Novembre 2019 : anecdotes

 

Le summum du fair-play

Alors que son équipe de Cologne était en infériorité numérique et qu'elle pouvait souffler parce qu'une pénalité était appelée contre son adversaire Jerry d'Amigo (faire trébucher), le défenseur tchèque Jakub Kindl a expliqué à l'arbitre que celui-ci ne l'avait pas touché et a fait annuler la sanction ! Un geste exemplaire qui a été très remarqué en Allemagne. Deux semaines plus tard, Petr Pohl (Dresde) a suivi le bon exemple en expliquant à l'arbitre qu'il avait trébuché tout seul sur la crosse de son adversaire.

Chat en surpoids

En Russie, le chat Viktor est devenu célèbre en raison d'une histoire insolite. Son maître n'a pas pu le faire embarquer en cabine sur le vol Moscou - Vladivostok à cause... de son surpoids. La compagnie aérienne Aeroflot interdit la présence des animaux de compagnie en cabine si leur poids excède 8 kilos. Ils doivent alors être pris obligatoirement en charge en soute, or Viktor affichait 10 kilos sur la balance.

Si le gros minou a connu des difficultés pour prendre l'avion, le club KHL de l'Admiral Vladivostok lui a en revanche ouvert grand les portes pour lui offrir un entraînement supervisé par l'assistant-coach Nikolai Pronin. Une session d'entraînement qui était plus un coup de marketing. Et nous ne savons pas si ce cher Viktor a perdu son embonpoint.

Bartošák au fond du trou

Le gardien tchèque Patrik Bartošák a connu une saison 2018-2019 extraordinaire, devenant le meilleur gardien de l'Extraliga avec des statistiques remarquables et menant la Tchéquie jusqu'en demi-finale des Championnats du monde après un tournoi sensationnel (tout en s'éclipsant pour assister à la naissance de son fils le deuxième jour). Le portier de 26 ans était parvenu à attirer les regards des recruteurs de la NHL et à obtenir un juteux contrat avec Trinec. Il était au sommet. Mais en quelques mois, ses rêves se sont évaporés, et sa carrière a été mise en parenthèses.

Le 15 novembre, son club a décidé de rompre son contrat après une histoire qui a fait la une des médias tchèques. Un soir lors de la dernière trêve internationale, Bartošák a été retrouvé ivre et drogué dans sa voiture dans une station-service d'Ostrava. C'est lui-même qui a contacté les services d'urgence, révélant des intentions suicidaires. Les médias ont d'ailleurs rapporté que, avant sa virée en voiture, il aurait battu sa femme, lui qui a déjà été accusé de violences conjugales par le passé. Désormais sans club, Patrik Bartošák est actuellement soigné dans un hôpital psychiatrique. Il souhaite néanmoins revenir rapidement au hockey après avoir résolu ses problèmes d'addiction.

Le 99 de Gretsky

À 22 ans, il a fait des débuts remarqués en KHL cette saison. Pas encore grâce à des statistiques flatteuses mais grâce à son nom : Gretsky. Vyacheslav Gretsky est biélorusse et, après plusieurs saisons dans le championnat national, il a été lancé dans la grande ligue russe grâce au club phare du pays, le Dinamo Minsk. La comparaison avec la Merveille Wayne Gretzky, dont le grand-père a émigré du Belarus au Canada, ne s'arrête pas au patronyme puisque "Slava" Gretsky porte le mythique 99, numéro qu'il n'avait d'ailleurs pas choisi car donné par le manager de son équipe.

La coïncidence est d'ailleurs particulièrement troublante puisque Vyacheslav Gretsky a débuté en KHL exactement 40 ans après les débuts en NHL de Wayne Gretzky, et 20 ans après la retraite du "Great One" !

Le jeune Biélorusse, qui n'a pour le moment marqué aucun point en KHL, a d'ailleurs acquis une telle popularité qu'il a devancé Kirill Kaprizov (pourtant deuxième buteur de la ligue) pour le prochain All-Star Game KHL, dont les votes ont débuté ! Une histoire singulière même si Vyacheslav Gretsky, qui fêtera son 23e anniversaire à deux jours de Noël, devra apprivoiser cette immense pression qui lui collera à la peau.

 

 

La photo du mois

L'entraîneur suédois Roger Melin a endossé un beau costume du XVIIIe siècle derrière le banc de Leksand. Cela n'a pas aidé son équipe à mettre fin à une série de huit défaites consécutives...

 

 

Les citations du mois

 

"Vous les gens qui venez ici... Vous aimez notre façon de vivre, vous aimez notre lait et notre miel, vous pourriez au moins payer deux dollars pour un coquelicot [NDLR : porté en hommage aux vétérans de la Première Guerre Mondiale]."

Don Cherry a - enfin - été viré de la télévision canadienne, à 85 ans, pour cet énième discours anti-immigrants, sans rapport avec le hockey. Une pétition s'est quand même formée en son soutien, et Bobby Orr - qu'il avait entraîné à Boston - a plaidé en sa faveur. Après des décennies de discours haineux, Cherry se pensait intouchable et avait survécu à des réductions d'effectif cet été parce que sa rubrique "Coach's Corner" avait son propre sponsor puissant (la bière Budweiser)


"[Cherry] connaissait les bagarres et les mises en échec, mais il ne connaissait pas le hockey. Il n'avait aucune idée sur la technique, la tactique, ou quoi que ce soit. C'était un homme nationaliste, chauvin, narcissique, toxique... Je sais que beaucoup de Canadiens aiment son style, mais ses opinions à propos des Européens et de leur hockey, et sa façon d'en parler, je trouve ça très étroit d'esprit."

Alpo Suhonen réagissant à la demande du National Post : avant même d'être le premier Européen à coacher une équipe de NHL, il avait subi une tirade de Cherry dès son premier poste en AHL il y a trente ans ("Pourquoi ils ont pris un Finlandais à Moncton ? Il n'y avait pas un Canadien assez bon ? Je ne lui souhaite pas du bien. C'est quoi ce nom, Alpo ? On dirait de la nourriture pour chiens.").


"Ceux qui demandent à Mike Commodore de modérer ses propos sur Babcock ne savent pas à quel point les joueurs le détestent. Nous sommes une petite communauté d'athlètes. On se partage des histoires à longueur d'année. Vous ne pourriez croire ce qu'il a fait à certains de ses joueurs. Il a usé de son pouvoir pour monter les joueurs les uns contre les autres et il mentait continuellement."

Mark Fraser, le 23 novembre, sur Twitter après le licenciement de Mike Babcock, dont Commodore poste joyeusement la photo en train de ranger ses affaires dans le coffre de sa voiture après son licenciement des Toronto Maple Leafs. L'objet du délit est révélé deux jours plus tard, le 25 novembre : Babcock aurait demandé en janvier 2017 au rookie Mitch Marner de classer les 20 joueurs de l'équipe du plus travailleur au plus paresseux. Marner s'était classé dernier et avait discuté de sa nécessité de travailler plus dur sans palet avec le coach, mais Babcock avait ensuite révélé la liste à d'autres joueurs mal-classés (Tyler Bozak et Nazem Kadri), laissant Marner en pleurs.


"Pas surpris des choses qu'on entend sur Babcock. C'était pareil pour son protégé à Calgary [Bill Peters]. Il m'a lâché la bombe N [le mot nègre] plusieurs fois dans le vestiaire à mon année rookie [en AHL] parce qu'il n'aimait pas mon choix de musique. Je me suis rebellé, ne l'auriez-vous pas fait ? Au lieu de remédier à la situation, il a écrit une lettre à John McDonough et Stan Bowman pour me rétrograder en ECHL."

Akim Aliu, le soir du 25 novembre.


"On ne souhaite rien de mal à quelqu'un mais tu as ce que tu mérites Bill. Après des années pour intégrer la NHL, j'ai fait l'expérience du pire coach, et de loin. Il m'a donné un coup de pied et a donné un coup de poing à un autre joueur durant un match, prétendant ensuite que rien ne s'était passé. Je suis heureux de ne plus avoir à vivre ça tous les jours."

Le défenseur tchèque Michal Jordán, aujourd'hui à l'Amur Khabarovsk (KHL), le lendemain. Dans les trois jours qui suivent, Bill Peters n'est plus sur le banc des Flames de Calgary, qui annoncent ensuite sa démission... Au suivant ?

 

 

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