Dunkerque, l'expérience en plus

 

Le HGD a terminé sa première saison en Super 16 avec un bilan globalement positif. L'expérience Sabourin a rempli ses objectifs et les a même surpassés. Avec des moyens certes limités, les Corsaires ont réussi petit à petit à se trouver une âme. les play-downs furent même au-delà des espérances puisque le club finissait à la 11è place et égalait ainsi son meilleur classement au niveau français. Le Super 16, quant à lui, a permis - à défaut de public plus nombreux - d'attirer plusieurs nouveaux partenaires, qui permettent aujourd'hui à Dunkerque d'afficher une santé financière sereine.

De l'ère Sabourin à l'ère Dewolf

Du coup, l'idée qui avait germée il y a deux ans dans l'esprit des membres dirigeants put voir le jour : faire revenir Karl Dewolf au club. Cette idée n'a pu se concrétiser plus tôt et il semble que l'accord soit intervenu grâce à une prise de poste d'entraîneur-joueur (permettant de mieux conjuguer les attentes financières du défenseur international). Dès lors, l'ère Sabourin cessait, après une seule année de service. Critiqué à son arrivée, Stéphan Sabourin, l'alchimiste, a pourtant réussi sur toute la ligne. Sans se décourager des premières défaites cinglantes face aux grosses écuries amiénoises et rouennaises, il portait l'équipe avec le plus grand sérieux vers sa première victoire en Super 16 contre Angers (un ex-pensionnaire de l'élite) à domicile. Cette victoire sonnait sans nul doute le réveil des Corsaires et leur permettait d'affronter les play-down sans aucun complexe (remettant même le couvert en battant Angers sur sa propre glace courant janvier). Finissant troisièmes de la poule dite "Nationale", les Corsaires pouvaient exulter. Eux que les spécialistes, certains esprits chagrins et même des journalistes locaux voyaient sombrer dans un championnat où "ils n'avaient pas le niveau"... Le pied de nez final n'en fut que plus beau, affirmant par là même que non seulement Dunkerque avait sa place dans ce Super 16 mais que le club n'était qu'au début d'une belle aventure.

Mais voilà, avec le printemps, on apprend que Sabourin quitte Dunkerque. On le pensait venu pour plusieurs années, afin de développer le club "de A à Z" comme il aimait le rappeler. Suite, semble-t-il, à quelques différents avec le club, l'entraîneur canadien rejoint la Suisse (La Chaux-de-Fonds), emmenant avec lui Cooper, son excellente trouvaille défensive. Il faut dès lors, une fois de plus, tout reconstruire. En trois ans, trois entraîneurs se succèderont donc à Dunkerque : Nilly, Sabourin, Dewolf... S'il n'est pas facile de gérer une équipe, on souhaite à Karl Dewolf qu'il puisse bénéficier d'un peu plus de stabilité dans son travail : c'est dans la durée que le travail de fond est possible.

On sait que Karl Dewolf possède les capacités nécessaires à créer un véritable esprit de groupe. On l'avait d'ailleurs senti au sein même de l'équipe de France aux JO de Salt Lake City. Il en sera de même chez lui, à Dunkerque, sans aucun doute. Là aussi, le temps sera son allié. Avec deux gros plus, Dunkerque n'est plus bizuth dans le Super 16, et c'est lui qui a bâti l'équipe.

Une nouvelle équipe... dunkerquoise

Stéphane Sabourin avait appelé quelques joueurs provenant notamment de son passage à Viry. Karl Dewolf connaît lui bien mieux les joueurs qu'il a côtoyé (ou aidé à former) à Amiens. Le recrutement s'oriente donc naturellement vers des joueurs qu'il connaît bien. L'on sait aussi que le difficile public dunkerquois aime avant tout voir jouer...des Dunkerquois. Le retour de Karl est déjà un superbe atout pour contenter ce public. Mais le nouvel entraîneur-joueur décide de rappeler Greg Dubois, un autre Dunkerquois, de sa "retraite" basque. Il profite aussi du trop-plein amiénois pour faire venir Julian Marcos. Hop ! D'un coup, trois noms bien connus de l'Élite viennent poser leurs bagages sur les bords de la Mer du Nord.

Du côté des gardiens, Julien Peyre n'a pas démérité la saison passée. La confiance lui est donc renouvelée. Mais le départ d'Andreas Asbplad en Suède contraint le club à lui trouver un remplaçant. Ça sera un autre Amiénois (de naissance), Rémi Caillou, gardien connaissant bien le haut niveau (Caen, Épinal). Il manque encore un défenseur, et malgré les recherches tous azimuts, Dewolf ne parvient pas à trouver l'homme de la situation. Pourtant, il existe... Il portait même le maillot des corsaires il y a encore un an : Philippe Tanghe ! Celui-ci était parti soutenir l'équipe lilloise de roller-hockey dans laquelle officie son frère Bruno (d'ailleurs appelé en équipe de France de la spécialité). Philippe est un joueur d'expérience qui comblera d'aise, par son retour, la fibre dunkerquo-dunkerquoise qui sommeille à Raffoux.

Ça ne suffit pas, il faut renforcer l'attaque. Là, on se tourne vers les étrangers, au premier rang desquels Kamil Štastný, le gaucher tchèque qui avait laissé de bons souvenirs à Tours. Puis le Slovaque Erik Bochna, né lui aussi en 1977, et meilleur compteur de la Ligue 1 (deuxième niveau) slovaque avec les Dragons de Prešov (29 buts, 22 assists, 51 points, + 32). Une fine gâchette assurément ! Mais l'attaque n'a pas marqué pendant les matches amicaux contre Amiens, et Štastný n'a finalement pas été retenu au bout se sa période d'essai d'un mois. Son remplaçant sera un attaquant étranger déjà connu en Super 16...

Qui dit recrutement, dit départs. Quelques joueurs amenés par Sabourin font les frais de cette nouvelle donne : Blanchard (Briançon), Germak (Viry), Krisak (Épinal), Trabach... Sans compter le départ de Vincent Lacaes vers Strasbourg, de Jussi Haapasaari, le lutin finlandais, vers sa terre natale (Haukat Järvenpää), de Jan Lukac, le grand défenseur chouchou du public sur qui les années ne semblent pas avoir de prise (Gap), et de Grégory Maupoint.

De l'ère Sabourin, il ne restera donc que Julien Peyre mais aussi Ghislain Folcke, auteur d'une très bonne saison l'an passé, et qui enflammait le public par sa vivacité et son art de la relance et du contre. Benoît Guillemot, l'ex-Spinalien, a refait sa vie dans la cité de Jean Bart : Dewolf lui fait confiance pour la saison à venir. Quant à Mickaël Bardet, il ne sera pas dépaysé puisqu'il retrouve des revenants amiénois qu'il connaît bien, ce qui facilite la tâche.

Le Canadien Daniel Saint-Amant sera toujours de la partie. Ses capacités de passeur seront très utiles aux Corsaires. Les supporters garderont toujours en mémoire son but de la victoire contre Angers l'an passé, donnant aux Corsaires leur premier gain au top niveau du hockey français.

Les autres sont dunkerquois de toujours (ou presque) et forment le dernier carré des joueurs qui ont mené Dunkerque au travers des peines et des joies des dernières saisons : Maxime Boschetti, Fred Péna, Matthieu Bécuwe, Benjamin N'Guyen, Alexis Thomas.

Auxquels on ajoutera les petits nouveaux issus du club : François Lénière et Benjamin Louf auront à cśur de s'aguerrir au plus vite aux côtés de tant de joueurs d'expérience.

Cette équipe se veut donc plus dunkerquoise, plus expérimentée, plus défensive (c'est à noter). Les premiers matchs amicaux sont à considérer dans ce sens : sur deux rencontres face à Amiens, l'équipe encaisse moins de buts (douze l'an passé, neuf cette année) mais l'attaque reste muette. C'est ce compartiment du jeu qu'il faudra améliorer au fil des matchs. Le premier rendez-vous aura lieu à la Barre à Anglet : un lieu bien connu de Greg Dubois. Histoire d'étalonner immédiatement le niveau des Corsaires du cru 2003/2004.

Olivier Houzé

 

 

Départs : Sabourin (entraîneur, La Chaux-de-Fonds, SUI), Cooper (La Chaux-de-Fonds, SUI), Aspblad (Suède), Haapasaari (Haukat Järvenpää, FIN), Lacaes (Strasbourg), Lukac (Gap), Blanchard (Briançon), Krisak (Épinal), Germack (Viry-Châtillon), Maupoint, Trabach.

Arrivées : Dewolf (Amiens, entraîneur-joueur), Dubois (Anglet), Caillou (Épinal), Bochna (Prešov, SVK), J. Marcos (Amiens), P. Tanghe (roller, Lille)

Effectif :

Gardiens : Rémi Caillou, Julien Peyre.

Défenseurs : Karl Dewolf, Grégory Dubois, Ghislain Folcke, Benoît Guillemot, Philippe Tanghe, Alexis Thomas, Benjamin Louf.

Attaquants : Mickaël Bardet, Matthieu Bécuwe, Erik Bochna (SVK), Maxime Boschetti, Julian Marcos, Benjamin N'Guyen, Frédéric Péna, Daniel Saint-Amant, Clément Thomas, François Lenière.

Entraîneur : Karl Dewolf.

 

 

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