Novembre 2006 : anecdotes

 

Le speed-coaching de Bordeleau

Avec quatre défaites de suite, l'éclaircie d'avant la trêve semblait terminée à Augsbourg qui paraissait condamné à une saison sans intérêt. L'entraîneur Paulin Bordeleau a réagi en convoquant ses joueurs pour des entretiens individuels de... 30 secondes. On connaissait le speed-dating, voilà le speed-coaching. Bordeleau n'y a pas passé la matinée, mais cela a marché : le soir même, Augsbourg battait en prolongation le deuxième du classement Mannheim.

Naturalisations à gogo

Autrefois, les naturalisations étaient le jeu favori des pays d'Europe occidentale et une des principales sources de leur équipe nationale. Aujourd'hui, c'est de moins en moins le cas. Les changements de nationalité les plus fréquents ont lieu en ex-URSS. On sait que les clubs russes sont passés maîtres dans l'art d'obtenir des passeports aux joueurs des pays voisins pour qu'ils ne rentrent pas dans la limite des étrangers, ce qui devrait signifier qu'ils ne sont plus sélectionnables dans leu nation d'origine. Un des derniers exemples en date est Viktor Katsyuchonak, défenseur biélorusse passé par le championnat français à Brest et embauché cette saison comme néo-Russe au Lada Togliatti.

Mais on constate aussi le phénomène inverse. Au Kazakhstan, le champion en titre Kazakhmys a bâti son succès sur l'importation de Russes, et comme la limite est fixée à cinq étrangers, les plus anciens prennent le passeport du Kazakhstan et peuvent donc renforcer ce pays.

Le Bélarus, qui a abaissé cette saison le quota d'étrangers de 7 à 5 (en incluant les juniors qui étaient auparavant exclus de tout quota), s'y met à son tour. Ce mois-ci, un décret spécial du président Loukatchenko a naturalisé 15 hockeyeurs d'un coup, quatorze Russes et un Ukrainien : 4 pour Mogilev, 2 pour Gomel et pour chacun des trois clubs de la capitale, 1 pour Grodno et Novopolotsk. Presque tout le monde aura été servi dans cette distribution de passeports présidentielle.

Jusqu'où ira Bill Stewart ?

Ce n'est pas faute d'avoir été prévenus sur le tempérament du bonhomme... Pourtant, les dirigeants de Linz ne juraient que par Bill Stewart, qu'ils qualifiaient sans cesse de meilleur entraîneur de l'histoire du club. Pourtant, celui qui exige de ses joueurs un investissement total est brusquement parti pour Hambourg sans même se donner la peine de les prévenir (ils l'ont appris sur Internet), le lendemain d'un match contre Vienne où il s'était déjà fait remarquer par des insultes racistes contre le "coach mental" des adversaires, Chris Hamilton (qui propose également ses services à plusieurs clubs de DEL dont Francfort). La polémique est arrivée jusqu'en Allemagne et a mis en difficulté le nouvel employeur de Stewart. Celui-ci dit avoir présenté ses excuses auprès de "son ami" Hamilton qui les a acceptées.

Pour justifier son départ, Stewart a rétorqué au journal Österreich : "Le championnat est mauvais, les arbitres peu professionnels. Cela n'a plus aucun sens. Linz ne me concerne plus." Sympathique. En tout cas, cet entraîneur qui aime être haï de ses joueurs a réussi son coup. Le capitaine de Linz, Christian Perthaler : "Il croit être le meilleur entraîneur en Europe. Mais il y en a sûrement de meilleurs". Son coéquipier Kent Salfi ajoute : "Un type qui inspire la peur. Et maintenant il est parti les poches pleines." Le Kroner Zeitung révèle maintenant que Stewart avait sorti Salfi de l'alignement à un match parce qu'il avait répondu aux questions de la télévision à un tiers-temps (!), alors que la version officielle avait mentionné une blessure à l'époque. Le plus déçu est certainement le président Wetzl : "Même quand nous avons perdu six fois de suite à domicile, je l'ai toujours protégé des attaques de la presse. Et voilà comment il me remercie."

Mais comment se fait-il qu'un entraîneur puisse partir ainsi malgré un contrat valide ? Contrairement aux joueurs, il n'existe aucun moyen de se protéger via l'IIHF et de faire suspendre un coach ayant pris la fuite. On le sait parfaitement à Hambourg, mais le comportement du club du manager Boris Capla (qui a pris cette décision avec Detlef Kornett, le patron européen du groupe Anschutz) est pour le moins indélicat. Et la personnalité de Bill Stewart est loin de faire l'unanimité : il a été accueilli à son premier match à Hambourg par les sifflets des supporters locaux...

 

 

Les citations du mois

 

"J'espère que c'est la dernière... Nous venons d'acheter une magnifique maison au Canada. Mais Dave aime trop ce métier. Il ne peut pas s'arrêter."

Sa femme Linda se lamente sur hockeyweb que Dave King, un mois après sa mise à la porte de Magnitogorsk, ait finalement rempilé à près de soixante ans pour un nouveau défi à Malmö, lanterne rouge d'Elitserien.

 

 

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