Septembre 2014 : anecdotes

 

Retrait d'une publicité sexiste pour la CHL

L'intérêt des compétitions européennes est aussi de se confronter à différentes cultures. Les différences se sont peut-être estompées sur la glace, mais peut-être pas dans tous les domaines... Cramo (société finlandaise de location d'équipements et d'espace), le sponsor de la Champions Hockey League qui accole son noms aux maillots "top scorer" imposés dans chaque équipe, a pu s'en rendre compte.

La stratégie de communication de la compétition semble entièrement tournée vers twitter, bien plus que sur la réalisation d'un site internet informatif avec des statistiques complètes (l'absence de stats "digne d'une quatrième division" a été abondamment critiquée dans plusieurs pays). On se demande parfois si l'objectif est de promouvoir la CHL ou de promouvoir twitter... Mais qui dit messages à outrance dit parfois... messages outranciers. Du moins dans certains pays.

Le soir de la troisième journée de CHL, Cramo a donc publié des images de jolies filles habillées uniquement d'un maillot de hockey : une dénommée "Sofia" pour les ZSC Lions, et une dénommée "Annika" pour le match de Frölunda contre Genève-Servette. Mais si les pays germaniques sont très habitués à ce genre d'image pour vendre n'importe quoi, la Suède est beaucoup plus sourcilleuse. Les réactions outrées de Suédois ont été immédiates sur cette publicité "embarrassante" et "sexiste".

Les représentants du club de Frölunda ont vu leur téléphone sonner, et l'attaché de presse n'a mis que quelques minutes à rappeler Aftonbladet : "C'est Cramo, un des sponsors principaux de la CHL, qui sort des publicités pour la CHL. Nous n'aurions pas choisi de nous marketter nous-mêmes de cette façon. Je ne pense qu'aucun club en Suède ferait la publicité d'un match avec une femme vêtue uniquement d'un maillot de hockey. Comme Cramo a pu choisir cette pub, ça les regarde. Mais nous n'avons rien à voir avec ça.

La compagnie a donc dû s'excuser le soir même par un message twitter : "Intention parfaitement innocente, mais réactions inattendues. Évidemment pas bien pensé, donc nous les retirons."

Maintenant, imaginez dans quelques années que les Russes intègre la CHL et que Kiruna (voir anecdotes du mois dernier) monte à ce niveau : on n'est pas à l'abri de malentendus culturels encore plus importants...

Pratiques dangereuses (II) : la tondeuse à gazon

On avait évoqué il y a un an le danger du golf. Voici une nouvelle pratique risquée qu'il faudra interdire aux hockeyeurs. L'AIK devra en effet se passer pour une durée indéterminée de son entraîneur Peter Gradin, blessé... par sa propre tondeuse. Celui-ci a en effet basculé de sa machine autoportée qui l'a fauché. Résultat : 14 côtes cassées, une fracture de la clavicule et les poumons perforés. Fort heureusement, pris en charge par l'ambulance rapidement, Gradin s'est retrouvé hors de danger mais doit désormais se rétablir par une longue période de convalescence. Ses assistants Thomas Fröberg et David Engblom assureront en son absence derrière le banc du club de Solna.

 

 

Citations du mois

 

"J'aimerais souhaiter bonne chance à chaque équipe pour cette saison. Sauf à Nottingham, Cardiff, Fife, Coventry, Dundee, Braehead, Édimbourg, Sheffield et Hull."

Rob Sandrock, joueur des Giants de Belfast, sur son compte Twitter. Oui, vous avez bien deviné, il y a dix équipes dans la ligue britannique (EIHL).
 

"Pour être honnête, j'ai rencontré un arbitrage pareil pour la seconde fois dans ma vie. La première, c'était l'an passé avec le Donbass, à Vladivostok. Et maintenant, encore Vladivostok et encore la même chose. Nous avons reçu sept pénalités de suite [NDLR : cinq en vérité]. Les arbitres étaient différents l'an dernier, mais le résultat est le même. Je suspecte que les arbitres ne sont que les otages. Le problème est l'administrateur de l'Admiral, Vyacheslav Fetisov, l'ancien grand défenseur, qui va d'échec en échec dans son nouveau rôle. Rien que ces derniers mois, le cirque aux élections à la fédération russe et les quatre défaites d'entrée de l'Admiral. Cela avait de quoi retourner l'administrateur... Vous savez, mon âme souffre toujours pour le club de Donetsk, pour le Donbass. Je pense que ce respecté sénateur ferait mieux de s'engager dans les problèmes de cette région, et pas dans l'entraînement des arbitres."

Andrei Nazarov, aujourd'hui entraîneur du Barys Astana, a été exclu du match à Vladivostok le 17 septembre après des gestes obscènes à l'encontre des arbitres et des loges, et s'est ensuite "expliqué" par cette diatribe inattendue contre Fetisov. Il sera suspendu pour six rencontres.
 

"Karsums a enfreint les règles. Il a chargé à pleine vitesse Mozyakin et savait parfaitement que son adversaire volerait dans la balustrade et se blesserait. [...] Il est nécessaire de mieux éduquer les arbitres de KHL. Peut-être organiser un concours pour jeunes talents. Il y a tous ces shows comme The Voice. On n'a qu'à faire un show de hockey "Moi, arbitre" : les meilleurs sur la glace devant le Kremlin ! Que les producteurs reprennent mon idée.

Le même jour, quelques heures plus tard, Gennadi Velichkin, manager de Magnitogorsk, crie au scandale après la blessure de star Sergei Mozyakin, le joueur dominant de la KHL, et déclenche alors une polémique à grande échelle sur l'arbitrage russe, déjà accusé de siffler à l'excès depuis quelques semaines.
 

"Ce furent probablement les trois mois les plus instructifs de ma vie ! Ce n'est pas tous les matins qu'on se réveille avec un parebrise défoncé et des menaces personnelles et agressives à son encontre. Je vivais dans la ville au plus fort taux de criminalité du Canada et je devais essayer de me concentrer sur le hockey. C'est une ville de 600 000 habitants et le taux de chômage est de 33%. Ils assassinent les gens pour 100 dollars ! [...] Jouer dans sa ville natale et jouer pour un club qu'on aime, mes amis... Je sais que ce n'est pas tout, il y a aussi du business dans tout... Mais personnellement, j'ai compris ce qui était le plus important, être heureux et se sentir bien. [...] Franchement, personne ne se concentrait vraiment sur ce qui se passait sur la glace à Hamilton. Les célibataires pensaient plus à avec qui ils allaient sortir après le match.

Une interview sur un blog (fbkbloggen) d'un Magnus Nyberg soulagé d'avoir été prêté dans son club formateur Färejstad après avoir "survécu" en AHL chez les Hamilton Bulldogs. Elle date de janvier dernier, mais CBC l'a ressortie au moment où Nyberg, retourné au Canada, a été retranché du camp des Canadiens de Montréal pour être renvoyé (en même temps que Tim Bozon)... à Hamilton. Le défenseur suédois a répliqué que c'était une mauvaise traduction google de ses propos, mais les médias canadiens sont suffisamment intelligents pour les faire traduire par un suédophone, et la transcription de l'interview ne fait aucun doute... S'il tient à son parebrise et à sa vie, on comprend qu'il ne souhaite qu'une chose : être encore autorisé à rentrer au FBK...
 

"Si je devais tout raconter, on en aurait jusqu'en décembre."

Christoph Schubert, capitaine de Hambourg, interrogé sur d'éventuelles tensions entre l'équipe et l'entraîneur Benoît Laporte, licencié de manière soudaine après un début de saison catastrophique.

 

 

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