Février 2005 : anecdotes

 

Patinoire sous scellés pour tapage

Le petit club d'Egna, qui évolue sur une patinoire en plein air, a fait fort cette saison en dominant la série A2 italienne devant le favori Merano. La dernière journée de saison régulière contre Vipiteno était l'occasion de célébrer une dernière fois cette première place méritée. Mais deux heures avant le début de la rencontre, huit policiers débarquent et mettent les scellés sur la patinoire. Les spectateurs accueillis par la mention "Police - Zone interdite" rentrent chez eux, non sans avoir sifflé les forces de l'ordre, de même que les visiteurs. Le procès-verbal justifiant la mise sous séquestre mentionne "le chahut, la musique trop forte, les sifflets des arbitres, et même le bruit de la surfaceuse et des compresseurs". De sa fenêtre, située à trois mètres à peine de la balustrade, Anna Muller peut exulter. Cette retraitée de 70 ans, qui voyait des palets passer régulièrement par sa fenêtre, a eu gain de cause au bout de quinze années de bataille judiciaire. Cela fait quarante ans que la piste d'Egna est à cet endroit, et la seule maison existante lors de sa création était celle de Mme Müller, les autres s'étant construites depuis. C'était le dernier match qui devait avoir lieu sur cette glace, car les dirigeants parlent depuis déjà deux ans de la déplacer...

Avery, le culot du fuyard

S'il y a un joueur qui n'a vraiment pas laissé un bon souvenir en Finlande pendant le lock-out, c'est bien Sean Avery. Engagé par les Pelicans Lahti, la lanterne rouge du championnat, il n'a disputé que deux rencontres avant de prendre la poudre d'escampette. Tandis que son agent s'excusait auprès du club en expliquant que son client été désolé mais n'avait pas supporté le choc culturel, Avery, pour sa part, écrivait un message sur le forum de la NHLPA (réservé aux membres du syndicat) où il recommandait à ses collègues d'éviter la SM-liiga, où disait-il, "les contrats n'étaient pas respectés." Il fallait oser, puisque c'est en l'occurrence le joueur qui n'a pas respecté son contrat. Le message a fait son petit effet puisque certains pensent que c'est ce qui a fait capoter l'arrivée de certains joueurs NHL en Finlande juste avant la période des transferts. Dans le pays le moins corrompu du monde, où l'on tient scrupuleusement à respecter ses engagements, être ainsi montré du doigt à tort a profondément vexé. Car même les Pelicans de Lahti, quels que soient leurs déboires sportifs, traitent correctement leurs joueurs. Ils ont songé à poursuivre le joueur pour rupture de contrat, mais vu leur situation financière, ils ont jugé que ce n'était pas le moment de gaspiller de l'argent dans de longues procédures judiciaires.

Back to the roots

En cette période de lock-out, les Canadiens sevrés de NHL sont prêts à se passionner pour tout évènement hockeyistique. Les troisièmes championnats du monde de hockey sur glace naturelle, qui se tiennent à Plaster Rock dans le Nouveau-Brunswick, ont ainsi attiré une couverture médiatique sans précédent. Ils se déroulent sur un lac, sur lequel vingt-quatre surfaces de jeu ont été dessinés. Les matches s'y déroulent ainsi en parallèle, à quatre contre quatre et sans gardien. C'est un retour aux sources pour les Canadiens, qui retrouvent là l'origine de leur sport, pratiqué sur les étangs gelés durant l'hiver. Ce tournoi "mondial", qui réunit en fait des équipes venues de toute l'Amérique du nord, a même accueilli deux équipes exotiques. L'une, constituée de hockeyeurs expatriés sous les tropiques, venait des îles Caïmans, et leur sponsor leur a même loué la patinoire des Tampa Bay Lightning, les derniers vainqueurs de la Coupe Stanley, pour se préparer à l'évènement. L'autre apportait la seule touche européenne du tournoi, puisqu'elle arrivait de Grande-Bretagne, constituée de joueurs des London Racers et des Slough Jets. Les noms des participants étaient plus ou moins sérieux (on retiendra les fameux "Skateful Dead") et le tournoi s'est déroulé dans une ambiance bon enfant, mais au bout du compte, les tenants du titre, les Boston Danglers, ont conservé leur trophée.

Simchuk le distrait

Konstantin Simchuk s'est fait une spécialité, celle d'oublier d'emmener son maillot en déplacement. Il y a quatre ans, alors qu'il jouait avec le Spartak, il avait déjà fait le coup, et on lui avait donné le maillot d'un remplaçant (Semin) dont on avait recouvert le nom avec une bande adhésive au-dessus de laquelle on avait réécrit Simchuk au stylo... À peine engagé par le Metallurg Magnotogorsk, le gardien ukrainien a recommencé ses frasques lors du match au sommet chez le leader, le Dynamo. Il a donc dû revêtir le maillot de sa doublure, l'espoir russe Anton Khudobin. Non seulement il a dû recouvrir le nom de l'espoir russe avec de l'adhésif, mais il a aussi tenu à changer le numéro. Le 31, en biffant le 3, s'est ainsi mué en un n°1 presque habituel, quoique légèrement décalé vers la droite. Décidément, ces joueurs ukrainiens sont de grands distraits. Ils "oublient" même souvent de rejoindre leur sélection nationale...

Le fiston sur la glace

Un père et un fils qui jouent ensemble, c'est rare, mais pas forcément exceptionnel. Éric et Julien Lebey le font bien à Morzine cette saison. Mais lorsque le fils en question se trouve avoir 13 ans (et trois mois), c'est un peu plus curieux... surtout lorsque cela se passe à un aussi haut niveau de jeu que l'Extraliga tchèque. Cela s'est passé dans le derby entre Vsetín et Karlovy Vary. Le défenseur russe Alekseï Yaskin, âgé de 39 ans, savait qu'il disputait son dernier match à domicile avec Vsetín, et on lui offert un cadeau très spécial : celui de jouer la première présence du match aux côtés de son jeune fils Mikhaïl. Résultat, le gamin est devenu le plus jeune joueur de l'histoire du championnat tchèque... et son équipe a encaissé d'entrée un but pendant qu'il était sur la glace. Heureusement, Vsetín était de toute façon éliminé des play-offs depuis longtemps, mais il n'est pas sûr que d'autres essaient de battre à tout prix ce record au vu de cette expérience.

 

 

Les citations du mois

 

- L'apparition dans les sélections du Bélarus, du Kazakhstan et de Lettonie de joueurs qui sont comptés comme russes en Superliga ne vous donne-t-elle pas envie de protester contre les résultats de certains matches ?

- Je veux accéder aux play-offs sur la glace, et pas par de telles méthodes. Mais c'est au management de la PHL d'enquêter sur cette situation et de mettre de l'ordre dans tout ça.

Boris Mikhaïlov, entraîneur du SKA Saint-Pétersbourg (qui n'a pas libéré le gardien russe/biélorusse Andreï Mezin qui a beaucoup manqué à sa sélection), en conférence de presse après une victoire sur le Dynamo. La double nationalité n'existe en effet pas dans ces pays...

 

 

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