Décembre 2010 : anecdotes

 

Le ralenti, l'ennemi de l'arbitrage humain

Le 10 décembre se déroulait le match toujours très attendu Amiens-Rouen. Match tendu, âpre, que la fédération a confié au sifflet de Monsieur Hauchart. Certes habitué à la quotidienne affection que lui porte le public amiénois - pour des raisons plus ou moins justes - l'arbitre a dû, ce soir-là, faire face à un autre juge de paix : les écrans géants ! En effet, deux écrans en haut de la glace dirigés par l'équipe technique de TV Amiens rediffusent les ralentis d'une action chaude, d'une faute, d'un but, dans la foulée. La chose est appréciée par les spectateurs... mais aussi utilisée par les hockeyeurs : durant le match, des joueurs des deux équipes viennent auprès de l'arbitre principal contredire ses décisions avec, pour preuve, les fameux ralentis ! C'est d'ailleurs pour ça qu'ils sont généralement bannis des stades, pour ne pas voir l'oeil humain contredit par une caméra à laquelle rien n'échappe.

Qu'à cela ne tienne, le head demande expressément au speaker à la fin du premier tiers d'arrêter ces diffusions. Et quand Bertrand Quique lui répond qu'il n'a rien à voir avec cela, le zèbre insiste pour faire passer le message. Le match se poursuit, dès le retour des vestiaires, avec toujours autant de tension, mais plus aucun ralenti !

Un ex-hockeyeur se bat contre le harcèlement moral

Champion de France 1985 à dix-sept ans avec Saint-Gervais lors de sa première saison en senior, Stéphane Tagliavacca a joué ensuite par Chamonix, puis en division 1 à Nice et à Angers. En 1990, il rentre dans sa région natale, où il pratiquera le hockey pendant encore cinq ans à Saint-Gervais puis à Megève. à ce moment, il est recruté comme chef de rayon à l'hypermarché de Sallanches (qui appartenait à Hyparlo avant d'être racheté par Carrefour en 2003).

Sa reconversion professionnelle commence. L'employé consciencieux tient sa place, comme sur la glace, jusqu'à ce qu'un nouveau supérieur hiérarchique, Christian Rivat, ne vienne accentuer la pression sur lui et ses collègues. Mépris et brimades de plus en plus personnelles vont alors devenir son quotidien, jusqu'à briser son mariage et nuire à sa santé.

Lorsqu'une loi sur le harcèlement moral au travail est promulguée en 2002, Stéphane Tagliavacca porte plainte, tout en étant encore employé de l'hypermarché. Il ne le quittera qu'en voyant ses troubles reconnus comme accident du travail par la Sécurité Sociale, qui se portera partie civile lors de son procès. L'ancien hockeyeur attaque tout d'abord son chef et le directeur du magasin, condamnés en 2008 à six mois de prison avec sursis. Ce mois-ci, il est allé au bout de son combat judiciaire en faisant reconnaître par la justice la "faute inexcusable" de Carrefour.

Auteur du premier livre d'une victime d'un harcèlement du travail, Stéphane Tagliavacca est passé dans de nombreux médias (télé, radio et presse écrite) et relate les articles qui lui sont consacrés sur son blog.

Un spectateur blessé par la neige

Düsseldorf termine l'année 2010 à la deuxième place de la DEL, mais sa patinoire n'en finit plus de lui causer des soucis. Le moderne ISS Dome n'a jamais été accepté par le public qui regrette l'ambiance d'antan et qui est moins nombreux que dans l'ancienne Brehmstraße. Le Dome fait donc déjà fuir les spectateurs... et voilà maintenant qu'il les blesse.

Lors de la première pause du match Düsseldorf-Iserlohn, les spectateurs, comme de coutume en Allemagne, (fument et) consomment bière et saucisses dans de petites tentes extérieures placées devant la patinoire. C'est alors qu'une partie de la neige amassée sur le toit en tombe, détruisant en partie la tente et surtout blessant le spectateur qui se trouvait dessous : la crainte d'une fracture de la sixième vertébrale cervicale a été heureusement levée le lendemain. La sécurité a dirigé le public vers les autres portes et les pompiers sont intervenus pour nettoyer le toit aux bords bombés du Dome.

Le stade a craqué, son record aussi

Non loin de là, le toit de la stade Auf Schalke a craqué en partie sous la neige (sans personne dedans, comme le toit du stade du Minnesota dont la vidéo a fait le tour de la planète). C'est dans ce stade de Gelsenkirchen qu'avait été battu un record mondial avec 77 803 spectateurs pour l'ouverture des Mondiaux en mai dernier. Le précédent détenteur du record, le derby universitaire du Michigan, avait déjà ourdi sa revanche. Il a donc organisé la revanche le 11 décembre, et University of Michigan a battu Michigan State 5-0. Peu de suspense sur la glace, beaucoup plus sur les chiffres...

Les organisateurs ont en effet annoncé 113 411 spectateurs, alors qu'ils en avaient initialement prévu 109 901. Une affluence qui serait la plus grande jamais enregistrée dans ce stade pourtant conçu pour les records. Le représentant du Guinness, lui, a certifié qu'il y avait un record, mais simplement en comptant jusqu'à 85 451, ce qui suffisait pour battre le score de Gelsenkirchen. Les organisateurs avaient compté tous les tickets vendus, mais aussi les deux équipes et les journalistes. Le Guinness se fonde pour sa part sur les tickets effectivements scannés des spectateurs, certifiant leur présence effective.

Le nouveau record n'est donc toujours pas officialisé à l'heure actuelle (le site du Guiness mentionne encore Gelsenkirchen). Le chiffre final est important pour savoir si ce chiffre peut ou non être battu. S'il dépasse effectivement 110 000, le record pourrait durer longtemps. Il n'y aurait que deux méthodes pour le dépasser. L'une serait de "tricher" dans un stade un peu moins grand en plaçant des gens à l'horizontale sur la pelouse (emplacements utilisés pour des feux d'artifice au Michigan). Les spectateurs n'y verraient rien (au lieu de pas grand-chose, certes) mais feraient le nombre. L'autre serait de trouver un stade plus grand. Sauf à le construire, il en existe deux : celui de Calcutta en Inde (mais il faudrait faire croire aux spectateurs potentiels qu'il s'agit de hockey sur gazon) et le plus grand de tous... à Pyongyang en Corée du nord (140 000 places) !

Ô Kim Jong-Il, Dirigeant suprême - et bien-aimé - de la République populaire démocratique de Corée, toi dont l'élégance de tes lunettes fumées n'a d'égal que la coupe impeccable de ta chemise kaki. Je sais que te viendra une idée de génie, née dans l'arc-en-ciel qui a précédé ta naissance divine. Toi seul peut mater ces Américains. Invite la FFHG à organiser la finale de la Coupe de France à Pyongyang. Sinon, méfie-toi, le Qatar va encore préparer un truc...

 

 

Les citations du mois

 

"Une patinoire m'a étonné, en France. Nous étions venus pour l'EHL. J'étais totalement choqué. Il n'y avait même pas de plexis tout autour de la glace !"

- Il y avait quoi ?

"Des grillages métalliques. On s'est dit avec les gars, mieux vaut ne pas se frotter le visage contre ça. Nous serions revenus à Magnitogorsk le visage totalement balafré. Et le vestiaire était terrible aussi."

- Il y avait des rats ?

"Je pense qu'il devait y en avoir aussi. Mais on leur a fait payer cher pendant le match. On les a facilement explosés (12-2)."

Ravil Gusmanov entretient le mythe - pour le moins enjolivé - de la patinoire Clémenceau de Grenoble jusque dans l'Oural avec cette interview à Sport Express.

 

 

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