Février 2024 : anecdotes

 

Un abonné est un créancier

Après avoir déposé le bilan fin janvier, le club de Bayreuth a finalement pu achever la saison régulière d'Oberliga allemande avec un effectif réduit par les départs, mais les abonnés ont eu la mauvaise surprise d'apprendre qu'ils devraient débourser 5 euros par match à la caisse pour bénéficier de leur abonnement. L'administrateur judiciaire s'en est expliqué : "Un abonnement est du point de vue du droit une créance envers l'entreprise et doit être considéré en vertu du droit des faillites depuis l'ouverture de la procédure de redressement. Pour des raisons légales, il n'y a pas d'alternative." Comme les fournisseurs, les abonnés/créanciers ne retrouvent donc qu'une partie de leurs fonds et en sont pour leur argent.

No Future pour Muštukovs

Mise au ban des compétitions sportives internationales, la Russie organise en ce moment à Kazan les "Jeux du Futur", un évènement "phygital" (mot-valise anglais créé à partir de "physical" et "digital") qui mêle e-sports et sports traditionnels. Dans cet outil de la propagande russe, la moindre participation occidentale est scrutée, comme celle du "PSG Quest", équipe de Dota 2 (jeu de vidéo de bataille stratégique en temps réel) qui n'a qu'un lointain rapport avec le club de football parisien et représente le Qatar.

Dans le tournoi de hockey à 3 contre 3, on recense étrangement une équipe "Baltic Select" battant officiellement pavillon du... Bahrein ! Néanmoins, elle est présentée sur le site de la compétition avec le drapeau de la Lettonie, également déployé lors de la cérémonie d'ouverture présidée par Vladimir Poutine. Dans l'effectif, des joueurs lettons relativement inconnus... et l'ex-international Ervins Muštukovs (photo sous le maillot de Muhouse et le casque de Nice), ancien gardien de Ligue Magnus qui joue encore à 39 ans dans le championnat d'Estonie. Cette participation n'a pas manqué de faire réagir alors que la Russie venait quelques jours plus tôt d'émettre des avis de recherche contre trois ministres balte. La fédération de Lettonie a suspendu leurs licences et les services de sécurité du pays ont indiqué avoir ouvert une enquête.

Un talent multisports

Il y a parfois des athlètes qui parviennent à exceller dans plusieurs disciplines. C'est le cas de la Tchèque Viktorie Jílková, 17 ans, qui collectionne déjà les médailles. Elle faisait partie du groupe médaillé d'argent aux derniers Mondiaux féminins U18. Après ce tournoi, Jílková a pris le chemin de la Suède pour y disputer... un tournoi de boxe ! Les mois qui ont précédé, la Tchèque a en effet été sacrée double championne d'Europe junior de boxe, mais aussi championne du monde junior de boxe thaï ! Elle avait commencé le sport depuis toute petite en pratiquant d'abord le football, influencé par son frère aîné, mais elle a été découragée à cause d'un entraîneur "trop strict qui n'arrêtait pas de crier". Jílková s'est ensuite rabattue sur le hockey, alors qu'elle patinait depuis l'âge de 5 ans.

La boxe n'est finalement arrivée qu'ensuite lorsque de des séances faisaient partie du programme d'entraînement avec son équipe de hockey. Pour autant, ce n'est pas pour cela qu'elle tombe les gants facilement sur la glace, elle n'a écopé que d'une pénalité au dernier Mondial U18. Hockey, boxe, boxe thaï mais aussi course à pied, ski, tennis de manière récréative, cela a toujours coulé dans ses veines. Cette hyperactive, qui n'a pas de réelle préférence quant aux disciplines qu'elle pratique, n'avait qu'un seul souhait : pratiquer le sport à temps plein. Et son souhait a été entendu puisque Viktorie Jílková a obtenu un contrat avec Puma qui va lui permettre d'être rémunérée en pratiquant du sport. L'objectif de ce partenariat selon elle, c'est tout simplement "de disputer les Jeux olympiques et de les gagner", rien que ça. Son parcours atypique et son appétit du sport attisent la curiosité, elle fera d'ailleurs l'objet d'un documentaire réalisé par Jakub Hejna et Jiří Stejskal.

Le bus figé comme son équipe

Les intempéries peuvent perturber les trajets des joueurs, et l'hiver rigoureux en Finlande joue parfois des tours. Début février, alors qu'il avait pris la route depuis un quart d'heure, le bus de SaiPa s'est littéralement figé à cause du froid glacial. Les mauvaises langues diront qu'il n'y a pas que les joueurs de SaiPa, lanterne rouge de Liiga avec seulement quatre victoires, qui restent figés face à leurs adversaires, c'est également le cas de leur bus ! Un nouveau véhicule a alors pris en charge les joueurs de Lappeenranta, et le match à Rauma a été décalé d'une demi-heure.

Le bal masqué à la mode

Des chansons reviennent parfois sur le devant de la scène de manière improbable. C'est le cas du Bal masqué de la Compagnie créole qui date de 1984, et qui ne fait pas simplement le bonheur des soirées années 80. La chanson résonne à chaque victoire à domicile de Montréal en PWHL. Le rituel ne s'arrête pas là puisque quatre joueuses de l'équipe ont pris l'habitude de réaliser une danse devant les milliers de fans montréalais conquis : Gabrielle David, Sarah Bujold, Ann-Sophie Bettez et Mariah Keopple terminent bras dessus bras dessous avant de repartir aux vestiaires. Un rituel immuable comme le câlin des gardiens des Bruins Linus Ullmark et Jeremy Swayman.

L'origine du choix de cette chanson remonte à décembre lorsque les joueuses ont voulu, pour décompresser, réaliser un tournoi de Just Dance, le populaire jeu vidéo dont le but est de danser en respectant les mouvements affichés à l'écran. Le bal masqué est vite devenu le titre favori de la playlist des Québécoises de l'équipe, et la chanson est ensuite devenue incontournable dans la programmation des matchs, que ce soit à Laval ou Verdun où elles évoluent actuellement. Et la Compagnie créole n'a fini de se faire entendre puisque Montréal mène le classement la ligue pro féminine avec 8 victoires en 13 matchs.

 

 

Les citations du mois

"On ne peut pas re-stabiliser le club en une saison. On ne peut pas faire -300 000 euros cette année et être positif l'année prochaine. En 2025, on perdra sûrement 100 000 euros donc il faudrait que les actionnaires remettent à nouveau au pot. Sauf si on décide de trouver dès le départ 500 000 euros. [...] Il y a déjà sept ou huit entreprises avec nous pour amener au moins 25 000 euros chacune [...] Avec les actionnaires on est tous d'accord pour diluer, on n'a pas le choix. Voire même faire tout racheter. Si demain matin, quelqu'un vient avec 500 000 euros et une bonne stratégie pour le club, on en discutera avec les actionnaires principaux mais on est prêt à accepter. [...] Je vois sur les réseaux sociaux les réactions, et quand tout va bien, les supporters sont contents, et quand ils ne le sont pas, ça tire à boulets rouges. Mais j'en déduis que c'est leur passion, et leur envie. Alors s'ils veulent que le club réussisse, il y a des questions de coach, de joueurs, et ça, ça se discute. Mais à ce moment-là, pourquoi ne pas faire venir les supporters comme des socios aussi financièrement ?"

Cédric Cazenabe, président de l'Anglet Hormadi, dans Placéco Pays Basque, avant des semaines agitées, marquées par le recrutement de Jérôme Fernandez (meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de france de handball) comme directeur sportif pour la saison prochaine, puis par le retrait de l'entraîneur Pierrick Rezard.


"On évolue dans un univers plein de testostérone, macho, où l'on montre moins ses émotions que dans d'autres milieux. Dans le hockey, tu n'as pas vraiment le droit de montrer tes faiblesses. Un club pourrait réagir de la bonne manière. Mais cela n'empêche pas de se retrouver avec une étiquette de joueur à problèmes, de faible. [...] Les addictions constituent un point central, que ce soit aux médicaments pour bien dormir, à l'alcool, aux drogues ou au jeu. On a tous joué avec des gars qui avaient des problèmes de cet ordre. De ce point de vue-là, avec toute l'adrénaline inhérente à notre pratique, nous sommes une population à risques."

Arnaud Jacquemet, défenseur de Genève-Servette, qui consacre son mémoire de bachelor à la santé mentale et mené une étude auprès de tous les hockeyeurs suisses, cité dans Le Matin Dimanche.

"Vu de l'extérieur, les gens ont tendance à penser que la vie du hockeyeur est facile, qu'il a la chance d'exercer sa passion et qu'il touche un bon salaire même quand il est blessé. Mais ce n'est pas toujours évident de vivre avec tout ce stress et ces attentes. Les agents, par exemple, sont toujours là quand il s'agit de signer un nouveau contrat. Mais dès qu'il y a un coup de moins bien, ils te laissent tomber."

Jonas Hiller, président du syndicat suisse des joueurs, dans la même source.


"Le tournoi de hockey féminin à Bolzano n'est pas sur la table. Cela a déjà été refusé. Mais notre proposition reste valable. [...] Ce ne serait pas un problème d'accueillir les huit équipes féminines à Bolzano et dans ses environs. Il y a toujours plus de règles exceptionnelles. Surtout en Italie. Les courses de ski 2026 ne se déroulent pas au même endroit : les femmes sont à Cortina, les hommes à Bormio."

Alex Tabarelli, président de la section Südtirol du comité olympique italien, interviewé par Dolomiten. Le hockey sur glace olympique 2026 est censé se dérouler à Milan, la règle du CIO étant qu'un sport doit être associé à une seule ville. Mais la construction de la patinoire principale a tout juste débuté et la solution pour la seconde patinoire n'a pas encore été trouvée. Elle est censée héberger le tournoi féminin mais aussi quatre matches du tournoi masculin...


"Ils jouent dans une patinoire d'université qui contient 5000 spectateurs. Même là, ils ne sont que locataires et ne remplissent même pas toujours les tribunes. Ce n'est pas ainsi qu'on dirige un business dans la NHL. Je suis extrêmement déçu de leur direction. Depuis que je suis là, je travaille très étroitement avec la ligue pour faire grandir le hockey et la NHL. Nous avons eu de super nouveautés comme la participation aux Jeux olympiques et à d'autres tournois internationaux qui génèreront plus de spectateurs et de fans pour le hockey. Et là on a une équipe en Arizona qui n'a aucun intérêt à communiquer avec le syndicat dans lequel leurs joueurs sont représentés. S'il n'y a pas de plan en Arizona, je serais absolument pour un déménagement. Si ça doit être l'Utah, que ce soit l'Utah."

Marty Walsh, chef de la NHLPA (syndicat des joueurs), commentant la situation des Arizona Coyotes et leur possible déménagement à Salt Lake City.


"Pourquoi tu ne portes pas ta kippa ?"

Phrase prononcée lors d'une altercation par Dominic Haberl (Lustenau) à l'encontre de l'ex-international Rafael Rotter (Kitzbühe), qui s'est souvent exprimé sur ses croyances juives, lors d'une rencontre d'Alps Hockey League. Sanction : 5 matches de suspension et 2500 euros avec sursis.

"Le sujet est clos pour moi. Je sais qu'il n'est pas d'extrême-droite ou antisémite."

Rafael Rotter, dans le Kurier, après les excuses de Haberl le lendemain.

 

 

La vidéo du mois

Pour ses 52 ans, Jaromír Jágr a obtenu en guise de cadeau d'anniversaire un superbe hommage de la part des Pittsburgh Penguins en voyant son fameux numéro 68 hissé au sommet de la PPG Paints Arena. Son groupe de fans des "Travelling Jagrs", qui l'a suivi depuis tant d'années à travers les États-Unis jusqu'en Tchéquie, était présent. Ces inconditionnels de la légende tchèque lui ont rendu hommage à leur façon... en hissant son maillot jusqu'au plafond de leur hôtel !

 

 

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