Février 2004 : anecdotes

 

Stage de survie ?

C'est vraiment une drôle d'aventure qu'a vécu l'équipe de France des moins de seize ans lors du stage IIHF en Autriche au début du mois. Si le précédent stage à Courchevel s'était bien passé et avait été bien organisé du point de vue de l'hébergement et la restauration, celui-ci a été une longue galère. Il y a d'abord eu le déplacement, car la FFSG a envoyé la sélection à un mauvais "Spital", à 500 km du vrai lieu du stage, Spittal an der Drau (avec deux "t"...), le seul Spittal ou homonyme à posséder patinoire et équipe de hockey. Les minimes ont donc passé plus d'une journée complète dans le bus. Ensuite, à cause d'une intoxication alimentaire, une dizaine de participants se sont retrouvés à l'hôpital (un seul "t") pour un peu moins de deux jours, certains sous perfusion. Au total, environ 50% des stagiaires furent malades. Les Autrichiens furent décimés. Le dernier jour, il n'y avait plus que deux équipes au lieu de quatre...

La Cherry sur le gâteau (d'anniversaire)

Cela fait vingt-quatre ans que Don Cherry, l'ancien entraîneur des "Big Bad Bruins" de Boston dans les années 70, est le chroniqueur le plus médiatique du hockey sur glace canadien. Ardent défenseur des bagarres, il maudit les "pleureuses et tapettes" européennes qui ont envahi la NHL. Sa réputation, il l'a construit sur son populisme aux relents d'extrême-droite, misogyne et xénophobe, anti-européen et anti-québécois. Son "Coach's Corner" sur CBC, chronique de trois minutes diffusé entre les tiers-temps, réalise une super-audience qui ravit la chaîne. Bien sûr, il fait honte aux intellectuels et aux personnes éduquées (il taxe invariablement ses contradicteurs ou les modérés de "hurluberlus de gauche"), mais il se flatte de représenter le Canada (anglophone) d'en bas. Mais alors, très très bas.

Après le contrôle positif de fondeuses russes aux JO de Salt Lake City, il a affirmé : "Je vous dis depuis longtemps qui sont vraiment les Russes. Vous les aimez tellement au Canada avec votre multi-culturalisme. Ce sont des fuyards, et ils prennent des drogues aussi." Le dopage, de toute façon, pour Cherry, c'est uniquement chez les autres. Il a ainsi expliqué il y a deux mois que c'était un problème exclusif de la ligue Junior Majeur du Québec. Mais ses dérapages sont tellement nombreux qu'on pourrait y consacrer un livre entier.

Il met par exemple aussi les pieds dans le plat politique. L'an dernier, il a utilisé son Coach's Corner pour soutenir l'intervention américaine en Irak (que le Canada n'a pas appuyé), bien que cela n'ait rien à voir avec ce qu'il est censé commenter. Alors, à l'occasion de son 70e anniversaire, les responsables de la chaîne l'ont prié, par pitié, de ne parler que de hockey sur glace. Ce qu'il a fait... à sa façon. Il en a profité pour évoquer son dada favori, le port de la visière, qui est bien sûr l'apanage de ses poules mouillées d'Européens et de Canadiens francophones. Polémique relancée. Que son discours fasse que beaucoup de joueurs n'osent pas en mettre pour ne pas se faire taxer de lâches par ses semblables, et que certains aient eu des dommages aux yeux après avoir reçu un palet, il n'en a cure, et même il s'en réjouit. Il n'aura de cesse d'exalter la fierté patriotique de son peuple, tellement plus brave et courageux que le reste du monde... On ne le changera pas à 70 ans, et cette incarnation d'une étroitesse d'esprit viscérale et archaïque emportera ses croyances jusque dans sa tombe.

Le Spartak d'Antalya

Bien qu'il ait été relégué en deuxième division russe, le Spartak de Moscou, bien parti pour remonter dans l'élite, ne manque ni d'ambition ni de projets d'avenir. On pourrait même dire qu'il en regorge. Il est ainsi partie prenante dans la construction programmée d'une grande patinoire d'au moins quinze mille places dans la capitale russe pour accueillir les championnats du monde 2007. Mais les plans des dirigeants spartakistes ne se limitent pas à Moscou, ils vont bien au-delà. Ils ont également l'intention de bâtir un gigantesque complexe sportif multi-sports à Antalya, ville balnéaire du sud de la Turquie. Ce projet part notamment du constat qu'actuellement, les équipes russes de hockey font des camps d'hiver dans des pays chauds (Turquie mais aussi Émirats Arabes Unis), mais qu'elles n'y font pas d'entraînement sur glace. Proposer des installations de haut niveau permettrait d'optimiser la préparation lors de ce type de stages, qui pourraient concerner de nombreux sports. L'IIHF a manifesté son intérêt pour ce projet qui prévoit la construction d'une patinoire, car cela s'inscrirait dans ses objectifs de développement du hockey sur glace en Turquie et sur les bords de la Méditerranée.

 

 

Les citations du mois

 

"L'équipe de France a le niveau d'une équipe du XXIème siècle mais les moyens d'une équipe des années 70." Heikki Leime, sur les ondes de France Info.

"Je suis fortement intéressé par l'équipe de France, mais ce n'est pas à moi d'entreprendre les démarches ! Certaines formalités seraient à régler. Mais avec un passeport français, une première licence de hockeyeur à Megève et un père qui a joué pour la France, je ne vois pas d'où pourrait surgir le problème ! Je n'ai plus de nouvelles depuis Dany Dubé, qui m'en avait touché un mot quand il était sélectionneur. Je souhaite vraiment apporter mon aide et ma contribution à l'équipe de France. Mon rêve - comme celui de tout athlète - serait de disputer un jour les Jeux Olympiques." Sébastien Bordeleau (Berne), dans les colonnes de Top Hockey.

 

 

Le mois précédent (janvier 2004)

Le mois suivant (mars-avril 2004)

 

Retour au sommaire