Présentation des championnats du monde 2007

 

Depuis 1986, le pays organisateur n'a pas remporté les championnats du monde. C'est-à-dire depuis la dernière fois qu'ils se sont joués... à Moscou. L'URSS avait alors gagné le dernier match sur un but décisif d'un certain Vyacheslav Bykov... Néanmoins, ce n'est pas cette date qui est la plus vive dans les mémoires russes. Saint-Pétersbourg 2000, avec le cataclysme de l'équipe nationale, est encore dans tous les esprits. Soumise à la même pression, la Russie devra venger ce cuisant souvenir.

Il y a un point commun avec le Mondial 2000, c'est que les lieux de compétition ont changé. À l'époque, la patinoire de Yaroslavl n'avait pas été prête à temps, et toute la compétition s'était déroulée dans une seule ville. En 2007, elle devait se dérouler à Moscou et à Saint-Pétersbourg, mais la capitale des Tsars n'a pas donné les garanties nécessaires. Kazan avait essayé de récupérer l'organisation en marchandant son entraîneur Bilyaletdinov pour s'occuper d'une sélection nationale alors en panne de chef, mais les spectateurs européens auraient-ils fait le voyage aussi loin ? Finalement, c'est la capitale qui a récupéré l'ensemble des Mondiaux.

L'ensemble ? Pas tout à fait. Car Mytishchi, où Boris Gromov (le gouverneur de la région de Moscou) a fait construire une patinoire et un club de toutes pièces, n'est qu'une banlieue. Lorsque les Canadiens ont appris que Moscou était une ville totalement paralysée par les embouteillages, décrits depuis plusieurs mois comme le point noir de ce Mondial, ils en ont conclu que ce n'était pas si grave et qu'ils iraient à la patinoire en métro. Le problème, c'est que même le métro de Moscou ne va pas jusqu'à Mytishchi... Tous les hôtels étant dans le centre, les équipes devraient passer du temps dans le bus.

Groupe A (à Moscou) : Suède, Suisse, Lettonie, Italie.

Groupe B (à Mytishchi) : Tchéquie, États-Unis, Bélarus, Autriche.

Groupe C (à Mytishchi) : Canada, Slovaquie, Allemagne, Norvège.

Groupe D (à Moscou) : Finlande, Russie, Danemark, Ukraine.

 

 

Groupe A

Bengt-Åke Gustafsson en fait-il trop ? L'homme a maintenant deux auréoles depuis qu'il a amené la Suède à être championne olympique puis championne du monde, et il a prolongé jusqu'aux prochains Jeux olympiques de Vancouver. Les critiques se réfrènent un peu de peur de devoir ravaler leur langue, mais certains pensent qu'il est un peu trop complaisant à l'égard de la pensée unique suédoise, qui consiste à croire dur comme fer que l'Elitserien est de loin le deuxième meilleur championnat au monde sans jamais devoir le prouver. Avec seulement quatre joueurs expatriés dont un en NHL, la Suède aura rarement présenté une telle sélection "intérieure". Et pourtant, "BAG" y croit, sur la foi notamment de la victoire dans l'Euro Hockey Tour.

Il a ainsi dit ne pas vouloir d'un gardien qui ne serait que n°2 en NHL, comme Tellqvist, alors que ceux dont il dispose ne sont pas vraiment au-dessus du lot en Elitserien. Il a aussi refusé de considérer Nicklas Hävelid (Atlanta) en défense, alors que ses arrières ne paraissaient pas tous indiscutables. Cependant, ses états de service parlent pour lui : accordons à BAG le bénéfice du doute.

À ceux qui pensaient qu'il ignorerait Alexander Steen, il a prouvé le contraire : cette année, celui-ci paraît mûr pour être un élément essentiel, comme il l'est déjà à Toronto où il fait du très bon travail. BAG n'aurait sûrement pas snobé des défenseurs de NHL comme Niklas Kronwall (blessé à la hanche fin mars... par une charge de son compatriote Joel Lundqvist) ou comme le duo Bäckman-Tjärnqvist, blessé. Il a même sélectionné Kristian Huselius, pardonné pour la première fois depuis son exclusion de la sélection suite à l'affaire... mais le joueur a été obligé de faire volte-face sur pression du manager de Calgary, Darryl Sutter (comptez le nombre de joueurs des Flames dans ces Mondiaux et posez-vous des questions...)

Avec les quasi-retraites de Forsberg et Sundin, le hockey suédois doit maintenant tourner la page en prouvant que ses nouveaux talents qu'il vante tant ont vraiment le très haut niveau international : le test sera capital pour le centre Nicklas Bäckström, qui a marqué le pas ces derniers mois, et aussi pour le défenseur Anton Strålman, qui jouera sa première grande compétition.

Gardiens : n°31 Johan Backlund (Timrå, SUE, 25 ans), n°34 Daniel Henriksson (Färjestad, SUE, 28 ans) + Erik Ersberg (HV 71, SUE, 25 ans) ou Johan Holmqvist (Tampa Bay, NHL, 28 ans).

Défenseurs : n°2 Tobias Enström (MoDo, SUE, 22 ans), n°44 Johan Åkerman (HV 71, SUE, 24 ans), n°4 Anton Strålman (Timrå, SUE, 20 ans), n°28 Dick Tärnström (Lugano, SUI, 32 ans), n°18 Per Hållberg (Zoug, SUE, 29 ans), n°29 Kenny Jönsson (Rögle, SUE-2, 32 ans), n°9 Magnus Johansson (Linköping, SUE, 33 ans), n°7 Jan Sandström (Luleå, SUE, 32 ans), n°5 Daniel Fernholm (Djurgården, SUE, 23 ans).

Attaquants : n°33 Fredrik Emvall (Linköping, SUE, 30 ans), n°19 Nicklas Bäckström (Brynäs, SUE, 19 ans), n°10 Alexander Steen (Toronto Maple Leafs, NHL, 23 ans), n°9 Tony Mårtensson (Linköping, SUE, 26 ans), n°72 Jörgen Jönsson (Färjestad, SUE, 34 ans), n°23 Fredrik Bremberg (Djurgården, SUE, 33 ans), n°76 Johan Davidsson (HV71, SUE, 31 ans), n°8 Patric Hörnqvist (Djurgården, SUE, 20 ans), n°17 Jonathan Hedström (Timrå, SUE, 29 ans), n°15 Rickard Wallin (Lugano, SUI, 27 ans), n°79 Fredrik Warg (Timrå, SUE, 27 ans), n°14 Mattias Månsson (Brynäs, SUE, 25 ans), n°20 Martin Thörnberg (HV71, SUE, 23 ans), n°11 Magnus Kahnberg (Frölunda, SUE, 27 ans).

Un/deux défenseurs et un/deux attaquants à éliminer ou à mettre en réserve.

 

La Suisse paraît bénéficier d'un calendrier très favorable : si elle termine deuxième de son groupe en première phase, personne n'imagine le Danemark ou l'Ukraine lui barrer la route d'un quart de finale. Et elle pourra alors préparer spécifiquement ce rendez-vous pour accéder à l'étape supérieure. Tout le problème consiste donc à bien négocier ces deux premières rencontres face à la Lettonie et l'Italie.

Et tout le problème est là pour la troupe de Ralph Krueger. Son système défensif est bien connu, mais sa pénurie de buteurs l'est tout autant. Qui va débloquer la situation face à des équipes moins fortes ? Il ne faudra pas chercher chez les leaders habituels. Son meilleur joueur offensif, Martin Plüss (Frölunda), a décliné la sélection pour raisons personnelles. Patrick Fischer, qui a joué la saison en NHL à Phoenix, s'estime insuffisamment rétabli de son opération de l'aine.

Dans la saison internationale, les meilleurs marqueurs suisses ont été, de loin, Thibaut Monnet, avec 8 buts et 3 assistances, puis Julien Sprunger, avec 5 buts et 4 assistances. Paradoxe, les deux joueurs formés à Fribourg-Gottéron n'ont jamais disputé un championnat du monde. Monnet, qui était toujours le dernier joueur coupé de la sélection, doit enfin percer après des années de stagnation. Sprunger, très actif dans le slot à un endroit qu'affectionne Krueger, a les moyens de progresser plus vite. Avec le complément de l'expérimenté Della Rossa, les deux novices ont déjà une intéressante responsabilité.

Gardiens : n°40 David Aebischer (Canadiens de Montréal, NHL, 29 ans), n°20 Jonas Hiller (Davos, SUI, 25 ans), n°79 Daniel Manzato (Bâle, SUI, 23 ans).

Défenseurs : n°7 Mark Streit (Canadiens de Montréal, NHL, 30 ans), n°3 Julien Vauclair (Lugano, SUI, 27 ans), n°57 Goran Bezina (Genève-Servette, SUI, 27 ans), n°5 Severin Blindenbacher (ZSC Lions, SUI, 24 ans), n°29 Beat Forster (ZSC Lions, SUI, 24 ans), n°11 Martin Steinegger (Berne, SUI, 29 ans), n°2 Beat Gerber (Berne, SUI, 24 ans), n°33 Steve Hirschi (Lugano, SUI, 25 ans).

Attaquants : n°25 Thibaut Monnet (Fribourg-Gottéron, SUI, 25 ans), n°86 Julien Sprunger (Fribourg-Gottéron, SUI, 21 ans), n°12 Patric Della Rossa (Bâle, SUI, 31 ans), n°32 Ivo Rüthemann (Berne, SUI, 30 ans), n°10 Andres Ambühl (Davos, SUI, 23 ans), n°23 Thierry Paterlini (Davos, SUI, 32 ans), n°24 Duri Camichel (Zoug, SUI, 24 ans), n°39 Raffaele Sannitz (Lugano, SUI, 23 ans), n°15 Paul DiPietro (Zoug, SUI, 36 ans), n°67 Romano Lemm (Kloten, SUI, 22 ans), n°35 Sandy Jeannin (Lugano, SUI, 31 ans), n°97 Adrian Wichser (ZSC Lions, SUI, 27 ans), n°27 Valentin Wirz (Lugano, SUI, 25 ans), n°36 Marc Reichert (Berne, SUI, 27 ans).

L'effectif est de 25 joueurs et les deux réservistes qui attendront la deuxième phase seront déterminés avant le premier match.

 

La chance de la Lettonie, c'est ce premier match contre la Suisse. On sait que, pour arracher une qualification en quarts, il lui manque souvent l'endurance, la capacité à enchaîner des matches à haut niveau. Cette fois, une performance d'entrée n'obligerait pas à rééditer un exploit pour accéder au grand huit. Méfiance, toutefois. L'objectif officiel de la fédération est le deuxième tour, mais personne n'arrive réellement à envisager une défaite contre l'Italie. Ce n'est jamais bon : les Baltes ont eu de mauvaises surprises par le passé en oubliant qu'ils n'étaient à l'abri de personne à ce niveau. Le premier ministre letton Aigas Kalvitis a annoncé sa venue à Moscou la semaine prochaine pour voir des matches, et il serait sans doute déçu d'assister à la poule de maintien.

Comme leur candidat n°1, le Slovaque Julius Supler, a logiquement préféré l'offre de son propre pays, les Lettons ont choisi comme nouvel entraîneur un débutant à ce poste, l'ex-adjoint Olegs Znaroks, ancien joueur pas toujours discipliné en qui le prestigieux Curt Lindström avait pourtant vu en son temps un futur bon coach. Znaroks doit cependant composer avec un effectif un peu diminué.

Le plus gros problème se situe dans les cages. Il y a pourtant eu un évènement : Peteris Skudra, qu'on n'a pas vu en sélection depuis dix ans et un conflit avec les sélectionneurs, est venu au camp d'entraînement ! L'apparition miraculeuse a duré deux jours : il s'est plaint d'une douleur au dos et est reparti... Il reste donc un Naumovs déclinant, un Masalskis qui n'a presque pas joué de la saison entre blessures et passages sur le banc des clubs de Minsk, et un Raitums qui progresse peu dans le faible championnat letton. En défense, "l'homme de fer" Karlis Skrastins, recordman historique des matches consécutifs de NHL joués par un défenseur, a finalement rouillé un peu : son genou a lâché en mars. Son collègue Viktors Ignatjevs a pour sa part vu une vieille blessure à l'épaule se réveiller et a déclaré forfait en fin de camp après une longue incertitude.

Si les joueurs de plus en plus nombreux en Amérique du nord se font attendre, il faudra espérer que Herberts Vasiljevs a gardé la forme après sa saison exceptionnelle en DEL, où il a été élu joueur de l'année. Pour le reste, la Lettonie devrait être comme l'an dernier : parfois enthousiasmante, avec l'envie débordante du jeune Kaspars Daugavins, parfois navrante, quand elle se met à enchaîner les pénalités et à couler.

Gardiens : n°30 Sergejs Naumovs (Bolzano, ITA, 38 ans), n°31 Edgars Masalskis (sans club, 29 ans), n°1 Martins Raitums (HK Riga 2000, LET, 22 ans).

Défenseurs : n°3 Arvids Rekis (Augsbourg, ALL, 28 ans), n°23 Atvars Tribuncovs (Färjestad, SUE, 30 ans), n°4 Agris Saviels (Zilina, SVK, 26 ans), n°18 Georgijs Pujacs (Khimik, RUS, 25 ans), n°7 Guntis Galvins (HK Riga 2000, LET, 21 ans), n°15 Aleksandrs Jerofejevs (Poprad, SVK, 23 ans), n°2 Rodrigo Lavins (Brynäs, SUE, 22 ans), n°22 Olegs Sorokins (Södertälje, SUE-2, 30 ans).

Attaquants : n°13 Grigorijs Pantelejevs (Pontebba, ITA, 34 ans), n°29 Martins Cipulis (Poprad, SVK, 26 ans), n°12 Herberts Vasiljevs (Krefeld, ALL, 30 ans), n°20 Kaspars Daugavins (Toronto St.Michael, OHL, 18 ans), n°27 Aleksandrs Semjonovs (Traktor Chelyabinsk, RUS, 34 ans), n°14 Leonids Tambijevs (Merano, ITA, 36 ans), n°17 Aleksandrs Nizivijs (Torpedo Nijni Novgorod, RUS-2, 30 ans), n°16 Aleksejs Sirokovs (Khimik, RUS, 26 ans), n°26 Aleksandrs Macijevskis (Odense, DAN, 31 ans), n°10 Lauris Darzins (Vsetin, TCH, 21 ans), n°21 Armands Berzins (HK Riga 2000, LET, 23 ans), n°24 Mikelis Redlihs (Yunost Minsk, BLR, 22 ans).

 

L'Italie est donné favorite pour la descente cette année. Elle entre dans une dangereuse phase de décompression post-olympique. La fédération italienne des sports de glace a investi beaucoup d'argent autour des JO de Turin, et maintenant les caisses sont un peu vides, ce qui a notamment conduit à annuler un stage de préparation en août.

Le sélectionneur Michel Goulet préconise un hockey rapide, mais cette volonté se heurte tout de même à un écueil, l'âge de ses troupes. Avec comme dernier "débutant" Patrice Lefebvre, le centre canadien marié à une Italienne qui aura quarante ans dans deux mois, on ne peut pas dire qu'on prépare l'avenir. Un grand espoir du hockey transalpin comme le défenseur Andreas Lutz a été laissé à la maison.

Les deux arrivants de dernière minute ne vont pas abaisser la moyenne d'âge. L'Italo-Canadien Jason Cirone, qui a eu un contretemps qui l'a empêché de rejoindre l'équipe plus tôt, devrait arriver pour amener son expérience aux mises au jeu et en infériorité numérique. Mais l'annonce-surprise, c'est le retour de Jason Muzzatti, alors qu'une semaine auparavant, tout le monde expliquait qu'on ne comptait plus sur lui. Le poste de gardien en Italie paraît toujours réservé aux Canadiens, et si Muzzatti laisse la place à l'avenir, ce pourrait être au jeune Québécois Adam Russo...

Gardiens : n°29 Jason Muzzatti (Flint, UHL, 37 ans), n°55 Andrea Carpano (Pontebba, ITA, 31 ans), n°73 Günther Hell (Bolzano, ITA, 28 ans).

Défenseurs : n°12 André Signoretti (Herning, DAN, 27 ans), n°3 Carter Trevisani (Södertälje, SUE-2, 24 ans), n°6 Michele Strazzabosco (Milan, ITA, 31 ans), n°26 Armin Helfer (Milan, ITA, 26 ans), n°8 Florian Ramoser (Bolzano, ITA, 27 ans), n°14 Carlo Lorenzi (Alleghe, ITA, 32 ans), n°50 Christian Borgatello (Milan, ITA, 25 ans).

Attaquants : n°7 Patrice Lefebvre (Lausanne, SUI-2, 39 ans), n°24 Mario Chitarroni (Milan, ITA, 39 ans), n°10 Giulio Scandella (Milan, ITA, 23 ans), n°16 John Parco (Asiago, ITA, 35 ans), n°34 Jason Cirone (Rio Grande, CHL, 36 ans), n°9 Giorgio De Bettin (Cortina, ITA, 34 ans), n°71 Luca Ansoldi (Cortina, ITA, 25 ans), n°28 Manuel de Toni (Alleghe, ITA, 28 ans), n°13 Luca Rigoni (Milan, ITA, 32 ans), n°11 Roland Ramoser (Bolzano, ITA, 34 ans), n°27 Flavio Faggioni (Bolzano, ITA, 25 ans), Stefano Margoni (Pontebba, ITA, 31 ans), n°18 Paolo Bustreo (Renon, ITA, 24 ans).

Réserviste pour le deuxième tour : n°39 Jonathan Pittis (A, Asiago, 25 ans).

 

 

Groupe B

La République Tchèque n'a pas surfé sur la vague de sa qualification inattendue en finale l'an dernier. Au lieu de prendre un nouveau départ, elle a paniqué devant les résultats catastrophiques pendant l'Euro Hockey Tour. Elle s'est carrément mise en tête de rappeler les héros d'autrefois, les collectionneurs de médailles d'or qu'étaient Dopita, Procházka et Patera. Les deux premiers étaient blessés, le troisième a exprimé son scepticisme sur sa capacité à être en forme pour un tel tournoi, et cette initiative s'est éteinte d'elle-même. Heureusement, d'une certaine manière. Ces joueurs ont eu une contribution formidable, mais leur retraite internationale était si implicite que cette idée ne témoigne pas d'une grande confiance envers les nouveaux.

Il y a pourtant bien un multiple champion du monde qui fait son retour : le gardien Roman Cechmánek. Le sélectionneur Alois Hadamczik en a fait son n°1, et il a même refusé de faire appel à Vokoun pour ne pas perturber son titulaire. Hnilicka, qui formait un duo gagnant avec Cechmánek lors de la série gagnante tchèque, n'a pas voulu venir en n°2. Il faut comprendre que la mise en condition psychologique des gardiens a été un sujet très sensible l'an dernier en République Tchèque, notamment à cause de ce même Vokoun aux JO. D'où cette politique : on a un gardien, on a toute confiance en lui, on ne doute pas de lui... Mais est-ce le bon ? Cechmánek, dont la mise à la porte de Linköping a coïncidé avec le redressement du finaliste d'Elitserien, fera-t-il peur à ceux qui fréquentent le championnat suédois ? Faut-il mettre tous ses œufs dans le même panier quand le panier en question est réputé pour son style nerveux et imprévisible ?

Cette équipe tchèque dispose d'une attaque talentueuse, bien fournie en fines gâchettes (Sýkora, Balastík) et en créateurs (l'éternel Výborný, Marek). L'incertitude est plus forte à l'arrière en raison du renouvellement : maintenant que Hadamczik a préféré l'agressif Jan Platil à Blatak, il ne reste plus que deux défenseurs de l'an passé, Zidlicky et Michálek. Et surtout, il manque un élément important, Tomas Kaberle, l'arrière de Toronto mal remis de la charge douteuse qu'il avait vu évacué sur civière le mois dernier.

Gardiens : n°32 Roman Cechmánek (Trinec, TCH, 36 ans), n°79 Marek Pinc (Vítkovice, TCH, 28 ans) + Adam Svoboda (Slavia Prague, TCH, 29 ans) [ou Vokoun si Cechmánek se blesse].

Défenseurs : n°3 Marek Zidlicky (Nashville Predators, NHL, 30 ans), n°6 Ladislav Smid (Edmonton Oilers, NHL, 21 ans), n°4 Zbynek Michálek (Phoenix Coyotes, NHL, 24 ans), n°5 Michal Barinka (Vítkovice, TCH, 22 ans), n°77 Radek Hamr (Kloten, SUI, 32 ans), n°36 Petr Cáslava (Pardubice, TCH, 27 ans), n°83 Jan Platil (CSKA Moscou, RUS, 24 ans).

Attaquants : n°17 Jaroslav Hlinka (Sparta Prague, TCH, 30 ans), n°9 David Výborný (Columbus Blue Jackets, NHL, 32 ans), n°37 Petr Sýkora (Pardubice, TCH, 28 ans), n°16 Petr Cajánek (St. Louis Blues, NHL, 31 ans), n°15 Jan Marek (Metallurg Magnitogorsk, RUS, 27 ans), n°40 Jaroslav Balaštík (HV71 Jönköping, SUE, 27 ans), n°85 Rostislav Olesz (Florida Panthers, NHL, 21 ans), n°14 Tomáš Plekanec (Canadiens de Montréal, NHL, 24 ans), n°24 Zbynek Irgl (Vítkovice, TCH, 26 ans), n°10 Petr Hubácek (Vítkovice, TCH, 27 ans), n°13 Jiri Novotny (Washington Capitals, NHL, 23 ans), n°62 Petr Tenkrát (Boston Bruins, NHL, 28 ans), n°25 Jaroslav Bednár (Slavia Prague, TCH, 30 ans).

Réservistes actuels : Rostislav Klesla (D, Columbus, NHL), Tomás Rolinek (A, Pardubice, TCH).

 

Il y a toujours deux manières d'envisager l'équipe des États-Unis : le verre à moitié vide ou à moitié plein. La vision à moitié vide de la situation consiste à penser que c'est une équipe qui n'intéresse personne dans son pays, qui est toujours privée de ses grandes vedettes, et qui est envoyée là avec un coach qui s'est raté en NHL (Mike Sullivan, ancien des Boston Bruins). Autant le dire tout de suite, cette vision-ci est un peu à côté de la plaque cette année. Mais pour cela, il faut regarder au-delà des apparences. Commençons par l'encadrement. Sullivan - qui était adjoint de l'équipe olympique - a comme assistant, et même officiellement comme "entraîneur-chef associé" (associate head coach) un certain Barry Smith. L'ancien bras droit de Scotty Bowman est un conseiller avisé connaît depuis très longtemps le hockey international, et il a d'ailleurs signé au SKA Saint-Pétersbourg pour l'an prochain. Pour ce qui est de la médiatisation, l'IIHF a lancé une offre par internet qui permettra au moins aux passionnés américains de suivre le tournoi malgré le désintérêt des réseaux de télévision.

Quant à l'effectif, s'il n'a pas de nom confirmé, c'est pour une bonne raison : il s'agit là indubitablement de l'avenir du hockey américain, où l'on retrouve les grands noms de demain, ceux qui sont passés par les récents programmes nationaux et qui devraient en théorie le faire passer à une autre dimension sur le plan international. Bien sûr, tous les jeunes ne sont pas là, à l'instar de Dustin Brown, une des bonnes surprises de l'an passé, qui a préféré une opération de la bouche. Mais on en retrouve la plupart. En premier lieu Phil Kessel, qui a eu le temps de surmonter un cancer des testicules pendant la saison tout en restant le diamant brut du hockey américain. Et surtout, il sera accompagné de Paul Stastny, le fils de Peter, qui a réussi une première saison époustouflante en NHL (78 points). L'unique vétéran est le capitaine Chris Clark, partenaire de ligne d'Ovechkin, avec également Erik Cole, vainqueur de la Coupe Stanley l'an passé, comme élément d'expérience.

Certes, les lignes arrières sont extrêmement jeunes. Mais c'est parce que le talent est dans ces générations-là aux États-Unis désormais. Ryan Suter suit sa trajectoire et reste l'espoir désigné. Le robuste Keith Ballard par exemple est en train de devenir un pilier de Phœnix. Pothier est un élément sous-estimé mais utile en jeu de puissance. Ces jeunes défenseurs sont physiques mais ne sont pas pour autant perdus sur grande glace comme l'étaient leurs aînés. Ils sont tous passés par les Mondiaux juniors, les derniers en date étant le duo dévastateur des "Johnson & Johnson".

Pendant que les jeunes prennent le pouvoir, c'est de l'ancien point fort, les cages, que vient le doute. Robert Esche, décrié pour ses rebonds mais doté d'une certaine expérience, a finalement déclaré forfait deux semaines après avoir donné son accord. C'est donc Bacashihua, vu la saison dernière, qui fera équipe avec Grahame, considéré comme un gardien "correct sans plus" en NHL. Cela n'en fait pas une passoire. Ceux qui voient le verre à moitié vide peuvent agiter le un danger de finir en poule de maintien, et il est vrai que le groupe du premier tour ne donne pas droit à l'erreur. Mais si cette équipe inexpérimentée peut se faire surprendre, elle a aussi l'énergie pour étonner plus d'un favori.

Gardiens : n°47 John Grahame (Carolina Hurricanes, NHL, 32 ans), n°33 Jason Bacashihua (St. Louis Blues, NHL, 24 ans), n°1 Cory Schneider (Boston College, NCAA, 21 ans).

Défenseurs : n°7 Ryan Suter (Nashville Predators, NHL, 22 ans), n°2 Brian Pothier (Washington Capitals, NHL, 30 ans), n°44 Keith Ballard (Phoenix Coyotes, NHL, 24 ans), n°41 Andrew Alberts (Boston Bruins, NHL, 25 ans), n°5 Matt Greene (Edmonton Oilers, NHL, 23 ans), n°24 Andrew Hutchinson (Carolina Hurricanes, NHL, 27 ans), n°6 Erik Johnson (Université du Minnesota, NCAA, 19 ans), n°3 Jack Johnson (Université du Michigan, NCAA, 20 ans).

Attaquants : n°17 Christopher Clark (Washington Capitals, NHL, 31 ans), n°11 Paul Stastny (Colorado Avalanche, NHL, 21 ans), n°26 Erik Cole (Carolina Hurricanes, NHL, 28 ans), n°18 David Backes (St. Louis Blues, NHL, 22 ans), n°8 Phil Kessel (Boston Bruins, NHL, 19 ans), n°28 Adam Hall (Nashville Predators, NHL, 26 ans), n°10 Brendon Bochenski (Boston Bruins, NHL, 25 ans), n°39 Tyler Arnason (Colorado Avalanche, NHL, 28 ans), n°12 Lee Stempniak (St. Louis Blues, NHL, 24 ans), n°59 Chad LaRose (Carolina Hurricanes, NHL, 25 ans), n°20 Toby Petersen (Edmonton Oilers, NHL, 28 ans), n°16 Nathan Davis (Miami-Ohio University, NCAA, 20 ans).

 

L'entraîneur américain Glen Hanlon a laissé une trace forte au Bélarus et a quitté son poste sur un grand succès. Il a envoyé une lettre d'encouragements appréciée à l'équipe, désormais confiée à un compatriote, Curt Fraser. Celui-ci reste naturellement dans la ligne de son prédécesseur : il dessine une formation compacte qui s'appuie sur un système défensif solide, particulièrement en infériorité, et sur les exploits de son gardien Andrei Mezin.

Il n'y a de toute façon pas le choix puisque les principaux talents offensifs du pays ne sont pas là. Aleksei Kalyuzhny, troisième marqueur de la saison régulière de Superliga russe, ne s'est pas déplacé et semble en conflit avec la fédération. Et les Canadiens de Montréal ont retenu Andrei Kastitsyn et Mikhaïl Grabovsky avec leur équipe-ferme en AHL.

La saison a été chaotique au Bélarus à cause du projet controversé d'envoyer un club dans le championnat russe. Une idée définitivement enterrée. Lundi dernier, le président Loukachenko a "recommandé d'étudier plus précisément la question" lors d'une réunion sur le sujet qui "soulève quelques difficultés". En français, le projet, trop impopulaire et bancal, est mis au placard jusqu'à nouvel ordre...

Dans ce débat, ce Mondial est donc aussi une nouvelle occasion de constater les progrès qu'a connus le championnat du Bélarus depuis qu'il a choisi la voie du développement intérieur. C'est lui, via ces trois clubs de Minsk qu'on a failli dissoudre dans une fusion, qui fournit la majorité des joueurs... et également la plus grande partie de l'équipe d'Ukraine.

Gardiens : n°31 Andrei Mezin (Salavat Yulaev Ufa, RUS, 32 ans), n°2 Sergei Shabanov (Metallurg Novokuznetsk, RUS, 33 ans), n°33 Stepan Goryachevskikh (Yunost Minsk, BLR, 21 ans).

Défenseurs : n°4 Aleksandr Makritsky (Dynamo Minsk, BLR, 35 ans), n°70 Vladimir Denisov (Lada Togliatti, RUS, 22 ans), n°7 Sergueï Erkovich (Yunost Minsk, BLR, 23 ans), n°27 Aleksandr Zhurik (Dynamo Minsk, BLR, 31 ans), n°43 Viktor Kastyuchonak (Lada Togliatti, RUS, 27 ans), n°5 Aleksandr Ryadinsky (Keramin Minsk, BLR, 29 ans), n°15 Andrei Glebov (Dynamo Minsk, BLR, 27 ans), n°3 Oleg Leontiev (Yunost Minsk, BLR, 36 ans).

Attaquants : n°22 Sergei Zadzelenov (Neftekhimik Nijnekamsk, RUS, 31 ans), n°19 Dmitry Mialeshka (Salavat Yulaev Ufa, RUS, 24 ans), n°93 Evgueni Kurilin (Dynamo Minsk, BLR, 28 ans), n°77 Dmitri Dudik (Dynamo Minsk, BLR, 29 ans), n°8 Andreï Mikhalev (Keramin Minsk, BLR, 29 ans), n°18 Alekseï Ugarov (Neftekhimik Nijnekamsk, RUS, 22 ans), n°10 Oleg Antonenko (Dynamo Minsk, BLR, 35 ans), n°26 Siarhei Kukushkin (Lada Togliatti, RUS, 21 ans), n°45 Aliaksandr Baraukou (Khimvolokno Mogilev, BLR, 25 ans), n°30 Artem Volkov (Yunost Minsk, BLR, 22 ans), n°11 Aliaksandr Kulakov (Dynamo Minsk, BLR, 23 ans), n°14 Aleksei Strakhov (Keramin Minsk, BLR, 31 ans).

Réservistes possibles : n°21 Sergei Demagin (A, Dynamo Minsk, BLR, 20 ans), Andreï Kastsitsyn (A, Montréal, NHL, 22 ans), Mikhaïl Grabovsky (A, Montréal, NHL, 23 ans).

 

Par rapport à l'équipe entraînée par Herbert Pöck, reléguée à domicile il y a deux ans, l'Autriche version Jim Boni est remontée dans l'élite en professant un autre état d'esprit : jouer chaque match pour le gagner. Elle est donc prête à mettre la pression sur l'adversaire et non plus seulement à attendre le contre. En dépit de ce changement tactique, elle sait qu'elle jouera le maintien. Elle se retrouve en effet avec une poule aussi difficile qu'il y a deux ans, et croise à nouveau l'adversaire qui avait alors précipité sa chute, le Bélarus.

Cette envie offensive nouvelle doit cependant composer avec une attaque peu riche en buteurs. Thomas Vanek, meilleur joueur de NHL aux +/-, est lancé à l'assaut de la Coupe Stanley, et Christoph Brandner, qui se pensait guéri après un début de saison encourageant, a encore été rattrapé par ses problèmes de dos qui ont commencé lors de son passage en NHL. Il ne reste donc encore une fois que Kalt, Trattnig et la ligne Welser-Koch-Setzinger. C'est Oliver Setzinger qui affiche les ambitions les plus élevées : il vient de signer un contrat à Hanovre avec clause de sortie en NHL, et pour que cette option ne soit pas une pure fantaisie, il met maintenant beaucoup d'engagement dans son jeu. Malheureusement, il n'a toujours pas mûri d'un point de vue collectif. Il ne dissipe pas le sentiment de pas mal d'Autrichiens que certaines vedettes ont l'air de jouer en équipe nationale pour se mettre en valeur individuellement.

De plus, malgré les trois naturalisés sur huit, la qualité individuelle des défenseurs, en l'absence de Thomas Pöck retenu par les Rangers, est peut-être insuffisante pour donner une vraie sécurité à un style de jeu plus porté vers l'avant : les arrières sont lents (surtout Stewart), peu techniques (Lukas) et indisciplinés (surtout les Lakos). La chance de l'Autriche est qu'elle dispose peut-être enfin d'un gardien fort : il est temps que Bernd Brückler, devenu un des meilleurs gardiens de SM-liiga, prenne le relais du vieux Divis.

Gardiens : n°31 Bernd Brückler (Blues Espoo, FIN, 24 ans), n°38 Reinhard Divis (Salzbourg, AUT, 30 ans), n°66 Patrick Machreich (Linz, AUT, 26 ans).

Défenseurs : n°55 Robert Lukas (Vienne, AUT, 27 ans), n°27 Jeremy Rebek (Klagenfurt, AUT, 31 ans), n°47 Martin Ulrich (Salzbourg, AUT, 36 ans), n°4 Gerhard Unterluggauer (Innsbruck, AUT, 29 ans), n°44 Mike Stewart (Villach, AUT, 34 ans), n°32 André Lakos (Salzbourg, AUT, 26 ans), n°11 Philippe Lakos (Vienne, AUT, 25 ans), n°25 Jamie Mattie (Graz, AUT, 26 ans).

Attaquants : n°20 Daniel Welser (Skellefteå, SUE, 24 ans), n°18 Thomas Koch (Salzbourg, 23 ans), n°91 Oliver Setzinger (Vienne, AUT, 23 ans), n°21 Matthias Trattnig (Salzbourg, AUT, 26 ans), n°74 Dieter Kalt (Salzbourg, AUT, 31 ans), n°19 Philipp Lukas (Linz, AUT, 26 ans), n°67 Gregor Baumgartner (Linz, AUT, 27 ans), n°54 Raimund Divis (Linz, 26 ans), n°45 David Schuller (Vienne, AUT, 26 ans), n°16 Patrick Harand (Salzbourg, AUT, 23 ans), n°36 Marco Pewal (Salzbourg, AUT, 28 ans), n°34 Markus Peintner (Linz, 26 ans).

 

 

Groupe C

Steve Yzerman, nommé manager de l'équipe du Canada au début de l'année, vient de découvrir la difficulté de la tâche. On a eu beau lui adjoindre pas mois de trois managers généraux de NHL comme conseillers spéciaux, il s'est retrouvé bien en peine de constituer son équipe. Le coach a vite été trouvé : Andy Murray a fait savoir par voie de presse qu'il était candidat avant même qu'on lui demande. Pour les joueurs, par contre, c'est plus compliqué. La constitution de l'effectif a semblé progressé bien lentement par rapport au compte à rebours avant les Mondiaux.

Les vieux sages comme Sakic ont déclaré que c'était plus pour les jeunes... Mais les jeunes, eux, n'en étaient pas si convaincus. Et on a l'impression qu'une tendance s'inverse : alors que les nouvelles générations américaines sont prêtes à rejoindre leur équipe nationale, ce sont les Canadiens, pourtant plus nombreux, qui traînent les pieds. Le forfait le plus marquant est évidemment celui du - déjà - meilleur joueur du monde, Sidney Crosby, qui a révélé qu'il jouait depuis un mois avec une blessure au pied. Le défenseur Jay Bouwmeester a quant à lui une petite blessure à la hanche. D'autres se sont juste dit usés. Et cette pléiade d'excuses n'a vraiment pas convaincu Andy Murray, qui s'est dit choqué de certains forfaits et du manque de reconnaissance de certains joueurs envers leur pays. À un an des Mondiaux à Québec et Halifax, on s'étonnera quand même d'une chose : il n'y a qu'un seul joueur québécois, Matthew Lombardi, et aucun en provenance des provinces atlantiques...

La cascade de forfaits a eu un effet : le Canada a fait appel à un junior, Jonathan Toews. Trois joueurs vainqueurs de la Coupe Stanley l'an passé, le gardien Cam Ward et les attaquants Eric Staal et Justin Williams, ont les clés de cette équipe, tout comme les hommes qui, eux, ne disent jamais non à la sélection : Eric Brewer et Shane Doan. Les performances canadiennes dépendront aussi beaucoup de Rick Nash : lequel verra-t-on ? Celui qui emportait tout sur son passage au Mondial 2005, ou celui errait piteusement aux JO 2006 ? Mais le Canada a aussi souvent basé ses victoires sur une ligne défensive destinée à neutraliser les adversaires. On pense surtout au duo Draper-Maltby (avec Doan), capital lors du titre de 2003 avec Murray comme entraîneur. Elle existe, cette quatrième ligne Chimera-McClement-Mayers, mais si ces joueurs sont réputés pour mettre dans le cœur à l'ouvrage, seront-ils aussi efficaces dans ce rôle ?

Gardiens : n°30 Cam Ward (Carolina Hurricanes, NHL, 23 ans), n°35 Dwayne Roloson (Edmonton Oilers, NHL, 37 ans), n°50 Chris Mason (Nashville Predators, NHL, 31 ans).

Défenseurs : n°4 Eric Brewer (St. Louis Blues, NHL, 25 ans), n°55 Nick Schultz (Minnesota Wild, NHL, 24 ans), n°5 Barret Jackman (St. Louis Blues, NHL, 25 ans), n°6 Shea Weber (Nashville Predators, NHL, 21 ans), n°2 Dan Hamhuis (Nashville Predators, NHL, 24 ans), n°22 Mike Commodore (Carolina Hurricanes, NHL, 27 ans), n°23 Cory Murphy (HIFK Helsinki, FIN, 29 ans).

Attaquants : n°13 Mike Cammalleri (Los Angeles Kings, NHL, 24 ans), n°12 Eric Staal (Carolina Hurricanes, NHL, 22 ans), n°11 Justin Williams (Carolina Hurricanes, NHL, 25 ans), n°61 Rick Nash (Columbus Blue Jackets, NHL, 32 ans), n°16 Jonathan Toews (North Dakota, NCAA, 18 ans), n°19 Shane Doan (Phoenix Coyotes, NHL, 30 ans), n°10 Jordan Staal (Pittsburgh Penguins, NHL, 28 ans), n°18 Matthew Lombardi (Calgary Flames, NHL, 25 ans), n°20 Colby Armstrong (Pittsburgh Penguins, NHL, 24 ans), n°25 Jason Chimera (Columbus Blue Jackets, NHL, 32 ans), n°9 Jay McClement (St. Louis Blues, NHL, 24 ans), n°21 Jamal Mayers (St. Louis Blues, NHL, 32 ans).

 

La Slovaquie n'a pas encore digéré la bataille de pouvoir qui a eu lieu l'an passé. Un duel hautement politique qui dépasse le cadre du hockey sur glace, entre Juraj Siroky, président de la fédération, homme de réseaux qui finance le parti social-démocrate, et Peter Stastny, ancien grand joueur et actuel député européen du parti démocrate-chrétien. Stastny avait essayé de se présenter à la tête de la fédération, sans aucun succès puisqu'il n'avait obtenu qu'une seule voix, mais il continue d'attaquer son rival sur ses "affaires", notamment sur son rôle dans les services de contre-espionnage tchécoslovaques à Washington. Des arguments qui ont l'effet pervers de faire diversion par rapport aux problèmes du hockey slovaque, alors que ceux-ci sont bien réels. En revanche, ils rejaillissent sur le climat général.

En constatant une liste de forfaits anormalement longue, on s'interroge. Elle ne concerne pas que des joueurs de NHL, puisque Lintner ou Suchy ont eux aussi décliné l'invitation. La Slovaquie ne nous avait pas habitués à ça. Y a-t-il une nouvelle réticence à se déplacer pour une sélection nationale qui pourrait être récupérée pour le prestige d'un président de fédération ? Ou est-ce simplement la malchance qui a frappé en même temps les épaules de Mezei et Stümpel, les genoux de Handzus et d'Orszagh, et la cheville de Visnovsky ? Il n'y a pas à douter par exemple de la blessure d'un Marek Svatos, qui a manqué les deux derniers matches de la saison de NHL. Mais même le coach Julius Supler a exprimé publiquement des doutes sur la gravité de la blessure aux adducteurs du gardien Peter Budaj, estimant qu'elle ne justifiait pas une défection.

Un Supler qui n'a pas parfaitement géré le dossier des gardiens. Confronté à une soudaine abondance, il a fait savoir qu'il laisserait Lasak de côté pour privilégier les gardiens ayant joué la finale suédoise. Mais Stana a déclaré forfait et Krizan a longtemps été incertain à cause d'une petite blessure qui se remet doucement. Contacté seulement dans un second temps, Lasak s'est dit fatigué, et sans doute déçu. C'est pourquoi Jaroslav Halak, après avoir remarquablement géré ses débuts à Montréal pendant la blessure de Huet, part avec le statut de n°1. Bien qu'il ait de très bonnes relations avec certains joueurs (et notamment son ami Chara, symbole d'une défense aux grands gabarits mais pas très rapide), Supler a parfois eu une communication chaotique : après le cas Lasak, il y a eu le cas Uram. L'attaquant a été renvoyé dans ses foyers après le dernier match amical et il a alors annoncé que ce serait son dernier match en équipe nationale. Deux jours plus tard, Nagy faisait connaître son forfait en raison d'une blessure à la hanche... et Supler rappelait Uram, alors qu'il avait expliqué que c'était Skladany qui était sur la liste d'attente dans ce cas ! Tout ce qui se passe autour de la sélection n'est pas très clair, à l'exemple de la nomination de l'ex-entraîneur Fratisek Hossa comme manager général à deux jours du début des Mondiaux.

Malgré tout, la crainte d'une cabale contre l'équipe nationale a été totalement démentie à une semaine de l'échéance : aussitôt éliminés des play-offs, Hossa, Demitra, Gaborik et Satan et rendent à la Slovaquie sa première ligne de grand talent, ce trio de Trencin (Gaborik-Demitra-Hossa) qui lui donne tous les espoirs et aurait sa place dans n'importe quelle équipe.

Gardiens : n°41 Jaroslav Halak (Canadiens de Montréal, NHL, 21 ans), n°60 Karol Krizan (MODO, SUE, 26 ans), n°2 Branislav Konrad (Nitra, SVK, 19 ans).

Défenseurs : n°3 Zdeno Chara (Boston Bruins, NHL, 29 ans), n°7 Martin Strbak (CSKA Moscou, RUS, 32 ans), n°68 Milan Jurcina (Washington Capitals, NHL, 23 ans), n°55 Tomas Starosta (Neftekhimik Nijnekamsk, RUS, 25 ans), n°75 Richard Stehlik (Sparta Prague, TCH, 22 ans), n°71 Tomas Harant (Lowell, AHL, 27 ans), n°37 Peter Podhardsky (Francfort, ALL, 27 ans).

Attaquants : n°10 Marian Gaborik (Minnesota Wild, NHL, 25 ans), n°38 Pavol Demitra (Minnesota Wild, NHL, 32 ans), n°81 Marian Hossa (Atlanta, NHL, 28 ans), n°43 Tomas Surovy (Luleå, SUE, 25 ans), n°47 Miroslav Kovacik (Sibir Novosibirsk, RUS, 28 ans), n°28 Ivan Ciernik (Cologne, ALL, 29 ans), n°18 Miroslav Satan (New York Islanders, NHL, 32 ans), n°22 Richard Kapus (Metallurg Novokuznetsk, RUS, 34 ans), n°21 Radovan Somik (Severstal Cherepovets, RUS, 29 ans), n°26 Tibor Melicharek (Dukla Trencin, SVK, 30 ans), n°16 Roman Kukumberg (Slovan Bratislava, SVK, 27 ans), n°29 Marek Uram (Slovan Bratislava, SVK, 32 ans), n°19 Branko Radivojevic (Minnesota Wild, NHL, 26 ans).

Réservistes : Dominik Granak (D, Slavia Prague, TCH, 23 ans), Andrej Podkdnicky (A, Liberec, TCH, 28 ans).

 

Il y a un an, l'Allemagne étincelait à Amiens avec une jeune équipe qui lui laissait entrevoir un grand avenir. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? On est en droit de se le demander. Prenez le trio des juniors qui avait illuminé le Coliseum. Il n'en reste qu'un, Gogulla. Le centre Felix Schütz est parti à la conquête de la Coupe Mémorial, le trophée junior majeur canadien, et Christoph Gawlik a été rattrapé par la fragilité malheureusement connue de son épaule, blessé depuis le Mondial junior début janvier. Le meilleur défenseur du tournoi picard, Sascha Goc, est blessé au genou. Quant au meilleur gardien, Robert Müller, on connaît le combat qu'il a mené avec succès cette saison contre une tumeur au cerveau.

Selon Krupp, "tout ce qui vient d'outre-Atlantique a de bonnes cartes avec [lui]". Encore faudrait-il que ces joueurs jouissant d'un préjugé favorable viennent... Sur les sept joueurs de NHL, il n'y en a pas un de disponible. La plupart sont dans les meilleures équipes qui vont loin en play-offs (Ottawa et le clan de San José), tandis que Marco Sturm a décliné la sélection. On ne lui en tiendra pas rigueur tant il s'est toujours déplacé par le passé, y compris en division I à Amiens. Le défenseur Dennis Seidenberg a donné son accord dans un premier temps, avant de renoncer à cause de ses adducteurs. Tout ce que l'Allemagne pourra récupérer, c'est un gardien d'AHL, soit Greiss soit Pätzold, pour accompagner un Oliver Jonas propulsé titulaire après une saison sur le banc de Cologne.

En plus de Goc et Seidenberg, la défense est privée d'Andreas Renz, qui faisait partie des meubles et qui aurait dû être capitaine, mais qui a été victime d'une déchirure aux ligaments intérieurs du genou. Si l'on ajoute Stefan Schauer malade et Rainer Köttstorfer blessé à l'épaule, ce sont cinq noms qu'Uwe Krupp a dû retirer de ses lignes arrières. Et même six car le Tchèque naturalisé Petr Macholda n'a pas été autorisé à participer : il n'a pas joué pendant deux années complètes en Allemagne, à cause d'un court intermède à Karlovy Vary. Le récent champion national Felix Petermann, qui n'avait pas convaincu Krupp de ses progrès sur un seul match de préparation, a donc été réintégré au groupe.

Malgré les nombreux forfaits, le sélectionneur a laissé de côté des noms connus, Tino Boos par exemple. Il considère qu'il a quatre blocs capables de créer du danger et une défense solide. Mais il se refuse à parler de quoi que ce soit d'autre que de maintien. Et il ne cesse de répéter à tout bout de champ que les adversaires directs de l'Allemagne, les pays du même niveau, ce sont le Danemark, la Lettonie, la Norvège et la France. La quoi ? Ah oui, décidément, il faut croire que de l'eau a coulé sous les ponts depuis le Mondial d'Amiens...

Gardiens : n°1 Oliver Jonas (Cologne, ALL, 27 ans), Dimitrij Kotschnew (Iserlohn, ALL, 25 ans) + Ziffzer (Berlin, ALL) ou Greiss (Worcester, AHL) ou Pätzold (Worcester, AHL).

Défenseurs : n°22 Michael Bakos (Ingolstadt, ALL, 28 ans), n°52 Alexander Sulzer (Düsseldorf, ALL, 22 ans), n°25 Robin Breitbach (Genève-Servette, SUI, 24 ans), n°20 Robert Dietrich (Düsseldorf, ALL, 20 ans), n°9 Tobias Draxinger (Eisbären Berlin, ALL, 22 ans), n°27 Martin Ancicka (Mannheim, ALL, 32 ans), n°8 Sebastian Osterloh (Francfort, ALL, 24 ans), n°48 Frank Hördler (Eisbären Berlin, ALL, 22 ans).

Attaquants : n°11 Sven Felski (Eisbären Berlin, ALL, 32 ans), n°29 Alexander Barta (Hambourg, ALL, 24 ans), n°24 André Rankel (Eisbären Berlin, ALL, 21 ans), n°85 Yannic Seidenberg (Ingolstadt, ALL, 23 ans), n°46 Florian Busch (Eisbären Berlin, ALL, 22 ans), n°21 John Tripp (Ingolstadt, ALL, 29 ans), n°87 Philip Gogulla (Cologne, ALL, 19 ans), n°33 Michael Hackert (Francfort, ALL, 25 ans), n°16 Michael Wolf (Iserlohn, ALL, 26 ans), n°72 Petr Fical (Nuremberg, ALL, 29 ans), n°47 Christoph Ullmann (Mannheim, ALL, 23 ans), n°26 Daniel Kreutzer (Düsseldorf, ALL, 27 ans).

Réservistes : n°43 Felix Petermann (D, Mannheim, ALL, 23 ans), n°56 Aleksander Polaczek (A, Nuremberg, ALL, 26 ans).

 

La Norvège se sent capable de gagner ce match à quitte ou double face aux Allemands, comme elle l'a fait l'an dernier face aux Danois. Elle a pourtant elle aussi son lot d'absences en défense. Knold (Iserlohn) et Tollefsen (Columbus) sont blessés, Johnny Nilsen a pris sa retraite internationale, et Anders Myrvold, retrouvé avec une fracture du crâne dans une rue d'Oslo la veille de Noël après avoir été agressé dans une discothèque, n'a plus joué au hockey depuis.

Mais la plus grande perte, c'est celle de Tore Vikingstad, le centre n°1, l'homme-clé de Düsseldorf qui aurait constitué une grande menace pour les joueurs allemands. Il est blessé à l'épaule et son absence s'est d'ailleurs fait ressentir pour son équipe en play-offs de DEL. En plus, Per-Åge Skrøder, devenu très efficace cette saison en Elitserien aux côtés du centre Niklas Sundström (Suède, retraite internationale), n'est pas sûr de venir car sa femme a accouché la semaine dernière. Patrick Thoresen se sent donc un peu seul sur la première ligne.

Les jeunes joueurs comme Anders Bastiansen, auteur d'une bonne saison à Mora, et Mathis Olimb, un futur grand de cette équipe, doivent profiter de l'occasion pour franchir un palier supplémentaire. Cela pourrait être le cas aussi de Mathias Gundersen, qui ne devrait pas tarder à passer devant Pål Grotnes au poste relativement faible de gardien.

Gardiens : n°33 Pål Grotnes (Comet, NOR, 30 ans), n°39 Mathias Gundersen (Stavanger, NOR, 21 ans), n°1 Halvor Hårstad-Evjen (Frisk-Asker, NOR, 25 ans).

Défenseurs : n°16 Erik Ryman (Alleghe, ITA, 34 ans), n°23 Mats Trygg (Iserlohn, ALL, 29 ans), n°7 Tommy Jakobsen (Graz, AUT, 36 ans), n°36 Lars Erik Lund (Vålerenga, NOR, 32 ans), n°6 Jonas Holøs (Sparta Sarpsborg, NOR, 19 ans), n°4 Mathias Liv (Storhamar, NOR, 33 ans) + n°3 Cato Ørbæk (Storhamar, NOR, 24 ans) ou n°26 Per Tengvert (Sparta Sarpsborg, NOR, 29 ans).

Attaquants : n°41 Patrick Thoresen (Edmonton Oilers, NHL, 23 ans), n°21 Morten Ask (Djurgården, SUE, 26 ans), n°10 Lars Erik Spets (Brynäs, SUE, 22 ans), n°20 Anders Bastiansen (Mora, SUE, 26 ans), n°8 Mads Hansen (Brynäs, SUE, 28 ans), n°28 Kjell Richard Nygård (Vålerenga, NOR, 29 ans), n°14 Marius Trygg (Stavanger, NOR, 30 ans), n°24 Jonas Solberg Andersen (Sparta Sarpsborg, NOR, 26 ans), n°46 Mathis Olimb (Vålerenga, NOR, 30 ans), n°12 Knut Henrik Spets (Nyköping, SUE, 24 ans), n°7 Kristian Forsberg (Storhamar, NOR, 20 ans), n°35 Aleksander Nervik (Vålerenga, NOR, 27 ans) + n°25 Steffen Thoresen (Storhamar, NOR, 20 ans) ou n°19 Per-Åge Skrøder (MODO, SUE, 28 ans) ou n°9 Marius Holtet (Iowa Stars, AHL, 22 ans).

 

 

Groupe D

Vyacheslav Bykov, premier entraîneur de la Russie à avoir été "éduqué à l'ouest" dans le métier, a-t-il voulu affirmer un peu vivement qu'il ne délaisserait pas l'autorité ? En tout cas, il a mis les choses au point avec la mise à l'écart d'Aleksandr Semin. L'attaquant des Washington Capitals, parti quelques jours en famille à Krasnoïarsk, a cru pouvoir arriver seulement vers 20h le jour du premier entraînement. Mal lui en a pris : il ne se doutait pas que ce retard lui vaudrait l'exclusion immédiate du groupe. Cette décision a eu beaucoup de détracteurs, mais elle a eu des partisans inattendus comme Aleksei Kovalev, qui a déclaré que la discipline devait s'appliquer à tous pour éviter le chaos dans l'équipe. Un Kovalev pourtant très déçu que Bykov ne l'ait pas invité, même s'il a dit qu'il n'en garderait pas offense pour l'avenir et qu'il soutiendrait la Sbornaïa.

La frénésie médiatique est déjà son comble à Moscou, et le sélectionneur ne l'a pas calmée en organisant une journées portes ouvertes à la base, avant de se préparer par la suite à huis clos. Les mêmes qui étaient tombés à bras raccourcis sur les joueurs de NHL lors du désastre de 2000 ont aujourd'hui sauté sur Bykov dès qu'il a voulu se donner le temps de la réflexion avant d'appeler tel ou tel. On ne saura jamais si Kovalchuk a été imposé par la pression médiatique ou s'il aurait fini par être appelé de toute façon si le sélectionneur avait pu choisir sereinement.

Ce qui est certain, c'est que pendant que la presse se passionne sur le sort de tel ou tel ailier, alors que la Russie en regorge, les faiblesses de la Russie se situent dans à peu près toutes les autres positions. Cela va à peu près au centre, avec le premier retour au pays d'Evgeni Malkin depuis sa rocambolesque fuite estivale.

En défense, par contre, Bykov aurait voulu faire venir Sergei Zubov, mais l'arrière de Dallas s'est blessé aux adducteurs au sixième match de sa série contre Vancouver, avant de s'équiper sans jouer pour faire illusion stratégiquement dans la dernière manche perdue. Malgré Markov et Nikulin, ce n'est donc pas très rassurant derrière, même si Bykov a finalement écarté le trop offensif Kirill Koltsov. Et puisque Khabibulin est toujours fâché avec la sélection, la Russie, maintenant que Sokolov a fait son temps, se retrouve avec un jeune débutant dans les cages, Vassili Koshechkin, seul des trois gardiens à être titulaire dans son club. La pression sera énorme sur ses "frêles" épaules, même si le mot est mal choisi pour un joueur de deux mètres.

Gardiens : n°83 Vassili Koshechkin (Lada Togliatti, RUS, 24 ans), n°30 Aleksandr Eremenko (Ak Bars Kazan, RUS, 27 ans) + n°57 Konstantin Barulin (Khimik, RUS, 22 ans) [ou Bryzgalov ou Nabokov].

Défenseurs : n°52 Andrei Markov (Canadiens de Montréal, NHL, 28 ans), n°55 Sergei Gonchar (Pittsburgh Penguins, NHL, 33 ans), n°5 Ilya Nikulin (Ak Bars Kazan, RUS, 24 ans), n°45 Vitali Proshkin (Ak Bars Kazan, RUS, 30 ans), n°27 Vitali Atyushov (Metallurg Magnitogorsk, RUS, 27 ans), n°7 Denis Grebeshkov (Lokomotiv Yaroslavl, RUS, 24 ans), n°3 Aleksei Emelin (Lada Togliatti, RUS, 21 ans), n°6 Maksim Kondratiev (Lada Togliatti, RUS, 24 ans).

Attaquants : n°71 Ilya Kovalchuk (Atlanta Thrashers, NHL, 24 ans), n°11 Evgeni Malkin (Pittsburgh Penguins, NHL, 20 ans), n°24 Aleksandr Frolov (Los Angeles Kings, NHL, 24 ans), n°95 Aleksei Morozov (Ak Bars Kazan, RUS, 30 ans), n°42 Sergei Zinoviev (Ak Bars Kazan, RUS, 27 ans), n°12 Danis Zaripov (Ak Bars Kazan, RUS, 26 ans), n°8 Aleksandr Ovechkin (Washington Capitals, NHL, 21 ans), n°13 Ivan Nepryaev (Lokomotiv Yaroslavl, RUS, 25 ans), n°15 Nikolaï Kulemin (Metallurg Magnitogorsk, RUS, 20 ans), n°25 Piotr Schastlivy (Lokomotiv Yaroslavl, RUS, 28 ans), n°21 Aleksandr Kharitonov (Dynamo Moscou, RUS, 31 ans), n°22 Aleksandr Radulov (Nashville Predators, NHL, 20 ans).

Réservistes possibles : n°2 Konstantin Korneev (D, CSKA Moscou, RUS, 22 ans), n°10 Sergei Mozyakin (A, Khimik, RUS, 26 ans).

 

Comme ses voisins suédois, la Finlande a déjà tracé sa route jusqu'en 2010. Sauf qu'il ne s'agit pas ici de conserver le même sélectionneur, mais de désigner ses successeurs à l'avance. Le bouillant Canadien Doug Shedden sera aux commandes l'an prochain, avec comme adjoint Jukka Jalonen qui prendra le relais dès la saison suivante. Les passages de témoin sont déjà programmés, mais pour l'heure l'entraîneur est toujours Erkka Westerlund.

Son équipe aura donc le même visage, celle d'une formation extrêmement organisée, qui dispose d'ailiers rapides capables de dominer dans les bandes, avec Bergenheim ou Hentunen, plus les frères Ruutu jamais avares de mises en échec. Puisque Joni Pitkänen a de nouveau snobé la sélection nationale, comme aux JO, les lignes arrières ressemblent beaucoup à celles de l'an dernier, avec l'incomparable Nummelin pour son 13e Mondial de suite et avec les solides Berg et Kukkonen, mais sans grand fond de banc (le public finlandais n'a pas grande confiance en un Laamanen). Elles valent surtout par un système sûr, compact, laissant peu d'espaces, et s'appuyant sur de bons gardiens. La Finlande est un bon mix entre un système défensif pointu très suédois et une énergie très canadienne sur ses ailes.

Le répertoire offensif est cependant affecté par l'absence des deux centres majeurs de ces dernières années. Olli Jokinen doit être opéré du poignet, et Saku Koivu pourrait lui aussi subir une chirurgie à cause d'une cataracte qui s'est développée à l'œil gauche depuis sa blessure en play-offs de l'an dernier. Le pays est plutôt bien pourvu au centre, un poste suffisamment concurrentiel pour qu'un Esa Pirnes soit passé à la trappe, mais il manque un vrai n°1 pour la première ligne. C'est donc le moment ou jamais pour Mikko Koivu de marcher sur les pas de son frère, car il aura une lourde responsabilité sur les épaules. Quasiment injouable quand elle mène au score, la Finlande a-t-elle quelqu'un pour allumer l'étincelle quand elle sera dans une situation défavorable ?

Gardiens : n°30 Fredrik Norrena (Columbus, NHL, 33 ans), n°31 Kari Lehtonen (Atlanta, NHL, 23 ans), n°35 Sinuhe Wallinheimo (JYP Jyväskylä, FIN, 35 ans).

Défenseurs : n°3 Petteri Nummelin (Minnesota, NHL, 34 ans), n°7 Aki-Petteri Berg (TPS Turku, FIN, 29 ans), n°5 Lasse Kukkonen (Philadelphie, NHL, 25 ans), n°33 Pekka Saravo (Luleå, SUE, 27 ans), n°18 Tuukka Mäntylä (Tappara Tampere, FIN, 24 ans), n°34 Toni Söderholm (Berne, SUI, 29 ans), n°42 Arto Laatikainen (Blues Espoo, FIN, 26 ans), n°44 Jukka-Pekka Laamanen (Kärpät Oulu, FIN, 29 ans).

Attaquants : n°16 Ville Peltonen (Florida Panthers, NHL, 33 ans), n°9 Mikko Koivu (Minnesota, NHL, 24 ans), n°15 Tuomo Ruutu (Chicago, NHL, 24 ans), n°27 Timo Pärssinen (Timrå, SUE, 30 ans), n°39 Niko Kapanen (Phoenix, NHL, 28 ans), n°25 Jukka Hentunen (Lugano, SUI, 32 ans), n°20 Antti Miettinen (Dallas, NHL, 26 ans), n°41 Petri Kontiola (Tappara Tampere, FIN, 23 ans), n°71 Tomi Kallio (Frölunda, SUE, 30 ans), n°10 Sean Bergenheim (New York Islanders, NHL, 22 ans), n°24 Jari Viuhkola (Kärpät Oulu, FIN, 27 ans), n°37 Jarkko Ruutu (Pittsburgh Penguins, NHL, 31 ans), n°22 Mika Pyörälä (Kärpät Oulu, FIN, 25 ans), n°23 Tony Salmelainen (Chicago Blackhawks, NHL, 25 ans), n°26 Jere Lehtinen (Dallas Stars, NHL, 33 ans).

Liste non définitive, deux attaquants et un défenseur à éliminer (ou à mettre en réserve).

 

Le Danemark a eu cette saison son premier joueur de NHL, Frans Nielsen. Il a aussi connu pour la première fois le revers de la médaille : les "Nord-Américains" peuvent revenir un peu "abîmés", comme ledit Nielsen qui se remet d'une commotion, voire ils peuvent ne pas revenir du tout, comme Jannik Hansen qui est en train de réussir d'excellents débuts en play-offs avec les Vancouver Canucks.

Les jeunes sont meilleurs à chaque génération, mais les trois pépites de Frölunda (Mikkel Bødker, Lars Eller et le défenseur Phillip Larsen) n'ont encore que 17 ans. Les premières vagues de talents danois ont surtout été composées d'attaquants. Il faudra encore attendre pour les gardiens et les arrières. Les garanties ne sont pas toujours stables sur la durée, d'autant que Peter Hirsch a été opéré de l'appendicite le mois dernier. La défense a toujours grand besoin du capitaine Jesper Damgaard, pourtant auteur d'une saison à oublier (troisième plus mauvais +/- de DEL derrière Calle Bergström et le néo-Grenoblois Johan Forsander). Il aura à ses côtés le très attendu Mads Bødker, partenaire de ligne d'un certain Kenny Jönsson en club. À suivre aussi Daniel Nielsen : ce défenseur offensif étincelant dans le championnat danois sera-t-il aussi à son avantage au niveau international ?

Monté dans l'élite mondiale chez les 20 ans et chez les 18 ans, le Danemark sera bientôt une force établie, mais pour ne pas perdre de temps, il doit assurer sa place chez les seniors en attendant que les fruits de son programme de formation soient tous mûrs.

Il évolue donc entre deux eaux, surtout qu'il s'est retrouvé sans entraîneur après le départ de Mikael Lundström. Celui-ci avait recommandé un successeur comme Stephan Lundh (viré de Frölunda depuis, mais pas libre à l'époque), mais les négociations ont capoté et la fédération danoise a dû se rabattre sur Mike Sirant. Renommé dans le hockey universitaire au Canada, le nouvel entraîneur n'a comme expérience du haut niveau qu'une saison à Feldkirch, dans un contexte difficile l'année de la faillite. Il se retrouve avec une mission délicate, maintenir le Danemark qui a eu peu de succès avec les coaches canadiens par le passé. Sirant a vite compris que cela passait par un jeu défensif strict, sans avoir encore pu le mettre à l'épreuve contre une grosse nation. La préparation a plutôt été dévolue à un travail physique intense.

La grande chance du Danemark, c'est le tirage au sort qui lui a donné "l'adversaire idéal"...

Gardiens : Peter Hirsch (Leksand, SUE-2, 28 ans), n°1 Michael Madsen (Herlev, DAN, 26 ans), n°30 Simon Nielsen (Rødovre, DAN, 20 ans).

Défenseurs : n°7 Jesper Damgaard (Augsbourg, ALL, 31 ans), n°4 Mads Bødker (Rögle, SUE, 19 ans), n°5 Daniel Nielsen (Herning, DAN, 26 ans), n°25 Andreas Andreasen (Esbjerg, DAN, 31 ans), n°2 Rasmus Pander (Aalborg, DAN, 31 ans), n°8 Steffen Lassen (Herning, DAN, 21 ans), n°55 Mads Møller (Aalborg, DAN, 25 ans).

Attaquants : n°15 Frans Nielsen (New York Islanders, NHL, 23 ans), n°9 Peter Regin (Timrå, SUE, 21 ans), n°13 Morten Green (Leksand, SUE-2, 26 ans), n°27 Jens Nielsen (Aalborg, DAN, 37 ans), n°10 Bo Nordby Andersen (Aalborg, DAN, 28 ans), n°16 Christoffer Kjærgaard (Herning, DAN, 26 ans), n°11 Michael Smidt (Aalborg, DAN, 27 ans), n°24 Alexander Sundberg (Rødovre, DAN, 26 ans), n°22 Ronnie Thomassen (Rødovre, DAN, 27 ans), n°21 Thor Dresler (Herlev, DAN, 28 ans), n°29 Morten Madsen (Victoriaville, LHJMQ, 20 ans), n°14 Kirill Starkov (Red Deer, WHL, 20 ans), n°20 Rasmus Olsen (Aalborg, 26 ans), n°18 Mads Christensen (Herning, DAN, 20 ans), n°19 Kim Staal (Milwaukee, AHL, 29 ans).

Deux attaquants sont à mettre en réserve.

 

"L'adversaire idéal" dont on parlait, ce serait donc l'Ukraine. Celle-ci a été sous le choc en apprenant que quatre joueurs importants, le gardien Konstantin Simchuk, le défenseur Artem Ostroushko et les attaquants Vadim Shakhraïchuk et Konstantin Kasyanchuk, avaient quitté le camp d'entraînement où ils étaient pourtant venus, décidant de ne pas participer aux championnats du monde. La raison ? Ils craignent que cela nuise à leur carrière en Russie, où leur statut est toujours aussi ambigu. Il existe un risque qu'ils soient considérés comme étrangers s'ils revêtent le maillot de l'Ukraine. D'autres joueurs ont suivi le mouvement : Dyachenko, Mikhnov, Varlamov ou encore le défenseur Razin. Plus incroyable encore, le troisième gardien Pyatkevich (qui joue pourtant au Sokol Kiev) est venu expliquer que son agent lui avait conseillé de ne pas aller à Moscou.

Les Ukrainiens ont connu une autre déconvenue, parce qu'ils avaient caressé le doux espoir de voir Nikolai Zherdev et Anton Babchuk (deux joueurs formés à Kiev, partis en Russie durant leur adolescence et aujourd'hui en NHL) faire le chemin inverse et décider de renforcer l'Ukraine. L'idée aurait été séduisante, mais elle tient malheureusement du fantasme. Six mois après avoir évoqué cette possibilité, Babchuk a affirmé le contraire. Quant à Zherdev, il a porté le maillot de la Russie après ses 18 ans et ne peut de toute façon plus revenir en arrière comme ça. Certains ont soupçonné ses proches d'avoir instrumentalisé la presse ukrainienne avec cette rumeur uniquement pour forcer le sélectionneur russe Bykov à changer ses plans (où Zherdev ne figure pas). Tout aussi illusoires, les efforts pour attirer Ponikarovsky et Fedotenko. Ces deux attaquants-là de NHL ont toujours été ukrainiens, mais ils n'ont représenté leur pays qu'aux JO de Salt Lake City, lorsque cela servait leur carrière. L'ancien joueur Dmitri Khristich a été spécialement chargé de les contacter, mais ses efforts ont été vains. Si l'on ajoute la blessure de Tolkunov et les problèmes familiaux de Litvinenko, l'Ukraine aurait toutes les raisons de déprimer et de se sentir flouée.

Tenant une conférence de presse avant les Mondiaux, le président de la fédération ukrainienne Anatoli Brezvin a pourtant tenu un autre discours : "J'ai parlé aux dirigeants de la FHR et nous sommes parvenus à des accords spécifiques. Par conséquent, tous les problèmes qui existaient entre nos joueurs et la fédération russe sont réglés. Je pense que, si les joueurs en avaient envie, ils pourraient jouer pour la sélection. C'est un choix individuel de chacun d'eux, un problème de relation avec leurs clubs et leurs agents." Cette clarification tardive a convaincu les derniers indécis comme Sryubko, mais elle ne fera pas revenir ceux qui sont déjà partis.

Il reste à peine deux joueurs de Superliga russe dans l'équipe. L'un est le capitaine Sergei Klimentiev. Il vient de signer un bon contrat avec l'Avangard Omsk (de l'ordre de 800 000 dollars) en précisant bien durant la négociation qu'il jouerait pour l'Ukraine, preuve - isolée - que c'est possible. L'autre est un cas à part, puisque Vyacheslav Zavalnyuk, qui joue en dépit d'un doigt cassé, a expliqué qu'il mettrait un terme à sa carrière à la fin des championnats du monde. Il veut rentrer auprès de ses enfants et a comme projet de rencontrer des investisseurs pour construire un Palais des Sports moderne à Kiev et aider ainsi le hockey ukrainien ! Le défenseur de Magnitogorsk jouera sa dernière compétition... au centre de la première ligne, pour pallier la pénurie d'attaquants. Ce n'est pas en soi une nouveauté : Zavalnyuk a joué au centre pour la sélection jusqu'en 2004.

N'enterrons pas l'Ukraine trop vite : il lui reste encore assez de vétérans pour l'instant, avant de se poser le problème du renouvellement. Deux joueurs nés en 1987, Egor Egorov et Vadim Aleksyuk, ont d'ailleurs été invités au camp mais éliminés de la sélection finale. Un camp qui s'est comme toujours tenu à Kiev, faute d'argent, avec un Dynamo Moscou diminué pour tout sparring-partner (3-4 et 2-1). L'Ukraine est à l'image de la France dans les années 90 : même sans moyens pour réussir, elle a toujours su gagner le match qu'il fallait pour assurer une place en trompe-l'œil dans l'élite. L'absence de Simchuk est quand même la plus embêtante : il faut refaire confiance à un Karpenko dont la carrière n'a cessé de décliner. Ses deux entraîneurs successifs au Dynamo Minsk n'ont vu en lui qu'un n°2.

Gardiens : n°50 Igor Karpenko (Dynamo Minsk, BLR, 30 ans), n°1 Oleksandr Fedorov (Khimvolokno Mogilev, BLR, 29 ans), n°22 Vadim Seliverstov (Berkut Kiev, UKR, 26 ans).

Défenseurs : n°6 Andrei Sryubko (HK Dmitrov, RUS-2, 31 ans), n°44 Vitali Lyutkevich (Kermain Minsk, BLR, 27 ans), n°3 Sergei Klimentiev (Avangard Omsk, RUS, 32 ans), n°32 Yuri Navarenko (Sokol Kiev, UKR, 26 ans), n°2 Yuri Gunko (Sokol Kiev, UKR, 35 ans), Oleksandr Podebonotsev (Khimvolokno Mogilev, BLR, 25 ans), n°12 Vyacheslav Timchenko (Gomel, BLR, 35 ans), n°4 Denis Isayenko (Gomel, BLR, n°9 37 ans).

Attaquants : n°29 Valentin Oletsky (Gomel, BLR, 35 ans), n°30 Vyacheslav Zavalnyuk (Metallurg Magnitogorsk, RUS, 32 ans), n°23 Roman Salnikov (Keramin Minsk, BLR, 31 ans), n°28 Oleksandr Materukhin (Khimvolokno Mogilev, BLR, 25 ans), n°77 Oleg Shafarenko (Dynamo Minsk, BLR, 25 ans), n°18 Vitali Semenchenko (Yunost Minsk, BLR, 32 ans), n°17 Oleksandr Matvichuk (Sokol Kiev, UKR, 31 ans), n°7 Vasyl Bobrovnikov (Sokol Kiev, UKR, 35 ans), n°55 Dmitro Tsyrul (Khimik Voskresensk, RUS-2, 27 ans), n°11 Siarhei Kharchenko (Hull Stingrays, GBR, 31 ans), n°24 Artem Hnidenko (Sokol Kiev, UKR, 27 ans), n°21 Vitali Donika (Neftyanik Almetievsk, RUS-2, 24 ans).

Réservistes pour le deuxième tour : n°99 Oleg Blagoy (D, Changchun, CHN, 27 ans), n°8 Oleksandr Bobkin (A, Sokol Kiev, UKR, 24 ans).

Marc Branchu

 

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