Octobre 2004 : anecdotes

 

C'est de famille

Semaine difficile en début de mois pour la famille Yurzinov. Le 4 octobre, le Khimik Voskresensk décidait de licencier Vladimir Yurzinov junior de son poste d'entraîneur en raison d'un début poussif en Superliga russe. Deux jours plus tard, le 6 octobre, c'est Kloten, pointant à la dernière place de la LNA suisse, qui mettait un terme aux fonctions de Vladimir Yurzinov senior auprès de l'équipe première. Comme si les clubs s'étaient donnés le mot pour descendre d'un coup la réputation de la famille. Pour ne rien arranger, les deux équipes semblent avoir redressé la barre sans eux depuis. Néanmoins, Yurzinov senior a maintenant d'autres priorités. Même s'il continue à travailler pour le hockey mineur de Kloten qui souhaite le conserver, il est maintenant plus libre pour l'équipe nationale russe, au moment où le sélectionneur Zinetula Bilyaletdinov venait justement de voir son propre emploi du temps chargé par un engagement à Kazan.

Milan, comment ruiner la fête

Après avoir obtenu sa qualification à Amiens en Coupe Continentale, les Milanais ont retrouvé le championnat italien en passant un sévère 11-1 à un de leurs principaux concurrents, Bolzano (dont le gardien Muzzatti, après avoir été été expulsé pour avoir attaqué Craig Adams et provoqué une rixe, a été remplacé par une doublure de seize ans, Roberto Kerschbaumer). De quoi avoir le sourire ? Pas vraiment, car ce match a été marqués par des incidents envers les ex-Milanais : Jason Muzzatti a reçu un coup de poing en rentrant aux vestiaires, et Leo Insam - dont le père est encore l'entraîneur de Milan ! - a reçu à deux minutes de la fin un coup de béquille d'un "supporter" qui suivait la partie debout derrière le plexi.

Dans une lettre ouverte, la "Curva del Milano" a eu sa façon bien à elle de commenter ces incidents, à la manière d'un tribunal : cette lettre condamnait ainsi l'ex-capitaine milanais Scott Beattie (lui aussi passé à Bolzano) pour ingratitude, parce qu'il n'avait salué la Curva qu'à moitié et à contrecœur à la fin de la rencontre (!), mais pardonnait aux auteurs des gestes sur Muzzatti et Insam, estimant que l'on pouvait comprendre que la foi envers un club conduise parfois à perdre son sang-froid dans la tension d'un match. Bref, un concentré de mauvaise foi et de vision partiale sur un ton très sentencieux.

Le genre de lettre qui a de quoi faire peur, notamment quand on sait que ce sont les mêmes Milanais qui imitaient des cris de singe au Coliseum à chaque fois que John Craighead, le joueur noir de Nottingham, touchait le palet, important en cela la "tradition" des stades de football italiens. Mais ce genre de comportement ne fait pas l'unanimité : l'immense majorité des supporters de Milan a désapprouvé sans réserve le coup de béquille sur la tête de Leo Insam et s'est désolidarisée des écrits de la Curva, gardienne autoproclamée des consciences (ou des inconsciences) qui se permettait de juger les anciens joueurs et de délivrer ses sentences. Condamnée par les dirigeants et par la majorité du public, la Curva del Milano a ruiné le peu de réputation qui lui restait.

La patinoire de Milan a été suspendue pour trois rencontres, sanction réduite à un match en appel. De son côté, Bolzano, qui avait déjà match perdu avant que la soirée ne dégénère (il y avait 5-1 quand Muzzatti a été exclu), a déposé un recours pour obtenir la victoire sur tapis vert en raison d'un climat intimidant et d'un public menaçant.

Publicité politique en Suisse

Depuis qu'Iserlohn a eu Kadhafi comme sponsor, la publicité politique s'était tenue jusqu'ici éloignée des patinoires. Pourtant, un club suisse de LNB, Langenthal, a décidé de conclure un partenariat avec le FDP (PRD en Suisse francophone), le parti libéral suisse. Des tracts du parti seront distribués durant les matches à domicile et des annonces seront faites au micro pour le soutenir. On attend la réaction de la ligue nationale suisse à ce mélange des genres.

 

 

Les citations du mois

 

"L'assertion selon laquelle la ligue ne tient pas de statistiques n'est pas conforme à la réalité. Il y a des statistiques, elles excèdent même de 30% en volume celles qui sont recensées en NHL. Ceci dit, et c'est un autre sujet, nous ne les publions pas. Pourquoi ? En partie parce que, de notre point de vue, certains chiffres doivent rester cachés."

Vladimir Shalaïev, vice-président de la RHL, la ligue professionnelle russe, dans Sport-Express. On a donc bien conservé un héritage soviétique dans le hockey russe, dommage que ce soit la culture du secret et non la qualité du jeu collectif...

"L'explication est simple. Nous nous sommes assurés que tout soit et beau et propre, et pas seulement les toilettes, et nous avons commencé à servir du vin !"

Lars Glennart, le manager de Färjestad, explique à Aftonbladet comment le pourcentage de femmes parmi les spectateurs est passé de 5% à 25% en cinq ans.

"Nous faisons tout à 100% à Cologne. Les adversaires reçoivent de très bonnes vidéos de nos rencontres. Je reçois parfois des vidéos où il est difficile de différencier les deux équipes. Je n'exige pas grand-chose. L'argent pour acheter une cassette neuve et un objectif propre, tout le monde l'a. Aux tiers-temps, l'image montre tout de suite le tableau d'affichage. On ne voit alors pas ce qui se passe en bas sur la glace avec les arbitres."

L'entraîneur de Cologne, Hans Zach, dont le nouveau credo est le respect des arbitres (ils seront ravis de l'apprendre), est en pleine forme quand il s'agit de lancer des polémiques dans les colonnes de Eishockey News.

"Je n'ai pas marqué un seul point en deux matches. Si j'étais à Montréal, la presse dirait peut-être que je traverse une crise. Ici, ils sont impatients que ma femme arrive. Quelle différence !"

Sheldon Souray tient une chronique hebdomadaire dans la Montreal Gazette sur son expérience en Suède à Färjestad. Précisions pour explication que sa femme est une actrice ayant joué dans Alerte à Malibu...

"Mon premier match a été difficile. Les règles sont différentes, et il y a la vitesse. Je n'avais jamais eu de telles crampes dans ma vie. J'ai fait une présence au dernier tiers et j'étais cuit. [...] J'étais allé au match habillé en costume, et les autres étaient en survêtement avec leurs casquettes à l'envers. Je ne referai plus cette erreur."

Autres extraits saillants de la chronique de Sheldon Souray.

 

 

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