Après deux années en Nationale 1, où l'ambition était de monter en Elite "légitimement", c'est-à-dire avec un titre de champion de Nationale 1 en poche (mais Brest, puis Villard-de-Lans se chargèrent barrer la route aux Scorpions), le président Bauer décida de tenter le grand saut dans la cour des grands. L'effectif pourtant conséquent était alors considérablement remanié, quelques départs non sans douleur (Neckar, Roh, Trebaticky) laissaient place à des arrivées assez alléchantes (Bilbao, Lhenry, Coqueux...), le tout supervisé par Christer Eriksson. La saison ne manquait donc pas de curiosité du côté de la patinoire de l'Illberg.

Mais après un départ plus que correct, les Haut-Rhinois eurent une baisse de régime conséquente, les blessures s'enchaînaient, suivis de quelques départs plus ou moins forcés. Bref, difficile de trouver un peu de sérénité durant la deuxième phase, et le temps de bien digérer les venues de Jimmy Provencher, Olivier Dimet et Nicolas Carry, et les Scorpions se sont retrouvés derniers du classement.

La troisième phase fut plus intéressante. Loin de la course au titre, Mulhouse a tenté de jouer la cinquième place avec Anglet et Angers, ces trois équipes se valant. Aussi, leur place finale, la dernière, est loin d'être déshonorante : jusqu'au bout, ils ont joué plus que les trouble-fête, se payant le luxe d'accrocher Grenoble, Amiens, et de faire douter Rouen et Amiens.

Bref, cette année, il va falloir confirmer la relative bonne tenue de cap. Le professeur Eriksson aura d'ailleurs pu, cette année, suivre complètement le recrutement, chose qui ne lui avait pas été possible l'année dernière.

Au niveau des gardiens, confiance gardée à Fabrice Lhenry, auteur d'une excellente saison, assurant avec beaucoup de brio le rôle de dernier rempart lors des matches importants. Confiance renouvelée aussi au second, Edouard Denis, qui peut encore gagner un peu de sérénité lors de ses matches. Son "mentor" saura l'aiguiller sur la bonne voie.

Il semblerait que l'on veuille aussi intégrer dans l'effectif les jeunes Lerch et Buchman.

Sérieux renouvellement en défense : exit les Dumenil (sérieusement blessé en cours de saison, et partant à Besançon), Lageard (un peu trop sur le banc, ce n'est pas comme çà qu'il a pu se bonifier, hormis en début de saison. Annoncé à Dunkerque), Lehmusvuori (un peu trop indiscipliné), N. Carry (retournant dans le Sud-Ouest), Dimet ou l'excellent Karlsson. Seuls Ruokonen et Prunet ont été gardés.

Arrivées assez conséquentes : un Suédois, Anders Strandberg, venant de Rögle, club de second échelon suédois, évoluant au même niveau que Björklöven (le club des jumeaux Rozenthal), en signalant que Rögle a fini avant-dernier de son championnat. Arrivée aussi de Jukka Ollila, connu des supporters français pour une belle saison avec les Léopards de Caen en 1999-2000, un beau gabarit pour un profil de défenseur pur. Arrivée intéressante aussi, celle de Dusan Brincko. Après une saison avec Gap, le Slovaque a participé à l'accession de Besançon, ces deux dernières années. Ce sera l'occasion de pouvoir juger de bonnes aptitudes remarquées la saison dernière, en lui souhaitant de prouver que la marche n'est pas si dure que çà à franchir. Enfin, la venue de l'international junior Lecompère, issu de Saint-Gervais, puis Viry. Il opérait la saison dernière à Clermont-Ferrand. C'est une venue intéressante, car la France va commencer à manquer de défenseurs d'envergure nationale, son parcours cette année sera peut-être l'occasion de le voir éclore au plus haut niveau.

Là aussi, le changement est notable. Parti le bouillant et remuant Galmiche, il n'aura eu, hélas, que peu de temps pour affirmer ses réelles qualités, la faute à un grave accident de moto (un peu la scoumoune, quand même : après une rate éclatée par une charge de Moyon, en début de saison 1999-2000, alors qu'il était à Reims, puis une luxation de l'épaule la saison suivante, lors de son passage à Caen, on ne peut pas dire qu'il ait bénéficié de bonnes conditions pour évoluer pleinement. Souhaitons lui une belle saison à... Besançon, où il est pressenti). Exit aussi Provencher, enrôlé comme buteur providentiel, en milieu de saison, mais qui n'a que très rarement eu l'occasion de briller, du moins pas autant qu'à Lyon ou Caen. Peut-être n'a-t-il pas pu trouver l'équivalent d'un Norbak ou d'un Paananen pour l'aiguiller. Vogin, Doucet, Saint-Pierre ou Briand sauront, malheureusement pour Mulhouse, sûrement mieux le faire briller à Rouen.

Partis aussi Johan Boman et Julien Aubry, après pourtant une bonne saison. Le jeune Français devrait évoluer à... Besançon, une offre de groupe en somme ! Reste un bon noyau, composé des Faith, Coqueux, Bilbao, Croz et Bringuet.

Au niveau des arrivées, du bon, sans trop d'excès. La solderie champenoise a bougrement intéressé l'ami Christer qui ramène dans son cabas Richard Aimonetto, un excellent distributeur de palet, l'espoir Carrara, qui monte depuis deux-trois années (avec en mémoire un doublé, dont un superbe double "café-crème" face aux... Mulhousiens, il y a quelques mois) et aussi l'international junior Francis Ballet, apparemment venu d'abord pour s'entraîner, puis qui serait pressenti pour intégrer l'effectif.

Arrivées aussi de Larroque, un bon gratteur dans les coins avec quelques saisons en Élite au compteur (Anglet, Bordeaux, Angers). Thomas Bergamelli descend de ses Alpes (Mégève, Grenoble) pour essayer de faire son trou, ou du moins sa place sur la glace. Arrivée aussi de Guillaume Chassard. Déjà pressenti la saison précédente, l'ancien Spinalien va avoir l'occasion de montrer les grosses qualités de courage dont il faisait preuve auparavant à Poissompré.

Arrivée aussi de Steve Michou, hélas déjà indisponible suite à une rupture de ligaments du genou. Saison bien compromise pour l'ancien meilleur marqueur clermontois, qui avait auparavant montré ses qualités en Elite, d'abord à Lyon, puis à Angers (en 97-98, au sein d'une ligne Vogin-Garnier-Michou diablement efficace). Sera-t-il remplacé ? On le saura bientôt.

Pas mal de changements, mais le recrutement n'a pas trop fait de remous, comparativement à Rouen ou Amiens, par exemple. Je serais tenté de dire que c'est sobre, et ca risque d'être fonctionnel !

Le jour où Christer Eriksson aura tout son monde, il disposera de six défenseurs et onze attaquants. C'est, à mon avis, assez bien joué, car cette quantité peut rendre Mulhouse moins vulnérable aux blessures que d'autres grosses cylindrées du Super 16.

Restent quelques questions :

1) L'ami Eriksson va-t-il se défaire de son habitude de recomposer la moitié de son effectif à la mi-saison (trois fois à Lyon, mais le contexte n'était, c'est vrai, pas facile ; une fois à Mulhouse, mais il n'avait pas pu décider intégralement du recrutement) ?

2) Le remplacement de Michou ?

3) La réelle compétitivité des Haut-Rhinois. La poule sud semble être à leur portée, hormis peut-être Grenoble. Une saison ne se joue pas sur le papier. Mais ils devraient finir dans les quatre premiers sans problèmes. C'est après que les choses se corseront, en croisant les quatre meilleurs de l'"Occidentale Poule de la Mort", qui seront peut-être plus affûtés par des matches déjà bien saignants (mais de ce côté, on attend déjà avec impatience le 21 septembre, du côté de l'Ill, avec un "derby" contre Villard qui va rappeler certains souvenirs "ouatés" pour les anciens).

À mon avis, les Scorpions peuvent viser les quatre premières places du Super 16 (qu'est-ce que ça jette, le nom !), si la cohésion se fait. Par rapport à la précédente saison, il faut leur souhaiter qu'un Coqueux ou un Bilbao monte d'un cran, pour devenir le patron, le grand frère qui pousse le reste de l'équipe, leur file la pêche, à l'image de ce que Bozon pouvait être au niveau de l'équipe de France.

Petit souhait, émis par l'ami Scab : une patinoire plus remplie et plus chaude que l'année dernière. Une bonne série de victoires, en première phase pourrait y contribuer, et ramener une ambiance déjà vécue, il y a seulement deux ans, lors d'épiques rencontres contre Strasbourg, Epinal ou Villard.

Départs : Vaillant (devient assistant-coach), Provencher (Rouen), Aubry (Besançon), Duménil (Besançon), Karlsson (Växjö, SUE), Galmiche (Besançon), N. Carry (Anglet), Boman, Lageard.

Arrivées : Bergamelli (Grenoble), Michou (Clermont-Ferrand), Lecompère (Clermont-Ferrand), Larroque (Angers), Strandberg (Rögle, SUE), Brinckö (Besançon), Aimonetto (Reims), Carrara (Reims), Chassard (Épinal), Ollila (Crimmitschau, ALL), Ballet (Amiens).

Effectif :

Gardiens : Fabrice Lhenry, Édouard Denis, Sylvain Lerch.

Défenseurs : Jukka Ollila (FIN), Miikka Ruokonen (FIN), Anders Strandberg (SUE), Lilian Prunet, Dusan Brincko (SVK), Yann Lecompère.

Attaquants : Olivier Coqueux, Juraj Faith (TCH), Richard Aimonetto, Lionel Bilbao, Romain Carrara, Guillaume Chassard, Etienne Croz, Vincent Bringuet, Steve Michou, Jean-Michel Larroque, Francis Ballet, Thomas Bergamelli, Jérôme Catil.

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