nouveaux repreneurs canadiens décidés à faire prochainement remonter le LHC en LNA, en y injectant une bonne dose d'anciens Végeois (Ryan, Rüfenacht, Lötscher notamment)...

 

Cinquième : Langenthal. Le SCL, porté par une défense de fer, boucla la phase d'écrémage devant le favori Bienne, pourtant fort de son contingent de nationaux presque sans égal. Cette première place, assurée avec autorité à l'automne, a peut-être endormi l'équipe. Éric Lecompte, même s'il a encore assuré son lot de points, était pourtant déjà pointé du doigt pour ses efforts irréguliers, et il a terminé sur une note en demi-teinte ses cinq saisons à Langenthal... surtout qu'il part chez le rival Olten. Mais dans ce quart de finale raté, c'est le coach américain Mike Posma, resté sans réaction, qui a été le plus critiqué. Il a été licencié après deux matches dans la série, et son successeur Gary Prior avait la mission presque impossible de redresser la barre en si peu de temps. Au lieu de ces play-offs à oublier, le couronnement de la saison à Langenthal est donc d'avoir organisé un premier match international. Cette venue de l'équipe de Suisse a attiré plus d'une centaine de curieux aux entraînements et Krueger, satisfait de l'accueil, a laissé entendre qu'elle pourrait revenir. La capacité annoncée de 4800 personnes a été officiellement atteinte pour la première fois depuis un derby contre Berne en 1984, mais les habitués ont assuré que chiffre était surestimé et qu'ils avaient déjà été plus serrés dans les gradins. Qu'importe, ce fut un évènement dans cette ville de quatorze mille habitants, avec la présence du ministre des sports suisse Samuel Schmid et de son équivalent russe Vyacheslav Fetisov, tous deux anciens hockeyeurs.

 

Sixième : La Chaux-de-Fonds. Le vent du renouveau a soufflé cet hiver aux Mélèzes. Loin de l'instabilité financière et des doutes de la saison passée, le HCC a retrouvé le bon cap en misant, comme toujours, sur un contingent très jeune. Encadré, comme il se doit, par des étrangers efficaces. Bien connus dans l'Hexagone, ceux-ci ont fait le métier à l'image du tireur d'élite Jonathan Roy, qui a eu les épaules assez solides pour s'affirmer comme le leader offensif par excellence. Roy a pu compter sur le soutien de son collègue Dominic Forget, avec qui il partage la vedette au chapitre des buts marqués (33). L'inusable Valeri Chiriaev butine toujours chez les abeilles à 43 ans et compte encore parmi les tous meilleurs assistants du plateau. L'ex-international ukrainien, désormais titulaire d'un passeport helvétique, a même côtoyé cet hiver un certain Eugène Chiriaev, son fils âgé de 19 ans. La belle quatrième place de la saison régulière, acquise de haute lutte devant Ajoie et Sierre, permettait d'avoir l'avantage de la glace mais pas de choisir son adversaire. Se retrouver alors face au huitième Lausanne n'était alors une chance que sur le papier. Malgré une sortie frustrante face à des Vaudois certes ballottés mais finalement plus roublards, Gary Sheehan peut savourer. L'entraîneur québécois sait le chemin parcouru en un an. Et si le gardien Sébastien Kohler, en demi-teinte tout au long de cet exercice, semble être le seul à ne pas récolter de lauriers, l'heure reste aux globalement aux félicitations à La Chaux-de-Fonds.

 

Septième : Ajoie. Il suffit parfois de pas grand-chose pour égayer un quotidien devenu bien morne. Après deux saisons de vaches maigres, Ajoie a retrouvé la lumière sous l'impulsion de son trio vedette, cette ligne Desmarais-Roy-Barras qui aura fait la pluie et le beau temps sur tous les glaçons de LNB. Le plus expérimenté du lot, le Canadien Stéphane Roy, a retrouvé la pêche en terre francophone et exprimé ses talents de passeur aux côtés d'un James Desmarais omniprésent. Le neveu de Ray Bourque, qui a fait ses premières armes en Europe dans la lucrative ligue élite autrichienne, s'est fait une sacrée réputation de leader offensif (40 buts et 52 passes). Inutile de préciser que le jeune Steven Barras fut à la noce en compagnie d'un tel duo... En quart de finale, Bienne dut ainsi se retrousser les manches pour écarter Ajoie. Le duel romand fut âpre et, comme tout bon derby qui se respecte, entaché d'une polémique. Celle-ci toucha Alexandre Tremblay, coupable d'avoir commotionné l'Ajoulot Pascal Zbinden sur une charge dangereuse. Au cœur de la discorde, le top-scoreur biennois affronta l'hostilité du public jurassien et passa entre les gouttes pour conduire le tenant du titre au second tour, par quatre victoires à deux.

 

Huitième : Sierre. Ce candidat au sacre a longtemps attendu avant de lancer sa saison. Il flirtait avec la barre jusqu'à ce que Richmond Gosselin soit remplacé par Heikki Leime, l'ex-sélectionneur de la France qui avait été rapidement démis de ses fonctions au sein de l'autre favori décevant Lausanne. Dès le lendemain de la révélation du nouvel entraîneur, le HCS annonçait le rapatriement de Lee Jinman, qui se morfondait à Langnau en LNA, pour reformer, avec Derek Cormier, cette paire qui sema terreur et désolation dans toutes les défenses de Ligue B l'an passé. Dans le sillage de leurs deux gâchettes canadiennes, les Valaisans (qui ont donc laissé partir sans grands regrets un certain Éric Fortier) ont retrouvé un jeu de puissance et rapidement monté les marches. Le derby valaisan a cependant tourné court en quart de finale. Plus affûté et surtout plus homogène Viège a totalement surpassé son rival cantonal. Le plan d'action était simple... et sans accroc : il consista à limiter l'influence de Derek Cormier et à ajouter une touche d'intensité physique. Surveillé comme le lait sur le feu, le stratège canadien aux 98 points en saison régulière n'eut pas son rayonnement habituel. Caramba, encore raté ! Toujours placé mais jamais gagnant, tel semble être le destin de Sierre...

 

Neuvième : Olten. Les Soleurois étaient l'archétype même de l'équipe ordinaire. Pas étonnant que leur saison fut relativement terne en chasse-patates du LHC et des GCK pour le huitième strapontin. Unités spéciales, rendement des étrangers, gestion des pénalités, tout fut moyen cette saison. Le public ne s'y trompa d'ailleurs pas, Olten étant rapidement condamné à vivre une fin de saison sans enjeux. Le top-scoreur suédois Stefan Hellkvist dut se sentir bien seul malgré l'adjonction de son vénérable compatriote Kristian Gahn. Une grosse partie du contingent, y compris Hellkvist lui-même, se dispatcha aux quatre coins de LNB pour les séries.

 

Dixième : Martigny. Les Octoduriens aspiraient sans doute à mieux après une saison de redécouverte. Misant tout sur leur attaque très performante (la deuxième de LNB), ils ont néanmoins perdu toute crédibilité en défense, la pire du championnat. Cette carence rédhibitoire ne s'est guère améliorée depuis le renvoi de l'ancien entraîneur grenoblois Dmitri Fokin, remplacé par Stephan Nussberger, et le HCM n'a pour ainsi dire jamais cessé sa fréquentation des eaux troubles de LNB. Non sans défrayer la chronique lors de l'imbroglio Claude Lapointe. Sans club depuis la fin de son contrat à Berne, le vétéran de la LNH devait être la grosse recrue automnale. Mais, pour n'avoir su satisfaire les exigences de la visite médicale, Lapointe se sera vu prié d'aller voir ailleurs et ce dernier, frustré, aura tout bonnement disparu de la circulation durant quelques jours, emmenant avec lui l'une des voitures de fonction du club... Un beau sac de nœuds qui trouva un heureux dénouement; le véhicule étant retrouvé dans un parking près de l'aéroport de Kloten, d'où le controversé avait préalablement regagné son Québec natal ! Condamnés à une fin de saison sans espoir, les Valaisans ont fini l'exercice en roue libre avec quatorze défaites sur les seize dernières journées. Une ultime ligne droite bâclée et terminée avec une petite dizaine de joueurs de champs, les vieux fusils continentaux Evgeni Koreshkov et Grigorijs Pantelejevs ayant rapidement déserté. Idem pour le meilleur réalisateur suisse, Grégory Christen, reparti renforcer l'alignement d'Ambrì-Piotta. Une nouvelle saison noire à oublier, sauf pour le grand espoir Jérémy Gailland, très convoité, qui n'a cessé de démontrer ses possibilités et a fini l'année du côté de Lausanne.

 

Onzième : Thurgovie. Après un départ encourageant, Thurgovie s'est essoufflé et a vite retrouvé son rang dans la mauvaise partie du classement. Cette saison de transition du promu était prévisible en faisant l'impasse sur les renforts étrangers. Toutefois, les nationaux ont plutôt bien fait le travail à l'instar des routiniers Omar Tognini, Ronny Keller et René Stüssi, bien secondés par les jeunes Beat Schuler et surtout Marco Truttmann. Très bon patineur, le jeune joueur de 22 ans formé à Seewen puis Zoug a complètement explosé pour sa seconde année à Kreuzlingen en devenant le meilleur marqueur de l'équipe. Au point d'aiguiser nombre d'appétits, n'en déplaise au manager Félix Burgener, qui après avoir prêté son joyau à Bienne pour les playoffs, ne veut toujours rien entendre de cette clause permettant à Truttmann de signer en LNA (Bâle en l'occurrence). Mais cela, c'était avant que le passé trouble de Truttmann ne rejaillisse (un tribunal militaire lui a infligé une amende pour des propos racistes et des saluts nazis durant son service)... On s'accorde toutefois, du côté de Burgener, à passer l'éponge et à lui donner une seconde chance.

 

Douzième : Coire. Il fallait s'y attendre mais l'hiver fut bien dur pour les Grisons, volontaires mais vraiment trop limités pour espérer décoller d'une dernière place qui leur échut de longues, très longues semaines. Entamant cette saison de transition sans étrangers, Coire, formation la plus pénalisée en moyenne, s'est finalement résolu à engager deux mercenaires de second choix. L'attaquant américain Matt Elich, préalablement viré de Jesenice, et le vieillissant Zarley Zalapski n'auront fait que passer, sans fondamentalement modifier la donne. Le vétéran Marco Capaul a quant à lui raté sa sortie en trônant au sommet des "nerveux" à près de cinq minutes de geôles par match... Exsangues financièrement, l'EHC Coire a dû s'en tenir à un rôle de couveuse. Certains espoirs comme Fadri Lemm ont tiré leur épingle du jeu. L'avenir immédiat reste très incertain...

 

Réunis chaque jeudi soir jusqu'aux Mondiaux juniors pour affronter une formation de la division, la sélection nationale des moins de vingt ans de Jakub Kölliker n'a jamais démérité et a même épinglé quelques beaux poissons, notamment ce Lausanne moribond du début de saison. Les nouveaux talents suisses ont donc sympathiquement rempli leur rôle, révélant notamment le portier zurichois Leonardo Genoni. Comme on dit, c'est en forgeant que l'on devient forgeron...

La LNB, en crise ces dernières années, n'est pas encore sortie de l'ornière mais va pouvoir compter sur un nouveau renfort à la prochaine rentrée. Toujours aussi désintéressés, les clubs alémaniques (hormis Thurgovie l'an passé) boudent une promotion à laquelle seuls les Romands semblent encore trouver de l'intérêt. Parmi eux, les Neuchâtel Young Sprinters, dirigés par l'ex-Gapençais Alain Pivron, ont décroché le titre de champion romand amateur (mais pas le titre national, échu au Regio Zuchwil) et fait savoir leur désir de retrouver la ligue nationale. De quoi redonner du sang-neuf à la division, fragilisée depuis le retrait de Forward Morges en cours de saison passée et la quasi-impossibilité pour son champion d'accéder à la LNA.

Jérémie Dubief

 

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